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Un petit avant/après sur la lecture de mon premier Pynchon.

Avant. Ma motivation était, je l'avoue, d'essence monomaniaque : mieux comprendre les ascendances littéraires de David Foster Wallace, depuis huit mois que j'ai lu Infinite Jest qui ne cesse depuis de me faire cogiter (et marrer). Bien sûr, DFW n'a pas pu lire ce Pynchon-là, paru en 2009. Mais les aventures d'un détective hippie constamment dans les vapes à cause de ce qu'il fume, a priori, ça m'a paru une bonne façon de commencer.

Après : j'ai découvert des zones de mon cerveau que je ne connaissais pas. Ça ne s'est pas fait du jour au lendemain, loin de là. Au contraire, ma lecture a commencé par un désagrément certain : dès les premiers chapitres, me perdre dans le foisonnement des personnages et la bizarrerie des enchaînements, à tel point que j'ai cru être malade ou surmenée. J'ai failli laisser tomber, non sans avoir googlé en fulminant les mots-clés #Pynchon #SnobismeLittéraire #Imposture. Puis j'ai mis de côté le livre, et plus tard encore, regardé la vidéo d'un chevelu dénommé Tiny Tim en train de chanter la fonte des glaces (cité à je ne sais plus quelle page), scruté la tête de Leslie van Houten (je ne sais plus quelle page non plus), une des tueuses qui officiait pour Charles Manson. Et peu à peu de référence en référence, j'ai consenti à reprendre ma lecture. Sans chercher absolument à suivre l'enquête enfumée du détective Doc Sportello. Simplement en prenant une taffe de lecture après l'autre. Hé bien ça a fini par beaucoup me plaire! Immersion dans la Californie post-1969, dans cet espace-temps qui réunit le Flower Power qui bientôt se fanera, des gars en train de connecter pour la première fois des ordinateurs dans un réseau nommé Arpanet, des requins de la finance et de l'immobilier, et au loin, un jeune gouverneur républicain nommé Ronald Reagan . Une sorte de noeud temporel, crucial pour ce que nous sommes devenus... C'est raconté sous un mode à la fois onirique et fantaisiste, et très précis dans tout ce qui fait la chair d'une époque (musique, faits divers, magouilles). Il y a des pages très drôles, comme celles sur ces dentistes fraudeurs du fisc qui se sont construit un centre dentaire en forme de croc géant. Ou le fabuleux chapitre onze (mon meilleur trip du livre) qui s'ouvre sur une carte postale acheminée par lance-coco. Tout cela se lit comme un rêve, aussi délirant que désabusé et subtilement mélancolique.

Après après. Je viens de finir Vente à la criée du lot 49, et je n'ai pas pu m'empêcher de regoogler #Pynchon #SnobismeLittéraire #Imposture. Ah la la... (Critique à suivre, sur mon deuxième Pynchon... )









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Clairement, si vous voulez lire un polar, passez votre chemin. Ce roman de Thomas Pynchon est vraiment magique. Nous suivons l'enquête de Doc Sportello, détective privé, le braquemart toujours à l'affut, dans un Los Angeles sous acides. Nous perdons le fil de l'enquête au plus grand plaisir de la découverte d'une galerie de personnages plus fous, plus drogués les uns que les autres. Attention tout de même à ne pas perdre le fil parmi les digressions présentes, qu'elles soient musicales, cinématographiques ou carrément psychédéliques. Je le conseille à toutes personnes qui aiment les années 70, la musique ou la drogue !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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VICE CACHÉ de THOMAS PYNCHON
Lire Pynchon c'est une aventure littéraire . On part sur un polar qui semble plutôt standard et on se retrouve dans une aventure improbable et inclassable.Entre meurtres et disparitions il nous entraîne dans son univers de folie en d'incessantes digressions.
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La force tranquille d'un génie, décidant cette fois-ci de nous pondre un pot-pourri.
Des références à la pelle, issues du cinéma et des séries noires ; du « Big Lebowski » à James Ellroy, dans le Los Angeles de 1970, époque charnière de la Contre-Culture, début d'un certain morcellement idéologique, lent reflux de cette vague brisée depuis 65, sommet probable d'une culture occidentale à la recherche de limites, un nouveau monde cherchant à se débarrasser de l'ancien, le collectif pas encore vaincu par l'individu.

