L'île des âmes

Moreno Barrali est un policier blanchi sous le harnais. C'est la découverte d'une nouvelle victime qui va le pousser à déterrer une vieille affaire non élucidée. Les deux inspectrices des enquêtes non élucidées ont des personnalités bien trempées. L'une a le juron facile tandis que l'autre est plus réfléchie ; un duo de choc.
L'enquête se déroule en Sardaigne, au milieu d'une nature sauvage et belle, dans ces maquis où le silence est la règle. C'est à un incroyable voyage dans le passé et les rites ancestraux que nous convie Piergiorgio Pulixi. L'auteur connait bien ce pays et ses habitants et cela se ressent au niveau de l'intrigue. La mythologie et les rites de la déesse de la fertilité n'ont pas de secrets pour lui, et c'est un plaisir de s'enfoncer dans cette intrigue plutôt complexe, parsemée de corps de jeunes filles sacrifiées.
Ce roman de Piergiorgio Pulixi est le premier traduit. Beau travail de traduction. On attend avec impatience le prochain !

En très bon polar en terre Sarde !

Mara et Eva, deux enquêtrices cabossées par la vie et sanctionnées par leur hiérarchie se retrouvent affectées à un nouveau service, celui des cold case.
Ce n'est clairement pas une promotion, plutôt un placard qui ne dit pas son nom.
Elle sont mal dans leur peau, frustrées et un brin dépressives et vont devoir se supporter pour réouvrir des affaires classées dont peu de monde se soucie.

Une jeune femme est portée disparue, et Moreno Barrali, flic en arrêt maladie est convaincu que cette disparition est en lien avec des affaires non élucidées sur lesquelles il a enquêté sans succès à en devenir malade. Il sollicite Mara et Eva pour qu'elles reprennent ces affaires et tentent de découvrir le lien avec cette récente disparition afin d'élucider également les affaires vieilles de plus de 30 ans.

Pendant ce temps, une famille de paysans installée au sein de la montagne un peu à l'écart de la civilisation et attachée à ses traditions, attribue des pouvoirs surnaturels à une déesse qu'ils vénèrent.

Les chapitres courts et l'écriture incivise donnent du rythme au récit. Ce rythme s'accélère clairement après le 1er tiers et devient plus addictif.
Les personnages sont intéressants, même si le profil de l'enquêteur en proie a des tourments internes est vu et revu. Et ici c'est le cas des 2 enquêtrices !
Les dialogues sont incisifs et les attitudes des enquêtrices très caustiques.

Les rebondissements sont bien amenés et la tenison monte. le dernier twist est peut-être un peu trop vite livré.
L'épilogue laisse entrevoir une suite de ce duo d'enquêtrices.

J'ai beaucoup aimé la plongée dans l'histoire traditionnelle sarde et la culture nuragique. de nombreux termes sardes sont distillés dans le texte ajoutant à l'aspect mystérieux de ces traditions.

Un très bon moment de lecture.

Pour moi, depuis le premier jour, Gallmeister c'était forcément l'Amérique, une certaine Amérique. Alors forcément, quand la maison à l'empreinte d'ours décide de regarder ailleurs, j'ai d'abord hésité. Mais, c'était oublier que chez Gallmeister, on publie peu, mais on publie du très bon ! Partons donc pour la Sardaigne….
Il y a d'abord une ambiance, une atmosphère qui saute immédiatement aux yeux. Cette ambiance faite d'odeurs, de silence, de chaleur, de rusticité, de secret, de violence, de peur et de tribalité qui ne peut se soustraire à ce qui aurait pu constituer une banale enquête, autour d'un énième duo d'enquêtrices.
Mara, c'est la grande gueule du service ; un peu trop, et ça lui vaut d'être mise de côté, aux affaires classées, qui plus est nantie d'une nouvelle collègue, tout droit venue de Milan. le duo s'avère explosif ; aucun point commun, qui plus est chacune a sa part d'ombre.
L'île a été le théâtre de meurtres rituels irrésolus, tandis d'une nouvelle disparition est signalée. Barrali qui se meurt demande à Mara de s'occuper particulièrement ce cette disparition…
Pour ne pas réduire cette histoire à une simple enquête, l'auteur à mis en lumière deux femmes chacune au caractère bien trempé, forcées de faire équipe pour une cause commune dans un cadre aux paysages à la fois grandioses et féeriques, et hostile. Il va leur falloir composer avec la rusticité de la population, ses rites et ses mystères. Cette terre ne se livre pas au premier venu. Et il va falloir à nos deux jeunes femmes détermination et perspicacité pour déjouer fausses pistes et rebondissements.
J'ai particulièrement apprécié l'évocation des lieux, et des personnages. L'auteur à bien su retranscrire les coutumes, ses légendes, son histoire, ses secrets. Cela forme un tout avec l'intrigue ; un savoureux mélange qui vous fait vous sentir bien dans cette histoire malgré sa noirceur. le tempo est parfait ; l'écriture est assez lente pour profiter de la beauté de l'île dans des chapitres courts, nombreux et sur différentes temporalités pour tenir en alerte tout bon lecteur de roman noir qui se respecte !
Merci aux éditions Gallmeister pour l'envoi de ce livre avec la complicité due la masse critique Babélio

