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EAN : 9782864241287
252 pages
Editions Métailié (30/04/1992)
3.1/5   5 notes
Résumé :
Le traducteur en retard jette le manuscrit par la fenêtre, sombre dans un chagrin d’amour et Emile K. revient.

" L’auteur, par son talent, sa force et sa sincérité, transforme cette trame noire en un très beau texte. Le style est violent, tendu, nerveux dans les épisodes d’action et devient d’un lyrisme flamboyant dans les moments de réflexion. " - Bulletin Critique du Livre Français

" Serge Quadruppani met sur pied un cocktail détonnan... >Voir plus
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Le Poulpe : La petite écuyère a cafté par Granotier

Le Poulpe

Sylvie Granotier

(8595)

199 tomes

Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Grands travaux, spéculations immobilières, guerre du Golfe et gros cadeaux entre amis (ou non).

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/03/13/note-de-lecture-rue-de-la-cloche-trilogie-krachevski-2-serge-quadruppani/

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le brame du cerf monta vers les nuages étalés d’un vertigineux coup de pinceau jusqu’aux confins de la plaine. Dans un effort éperdu, l’animal tenta d’arracher ses pattes postérieures à l’emprise de la tourbière. Le barzoï cessa d’aboyer pour mordre le cerf au tendon d’une patte antérieure qui se souleva, secouant le museau arrimé à sa chair. Le chien sentit sur lui le souffle de la bête traquée qui inclinait la tête pour le heurter de ses bois. Alors le chasseur plongea son épieu dans la gorge du cerf et, mêlée aux fumets de terreur de la proie, aux exhalaisons de la vase, une enivrante odeur de sang emplit les narines du barzoï.
– Allez, Starky, j’ai pas toute la journée !
Le chien du tsar et des voïvodes sentit l’impérative pression de la laisse et fit où on le laissait faire, répandant sur le pavé de la rue de la Cloche la morne puanteur des espèces défaites et de leurs souvenirs.
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À quinze heures, quai de la Rapée, aux dix-huitième étage d’un immeuble de verre, on est assis autour d’une longue table. Les messieurs ont la mine de celui qui doit dynamiser sa branche, gérer efficacement des ressources humaines, animer et coordonner une structure de mission chargée du suivi, optimiser le redéploiement d’entreprises au premier plan de leur secteur. On sent bien que celui-ci est autonome de tempérament, très relationnel et très communicant, que celui-là a une ouverture d’esprit, un sens du contact alliés à une forte puissance de travail, que ce troisième, passionné, a un sens aigu de l’organisation et du concret, que ce quatrième a un profil des plus pointus. Les dames sont à l’unisson, avec ce brin de féminité qui est un plus. L’une d’elles se lève et prend la parole :
– Nous sommes réunis pour prendre connaissance de l’audit de sécurité sur nos locaux accessibles au public, destiné à prévenir premièrement le développement de nouvelles formes de criminalité, deuxièmement les nouveaux risques générés par la guerre du Golfe. Même si ce rappel vous semble inutile, permettez-moi, en tant que présidente de séance, d’insister sur la confidentialité de nos travaux. Leurs conclusions seront strictement réservées aux directions générales. Y a-t-il des remarques préliminaires ?
Après un bref silence, la présidente annonça :
– Puisqu’il n’y a pas de questions, nous allons tout de suite écouter le rapport de notre consultant.
Elle appuya sur un bouton. – M. Krachevski, annonça-t-elle tandis que la porte s’ouvrait sur un homme portant costume d’alpaga, cravate prune et loden vert tyrolien.
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Les airs héroïques qui déferlaient des hauts-parleurs kurdes staliniens bousculaient les slogans mégaphonés des groupuscules, et dans le pathos grandiose des chants de la steppe et des montagnes, les mots d’ordre raisonneurs des pacifistes, des laïcs et des libres penseurs étaient emportés comme des dépouilles aux selles des cavaliers de la Horde d’or. Léon passa devant les paroisses trotskistes où la persistance de l’ouvriérisme se mesurait à la longueur des blousons de cuir, il longea les banderoles rouges et noires de la CNT, syndicat de joyeux drilles qui paraissaient bien capables d’empêcher le coup de force de Franco, aperçut la Fédération anarchiste et ses importantes délégations du troisième âge, croisa des bandes d’étudiants accoutrés comme pour un bizutage avec signe de la paix sur la face, masque à gaz ou slogans dramatiques dans le dos, et contourna des créatifs qui diffusaient des affiches susceptibles d’élever le niveau de conscience des personnels de MJC.
Un attroupement plus serré, nimbé du halo des spots et hérissé de micros, signalait la présence des organisateurs. Collier de barbe et regard traqué derrière ses lunettes, un porte-parole, après avoir expliqué que les gens étaient démobilisés par le travestissement de la guerre en jeu vidéo, que le cortège n’était pas autorisé à sortir de la place, et que le président de la République n’avait pas reçu la délégation, concluait que la manifestation était néanmoins un succès. « La véritable guerre, celle qui tue, va réapparaître, ajouta-t-il, et alors, nous serons une foule, une marée… ».
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– Mon nom ne vous dit peut-être rien, bien qu’on ait parlé de moi à plusieurs reprises dans des journaux…
– Je lis pas beaucoup les journaux…
– Pendant douze ans, j’ai servi dans des unités antiterroristes, et remporté quelques succès spectaculaires. Quand j’ai quitté mon corps, on a donné des raisons psychiatriques à mon départ : on a prétendu que je me prenais pour un Indien. La réalité est que j’étais en désaccord avec mes chefs sur la manière de conduire certaines missions. Ils auraient bien voulu me voir disparaître dans un accident, mais ils savaient que je n’étais pas parti sans biscuit. J’avais des documents qui auraient été automatiquement rendus publics après ma mort… Mais je me suis assez vite rendu compte que les dossiers secrets, ça vieillit mal. Une affaire scandaleuse aujourd’hui ne sera plus qu’un pétard mouillé deux ans plus tard. Regardez l’Irangate : des révélations qui auraient, sur le moment, fait trembler le sommet de l’Etat n’attirent plus que des ennuis bénins à quelques comparses. J’ai des bandes vidéo sur la manière dont ont été conduites les tractations sur les otages français au Liban, en 86-88. Mais maintenant, qui s’intéresse encore à ces vieilles histoires ? Alors, je suis entré dans une spirale inflationniste : je dois renouveler de plus en plus vite mon stock de secrets, si je veux survivre…
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Videos de Serge Quadruppani (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Serge Quadruppani
Certains personnages ont la vie dure, traversant les années comme si auteurs et lecteurs ne pouvaient pas les quitter. Harry bosch, le fameux détective de L.A., est de ceux-là, créé en 1992 par Michael Connelly. Deux ans plus tard, Andrea Camilleri donnait naissance à son fameux commissaire sicilien Montalbano. Que deviennent-ils ? Leurs nouvelles aventures, qui viennent de paraître, valent-elles encore le coup ? Quant à Don Winslow, l'auteur de la fameuse trilogie La griffe du chien, il publie un recueil de six novellas dont deux remettent en scène les héros de ses plus anciens romans. Alors ? On a lu, on vous dit tout.
Incendie nocturne de Michael Connelly, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin, éd. Calmann-Lévy. Le manège des erreurs d'Andrea Camilleri, traduit de l'italien (Sicile) par Serge Quadruppani, éd. Fleuve noir. Le prix de la vengeance de Don Winslow, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Maillet, éd. Harper Collins. Vous avez aimé cette vidéo ? Abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/¤££¤36Abonnez-vous20¤££¤4fHZHvJdM38HA?sub_confirmation=1
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