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EAN : 9782846791007
302 pages
Ginkgo (26/01/2012)
3.11/5   9 notes
Résumé :
L’intrigue du roman se déroule dans une ville sans nom, au bord de la mer, dans les années trente. Les protagonistes sont Grecs, Italiens ; ce sont des adolescents ; Ils sont comme nous avons tous été.
L’histoire attachante et tragique d’Eroïca est celle de la découverte de l’amour et de la mort. Les personnages principaux sont Loïzos, le chef de la bande, Alekos, son ami, et Monica, la fille du consul d’Italie. On reconnaît Achille dans Loïzos et Hélène da... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
On sait peu de choses sur le temps et l'espace dans ce roman si ce n'est que l'histoire se déroule en Grèce, probablement au milieu de XXe siècle puisque l'on voit l'apparition des premiers cinémas dans les villes mais cela n'a pas d'importance. Eroïca est avant tout l'histoire de jeunes adolescents, insouciants et un peu voyous sur les bords. Il y a tout d'abord Loïzos, le chef de la bande, Paraskévas, le narrateur, Alékos, l'esprit rebelle et enfin tous les autres mais il y a aussi, et surtout dirais-je, Monica, la fille du consul d'Italie. Ce n'est cependant pas une simple histoire d'adolescents qui flirtent, font des bêtises anodines et sans importance mais avant tout une sensibilisation à la mort et à la philosophie de la vie. le roman est en effet très vite plongé dans une ambiance macabre avec la mort d'Andreas, l'un de leurs condisciples suite à une erreur médicale mais à qui attribuer cette dernière, au médecin ou au pharmacien ?
Là commencent la véritable histoire car à une telle injustice, il faut forcément un coupable mais ici, les avis divergent. Il y a le monde des adultes qui voient cette mort comme quelque chose de tragique mais cela s'arrête là -cela ne les empêchera pas de se rendre aux formidables fêtes que donnent le consul d'Italie et sa femme dans leur immense demeure, et celui des enfants qui eux, cherchent un coupable et sont bien décidés à se venger.

Mais ne vous méprenez pas, ceci est que le début de l'intrigue car à cet âge-là, on pense aussi à l'amour même si on ne sait pas très bien ce que ce mot signifie mais on y pense quand même...

Je tiens à remercier les éditions Gonkgo mais aussi et surtout Masse critique qui m'ont permis de découvrir cet ouvrage.
En réalité, la note exacte que j'attribuerais à cet ouvrage est celle de 3+. Roman que j'ai trouvé très bien écrit, malgré des longueurs parfois dans les descriptions des paysages et une confusion quant au déroulement de l'histoire (il m'est arrivé de ne plus savoir si j'étais dans la description d'un rêve ou dans l'histoire même) avec une tonalité mythologique et philosophique. C'est vraiment ce que j'ai le plus apprécié. Il m'a un peu rappelé "L'affaire Caïus" que j'avais lu lorsque j'étais moi-même adolescente mais beaucoup plus poussé et approfondi ici. A découvrir !
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En cette période de grisaille littéraire pour moi (cf. mes déceptions successives depuis début mars), ce roman a été comme un rayon de soleil qui a su percer l'épaisse couche de nuages sombres par sa poésie et sa beauté.

J'avais des attentes* plus ou moins élevées avant de commencer ce livre, mais je ne pensais pas qu'elles seraient si bien remplies, au-delà même de mes espérances. La traduction rend merveilleusement bien compte du style musical de Kosmas Politis annoncé sur la quatrième de couverture : je me suis laissé bercer et ensorceler par cette mélodie douceâtre et amère tout au long de ma lecture. Cela est, d'après moi, en grande partie dû aux nombreuses descriptions qui émaillent le récit : justes, bien placées et rédigées dans un style impeccable. Elles créent véritablement l'ambiance du texte, tant par des images, des odeurs, des sons ou diverses métaphores, au point que le lecteur ne peut que se sentir entrer dans cet univers, voire faire partie de ce petit groupe d'amis.