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J'ai terminé ce mois de janvier avec la découverte de cet auteur italien et de son roman L'ile des âmes que j'ai beaucoup apprécié.
Dans cette histoire nous suivons deux enquêtrices, Eva Croce et Mara Rais, toutes deux affectées dans un nouveau service des affaires classées à Cagliari, en Sardaigne, qui doivent apprendre à se connaître et en même temps à travailler ensemble malgré leurs différences de caractères. Si Mara prend cette affectation pour une “mise au placard”, pour Eva la milanaise ce nouveau départ est un tournant important dans sa vie de femme. Lorsqu'un crime, dont le modus operandi est semblable à deux autres meurtres datant d'il y a 10 et 20 ans jamais résolus, est perpétré, elles vont être sollicitées pour travailler avec un ancien flic malade qui a consacré sa vie à essayer de résoudre ces deux meurtres, et vont aussi collaborer avec un deux autres policiers qui enquêtent sur la disparition d'une jeune fille. En parallèle l'auteur nous raconte aussi l'histoire d'une très ancienne communauté familiale, les Ladus, qui vit en presque autarcie dans les montagnes de cette très jolie île, en respectant les règles traditionnelles sardes.
Les histoires sont-elles liées ? Je vous laisse le découvrir pendant votre lecture…
J'ai beaucoup aimé les magnifiques descriptions des paysages de la Sardaigne, les très intéressantes explications sur les traditions et coutumes sardes dont certaines datent de l'époque Néolithique, et la fine psychologie des personnages : coup de coeur pour Eva dont l'histoire personnelle m'a particulièrement touchée. J'ai été surprise par la fin, je pensais avoir vite compris qui était coupable de quoi, et finalement pas du tout, l'auteur a bien réussi son coup avec un final inattendu.
Un tout petit bémol tout de même, mais qui à mon avis n'est pas dû à l'auteur : il y a pas mal d'expressions sardes écrites en ”VO”, et non traduites, ce qui peut être gênant dans la compréhension de l'histoire à certains moments.
Malgré tout, ce fut une très chouette lecture que je vous conseille vivement !!

Je ne fais pas grand mystère de mon amour pour l'Italie (on ne parle pas politique on a dit!!), patrie de mon coeur et de mes aïeux, de ma gourmandise et de beaucoup de mes auteurs préférés.
Mais la Sardaigne, je ne connais pas, du moins pas en vrai! Même du côté de la littérature sarde, j'ai lu avec plaisir quelques romans de Milena Agus dont le très beau « Mal de pierres » et c'est à peu près tout. Je voudrais découvrir Grazia Deledda (Prix Nobel de Littérature) ou Marcello Fois depuis des lustres d'ailleurs...
Alors côté polar, Pulixi est le premier écrivain sarde de ma bibliothèque! L'auteur, originaire de Cagliari, réussit un véritable tour de force dans ce premier opus des enquêtes de Mara Rais et Eva Croce: il parvient à vous donner envie de prendre illico un billet pour la Sardaigne alors même qu'il déploie avec un réalisme cru une histoire de meurtres rituels sanglants.
Parce que dans ce polar à la construction maîtrisée et à l'intrigue addictive, Pulixi dévoile une capacité singulière à parler de sa terre adorée, dans des descriptions sensibles et envoûtantes, rendant hommage à la grande variété des paysages de l'île, des plages paradisiaques de sable blanc à la rudesse des montagnes de la Barbagia.
J'ai adoré suivre les investigations du département des crimes non élucidés de la police de Cagliari et de son duo d'enquêtrices : une Sarde, qui ne sait pas tenir sa langue et une Milanaise, débarquée sur l'île pour fuir un passé douloureux. Pulixi parvient avec élégance à mêler la vie personnelle de personnages féminins aboutis, les problématiques contemporaines propres à la Sardaigne et les traditions agropastorales d'un peuple dont le dialecte est omni-présent dans le texte. Il y a quelque chose du polar ethnologique dans cet opus, et ça marche sacrément bien !
Je prolongerai avec plaisir cette échappée sarde avec la suite des enquêtes de Rais et Croce, "L'illusion du mal".

