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EAN : 9791020910349
256 pages
Les liens qui libèrent (06/10/2021)
4.24/5   78 notes
Résumé :
Où passe l'argent des femmes, celui qu'elles ont et celui qu'elles n'auront jamais ? À quoi dépensent elles celui qu'elles ont ? Au nom de quoi n'en toucheront-elles pas plus ? Des questions qui tendent vers une même réponse : leur couple. En interrogeant le rapport des femmes et du couple à l'argent, Lucile Quillet met en lumière le poids et surtout le coût des normes hétérosexuelles. Et pose la question : le couple est-il une arnaque pour les femmes ?
Que lire après Le prix à payer : Ce que le couple hétérosexuel coûte aux femmes Voir plus
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Journaliste indépendante, Lucile Quillet démontre dans son essai le prix à payer, que l'inégalité économique dans le couple hétérosexuel est bien plus importante que les inégalités salariales et la non monétarisation des tâches ménagères et du soin tant aux enfants qu'aux personnes âgées. Depuis le plus jeune âge, les injonctions de la société sont telles que des sommes importantes sont dépensées par les jeunes filles et les femmes durant toute leur vie pour les soins du corps et souvent tellement intériorisés par les femmes qu'elles ne se rendent pas compte. Lucile Quillet prend comme exemple le coût de l'épilation ou l'accumulation de produits de beauté et de soins dans les salles de bain, le tout soigneusement entretenu par la publicité et les réseaux sociaux.
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Depuis quelques années, je m'intéresse de plus en plus aux écrits féministes. Non pas que j'y étais insensible auparavant mais j'étais plutôt dans l'ignorance. Puis, j'ai exercé un métier dans un endroit qui accueillait un public majoritairement masculin et j'ai pris conscience petit à petit. D'être celle à qui on dit « de rester à sa place », celle à qui on dit « ne me manque pas de respect » alors qu'on lui hurle dessus depuis cinq minutes. Vous voyez le genre ? Et pourtant, je peux vous dire que je ne me suis pas laissée faire une seule fois. Et parfois, je rentrais, énervée contre le monde entier. Alors évidemment écouter un essai comme celui-ci ne va pas adoucir mes idées bien tranchées, ça peut même mettre en colère voire choquer plus qu'on le penserait. Mais apprendre, découvrir, se renseigner ne pourra donner que plus de poids à ce que j'affirmerais avec encore plus de conviction.

Nous allons parler ici des femmes et des hommes évidemment mais surtout du rapport à l'argent, plus précisément dans le couple. Et c'est effarant d'entendre certains chiffres, certaines études et surtout certaines histoires ! L'autrice raconte des anecdotes que l'on imaginerait des années 50 alors que pas du tout, cela date bien d'aujourd'hui ! Il y a encore beaucoup de choses à construire et déconstruire.

Il y a des faits que je connaissais déjà et qui m'agaçaient déjà beaucoup et d'autres totalement inconnus pour moi, non moins abjects. L'APL qui saute quand tu te mets en couple (d'ailleurs est-ce que l'on parle de l'AAH en passant?). En fait, il y a une multitude d'aides mises en place qui ne rendent absolument pas service aux femmes et qui finissent par leur faire perdre de l'argent. Vraiment c'est d'une aberration sans nom parfois ! Alors lisez cet essai ou écoutez le comme moi. Vous serez peut-être un peu en colère mais vous saurez pourquoi.

Il faut continuer à lever la tête.
Continuer à ne pas baisser les yeux.
Continuer de se battre pour une égalité.
Parce que le féminisme n'est pas la haine des hommes, juste l'amour de tous.
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Livre écouté sur Audible

Cela faisait un moment que je souhaitais lire cet essai sur le coût que représente le couple hétérosexuel pour la femme. J'en ai eu l'occasion grâce à Audible, ce livre étant inclus dans l'abonnement.