Ces personnages sont des enfants, à l'aube de l'adolescence et de la découverte de la vie, dans toute sa beauté et sa cruauté. C'est cette période de transition que nous fait lire Kosmas Politis, avec la tendresse et l'ironie du souvenir. Cette dimension « passée » de la narration est d'ailleurs très bien exploitée : certains faits sont rendus un peu flous, remis en doute ou sont idéalisés, mettant ainsi en exergue les procédés romanesques classiques et amenant, mine de rien, une réflexion possible sur ceux-ci. Malgré tout, le propos principal reste les premières amours de ces jeunes garçons et filles – sujet qui n'est pas du tout abordé de façon mièvre, contrairement à ce qu'on pourrait craindre. Ce que j'ai particulièrement apprécié dans le traitement de ce thème, c'est que l'auteur n'a pas négligé Thanatos à côté d'Eros, à l'image des auteurs antiques ou de Shakespeare : les rivalités ne sont pas absentes, et la mort rôde autour de ces jeunes âmes qui la méconnaissent encore. le tout est amené progressivement, bien que sur un espace temporel assez court, avec virtuosité.

En conclusion, je vous conseille ce roman magnifique et émouvant sans jamais tomber dans le pathos ou même le sentimental, que je n'hésite pas à placer à côté des plus grandes histoires d'amour tragique.
Lien : http://minoualu.blogspot.com..
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C'était la première fois que je lisais de la littérature grecque contemporaine, et je ressors de ma lecture avec un avis plutôt mitigé. Kosmas Politis nous emmène à la rencontre d'une bande de jeunes adolescents instruits et espiègles, qui sont inséparables et qui vont se retrouver bouleversés par un évènement tragique qui survient au tout début du roman. Un deuxième évènement va vite s'avérer crucial dans leur évolution et va venir remettre en question tous les fondements de leur petit groupe : leur rencontre avec la jolie Monica, fille du consul d'Italie. Ces jeunes garçons vont ainsi découvrir leurs premiers émois amoureux, et vont accéder à des sentiments et des réactions qu'ils n'avaient pas connus jusque là. Loïzos, le plus charismatique de tous, le chef de la bande, et Alékos, plus timide et sensible, sans oublier Paraskévas, la narrateur, le rigolo de la bande, tous vont aborder Monica et attirer son attention d'une manière différente mais qui aura un effet tout aussi marquant sur leurs vies.
Eroïca est une très belle histoire, racontée d'une très belle façon. Bien qu'il m'ait fallu environ 150 pages avant de m'habituer au style de Politis, j'ai finalement apprécié sa plume lyrique et poétique, toute en images et en sons. Les descriptions de scènes folkloriques grecques ou de paysages sont parfois longues mais parfaitement rendues, et toujours avec un vocabulaire qui finit par nous transporter au coeur de la fête ou même nous faire sentir le vent sur nos épaules lors d'une promenade dans un jardin en fleurs. Les sentiments que l'on peut ressentir face à l'arrivée d'une fille dans un groupe, comme l'amour bien sûr, mais aussi la jalousie, l'isolement par rapport aux autres, le fait de vouloir se faire remarquer, sont parfaitement exprimés ici par l'auteur, mettant ses personnages dans des situations plus ou moins délicates qui affecteront fortement leurs rapports. Pour les points négatifs, comme mentionné plus haut, j'ai mis un certain temps avant de m'imprégner de l'univers de l'auteur et de son style d'écriture. J'ai parfois trouvé que le récit ne suivait pas toujours un fil précis et que certaines scènes sautaient du coq à l'âne, si bien que j'ai souvent dû relire plusieurs lignes afin de m'y retrouver. de plus, le fait que les personnages ne finissent parfois pas leurs phrases m'a plutôt dérangée, même si ce n'est au final qu'un détail dans le récit.
Eroïca n'est pas une lecture légère et simple, mais c'est un roman qui mérite tout de même amplement qu'on s'y intéresse, ne serait-ce que pour découvrir ce qu'est la littérature grecque contemporaine, qui apparaît ici encore fortement marquée par son héritage antique. Au final, je dirai que j'ai apprécié ma lecture, même si je pense que ce roman ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Lien : http://tetedelitote.canalblo..
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La Grèce, on en entend beaucoup parler dans les actualités financières ces derniers temps. Mais au niveau culturel et littérature, c'est beaucoup plus méconnu (à part Nikos Aliagas ;-)

