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sur 862 notes
Printemps 1961.
À P. petite commune perdue au milieu de nulle part, on vient de retrouver le corps de Joël, démembré, découpé en huit morceaux, répartis dans des sacs des Galeries Lafayette, dans une des cuves de broyage de l'usine de confitures récente, dont l'activité et l'expansion commerciale risque de se voir ralentie, pour le moins… Joël avait seize ans, était connu et aimé de tout le village de P. Depuis la mort de ses parents, Martin et Lydie, il avait été recueilli par Félicien, paysan aisé, pas méchant mais un peu bourru. Monsieur le Maire de P. demande à Madame le Procureur de M. grande ville voisine, d'envoyer un enquêteur pour résoudre ce mystère morbide. Quand l'inspecteur, du haut de ses vingt-cinq ans arrive à P. il est accueilli par Jean-Charles Provincio, garde-champêtre, auto-proclamé responsable de la police des fleurs, des arbres et des forêts.
L'enquête commence…

Depuis le « Fakir…Ikéa », je n'avais quasiment rien lu de Romain Puértolas, hormis deux nouvelles dans les recueils de Noël pour les Restos du Coeur. Si le premier était incontestablement un succès de librairie à défaut d'être un monument de littérature, les deux nouvelles étaient plutôt médiocres. Et rien ne me prédisposait à lire d'autres titres. Par le truchement de Babelio et Masse Critique et les éditions Albin Michel (que je remercie au passage) j'ai donc découvert en avant-première le dernier roman en date de l'auteur.

Si l'écriture est limpide et le style sans fioritures, le ton est un peu scolaire, volontairement sans doute. Cela ne doit pas cacher la poésie propre à l'auteur, d'autant qu'il situe son intrigue au beau milieu d'une campagne idéale, au coeur d'une nature qui prend une place majeure comme un des personnages, même si le crime y est sordide à souhait.
Sous l'apparence d'un roman épistolaire, il n'est fait que de lettres échangées entre l'enquêteur et la procureur de M., (et aussi de J.-C. Provincio), il s'agit surtout de comptes-rendus sur papier des auditions des témoins enregistrées sur magnétophone (quel progrès en 1961 !) et des réflexions personnelles de l'inspecteur. Ce dernier pratique son métier face à une galerie de personnages typiques de l'époque et des lieux, sa sincérité est parfois teintée de naïveté, et si ses rapports avec le garde-champêtre sont souvent colorés, il s'accroche à son enquête qu'il veut voir aboutir par amour du travail bien fait. Or, si l'on trouve rapidement l'identité du coupable on ne saurait s'arrêter trop tôt. Car l'intérêt premier de ce livre est bien caché derrière l'apparente simplicité de l'enquête. le retournement de situation est digne du film « Sixième Sens » de M. Night Shyamalan, d'ailleurs l'auteur nous prévient dès les premières pages… Mais comme le lecteur fait son malin en dénouant l'affaire avant la fin du livre, il se trouve tout benêt arrivé aux dernières pages. Bah oui, c'est comme ça.

Si vous n'avez guère l'âme bucolique laissez passer « La police des fleurs, des arbres et des forêts » mais si vous aimez être pris au dépourvu, lisez ce livre. Malgré mes réticences face aux premier quart du livre je me suis laissé aller et berner comme tout le monde !
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Hé, vous-là, les fans de romans policiers et autres thrillers, vous connaissez L'affaire Joël ?
Vous savez, en 1961, dans un petit village de 300 habitants à peine, où il ne s'y passe jamais rien, tellement rien que même la Procureur de la République ne le connaît pas !, où il y a plus de vieux que de jeunes... Un village classique en gros.
Hé bien, dans ce petit village, Joël, l'enfant du pays, que tout le monde aime, a été retrouvé mort, assassiné, vu l'état de son corps !
Et vu que la seule force de police du coin est le garde-champêtre,( communément appelé La police des fleurs, des arbres et des forêts, c'est beau, hein ?) le maire décide de faire appel à Mme La Procureur pour lui envoyer un jeune et fringant inspecteur de police.
Ce dernier ne connaît que la ville et rien d'autre, il va vite se revere compte que la campagne, ben, c'est la campagne...