À travers cet essai séparé en 3 parties (avant le couple, pendant le couple et après le couple), l'autrice démontre de façon sourcée et claire le coût que représente la "mise en couple" des femmes. Que ce soit les frais liés à la "mise en beauté" exigés par la société pour pouvoir rencontrer l'âme soeur (il est aujourd'hui encore très mal vu pour une femme de ne pas s'épiler, de ne pas cacher ses cheveux blancs...), la répartition pas toujours égale des dépenses dans le couple (à monsieur les achats "qui durent", à madame les dépenses du quotidien pour le foyer qui ne durent pas) et la perte de niveau de vie plus que conséquente en cas de séparation, ces différents moments de la vie du couple génèrent des dépenses inégalement réparties entre les hommes et les femmes.

J'avoue avoir été un peu moins convaincue par la 1ère partie car même si je suis d'accord avec l'autrice sur la pression mise sur les femmes pour "être belle et désirable", certains coûts présentés me semblent ne pas être généralisés pour toutes les femmes. le coût de l'institut de beauté pour l'épilation par exemple ne s'appliquera qu'à celles qui y vont. D'autres trouvent des solutions moins coûteuses comme les cires ou épilateurs... Même si au final, cela leur coûte en effet plus cher que pour les hommes !

En revanche, les 2 autres parties m'ont paru vraiment très pertinentes. Que ce soit les frais liés à la contraception pas toujours assumés à 2 (puisque la contraception elle-même est quasi exclusivement assumée par les femmes), les postes de dépenses mal répartis dans la majorité des couples (le "je paie le prêt immobilier, tu paies les fluides" est complètement inégalitaire), tous les exemples cités par l'autrice sont édifiants.

J'avoue avoir été surtout choquée par la partie sur "l'après couple". Autant le dire, mesdames, il vaut mieux ne pas se séparer ! le pire étant la situation de la pension alimentaire. Outre le fait que celle-ci est déductible des impôts pour celui (en très grande majorité les hommes) qui la verse, et imposable pour celle qui la touche (cherchez la logique !), elle est généralement calculée pour ne pas nuire au niveau de vie de celui qui la verse, sans s'inquiéter du fait que pour celle qui la touche, si ce n'est pas suffisant, elle devra pourtant faire avec ! On estime que l'un "ne peut pas faire plus" mais on ne s'inquiète pas que l'autre n'ait pas le choix et ne puisse pas dire à ses enfants au 15 du mois "désolée, les enfants, je ne peux pas faire plus, donc on ne mangera plus d'ici la fin du mois". On pourra aussi s'inquiéter du fait qu'en cas de séparation, le risque pour les femmes de tomber sous le seuil de pauvreté est bien plus élevé que pour les hommes.

Bien sûr, certains diront que tous les couples ne se reconnaissent pas là-dedans et tant mieux. Ça n'en demeure pas moins qu'aujourd'hui, les exemples présentés par l'autrice sont fréquemment rencontrés.

Bref, je ne peux que vous conseiller cet ouvrage édifiant, qui permettra peut-être à certaines de se préserver pour l'avenir. Parler argent ne doit pas être tabou dans le couple, car aimer l'autre, c'est aussi lui permettre de ne pas s'appauvrir à ses côtés.
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J'ai écouté ce livre sur Audible.

Dans le cadre du challenge #marsauféminin, le prix à payer : Ce que le couple hétérosexuel coûte aux femmes de Lucile Quillet s'inscrivait dans une volonté de découvrir de nouvelles autrices mais aussi d'ouvrir mes horizons en lisant des non-fictions et plus précisément des essais féministes.

Cet essai de Lucile Quillet met en exergue les différences et inégalités sociales et économiques qui persistent entre femmes et hommes. Dans son propos, l'autrice développe de solides arguments sourcés sur le coût engendré par le couple hétérosexuel pour les femmes, en découpant son analyse en trois parties : avant le couple, pendant le couple et après le couple.

Ce que je retiens de cet essai, c'est que les femmes sont bien souvent les grandes perdantes du couple hétérosexuel, qu'elles soient célibataires, en couple, mariées, divorcées. de par les normes et canons de beauté propres à notre époque, des idéaux souvent inatteignables, dont on attend que les femmes se conforment pour entrer dans le jeu de la séduction et qui incluent des dépenses conséquentes (épilation en institut, lingerie, crèmes de jour, de nuit, hydratante, anti-rides, anti-cellulite, anti-vergetures, anti-cernes, maquillage, soins pour les cheveux et j'en passe).

