AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,4

sur 1125 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je suis bien embêtée à l'écriture de ce billet car j'étais persuadée que j'allais aimer ce livre, étant donné l'emballement à son sujet auquel on assiste… partout ! Malheureusement, ma réalité est toute autre, puisque je me suis légèrement forcée à aller au bout. Définitivement rien de plus subjectif que la littérature ! Mais je vais trop vite, reprenons calmement.

Maria Pourchet nous présente ici Feu, son sixième roman, qui retrace l'histoire d'une femme adultère avec un homme banquier et célibataire de la défense. Bref, la liaison extraconjugale comme on l'a vue dans de multiples romans, de Flaubert à Paolo Coelho (c'est dire la palette !) en passant par les excellents Femme au foyer (le meilleur que j'aie pu lire sur l'adultère féminin), Belle de jour ou Isabelle, l'après-midi. Beaucoup d'auteurs se sont lancés sur le sujet et force est de constater que l'on connaît aujourd'hui bien les tenants de ce genre de romans : passion dévorante, dangereuse, asphyxiante, passant de vivifiante à totalement mortifère. Feu n'échappe pas à la règle.

Deux protagonistes : Laure, enseignant-chercheur à la fac, et Clément, banquier dépressif vivant avec son chien qu'il appelle Papa. Début d'une idylle et de la vie autour qui s'effondre en miettes. Mais ce n'est pas vraiment ça qui marque le lecteur.
Feu marque davantage par son style très nerveux : phrases très courtes, assassines, acerbes. Jeux de mots et tournures noires. Violence des propos. Dès les cinq premières pages, je me suis retournée vers Tom la Patate pour lui dire « mon Dieu ce que l'écriture est nerveuse ! ». L'impression de lire « Jour. Nuit. Jour. Nuit » saccadé de microsecondes. Manifestement, cela a beaucoup plu aux diverses critiques littéraires.

Malheureusement, je n'ai pas apprécié l'exercice en tant que lecteur. Ce regard froid associé à des personnages clichés et pour moi, sans intérêt ni profondeur, avec des histoires auxquelles je ne crois pas, m'a laissée sur le bas-côté de l'autoroute.
Sans parler de la fin qui va trop loin dans le genre.

Lorsqu'on essaye d'exposer un point de vue sur un roman, on tente d'en analyser l'intrigue aussi bien que l'exercice littéraire auquel s'est adonné l'auteur. Je ne peux pas nier que Feu est écrit, pensé et très clairement travaillé. C'est indéniable. Mais se pose la question de l'utilité du style. Là, il est au service de l'intrigue, puisque le but de cette nervosité est d'exploser. Ainsi, je dois reconnaître que Maria Pourchet a réussi quelque chose.
Mais pour autant, les protagonistes sont mauvais, tellement dépassés par leur histoire qu'ils en deviennent invisibles, les faits pour la plupart inintéressants et l'histoire du chien ennuyeuse au possible. Finalement, je suis très contrariée de m'être autant ennuyée face à un livre si peaufiné. J'ai eu le sentiment que l'auteure se regardait écrire, que l'écriture s'admirait elle-même.

Mes excuses aux plus grands fans.


Jo la Frite

Lien : http://coincescheznous.unblo..
Commenter  J’apprécie          61

Un roman au style vraiment atypique et déroutant qui peut rebuter le lecteur et le perdre au cours des premières pages. Les phrases hachées, les changements de sujets sont déstabilisants. Une fois l'histoire posée et assimilée, le lecteur est à même de comprendre le choix de cette écriture brute, tranchante, acérée, parfois crue souvent cynique, qui reflète avec brio la nervosité et les tensions induites par l'ambiance de cette relation. Puis on peut se laisser happer par cette écriture qui dérange pour connaître le dénouement . Elle se veut le reflet de ce qui se joue une histoire dure, pleine de mensonges, des êtres en souffrance qui se rendent malades, comme aliené par leur routine, leur liaison et par leur passé (la figure maternelle joue un rôle important) … le lecteur est pris à partie comme dans la confidence. Les chapitres alternent point de vue et confidences de Laure, la quarantaine, deux filles et un mari et point de vue de Clément banquier célibataire cynique Une histoire d'adultère, comme une mauvaise pioche se met en place avec tous les tourments qu'elle engendre. Vera l'adolescente devine ce qui se trame, ce naufrage… et jouera un rôle dans cette union invraisemblable… La femme, la mère joue un rôle central dans cette histoire.
La fin inattendue, surprenante amène un nouveau relief à cette lecture.
Un roman déchirant qui marque car il dérange… sa force tient au fait que justement il ne laisse pas indifférent?
Commenter  J’apprécie          50
Quand je commence ce roman, cette histoire de passion amoureuse adultérine entre une femme mariée, professeur, et un banquier d'affaires, célibataire, la cinquantaine, j'ai cette chanson de Thérapie Taxi en tête :

« Y' a des bugs dans ma tête
Des rêves imaginaires
Y'a des bugs dans ma tête
Quand j'écrase mes cigarettes »

Oui cette histoire, elle a fait beuguer leurs entrailles, et dans tous les sens du terme.