Quelle merveille que ce roman, une vraie bouffée de fraîcheur, du Romain Puertolas tout craché, mon auteur feel-good par excellence !
Vous savez cet auteur aux titres à rallonge, à l'écriture folle et très drôle, aux situations rocambolesques, hé bien, il s'attaque au policier et ça va lui va tellement bien.
Il faut dire qu'il ne change en rien à son style habituel, si ce n'est un détail un peu sordide, ouais, il faut avoir le coeur bien accroché quant à l'état du corps du pauvre Joël, mais il n'en reste pas moins que c'est bourré d'humour, de situations plus incroyables les unes que les autres, et une fin, que personne, je dis personne, ni même le plus fin, le plus accompli des lecteurs de polar, thriller et consorts, n'aurait vu venir !!
Et cette fin, je m'en rappellerai longtemps.
Un titre très poétique pour un roman policier, qui quelque part l'est aussi.
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Voilà un roman pas commun entre cosy mystery et comédie rurale. En 1961, dans un village français, un officier de police de la ville est appelé pour résoudre le meurtre d'un jeune habitant.

Choc des cultures, quiproquos, situations cocasses, commérages... Durant toute la lecture de ce roman principalement épistolaire (ce qui m'a beaucoup plu parce que j'adore ça) on reste dans une ambiance un peu burlesque, un peu naïve entre les personnages caricaturaux et les dialogues légers qui ponctuent l'enquête de l'officier de police. L'histoire est bien rythmée et ne manque pas de rebondissements. Je regrette d'avoir rapidement deviné le pourquoi du comment dû, en partie, au manque de finesse des indices disséminés ici ou là, en partie à ce prologue dans lequel l'auteur gâche sa propre surprise et prend le risque de dévoiler certains détails (dont je ne parlerai pas ici pour ne pas VOUS spolier). Excès de confiance en lui ? C'est bien dommage. On atteint mal, du coup, la tension d'un véritable polar.

Je m'attendais aussi à quelque chose de plus proche de la nature, de plus centré sur cette fameuse "police des fleurs, des arbres et des forêts", mais on sort très peu du cadre du village et l'aspect épistolaire du roman ne permet pas d'aborder des descriptions plus détaillées de l'environnement.

Ça reste une belle démonstration sur notre rapport aux choses en fonction de nos repères sociaux, sur les méfaits des incompréhensions liées aux différences culturelles qui peuvent amener à bien des surprises. C'est surtout en ça que réside l'intérêt de ce roman.

Au final, la lecture est agréable et réjouissante, fluide mais pas inoubliable.
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C'est le deuxième roman de Romain Puertolas que je lis ce mois-ci et je dois dire que je ne m'attendais pas à cela!
Le parapluie d'Adélaïde m'avait un peu ennuyée, la police des fleurs... malgré son titre plutôt sympa, ne m'a guère convaincue. En fait il s'agit d'un échange de courriers entre un policier chargé de l'enquête sur la mort effroyable de Joël, et la procureure de la République. le crime a eu lieu à P., bourgade rurale dont le garde champêtre semble plus personnage d'opérette que réel officier de police. Différents personnages, plus ou moins antipathiques, apparaissent tout au long du roman: le maire, la voisine, la fleuriste, l'hôtelier... Tout un petit monde impliqué dans l'affaire. le dénouement est cocasse malgré tout. Mais l'affaire traîne en longueur, à mon goût.
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Alors là, un vrai bon éclat de rire à la fin de ce livre ! Que ça fait du bien !
Mais avant ce final réjouissant, j'ai apprécié bien d'autres choses : le côté bon enfant du récit,
ce rythme ancien des échanges de courriers,
et ces situations inattendues, savamment ponctuées de petites phrases :
« Ah vous les gens de la ville… ici c'est pas pareil ! », rappelant au jeune officier de police –et au lecteur- quel décalage peut exister entre citadins et paysans…
Hé oui car je n'ai rien vu venir,
et ce quiproquo malicieux m'a bluffée, comme un lapin-surprise surgissant du chapeau d'un prestidigitateur !
(Ce qui en dit long sur mes interprétations à base de clichés et de présupposés... carrément navrant…!)
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Ah ! Que je suis contente que l'on m'ait mis ce livre entre les mains, car assurément je ne l'aurais pas acheté, par ignorance ou parce que le titre me semblait niais. Et pourtant, quelle petite pépite de la littérature française moderne ! Une sorte de polar épistolaire complètement loufoque et qui tient pourtant solidement la route…

