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EAN : 9782753300811
128 pages
Editions Le Bord de l'Eau (15/01/2009)
4/5   1 notes
Résumé :
« L’autre soir, Jean-Christophe est venu me voir. Il m’a demandé : “Comment ça va papa ?” Je lui ai répondu : “Mon fils, j’ai mal comme un chien…” Je ne suis pas sûr de revoir Jean-Christophe avant de mourir, mais s’il revenait au moment où j’écris ce texte, je lui dirais qu’il n’existe pas assez de chiens au monde pour hurler aussi fort que je souffre. »
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce texte très court se lit d'une traite et très vite, si l'on est comme moi, curieuse de nature et assez avide d'informations sur ce qu'on dit vouloir cacher.

Dans le cas particulier, il me semble que le personnage « François Mitterrand » a excellé dans la construction du mystère, de l'énigme autour de son passé, de sa vie privée, de sa relation à la maladie et à la mort…

Ce texte O.V.N.I qui parait avec son sous-titre ROMAN est une vraie curiosité, et je ne pouvais pas en parler sans d'abord poser quelques questions…

La quatrième de couverture nous dit que Léo Pitte, Professeur d'histoire et diplômé des hautes études en sciences sociales a travaillé sur l'utilisation politique de la maladie. Son travail pour sa thèse, non encore soutenue, lui a inspiré ce récit hybride qui ne nous laisse pas indifférents.

Le roman est basé sur des recherches universitaires et a donc été conçu notamment avec une bibliographie éclairante sur le sujet. Je trouve dommage que l'auteur ne l'ai pas partagée avec son lecteur. Cette partie immergée du travail lui aurait donné un éclairage intéressant le laissant ainsi moins démuni devant le fond et surtout, la forme de ce texte.

Je pense également qu'il aurait été intéressant de nous présenter la méthode de ce travail de recherche.

Stéphane Watelet nous dit que l'auteur voulait faire paraître ses découvertes sous forme d'essai, mais que c'était impossible « pour des raisons évidentes ».

Je ne partage pas ce sentiment d'évidence et j'aurais bien aimé avoir quelques explications plus précises sur le (nécessaire ?) travail de reformulation sous forme de « ROMAN ».

Le choix de cette forme littéraire pour parler de réalités et de témoignages est courant, mais gêne parfois son lecteur… Il semble encore plus étrange ici puisque l'auteur de ce « journal intime » n'est pas François Mitterrand

Ceci dit, le texte est simple, intéressant et prenant. On ne le lâche pas...

La vie politique de François Mitterrand nous y est racontée en filigrane, le propos étant essentiellement de l'ordre de l'intime : un homme passe sa vie à penser à sa mort, il est comme porté par cette évidence de la finitude qui ne cesse de se rappeler à lui, d'abord par la perte des êtres chers, parents, enfant, puis par la maladie incurable…

Cette maladie, advenue au moment de l'élection présidentielle, ne l'empêchera pas de vivre son destin.

Il en fera son alliée pour un combat politique ultime et peut-être essentiel :

l'abolition de la peine de mort sera sa plus belle victoire emblématique et l'affichage d'un homme malade, luttant pour rester en vie et en poste jusqu'au bout, servira à trier le bon grain de l'ivraie au moment de penser aux successeurs…

Ce dernier combat est peut-être le plus audacieux et le plus anticonformiste.

La maladie et la mort qui s'annonce sont des états qui se cachent, qui ne se disent pas dans les sphères de l'état et du pouvoir. On se doit de mentir, d'organiser son départ et de disparaître… François Mitterrand a eu le courage et la force d'imposer autre chose et ce faisant, de briser un tabou.
Ce livre est un texte étrange et fort où l'on a l'impression d'apprendre par l'émotion et l'approche de l'intime, ce qui n'est pas si fréquent quand il s'agit d'un homme politique.
C'est un livre voyageur..
Lien : http://sylvie-lectures.blogs..
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Cet homme qui parle ainsi de la souffrance se sait condamné par un cancer généralisé qui le ronge lentement mais sûrement. Cet homme est François Mitterrand. Homme politique adulé ou haï, mais qui n'a jamais laissé personne indifférent. Son rapport à la mort et à la maladie a toujours été prégnant dans sa vie, dès son adolescence. La mort dramatique d'un ami de collège le laissera longtemps dans le questionnement de l'Après. Son éducation profondément religieuse, avec une grand-mère très croyante et aux principes moraux stricts, a participé à cette fascination, cette quasi obsession de la fin de la vie. Sa montée à Paris l'éloignera provisoirement de cette emprise avec la religion, la foi et son corolaire, la mort. Cependant, dans un sombre recoin de son esprit, François Mitterrand se créera un cimetière intime dans lequel il se réfugiera pour mieux y retrouver tous ceux et celles qu'il aimait, le temps d'un dialogue outre-tombe.
Lien : http://dunlivrelautredenanne..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Vers quatorze-quinze ans j'appris les horreurs commises en 1916 et en 1917 ; je priai pour ne jamais être mobilisé un jour. J'avais, certes, peur de la mort au combat comme tout le monde. Mais l'idée d'abattre un soldat avant tout un homme, me terrifiait tout autant que celle de ma propre mort. C'était déjà en moi. Je ne pouvais pas tuer. Je n'aurais jamais su le faire, fût-ce sur un champ de bataille. Je n'aurais pu être président de la République avec un code pénal qui permît de décapiter un être au petit matin.
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A une époque où la mort reste encore un sujet tabou, voire immonde, je voulais, à travers ma déchéance, malgré tout, en adoucir l’image. La mort n’est pas sale. Elle est angoissante mais elle n’a pas à être occultée. La vie est aussi faite pour qu’ soit montrée la mort à ses semblables. Entre autres tâches, au sommet de l’état, qui gouverne doit s’imposer ce devoir existentiel le moment venu.
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L'autre soir, Jean-Christophe est venu me voir. Il m'a demandé : "Comment ça va papa ?". Je lui ai répondu : "Mon fils, j'ai mal comme un chien. Comme deux chiens même !". Je ne suis pas sûr de revoir Jean-Christophe avant de mourir, mais s'il revenait au moment où j'écris ce texte, je lui dirais qu'il n'existe pas assez de chiens au monde pour hurler aussi fort que je souffre. A cela il faut rajouter que mes jambes ne me portent plus. Le moindre pas est suivi d'une chute.
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De Gaulle et Pompidou sont d’une culture où la mort est à couvrir du voile de la pudeur. Ce qui me distingue des gaullistes est précisément à l’opposé de cette conception…
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