L'île des âmes.
Piergiogio PULIXI

Sardaigne.
1975 : un corps est retrouvé la gorge tranchée, le visage recouvert d'un masque zoomorphe et le dos tailladé en spirale.
1986 : un corps est retrouvé présentant bien des similitudes.
Deux meurtres jamais élucidés.
Deux femmes jamais identifiées.
Aussi lorsque la cellule des crimes non élucidés est ouverte et confiée à Mara Rais et Eva Croce, la mission ne s'annonce pas passionnante vu le peu d'éléments dont elles disposent.
Et puis en 2016 un 3 ème corps apparaît avec des caractéristiques identiques.
Voilà de quoi relancer l'enquête d'autant plus qu'il y a en Sardaigne une « communauté » un peu sauvage aux rites ancestraux, une « secte » aux pratiques plus que particulières et un vieux policier (Moreno Barrali), obsédé par ces meurtres puisqu'il a enquêté sur les deux premiers sans jamais parvenir à ses fins…
Un roman policier bien mené et très agréable.
Des chapitres courts qui font le va et vient entre les époques et les lieux rendant l'histoire dynamique.
La rencontre des deux inspectrices aux personnalités bien trempées est assez cocasse.
Elles ne s'épargnent rien mais on sent poindre une complicité.
Les paysages de Sardaigne avec les nuées de flamands roses et les couleurs de la mer sont une véritable valeur ajoutée.
Une lecture qui m'a beaucoup plu grâce aussi à sa richesse de vocabulaire et ses apports historiques.
Vivement la prochaine lecture de cet auteur.

La mode est aux flics ou agents relégués mais qui vont en remontrer à leurs collègues mieux cotés.
Cette fois c'est en Sardaigne que se retrouvent placardisées deux policières qui ont déplu à la hiérarchie pour des raisons différentes. Condamnées à ressortir des cold cases de la poussière, elles vont, malgré les obstacles, mener l'enquête sur un mystérieux meurtre récent qui rappelle des rituels païens.

Il faut dire que la Sardaigne avec sa géographie tourmentée favorise l'existence de populations isolées et plutôt arriérées. Des familles perdues dans les montagnes perpétuent des traditions paganistes venues de l'âge du bronze dans lesquelles les sacrifices sont appréciés des divinités. Ce terreau est accueillant pour d'autres formes d'ésotérisme qui vont servir de terrain d'investigation pour nos limiers.

L'enquête est parfaitement maîtrisée par P.Pulixi qui lui donne un rythme suffisamment nerveux et le caractère ésotérico-campagnard est accrocheur et inquiétant. Pulixi arrive à intriquer deux pistes dont le lecteur se demande quand elles se rejoindront et qu'il conclut habilement même si quelques portes restent entrouvertes pour une probable suite .

Là où le bât blesse c'est avec les deux héroïnes, l'une Mara Rais est sarde, ce qui aide bien pour comprendre traditions et dialectes, l'autre Eva Croce une milanaise exilée. le premier contact entre ces deux caractérielles est assez rude comme il se doit, sauf qu'il va rester rugueux sur toute la durée du roman ce qui est plutôt lassant d'autant que l'auteur joue toujours sur les mêmes leviers d'humour vache. Par ailleurs le personnage de Eva est chargé d'un inutile passé douloureux qui ne sert pas le personnage et noie sous le pathos des chapitres entiers.

Comme ceux-ci sont plutôt courts et très ciblés, il est conseillé de garder son attention sur les passages consacrés à l'enquête et de lire en diagonale les états d'âmes de ces dames, de sorte on obtient un polar percutant et addictif qui vaut le coup.

Au départ pour Cagliari j'ai commencé ce roman policier qui est une excellente introduction à notre voyage. Deux policières sont chargées des "affaires classées", placardisées pour des motifs disciplinaires : Mara Raïs,mauvais caractère dérange par son franc parler, Eva Croce, milanaise, a dérapé lors d'une bavure. Mara fait découvrir à Eva Cagliari et accessoirement la langue sarde, bien différente de l'Italien. 

Je suis la Milanaise dans sa découverte : première surprise : les flamands roses qui sont bien au rendez-vous dans la lagune, puis nous faisons halte à la Plage du Poetto où Mara a donné rendez-vous à Eva. Elles vont rendre visite à Barrali dans sa maison de Quartu Sant'Elena où nous devons passer sur le chemin de Villasimius. C'est très amusant comme un jeu de piste. Au dîner nous cuisinerons les culurgionis raviolis sardes à la pomme de terre  à la menthe fraîche et pecorino sarde.