Mais je me dois de reprendre depuis le début. Participant au concours de critique littéraire organisée par ma commune, je reçois comme troisième opus celui-ci. Je soupire un peu. J'ai des préjugés sur Romain Puértolas, car je n'avais pas apprécié, en 2013, L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea. Les vingt premières pages m'avaient fait marrer, avant que la suite ne me lasse. Malheureusement, je suis rancunière en littérature et si l'on ne me pousse pas un peu, j'ai tendance à écarter un auteur pour un seul ouvrage à côté duquel je suis passée. Et puis je suis orgueilleuse : si je n'ai pas aimé, c'est que c'est mauvais. Ce n'est pas très intelligent, j'en conviens, mais c'est ainsi.

Quoi qu'il en soit, j'ai dorénavant de l'admiration pour l'ancien capitaine de police aujourd'hui romancier, car je dois reconnaître que cet homme, à l'humour manifestement débordant, a le sens de l'intrigue et de la narration, et une signature qui lui est bien propre. Romain Puértolas, si vous me lisez, bravo !

La police des fleurs, des arbres et des forêts retrace une enquête menée par un officier de police « dépêché » au petit village de P., où l'on vient de découvrir, dans une cuve d'une usine de confiture, le corps de Joël, 16 ans, découpé en plusieurs morceaux. Nous sommes en 1961 et une coupure téléphonique empêche toute communication entre l'officier et le procureur de la République. Ceux-ci sont alors obligés d'échanger sur l'enquête par courrier, ce qui fait donc de ce livre hors-norme un texte épistolaire autour d'un meurtre improbable. Vous avez le pitch de départ, à vous de vous plonger dans l'enquête.

J'aimerais signaler l'humilité de cet ouvrage et son autodérision, ainsi que son caractère suranné et désuet. On sent dans cet opus que tout a été archi travaillé, mais l'air de rien, avec une légèreté joyeuse. Un travail d'orfèvre présenté avec une simplicité déconcertante. Je trouve ça très fort !

Je vous le recommande bien chaleureusement et me languis de savoir ce que vous en avez pensé.

Jo la frite

Lien : http://coincescheznous.unblo..
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Je me dis parfois qu'à trop lire de récits noirs et dramatiques, il se pourrait que quelque chose en moi dysfonctionne. Une violence contenue ? Une colère rentrée ? Non pourtant…en réalité je n'aime ni le meurtre, ni le sang ni tout ce qui a trait de près ou de loin aux vices de l'humanité. En réalité, je ne suis que douceur et gentillesse si tant est qu'on me laisse l'occasion de l'être.

Dans la fiction en revanche…

« La violence sucrée de l'imaginaire console tant bien que mal de la violence amère du réel. » Ce n'est pas de moi mais de Roland Topor et donc, nous, lecteurs assidus de romans noirs, violents et sanglants parfois, nous n'aurions de cesse de vouloir nous réconforter à travers nos lectures ? Serions-nous plus sensibles, plus émotifs au final ? Voilà une explication qui en vaut bien une autre. Toujours est-il que…

Tiens, un roman de Romain Puértolas…ça va me détendre un peu.

C'est frais un Puértolas. Un peu naïf, un peu candide, souvent onirique. C'est plein de bons sentiments et ça aussi ça réconforte. C'est absurde aussi un Puértolas et j'aime ça l'absurde. Parfois.

Voyons voir quelle histoire improbable l'auteur a pu extirper de son imagination ? Après avoir, entre autre, fait voyager un fakir dans une armoire et ressusciter Napoléon, la curiosité brûle mes rétines. Je m'apprête à quitter ma planète et à voyager sur celle de l'auteur et…

Les années soixante. Un inspecteur de police. Un meurtre.

Rien de très exceptionnel en soi si ce n'est la construction en mode épistolaire et la fraîcheur d'une époque révolue et désuète, sans téléphone portable ni internet. Et je me laisse embarquer dans ce dernier Puértolas si presque conventionnel pour l'auteur qu'il en devient étrange et surprenant.