Écriture saccadée qui prend aux tripes, qui coupe le souffle comme ce feu qui les consume, Maria Pourchet dépeint de manière acérée l'amour, cette arme de destruction massive. Son écriture n'épargne personne, la littérature est présente tout le long du texte. Peut être trop ? Au détriment de l'histoire ?

Je suis bien embêtée parce que 1) j'ai l'impression qu'à travers ce roman, l'autrice a fait une démonstration stylistique, 2) que le fonds de l'histoire est quand même bien plombant et 3) cette fin : pour quelles raisons rejouer une grande scène de la littérature anglaise ? Nous plomber un peu plus ?

Alors non, et malheureusement, ce n'est pas un coup de coeur (j'adore l'autrice par ailleurs). Je n'ai pas pas aimé, je reste un peu sur ma faim … feu la fin …

Et vous, follement Feu ou au bûcher Feu?
Commenter  J’apprécie          51
Je ne connaissais pas l'auteur donc aucune idée de son écriture, on m'a offert le livre.
J'avoue avoir été déconcertée, non par cette histoire d'une passion entre une femme mariée et un financier en pleine crise existentielle mais par le style.C'est très clinique, les faits et gestes s'enchainent sans véritable émotion et pourtant leur histoire devient addict
Les chapitres s'alternent, lui écrit à la première personne mais son univers, son langage est toujours référencé au milieu aseptisé de la haute finance ( sexe, drogue, pouvoir, individualisme .Une seule personne compte pour lui son chien pour lequel il aura de l'inquiétude , du stress , du chagrin.
L'autre chapitre c'est elle , elle écrit à la 2ème personne, elle passe à côté des choses mais surtout des autres , de ses enfants et de son mari.
J'ai donc eu du mal à "entrer " dans leur histoire , à m'intéresser à cette passion.
Puis au fil des pages , je me suis faite à l'écriture et puis l'envie d'en savoir plus sur ces personnages si caricaturaux de leur milieu social m'a tenue.
Au final, une découverte surprenante.
Commenter  J’apprécie          40

@Feu de @Maria Pourchet nous entraîne dans la passion dévorante qui unit Laure et Clément. Alors qu'a priori, rien ne les prédisposent à se rencontrer autrement que professionnellement, ils vont vivre une histoire qui va bouleverser leurs vie. Les chapitres, très courts, alternent entre les sentiments de Claire, dont on lit les pensées comme si elle se parlait en se tutoyant, et ceux de Clément, qui se confie à son chien. On est emporté par les émotions des personnages, qui sont l'un comme l'autre désabusés de leurs vies respectives et se consument dans leur passion, qui est tout sauf romantique.
Personnellement, j'ai eu du mal à accrocher au style assez cru mais le livre se lit vite.
Commenter  J’apprécie          40
J'étais vraiment partie pour adorer ce livre : l'histoire d'amour revue et corrigée, le titre, la langue qui m'avait l'air prometteuse. Et pourtant, je l'ai simplement aimé, précisément à cause de cette langue qui, malgré son caractère innovant (et ça, ça me plaît!), m'a un peu perturbée. Résultat des courses ? Je n'ai pas été à fond dans le livre. Je le conseille malgré tout à tout un chacun , car il vaut le détour pour cette passion destructrice!
Commenter  J’apprécie          40
J'attendais avec ardeur de lire ce roman de Maria Pourchet qui vient de sortir en poche, mais quelle ne fut pas ma déception...
Evidemment le lecture fut dévorante, soutenue par le style rythmé et cynique de l'autrice, c'est d'époque. Les chapitres s'enchainent, alternant les voix de Laure, 40 ans, mariée, mère de famille et maitre de conférence plus que de son destin, et de Clément, 50 ans, célibataire, banquier et maitre de son chien plus que de sa vie, l'une et l'autre consumés par l'illusion de la passion. Chacun espère de l'autre quelque chose qu'il ne peut pas lui donner, c'est bien là l'enfer du couple comme de la solitude.
Pour l'une, les mensonges et les stratégies ; pour l'autre, le silence et la fuite. Pour tous les deux, le Feu au cul et de paille est un enjeu de vie et de mort, une bombe à retardement.
C'est tristement que j'ai achevé ce livre, avec aussi la mort du chien (je gâche la fin mais j'ai pensé à Kundera et L'insoutenable légèreté de l'être), sans plus aucune tromperie sur Feu l'amour.
Commenter  J’apprécie          30
Ou un roman post-confinement qui retriture les amants maudits et perdus. Laure la prof, est dans la continuité de ses femmes qui ne se crééent pas et essaye de trouver la répondre dans l'autre.
Elle reproduit les mêmes cercles d'impasse qu'Emma Bovary ou Arianne. Ces personnages toujours bloqués par leur egoisme immature. Pourtant, pour une fois elle était déssiné par une femme.
L'autre n'est plus un diplomate désabusé mais un banquier, toujours aussi désabusé et lointain.
Cette humanité crasse qui m'avait envolée dans Belle du Seigneur, m'a ennuyée ici. Je ne sais pourquoi, peut être que j'aurais souhaité une humanité plus haute et plus louable après 2 ans de pandémies. Au lieu de cela, des personnages qui ne se battent pour rien, qui ne défendent rien, qui ne porte aucune ambition si ce n'est de revivre à travers l'image d'un sexe moite et rampant.

