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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« En mêlant fiction et réalité, figures inventées et personnages historiques comme Staline, Enver Pacha, Mustafa Kemal, en mêlant magie et rationalité, en mettant en relation tous ces types de cultures, Hugo Pratt a enrichi la bande dessinée d'aventures. Il nous offre un imaginaire qui ne fait qu'aiguiser notre appétit pour la réalité. » Jean-Christophe Victor, le Dessous Des Cartes, 2001.

Je n'aurais pas su mieux dire pour parler de cette oeuvre que j'ai en très haute estime. Seul Corto En Sibérie rivalise avec la densité de celle-ci. Si Jean-Christophe Victor a consacré un numéro entier du Dessous Des Cartes à cette aventure de Corto Maltese, c'est bien évidemment qu'elle présente un certain intérêt historique et géopolitique. Je vous conseille ardemment de visionner ce petit documentaire dont voici un lien (parmi d'autres) :
http://www.youtube.com/watch?v=¤££¤34Le Dessous Des Cartes48¤££¤84
Au début des années 1920, ce qui reste de l'Empire Ottoman est en pleine ébullition suite au désastreux traité de Sèvres (10 août 1920) qui ampute la future Turquie de bon nombre de ses possessions historiques et dont le territoire est occupé ou sous contrôle de nombreuses nations étrangères. Tous les ferments de la révolution ou d'un soulèvement sont donc réunis.
Parallèlement, le Caucase et l'Asie centrale sont eux-aussi remués par les tourments de la révolution bolchevik qui gagne ces régions.
Bref, une véritable pétaudière et, bien évidemment, Corto Maltese, le taiseux aventurier, qui ne sait pas trop séparer le bien du mal a décidé d'aller à la recherche du trésor abandonné par Alexandre le Grand dans les coins reculés de l'Afghanistan en partant de l'île de Rhodes au large de la Turquie actuelle.
Il lui faut donc traverser toute la zone troublée par des rebelles de tous poils et des militaires expéditifs.
Mais ceci ne serait encore rien si Corto n'avait affaire à un mystérieux sosie, Timur Chevket, qui semble être un redoutable et sanguinaire responsable militaire turc...
Tout un tas de légendes, d'oeuvres de littératures sont également réactivées (par exemple la nouvelle de Rudyard Kipling, L'Homme Qui Voulut Être Roi, ou même le sujet du roman d'Amin Maalouf, Samarcande). La Maison Dorée de Samarkand est en réalité la prison, une infecte prison d'où l'on ne peut s'échapper qu'en rêves dorés, en fumant du haschich, et où se trouve incarcéré devinez qui ?
Et oui, bien sûr, Raspoutine, une vieille connaissance, un habitué, un client récurrent des aventures de Corto Maltese.
Bref, un superbe opus d'Hugo Pratt qui, comme toujours, s'est bien documenté et qui nous incite à en faire autant pour dénouer le vrai du faux, qu'il a pris un malin plaisir à entrelacer.
Bon voyage en immersion sur la Route de la Soie du début des années 1920, des années de feu, de rêves et d'idéaux, du moins c'est mon mince avis, coincé entre intérêts soviétiques et anglais, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Jean-Christophe Victor est formidable. Dans "le dessous des cartes", il arrive à démêler les intrigues du proches-orient à l'Indes de 1920 en 9'32"
Son émission m'a permis de comprendre pourquoi les hommes en armes intervenant dans l'histoire changent très souvent d'uniforme.
Corto est plus actif que dans "la ballade de la mer salée". il est toujours suivi par les prédictions de sa mère, et Hugo Pratt lui rajoute deux autres prédictions : celle de Cassandre ( une joie îlienne de Rhodes) et celle des adorateurs du démon.
En créant le sosie de Corto, Hugo Pratt a renforcé, l'intérêt de la course au trésor en y ajoutant un peu de sorcellerie
N'ayant pas commencé dans l'ordre des albums, j'ai eu du mal à me repérer parmi les conquêtes de Corto ( page 90) , et le rôle de Pandora.( Y-a-t-il un lien Youtube ?)
J'ai découvert Raspoutine, qui est très antipathique dans le roman, mais qui est dans cet album, le sel de l'histoire, c'est sans doute la magie de la BD.
Merci à Nastasia-B pour lien avec le dessous des cartes et pour son analyse.
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Rhodes.
Corto se demande si l'ami de Lord Byron, Edward John Trelawny a réellement caché les mémoires grecques du poète dans la mosquée Kawakly ou dans la loge de la Lingua Francia ?
Mais l'histoire de la Maison Dorée de Samarcande laissera à Corto peu le loisir de s'adonner à sa passion pour l'histoire de la Poésie...
Le hasard le contraignant à fuir des soldats italiens qui en veulent à sa personne le remettra entre les mains d'une société secrète turque, des partisans d'Enver Pacha, décidée à s'affranchir de Kemal Attaturk accusé de mener la Turquie sur une voie dangereuse qui conduira à la destruction du pays et à l'abandon de ses traditions.
Avec le flegme et le sens de l'à propos qui le caractérise, Corto va épouser un temps la cause de ces Turcs dissidents.
Mais son destin, lu dans le marc d'un café grec, en aura décidé autrement.
Est-ce dans la fumée du narghilé ou Corto voit-il vraiement son double ?
Seule la lecture de cette BD pourra vous le dire...
Lien : https://camalonga.wordpress...
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corto et a Rhodes pour chercher le manuscrit de lord Byron, qui devrait l,
amener au trésor du roi de Perse Cyrus,
caché par Alexandre le grand.
mais le pays et a feu et a sang, entre les turcs et les perses. on retrouve sorrentino
et venexiana Stevenson, qu'on a déjà croisé dans l, ange a la fenêtre d, orient.
et bien sur Raspoutine.
fusillades et courses poursuites a gogo,
et situation cocasses, mais côté dialogues, Hugo pratt joue la carte du second degré. pour toute la famille.👍
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Là, ça commencerait à Rhodes, la nuit. On verrait Corto se promener sous la lune et chercher l'hypothétique trésor de Lord Byron. Ou celui d'un ami, ça n'a guère d'importance.
On verrait Corto déambuler et tenter de résoudre une simple énigme pour finalement s'engouffrer dans un monde en fusion avec lequel il n'aurait aucun lien.
Attends.
Si.
Il faut un lien. Il lui faut un double, un sanguinaire, un révolutionnaire façon totalitaire. Et des voleurs, des centaines de voleurs. Et des derviches, seulement quelques uns.
Comme ce monde est fou, peu importe le théâtre. Ici, le moyen-orient sous les flammes russes, anglaises, ottomanes, pan-turkmènes, françaises et arméniennes.
Il faudra aussi un vieil ami, quelques femmes et surtout, un titre de rêve.
La Maison dorée de Samarkand.
Elle deviendrait une prison ; comme si la demeure des rêves figurait aussi un monde clos. Peut-être. Après tout, les rêves sont uniques et propres à chacun, un peu comme une cellule personnelle, un monde à soi.

