Ce recueil traduit du roumain et annoté par
Marie-France Ionesco comprend des confessions de celui qui se nomme lui-même "l'exilé royal" et qui est un remarquable metteur en scène roumain. Une série de commentaires personnels, des fragments et des chroniques de presse nationale et internationale, des fragments de scénarii et des articles élogieux ou bien critiques écrits par des spécialistes comme
Bertrand Tavernier qui signe ici une postface pleine de tendresse. Ce dernier connait la Roumaine du tournage de
Capitaine Conan et c'est avec justesse qu'il décrit cet ouvrage «mieux organisé qu'on pourrait le penser»: «On passe ainsi d'une rencontre émouvante avec
Charlie Chaplin (alors «qu'il avait échappé au statut rêvé de boursier bénéficiaire de subsides anémiques») à un quiproquo avec l'archevêque de Canterbury. La description picaresque d'une «splendide opération chirurgicale, une incision sous-costale de toute beauté, une reconstitution postmoderne de mes vieux viscères» et des effets de la morphine, à ses rapports tumultueux et frustrants avec une cantatrice qu'il dirige dans un opéra de Mozart et qui ne suivra ces indications que quand il assiste au spectacle».
Georges Banu, lui aussi d'origine roumaine, signe une préface intitulée «Un théâtre d'art impliqué» dans laquelle il démontre que Pintilie infirme «la tradition selon laquelle théâtre, cinéma et opéra se développent aux dépens l'un de l'autre».
L'ouvrage comporte deux parties principales consacrées respectivement à la scène et à l'écran et organisées autour de chacune de ses oeuvres. Quelques pages de journal en fin de la première partie évoquent entre autres les obsèques de
Miron Radu Paraschivescu ou l'oeuvre de
Eugène Ionesco.
Dans le chapitre dédié à son film «Mitică, pourquoi les cloches sonnent-elles?», scènes de carnaval adaptées d'après le dramaturge roumain
Ion Luca Caragiale, on retrouve la plume de
Mircea Cartarescu (p.325 à 328) qui écrivait en 1990 pour la revue roumaine Contrapunct. Sur l'aspect ontologique de l'homme souterrain du film «Trop tard» on retient l'article de 1996 de
Horia-Roman Patapievici (p. 383-384).
Sinon, on trouve encore les films de
Lucian Pintilie en DVD édités par mk2.