 Elles vont s'intéresser à une affaire vieille de plusieurs décennies : la première victime est retrouvée en 1975, une seconde dans des conditions similaires en 1986. L'inspecteur Barrali n'a jamais classé son enquête, persuadé que de nouveaux meurtres vont se dérouler. Très malade, il confie le dossier aux deux enquêtrices. En effet, une jeune fille disparaît dans des circonstances analogues. L'enquête prend une autre tournure....De cold case, le meurtre devient d'actualité brûlante mobilisant policiers, juges, journalistes et autorités. 

Comme l'intrigue est compliquée et haletante avec de nombreuses fausses pistes, je ne vais pas spoiler en vous la divulguant!


Vous allez découvrir des traditions anciennes, remontant à la Préhistoire au temps nuragiques (Âge de Bronze), des croyances anciennes qui ont perduré dans les campagnes reculées. La lectrice touriste  jubile de voir s'animer ces sites : nuraghes, montagnes mystérieuses sources magiques, menhirs...Toutes ces traditions ont été étudiées par Baralli qui a fait appel à un anthropologue spécialiste  et j'apprends avec avidité les rites préhistoriques. 


Un livre parfait pour commencer ces vacances en Sardaigne que vous lirez avec plaisir même si vous restez chez vous!

Deux histoires sont liées dans une extraordinaire Sardaigne.
Le thème du roman est centré sur les cas non résolus.
Sur les enquêtes sans solution qui empoisonnent le passé et le présent des enquêteurs.
Un poison qui corrompt le coeur et offusque l'esprit des meilleurs détectives, qui les empêchent de dormir, qui les tourmentent encore des années plus tard avec des sentiments de culpabilité, des images impossibles à oublier.

Lorsqu'elles sont confinées dans les "limbes" de la section Délits irrésolus de la questure de Cagliari, les inspectrices Mara Rais , sarde et Eva Croce, milanaise, ignorent encore combien peut être féroce l'obsession de ces délits.
Elles doivent aussi se connaître et s'accepter, ce qui ne va pas sans heurt.
Les homicides précédents en 1975 et 1986 ont eu lieu le jour des morts, dans des sites muragiques.
Aujourd'hui, une jeune fille a disparu et l'inquiétude règne.
Eva et Mara devront se mesurer à leurs tourments personnels et aux rituels d'un culte très ancien et sauvage.

L'auteur interroge le silence qui enveloppe sa Sardaigne et guide le lecteur dans le mystère d'une île méconnue.
"La Barbagia est une île dans l'île. Un royaume à part entière , avec ses lois ataviques, ses codes,ses usages et ses comportements ..."
Une Sardaigne inconnue qui demande l'amour,le respect et le silence, mais aussi le sacrifice, qui sait être une mère bienveillante autant qu'une déesse cruelle assoiffée de sang.
Pour le lecteur, c'est une révélation sensorielle complète avec des parfums, des saveurs, des images et des sons musicaux.

"Un livre passionnant, une histoire intense qui alterne l'action avec un rythme énergique typique du thriller, avec les atmosphères sombres et typiques du noir.
Un mélange impeccable qui entraîne de la première à la dernière page dans un crescendo qui trouve son point culminant dans l'épilogue ..."

La Sardaigne, ses paysages sauvages et inaccessibles, ses habitants, ses rituels et ses... meurtres ancestraux.
Maria Rais et Eva Croce sont deux policières au caractère bien trempé et au passé lourd qui sont toutes les deux mutées aux affaires non élucidées de la police de Cagliari. Un ancien policier obsédé par d'anciens homicides commis à des années d'intervalle veut les convaincre de reprendre l'enquête...
Voilà un polar qui ne manque pas d'atouts : le cadre idéal pour une enquête corsée sur les traces d'une secte néo nuragique (du nom d'une civilisation qui a laissé derrière elle nombre de constructions et de lieux de culte en Sardaigne) dans une ambiance mystique et inquiétante, et un duo d'enquêtrices grâce auxquelles on apprendra pas mal de jurons du cru, qui ont quelques difficultés à s'entendre au premier abord mais vont se retrouvées absorbées par cette enquête au point d'en faire à leur tour une obsession. L'histoire est vraiment addictive, des chapitres courts nous entraînent de révélation en révélation jusqu'au grand final. Une lecture difficile à lâcher donc, à un bémol près : certaines questions resteront sans réponse, ce qui est pour le moins frustrant - ou alors je n'ai pas tout compris, ce qui est fort possible 😜 ! Quoi qu'il en soit, j'attendrai avec impatience la nouvelle enquête (car j'espère qu'il va y en avoir d'autres) de ces deux policières qui se haïssent autant qu'elles s'apprécient.