Terminé l'Absurdie, bienvenue sur notre bonne vieille Terre. Certes, le sujet cette-fois-ci est un des plus vieux du monde mais l'auteur ne serait pas lui-même s'il n'en avait pas fait quelque chose de très personnel. Étonnamment, ni fanfaronnade, ni dialogue hilarant ne viennent ponctuer le récit. C'est une enquête policière tout ce qu'il y a de plus classique sauf que…

Sauf que c'est du Puértolas et que derrière ce si joli et mystérieux titre, se cache un piège dans lequel je défie tout un chacun de ne pas tomber à pieds joints. L'auteur est un malin qui sème des preuves évidentes sans même qu'on veuille les voir. C'est si bien fait qu'il faut lire ce roman jusqu'à sa dernière page pour comprendre enfin qu'on s'est fait berner comme de crédules lecteurs alors même qu'on s'attendait à l'être depuis le début.

Haaa le vil fourbe que cet auteur à l'imagination prolifique…qui m'aura, une fois de plus, apporté un peu de sa gaieté de vivre et de son amour pour la vie. Qui m'aura, l'espace d'une lecture, consolé de la violence du réel.
Lien : https://sous-les-paves-la-pa..
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Dernière lecture de l'année... Quelle claque!!! Tout ce que j'en ai lu était vrai! J'ai adoré du début à la fin et quelle fin! C'est un vrai coup de coeur! Comme beaucoup d'entre ceux qui l'ont lu, je n'ai rien vu venir!! Il aurait fallu une caméra pour filmer ma tête à ce moment-là!
C'est mon premier roman de cet auteur (j'ai lu sa nouvelle dans le 13 à table de cette année, qui m'avait beaucoup plu) et après cette lecture, ça ne sera pas le dernier, c'est certain!
L'écriture est fluide, les personnages attachants et je suis une fan des romans épistolaires!
Je n'ai qu'un conseil: liiiiiisez-le!!!!
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Polar savoureux et drôle
Puertolas est de retour quel bonheur...
Un polar sous forme d échange s épistolaire s qui en fait un roman original policier et poétique a la fois
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Rhoooo mais ça n'est pas possible, quel génie !!! Pardon pour l'introduction mais c'est ce qui me vient à l'issue de ma lecture. Retrouver le meurtrier de Joël est la priorité du jeune officier dépêché de la ville afin de faire toute la lumière sur cette terrible affaire qui se situe à la campagne.
La panne de téléphone oblige le procureur et l'enquêteur à avoir recours à de curieux moyens de communication. Ces rapports rendent cette lecture d'autant plus attractive, dynamique, voir diabolique pour le lecteur.
L'opposition du milieu rural à la ville, met de suite notre inspecteur dans une position, dirons-nous tout à fait exceptionnelle. Il va aller de déconvenues, en doutes. de plus, pour ne rien arranger, il ne passe bien sûr pas inaperçu dans ce village de quelques âmes. Il va devoir redoubler d'indulgences, se plier aux habitudes des villageois, se faire accepter. D'après ce qu'il apprend c'est la première fois que surgit un tel drame. Une expérience qui le marquera très longuement !!!
La victime, aimée de tous, après tous les interrogatoires, aucune piste semble privilégiée ; et pourtant un sacré puzzle se met en place.
J'ai adoré la fin qui m'a fait rire, mais rire !!!! Je suis même retournée en arrière pour voir les indices et tout !!! Que c'était bien fait, très subtil !!! Un grand grand bravo à l'auteur qui m'a totalement bernée. La construction est tout à fait originale et se prête totalement à l'histoire. Cette lecture n'est pas démunie d'humour, bien au contraire ; c'est fin et subtil. Ce personnage principal est d'une certaine façon malmenée mais toujours avec délicatesse par l ‘auteur, les villageois, eux, s'en donnent à coeur joie et ne veulent pas révéler leurs secrets. L'ambiance rural es très bien décrite, le lecteur est en totale immersion. Je crois savoir que c'est le premier polar de l'auteur, tout d'abord Bravo et j'espère juste que ce ne sera pas le dernier. Un suspense et une intrigue maintenues jusqu'au bout, qui ne pourront que ravir les fans du genre.
J'ai été totalement conquise, je ne manquerai pas de découvrir l'auteur dans d'autres oeuvres, afin de retrouver son audace !!
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