Barnabé et la Tour d'ivoire

Ce livre, dans son intégralité, est une agréable et belle découverte.
Bien que "classé" en littérature jeunesse, il peut être lu autant par des enfants que par des adolescents et des adultes, à partir du moment où on se sent prêt à entrer dans un univers où se mêle l'imaginaire et l'humour.
Ce roman d'apprentissage nous fait suivre Barnabé, un petit garçon qui grandit au fil de son aventure et de ses rencontres. Ses qualités et ses défauts en font un personnage attachant, prêt à tout pour atteindre ses objectifs.
J'ai beaucoup aimé le côté poétique, voir philosophique qui se dégage de l'histoire avec notamment les définitions de "la famille", "se faire tout petit", ce qui est sistosédible. de même certaines situations peuvent également faire appel à notre culture et à la manière dont notre société fonctionne ou dysfonctionne.
Quelques passages dans la Tour d'ivoire ont cependant été plus ardus à lire, non pas parce qu'ils l'étaient, mais parce que l'attitude de certains personnages au sein de la Tour me paraissait absurde. Cela m'a un peu rappelé "la Maison qui Rend Fou" dans "Les 12 Travaux d'Astérix", une épreuve que je trouve horrible pour les héros. Et bien je me suis sentie tout aussi mal en voyant Barnabé dans des situations invraisemblables et où je me demandais s'il allait vraiment pouvoir s'en sortir.
Au niveau des illustrations, en couverture et dans le livre, elles sont très complémentaires avec l'histoire. Douces, belles, ça donne envie de les colorier !
C'est également un plaisir d'avoir découvert par la même occasion une maison d'édition, pourpenser (merci pour le petit mot sur le livre !), que je ne connaissais pas, dont la ligne éditoriale me parle et qui fait le choix d'imprimer en France.
Un grand merci à Babelio, aux éditions pourpenser, à Nicolas D. Morillon et à Baptiste Puaud pour cette merveilleuse aventure avec Barnabé. J'ai hâte de pouvoir essayer la méthode de lecture à voix haute donnée au début du livre avec ma fille lorsqu'elle aura appris à lire.

Grâce à Babelio et aux Editions Pourpenser, je découvris un beau matin dans ma boite aux lettres un paquet renfermant un livre. Banal, me direz-vous ! Détrompez-vous !
La surprise fut plurielle :
- Les Editions Pourpenser d'abord que je ne connaissais pas, mais qui sont une mine de ressources en matière de littérature jeunesse et développement personnel.
- L'auteur ensuite, Nicolas D. Morillon, dont l'écriture fluide, teintée d'humour, donne au récit du dynamisme et de la fluidité, malgré un niveau de langage assez soutenu pour des enfants ; un auteur prometteur en découvertes…
- L'illustrateur Baptiste Puaud qui nous livre des dessins collant parfaitement au style du récit et donnant furieusement envie de les colorier.
- Enfin, l'histoire ! Et quelle histoire ? Celle de « Barnabé et la Tour d'ivoire ».
Barnabé est un jeune garçon qui en a vraiment marre que personne ne retienne son nom de famille : Barnabé de Mont Moulin D'Escalope Sur Jus de Groseille. Il est évident qu'avec un nom comme le sien, il est un être exceptionnel ! Comment faire pour que tout le monde soit au courant ? Il faut absolument que son nom figure sur les drapeaux du pays, et pour cela il décide de se rendre à la Tour d'ivoire, le haut lieu qui décide de la fabrication des drapeaux. Évidemment, ce n'est pas si simple… Barnabé va devoir affronter divers obstacles et s'opposer à différentes personnes ainsi qu'à des systèmes autoritaires dont la complexité et l'absurdité vont renforcer sa détermination. Mais Barnabé va aussi rencontrer plusieurs personnages qui vont l'aider dans sa quête. Va-t-il réussir à imposer son nom ?
Lorsque j'ai commencé ce roman, j'ai replongé en enfance en faisant abstraction de ma logique d'adulte, condition indispensable pour accompagner Barnabé dans ses aventures. En effet, ce conte philosophique oscille entre le monde imaginaire d'Alice au Pays des Merveilles et le symbolisme du Petit Prince. Comme Alice, Barnabé présente un personnage assez rigide. Comme le Petit Prince, il apprend à réfléchir sur les rapports à autrui.
Vous l'aurez compris, Barnabé et la Tour d'ivoire présente plusieurs niveaux de lecture et s'adresse donc autant aux enfants qu'aux adultes, par la réflexion qu'il suscite.

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La quatrième de couverture présente le roman comme "une fantastique épopée pour les grands enfants de 7 à 117 ans". Je dois reconnaître que c'est plutôt juste...

D'un part, on ne s'arrête jamais ; Barnabé enchaîne des aventures rocambolesques et palpitantes, à condition que le lecteur adhère aux règles a priori saugrenues de son univers - mais n'est-ce pas le propre de la fiction, de l'imaginaire ? Passé ce cap, on ne s'ennuie donc pas : une attention soutenue est même demandée, si l'on ne veut pas perdre le fil (de la pelote bleue).

D'autre part, la narration est drôle. Elle sait pourtant se prendre au sérieux lorsqu'il le faut ; sous couvert d'humour et de décalage, de nombreuses thématiques - presque philosophiques ? - sont abordées : la normalité, la famille (je crois que cette histoire de "regarder dans la même direction" marquera chaque lecteur)... ce qui explique que chacun, peu importe son âge, y trouve son compte.

Le vocabulaire n'est pas toujours des plus simples pour les plus jeunes mais, en ce qui concerne le rythme de la diction, il me semble parfait pour une lecture à voix haute - ce qui est d'ailleurs préconisé à l'ouverture du roman.

Les dessins sont très chouettes ; j'aurais apprécié qu'il y en eût davantage (réclamation ô combien rare de ma part) !