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Une nouvelle aventure de Corto Maltese aux portes de la Turquie et de l'Asie centrale, à travers les vestiges d'Alamut et sur les traces d'Alexandre le Grand dont l'on se souvient encore traversant une partie de l'Afghanistan.
Comme toujours, l'on se perd dans les pas du héros et des légendes et mystères qui l'ont précédé.
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Dans ce septième volume des aventures de Corto Maltese, Hugo Pratt dévoile trois éléments très importants de l'histoire de notre marin préféré :

-Le premier est la découverte d'un double maléfique qui n'est pas finalement Raspoutine ! Non, celui qui lui ressemble trait pour trait mais qui est à l'opposé de ses valeurs est un général turc, Timur Chevket, que Corto craint de rencontrer en raison d'une prédiction de sa mère. Corto ne le montre pas, mais il a peur au fond de lui. Pratt rappelle aussi avec ce sosie de Corto que notre pire ennemi ne peut être que nous-même !

-L'amitié (enfin) dévoilée entre Corto et Raspoutine ! Les deux hommes, pourtant souvent séparés dans cette aventure, ne cessent d'échanger à distance par les songes et l'effet du haschisch pour enfin se retrouver et se révéler mutuellement - même à demi-mot pour Corto - qu'ils sont bel et bien amis. Raspoutine, diable bienveillant de Corto Maltese, n'est pas son ennemi ni son double maléfique, mais son bras armé quand le marin doit affronter la mort. La danse du duo au milieu des flammes de la Maison dorée illustre la douce folie que partagent les deux hommes.

-L'amour perdu plus éclatant que jamais de Corto pour Pandora Grovesnoore. Si notre marin voit les femmes lui tourner autour au gré des volumes, il. apparaît toujours le profil de Pandora depuis La Ballade de la Mer salée. Mais Corto se refuse à admettre quoi que ce soit, jusqu'à ce que pour la première fois, depuis le premier volume de ses aventures, en quelques cases réapparaît l'image nette de Pandora dans ses songes. Raspoutine confirmera ce sentiment qui anime encore Corto.

Ce volume fait écho au volume Corto Maltese en Sibérie : les frontières poreuses, les ethnies qui changent de camp au gré des événements, les généraux perdus qui se rêvent en nouvel Alexandre le Grand, nous rappellent les folles aventures sibériennes de Corto. Les femmes y ont une place moins visibles, mais elles sont tout autant importantes pour sauver Corto et l'aider dans ses missions. On retiendra que Marianne sait tirer juste et bien mieux que les tir-au-flanc que Raspoutine doit instruire !

Mais ici, le drame du Génocide des Arméniens revient en permanence avec les soubresauts du nationalisme panturc qui perdure encore de nos jours. Votre serviteur ayant des racines arméniennes et turques ne peut évidemment que valider à 300% ce volume de Corto Maltese.

Merci encore Hugo Pratt.
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Le Hibook(reclus) a relu : « La maison dorée de Samarkand » d'Ugo Pratt . En tant de confinement et donc de voyage immobile , lire Ugo Pratt est salutaire. Dans cet album (le 26ème) il promène Corto de Malte à la frontière afghane le long de l'ancienne route de la soie (remise récemment au goût du jour) en 1920 et à travers des peuples dont les noms sont souvent dans notre actualité (ante corona) : turcs, afghans,kurdes, arméniens, Yézidis .. Comme d'habitude le marin poursuit un trésor mythique (l'or de Darius) qui, comme à l'habitude se dérobera. de vieux amis (ou ennemis c'est fluctuant) , Venexiana Stevenson et surtout Raspoutine jouent un rôle important dans la quête à laquelle sont mêlés des personnages historiques (Enver Pacha, Staline ! …) .Le coeur de l'aventure est lié à un des grands thèmes fantastiques : le double (Chevket sosie de Corto) . A noter aussi l'importance grandissante des rêves et des visions qui viennent encore plus troubler les limites entre réel (de fiction) et monde onirique. Un plaisir esthétique toujours renouvelé malgré les relectures .
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