C'est donc pour moi une découverte, à la fois de l'auteur (Kosmas Politis) mais aussi de l'éditeur (Ginkgo). Pour cela, je tiens à remercier l'opération Masse Critique organisée par Babelio.

Kosmas Politis (1888-1974] est le nom de plume de Taveloudis Paraskevas.

Il est considéré comme la figure représentative de ce que l'on appelle «la génération années trente». Il a écrit cinq romans, dont les plus célèbres sont Eroïca et le Bois des citronniers.

L'histoire se déroule donc en Grèce, dans une ville qui n'est jamais nommée, mais que l'on sait au bord de la mer. Nous sommes au milieu du 20ème (probablement les années 30). Il est question d'un groupe de jeunes adolescents, un peu turbulents et un peu potaches aussi. Ils s'appellent Loïzos, Alekos ou encore Monica…On sent dès les premières pages comme une espèce de « drame attendu ». Et c'est effectivement ce qui va se passer. L'un d'entres eux va décéder à la suite d'une erreur médicale. Une claque pour ces adolescents. Dans leur esprit, il faut et il doit y avoir un coupable !

Tout le roman est exploité sous la forme du souvenir, intégrant aussi les flous que la mémoire engendre. A vrai dire, c'est flottements et ces flous m'ont parfois fait perdre le fil de l'histoire et il a fallu à de nombreuses fois que je revienne quelques paragraphes en arrière pour me resituer.

En résumé, un livre bien écrit, intelligent, mais qui ne m'a pas transporté outre mesure.



Lien : http://www.leslecturesdevirg..
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critiques presse (1)
Actualitte
24 février 2012
Malgré ces décors sublimes, décrits sans relâche, le lecteur, par la tonalité du texte, ressent une fatalité et attend le drame final. La légèreté des ambiances festives cache des êtres fragiles, une tristesse et une solitude immenses.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
"Du reste, toute existence à ses débuts ressemble à une esquisse confuse. Bien sûr, l'idée existe déjà. Mais c'est seulement plus tard qu'elle prendra son style propre. Alors, dans nos années d'enfance, notre nature était encore cachée dans la graine qui venait d'une existence antérieure et que nous apportions avec nous, à notre apparition dans la vie."
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"Là aussi, les peintures étaient écaillées et les murs tout pleins de trous. Mais comme l'iconostase était belle par-devant ! du côté où les gens la voyaient. Des sculptures de bois toutes pleines de fleurs et d'oiseaux, des icônes aux couleurs estompées, des dorures - et un archange blond aux ailes grandes ouvertes qui soupesait l'éther en brandissant un glaive étincelant. Mon Dieu, comme le monde est beau du bon côté !"
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"Qu'est-ce que l'héroïsme ? Rester fidèle à la décision qu'on a prise tout seul, jusqu'au bout, quoi qu'il arrive. Et si ça marche mal, ne rien regretter."
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Personne, bien sûr, ne renie le jardinet de sa maison avec son odeur de terre mouillée. C'est là qu'une quantité de mystères nous ont été révélés, la légende des dieux et celle des hommes, année après année, saison après saison, en une étroite collaboration. Chacun de nous porte en lui-même un petit jardin, et s'il en vient à le mépriser, cela veut dire que sa vie est vaine.
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"On a dit avant nous que le destin avait fait toutes choses éphémères, et qu'il est absurde de souhaiter qu'il en soit autrement."
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