C'est sur ce fond de « Flower Power » en voie de flétrissure que Pynchon installe son intrigue, la suivant pour une fois sans réelles digressions ( autres que ses habituelles chansons ), se limitant à une centaine de personnages, toujours aussi divinement nommés, plein de sens cachés, usant de la botanique comme variation des possibles.
Cultivant avec une plus grande précision ces thèmes complotistes qui traversent toute son oeuvre, il se sert avec gourmandise de cette paranoïa que donnerait la consommation d'herbe et de buvards, enfumant cette histoire d'un brouillard psychédélique paradoxal : ne s'en servant jamais comme alibi à des faiblesses abstractives ou scénaristiques — laissant loin derrière le presque célèbre « Point Lynch-Marley » * — la drogue y servant de glaise primordiale, de base culturelle et cultuelle, autant que le rock ou le surf, essentielle au déroulement de l'histoire, comme à la formation d'une génération.

La singularité de ce livre, réputé à juste titre comme le plus accessible de notre géant, vient du fait qu'il nous raconte une histoire comme une véritable enquête, tel un authentique roman policier, réclamant ainsi une attention davantage « premier degré » que son habituelle nébulosité explosive, si complexe qu'elle autoriserait une lecture reptilienne, l'inconscient débrouillant l'affaire beaucoup mieux que la volonté de s'y retrouver.
Ici, chaque personnage a « réellement » sa place, le désormais indispensable www.pynchonwiki.com comme séduisante bouée de sauvetage, bien qu'encore une fois, rien ne soit imposé.

Là où le génie opère : la consistance de l'ensemble ; à mille lieux d'une simple impression de « sampling » **, défaut inhérent à une certaine musique de ce début de millénaire ( souvenez-vous, par exemple, du « Peuple de l'herbe »… ), Pynchon agrège en donnant un caractère statuaire et définitif à l'ensemble, cataloguant-compressant en finalement peu de pages féminisme et libération sexuelle, cause raciale et interrogation de la violence, bourgeoisie haineuse et contre-culture hésitante, livrant à la génération millenium un document possiblement historique, à qui voudrait bien lire, comme d'habitude, entre les lignes, telle une forme sophistiquée de « rétro-prophétisme ».
Oui, oui, rien que ça… ( ne pas oublier qu'on allait lui donner le prix Pulitzer en 74 pour « L'Arc-en-ciel de la Gravité », avant que quelques rabougris pudibonds ne s'y opposent… et ne parlons pas du Nobel… ) Jamais oublier à qui vous avez affaire…

Un véritable trip, porte d'entrée (et de la perception) possible dans l'une des plus grandes oeuvres littéraires qu'il soit, héraut de cette Contre-Culture sans en avoir réellement fait partie… ce grand inconnu que l'on appelle Thomas Pynchon, toujours menaçant le monde de l'une de ses monumentales créations…

* Point « Lynch-Marley » :
tel son cousin le point Goodwin pour ce qui est de son occurence, le point « Lynch-Marley », ( nommé d'après ces deux grands artistes incompris que sont David Lynch et Bob Marley ) désigne tout discours appelant à l'univers supposé du premier, ou bien se référant à ce que fumait le second, soulignant ainsi la faiblesse d'abstraction de l'individu l'employant.
(voir ma critique de « Mantra » par R. Fresan pour une meilleure contextualisation, à travers la préface fumeuse du romancier argentin Alan Pauls )

** le sampling (ou échantillonnage en français) est une technique qui consiste à utiliser une source sonore (beat, voix, etc.) préalablement enregistrée et de l'intégrer dans un autre contexte musical.
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Je suis arrivé à ce livre par le film de Paul Thomas Anderson que je tiens pour un chef-d'oeuvre.

Il a très bien rendu l'esprit de ce livre où l'on accompagne Doc Sportiello détective privé souvent sous drogues.

Son ex est partie avec un certain Mickey Wolfmann grand propriétaire immobilier californien et de meurtres en péripéties ce roman va déjanter avec sa galerie de personnages farfelus mais non moins attachants.

Le style est très foutraque et il faut du temps pour s'y faire même si je trouve l'oeuvre moins forte que le film.

A mon sens il faut bien s'accrocher au guidon, ne pas tout chercher à comprendre, forme de roman psychédélique en cercles mais où tout à un sens et chacun sa place dans cette enquête.

Barré, parfois inspiré, mais une petite frustration à mon sens car cela aurait pu être mieux écrit, encore plus inspiré voire génial.
Pour mi ça reste pas mal et une expérience unique.
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impossible d'entrer dans cette histoire que beaucoup
apprécient ; désolée
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Fun, con et décomplexé. C'est un peu "Pynchon pour les Nuls". On y retrouve ses obsessions habituelles, en beaucoup plus condensé. A l'instar de "Vente à la Criée", c'est l'un des rares Pynchon où l'on colle aux basques du personnage principal, Doc Sportello. du coup, pour tout habitué de Pynchon, ce Noir à la Dashiell Hammett, bien que totalement décousu, apparaîtra extrêmement limpide. Comme une sympathique récréation vintage en attente de son prochain délire.