PS / Au dela, de l'histoire la plume est géniale, le texte est truffé de trouvailles !
Commenter  J’apprécie          30
Une écriture nerveuse, une boule au ventre qui prends dès les premiers instants. Ces deux personnages Laure et Clément ont un côté anti-héros, et un peu à côté. Deux personnages secondaires, même dans leur propre vie, qui semblent destinés à jouer un destin qu'ils subissent plutôt qu'ils ne saisissent. Une ascension, une stagnation et une chute à la manière de l'assomoir de Zola. Mais, je n'ai pas réussi à me prendre de pitié ou de passion pour ces personnages. J'ai eu du mal à comprendre le pourquoi de ce livre et surtout le message derrière. Au fond, peut-être est-cela le but de ce livre, montrer que l'on peut être spectateur de sa vie et vivre sur pilotage automatique même quand on se pense être libre d'agir et d'intervenir...
Commenter  J’apprécie          30
C'est une langue qui explose en une projection de mots incandescents, un tourbillon de braises pour dire la passion torride, celle qui consume l'âme et brûle les chairs. Un verbe qui crépite pour un style qui claque ; un souffle de phonèmes explosifs pour exprimer la violence du désir incendiaire qui s'empare d'elle, se propageant dans tout son corps. Consumant sur son passage sa réalité dans ce qu'elle est une somme de toutes les compromissions et de tous les insatisfactions.
De ce brasier ne subsistera que le tas de cendres des récits qu'elle se raconte à elle-même ; héroïne de sa propre tragédie, qui, par un monologue avec elle-même, à sa détresse impose la fiction.
Feu l'amour, feu les amours. Celui qui s'est éteint avec son mari, celui qui se consume avec son amant. Leur relation n'existe que par la vérité des corps ; leur histoire née de la fusion de la chair est celle de l'impossible dialogue. Leur liaison est une alternance de monologues ; dans un tentative illusoire de dompter le désir, par une volonté désespérée de, par le verbe, maîtriser le feu sacré qui les étreint.
L'un s'adresse à son chien, figure paternelle de substitution pour un être d'une glaciale solitude. L'une s'adresse à elle-même dans une tentative désespérée de donner vie à son histoire ; constamment interrompue par la voix de sa mère.
La mère, les mères. Leurs mères.
Les véritables autrices de ces récits, ventriloques depuis l'au-delà.
Celles qui attisent le feu et soufflent sur les braises, par leur silence ou leur indiscrétion. Celles dont le discours conformiste coule dans les veines de leurs enfants, brûlant les sangs jusqu'à ébullition.
Celles à qui répondent la bestialité, la sauvagerie.
Le Feu.
Comme le souffle d'une époque attisé par les peurs et les colères.

Le Feu.
Qui pourtant m'a laissée de glace.
Car, bien que servie par un style audacieux et un traitement intéressant, l'intrigue m'a semblée par trop classique. Trop lue, trop relue. Feu se veut le Madame Bovary des années 2020, je retiens la passion amoureuse et l'adultère nés de l'ennui, entre deux personnages superficiels et banals auxquels je me suis difficilement attachée. Un récit comme un feu de paille, mes émotions consumées. Ne me reste de cette lecture qu'une impression de malaise qui colle à la peau.

Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          30





Lecteurs (2393) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5268 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}