On se retrouve aujourd'hui avec un nouveau voyage dans le fascinant univers de
Cherie Priest ! En effet, si chaque volume du Siècle Mécanique peut se lire de manière indépendante, il est une chose qui les lie tous étroitement : l'univers dépeint par l'auteur, et l'aspect tout à la fois uchronique et steampunk de cette Guerre de Sécession revisitée. J'ai lu quelque-part que la guerre civile américaine avait été qualifiée de première guerre dite moderne, en particulier à cause de l'utilisation intensive des trains pour les transports de troupes. Et bien elle n'aura jamais été aussi moderne qu'à travers l'oeil de
Cherie Priest !
L'histoire s'attache aux pas d'une infirmière confédérée du nom de Mercy Lynch qui, après avoir appris le décès de son mari dans un camp de prisonniers, décide de traverser l'entièreté du continent nord américain pour rejoindre un père à la santé défaillante. Un voyage mouvementé, d'abord en dirigeable, puis en bateau sur le Mississippi, et enfin en train tiré par le Dreadnought, une puissante locomotive, au coeur d'une guerre qui dure depuis plus de vingt ans. Un voyage épique au cours duquel elle aura à faire aussi bien à des soldats, bleus ou gris, une bourgeoise et sa vieille tante, un ranger, des mexicains et des infectés. Car Dreadnought marque le grand retour des zombies de Seattle aperçus dans Boneshaker !
Infirmière voyageant seule à proximité du front dans la seconde moitié aux mentalités étriquées du XIXe siècle, Mercy est un nouveau personnage haut en couleurs. C'est clairement l'une des choses que je préfère dans les récits de
Cherie Priest, la manière dont elle nous offre des personnages féminins au caractère bien trempé, et en même temps complètement dans leur époque. Malgré une intrigue simplissime, Dreadnought est un roman prenant, dynamique et tout à fait plaisant. L'auteur s'amuse à y semer des clins d'oeil aux deux premiers tomes, à travers certains personnages mais aussi à travers les zombies qui, vus d'une toute autre perspective, n'en sont pas moins intéressants que la première fois qu'on les a vus à Seattle.
Le contexte historique est davantage présent dans ce troisième tome, les scènes de combat sont particulièrement efficaces. L'auteur en profite pour faire passer un message. Car après une guerre si longue, on peut se demander ce qui pousse réellement ces hommes à continuer à se battre, en dehors des stricts ordres qu'ils ont reçus. Quelle serait leur réaction face à une menace extérieure autrement plus dangereuse ? Une réponse se trouve dans les dernières pages de Dreadnought ! Enfin, même si le dénouement et les retrouvailles de Mercy avec son père, qui ne nous est pas inconnu, m'ont laissé un petit goût d'inachevé, j'ai beaucoup aimé cette lecture !
J'espère de tout coeur que les éditions le Livre de Poche, que je remercie au passage pour m'avoir offert l'opportunité de découvrir ces trois premiers tomes, poursuivront la saga avec les volumes encore inédits en France à ce jour.
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