A noter que son adaptation, pourtant prometteuse vu le pedigree de PT Anderson, est assez décevante et à moitié ratée. Pynchon n'a pas encore trouvé son adaptateur visuel idéal.
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Et sinon, ce livre, il parle de quoi ?
Question récurrente concernant l'oeuvre de Thomas Pynchon, mais soyons honnêtes, ici pour le coup, la trame est plutôt limpide. Mais attention hein, la trame seulement : Doc Sportello, hippie californien quelque peu sur le retour tourne détective privé à ses heures perdues, alors quand son ex copine dont il aimerait bien en faire son avenir vient lui parler d'un gros bonnet de l'immobilier qui serait sur le point de se faire enlever puis interner en hôpital psychiatrique par sa femme et l'amant de celle-ci afin de toucher au grisbi, ça éveille vaguement sa curiosité au départ et puis finalement toute son attention quand son ex-potentielle-future-chérie disparait et qu'il se retrouve (je vous passe les détails un chouïa alambiqués) impliqué dans l'affaire plus qu'il ne l'aurait souhaité.
Aux prises avec des flics limite ripoux d'un côté à qui il doit prouver son innocence et une organisation qui dépasse tout ce qu'il aurait pu imaginer de fraudes et de meurtres à l'international de l'autre, Doc a bien du mal à trouver le temps de s'organiser des petites sessions fumettes (mais qu'on se rassure, il y arrive toujours)
Trame assez claire donc...

Ce sont les à-côtés, par contre, qui semblent avoir été trempés dans de la bonne pas trafiquée. Ça part dans tous les sens, des personnages qui parfois ne font que passer mais qui n'oublient pas de se radiner avec leur lot de dingueries en tout genre, ceux qui sont plus réguliers mais dont la santé mentale n'est pas plus à envier et enfin Doc himself, obsédé par la gent féminine, toujours un braquemart d'avance, et tout ce qui porte jupon a droit à, au minimum, un petit coup d'oeil libidineux et, si c'est un jour faste, une bonne vieille séance de dedans-dehors. Obsédé donc, drogué sans conteste, mais malgré tout du bon côté, un bon fond, un personnage ubuesque haut en couleur qui sous le péta... la plume de Thomas Pynchon nous devient très vite attachant.

Parlons-en un peu de sa plume d'ailleurs, la facilité qu'il a de se colleter avec de délirantes phrases à rallonge et à en sortir gagnant à tous les coups laisse entrevoir le génie de l'écriture dont il n'a pas usurpé le titre. Il a beau nous balader à droite, à gauche, nous perdre régulièrement dans des délires aux chanvreuses frontières du compréhensible, pour un peu qu'on accepte de s'accrocher un minimum et de se prêter au jeu, on se retrouve devant un très bon moment de lecture et un coup de coeur assuré.
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Une plongée dans la Californie des années soixante-dix impressionnante de maîtrise avec une foule de personnages plus inquiétants les uns que les autres.
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Attention déjantage garanti ! Tout est dans le cocasse,le cynique, la dérision, la fantaisie. Un polar noir qui n'est ni un polar, ni noir.

A Los Angeles en l'an 1970, les hippies ont envahi la ville, et la plage surtout. Et parmi eux, Doc Sportello, détective de son état et grand fumeur d'herbe est mandaté par Shasta une ancienne compagne pour enquêter sur la disparition de Mickey Wolfman, un millairdaire qui se serait fait enlever. Un des hommes de Wolfman qui traficote avec les néo-nazis se fait descendre et Shasta elle même disparaît. Doc Sportello doir remuer tout ce merdier pour tenter d'y voir clair, entre deux hallucinations. Mais il n'est pas seul sur le coup car le flic Bigfoot (un ami ? un ennemi ? ) qui déteste les hippies, en sait plus qu'il ne veut bien le dire.

De situations cocasses, en dialogues acérés, l'action suit son cours, sans répit. Et comme toujours avec Pynchon, les digressions sont nombreuses, les personnages plus tordus les uns que les autres ... et même s'il n'y a que 347 pages, on peut s'y perdre. le lecteur peut être facilement décontenancé.

On rigole parfois, mais en finesse toujours, Bref, un bon roman qui retrace avec acuité la vie à Los Angeles dans les années '70 entre surf, musique, sexe et drogues. le tout agrémenté de trafics divers, de meurtres, de perversions et de prévarication.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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