Les oiseaux lumineux

Les oiseaux lumineux est une des plus belle BD de ma bibliothèque ! Lorsqu'on m'a offert ce livre à noël, j'étais en admiration devant sa splendide couverture, fourni en petits détails. L'intérieur est tout aussi beau avec de belles doubles pages.

On pourrait classer ce livre dans la catégorie des contes philosophiques. En effet, l'auteur nous pousse à nous questionner sur notre société, la place que nous occupons et comment nous souhaitons la faire évoluer (faut-il suivre une idéologie, une personne sans se poser de questions au point d'en perdre notre libre-arbitre ? Faut-il avoir peur des personnes différentes de nous ?) Je n'ai jamais lu 1984 de George Orwell mais pour en avoir beaucoup entendu parler, j'ai eu l'impression que ce livre en était le reflet mais d'une manière plus "poétique" à travers ses illustrations dont on ne sait si nous sommes dans un rêve ou la réalité ... ou une réalité déformée, détruite. le dessin peut parfois sembler brouillon et nous perdre dans la lecture. L'histoire défile très vite (peu de dialogue - texte narratif) et on peut avoir l'impression de passer du coq à l'âne. Mais c'est ce qui rend sa lecture et son interprétation intéressante. Chacun peut y voir et y interpréter quelque chose qu'un autre n'aura pas vu ou compris ainsi. Un livre à lire et re-lire. Les images sont tellement belles que ce sera un plaisir à redécouvrir.

Lorsque la BD est sortie du carton, sa magnifique couverture onirique tracée au cordeau l'a faite immédiatement sortir du lot des autres nouveautés. On est entre l'enluminure et les vitraux, le dessin est plein et semble fourmiller de détails alors qu'il n'y a que le strict nécessaire. On n'est pas là pour en mettre plein la vue pour en mettre plein la vue, absolument tout est réfléchi. Ce qui me paraît être une bonne chose car je n'image pas le temps mis pour dessiner une page. Car oui, l'intérieur est aussi soigné que la couverture et c'est un plaisir à chaque page.
Donc, on est d'accord c'est beau. Mais est-ce une belle coquille vide ? On est dans le conte onirique pour adulte où la société à disparu au profit de personnes à la tête encagée. S'ils refusent, il sont jeté dans l'Abîme pour servir de carburant à ce qui reste du monde: une ville flottante. Comme dans tout conte, un grain de sable va surgir et remettre tout en cause pour celui qui semble être le chef des encagés.
La narration est celle d'un conte avec un narrateur extérieur mais quelques dialogues viennent rompre ce qui aurait pu devenir rapidement monotone.
Cette BD réussit ce qu'elle entreprend et on ne peut que la lire d'une seule traite tant on est plongé dans cet univers sublime et lorsqu'on la referme, on n'a qu'une seule envie: la ré-ouvrir.

Rien qu'en voyant la somptueuse illustration qui enveloppe la couverture et la 4ème de cette bande-dessinée, nous avons été immédiatement conquis par le style de l'auteur roumain Andrei Puică qui signe ici sa première publication. Les promesses que nous fait Les Oiseaux Lumineux sont alléchantes : un univers visuel à couper le souffle, une histoire poétique et métaphorique dans un monde déstabilisant à la mythologie riche et, une chose qui nous tient à coeur et qu'on retrouve souvent dans les sorties des Aventuriers de l'Étrange, une critique du système.

Tout commence par un jeune être, dont la tête est emprisonnée dans une cage, qui vole dans l'univers à bord de son temple ailé. Il se souvient de sa vie antérieure et d'une planète en forme de cité qui flotte dans l'espace dans laquelle des hommes à tête de cage chassent les derniers survivants libres afin de leur voler leurs âmes.

Après un prologue poétique, l'histoire s'ouvre directement sur la peur d'un enfant face la capture d'un homme libre par les "têtes en cage". L'ambiance est posée et rappelle George Orwell avec des personnages aux vêtements identiques et aux tendances fascistes qui traquent ceux qui ne rentre pas dans le moule afin de les uniformiser et d'enfermer leur âme en cage. On apprend rapidement que ce système est en place depuis un bon moment et que ses adeptes en suivent les préceptes sans se poser de question. Et pourtant, si ce mode de fonctionnement leur permet de poursuivre leur routine en apportant du carburant à leur existence, il ne leur permet pas de s'élever et de s'améliorer.

Ce schéma est bien ancré dans le mode de vie des personnages à la tête en cage car la haine et la peur de la différence se nourrit d'elle-même et conditionne les gens à vouloir lisser les personnes qui divergent d'eux. Cependant, Andrei Puică dépeint aussi ce système comme étant fragile avec certains protagonistes en quête de liberté et ayant la volonté de suivre leur propre chemin ou d'autres qui cherchent à vivre en harmonie avec la nature protectrice...

Suite de la chronique sur Pugoscope.fr !
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Un conte philosophique et onirique qui nous embarque dans un univers graphique vraiment à part. Les dessins, poétiques et détaillés, sont très beaux, dans des tons assez froids de bleu-violet. le scénario est cependant plus obscur... On comprend la volonté de l'auteur de dépeindre une société privée de libertés, cantonnée à un conformisme qu'elle veut imposer. Au-delà de ça, il faut se résigner à accepter la poésie de cette bande dessinée, accepter de ne pas saisir tous les tenants et aboutissants de l'histoire. Une balade dans un monde métaphorique, dystopique et symbolique, à la fois troublant et fascinant

L'ouroboros de la rédemption

Pour son premier album, Andrei Puica nous propose un album aussi déroutant qu'envoûtant…

Avec inventivité et un art de la mise en scène saisissant, il nous entraîne dans un univers dystopique n'étant pas sans évoquer celui esquissé par Georges Orwell dans son 1984. le découpage audacieux et son dessin foisonnant de détails met en image de façon remarquable son récit éminemment symbolique parlant de liberté et de libre arbitre et que chaque lecteur pourra interpréter librement en y projetant son propre vécu, ses angoisses indicibles et ses espoirs les plus fous.

Les Oiseaux Lumineux offrent une expérience de lecture délicieusement troublante qui nous plonge au coeur de l'inconscient…


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