Sur les attentes également au sein du couple, sans parler de la pression qui réside sur les femmes enceintes puis les mères. Ces mères qui se peuvent se retrouver dans de grosses difficultés financières lorsqu'elles ont abandonné leur travail pour s'occuper du foyer et que monsieur décidé d'aller voir ailleurs.

Même si je n'adhère pas forcément à toutes ces idées, notamment le fait de devoir se conformer aux normes de beauté pour plaire (on peut s'en défaire même si ce n'est pas toujours évident), j'ai trouvé cet essai très intéressant notamment sur les inégalités économiques qui persistent au sein même du couple hétérosexuel, inégalités que j'ai pu constater dans mon propre couple.

Si je ne devais retenir qu'une chose de cette analyse, c'est que l'argent au sein du couple ne doit pas être tabou, et qu'il faut absolument être en phase avec son partenaire à ce sujet, ne pas être 100% dépendante d'une personne pour retomber sur ses pieds car on ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve.

Je conseille cet ouvrage à toutes celles (et ceux) qui s'intéressent à la question de l'argent au sein de leur couple, qui veulent des pistes de réflexion sur ce que la société attend de nous en tant que femmes et comment s'en défaire pour être plus libres et disposer de notre revenu de façon égalitaire et équitable.
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C'est dans le cadre de mon abonnement Audible que j'ai eu envie de découvrir cet essai dont je trouvais que le sujet était très intéressant: ce que coûte aux femmes le fait de se mettre en couple avec un homme.

L'ouvrage se divise en trois parties: avant le couple, pendant le couple, après le couple. L'autrice nous présente ce que coûte aux femmes la notion d'un couple hétérosexuel, toujours de façon simplifiée, et étayée par de nombreuses sources contemporaines.
La première partie dénonce les stéréotypes physiques inculqué par la société pour les femmes: minces, épilées, coiffées, bien habillées. Cela se montre bien vite plus onéreux pour les femmes que pour les hommes. On y aborde également la pression sociale: être célibataire sans enfants, passé la trentaine est mal vu, voir vécu comme un véritable échec. Mais pour qui ? Et de quel droit ?
La seconde partie était très intéressante à suivre. On y aborde les inégalités salariales, les inégalités liées à la maternité, le partage des tâches quotidiennes, la charge mentale, l'argent dans le couple. Les hommes investissent dans les biens durables, les femmes supportent plutôt l'intendance et les courses alimentaires...
Enfin, la dernière partie aborde les conséquences financières après le couple pour les femmes. En cas de séparation, ces dernières ont une baisse considérable de leur niveau de vie, contrairement aux hommes. Elles récupèrent majoritairement les enfants, ont un frein dans leur carrière professionnelle, et ce ne sont pas ni les pensions alimentaires( quand elles sont payées), ni les petites aides de l'état qui vont contrebalancer le problème.
Aussi, en cas de veuvage, les femmes sont aussi pénalisées pour la pension de réversion... (épouses multiples, barème à ne pas dépasser...).

Je n'ai pas pour habitude de lire de la littérature "féministe", jugeant être sur le même pied d'égalité à la maison aux côtés de mon époux, qui participe tout autant que moi à l'éducation des enfants et aux tâches ménagères. Certains ou certaines diront que j'ai de la chance, moi je répondrais que c'est la normalité: nos enfants, notre maison ! Mais, pour ce qui est de la sphère professionnelle, ou de l'impact de la maternité sur les femmes comparé aux hommes ce fut très intéressant. Je déplore toujours ces inégalités sociales totalement injustes et ces stéréotypes dictés par la société. Cet ouvrage est à mettre entre toutes les mains de vos ados ou des femmes en général. Il ne s'agit pas là d'une critique des hommes, mais bien d'une analyse sociologique de ce que coûtent les couples hétérosexuels aux femmes.

Cet essai fut très intéressant à découvrir. Abordable, il comporte de nombreuses mises en situation, témoignages et références culturelles contemporaines. Cela donne matière à réfléchir. Une bonne écoute.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Dans une conception à nouveau très privilégio-centrée, mais pourtant généralisée dans nos sociétés, il est commun d'indexer la pénibilité et le mérite d'un travail sur son niveau de rémunération. Le "vrai" travail, c'est celui qui rapporte de l'argent, pas celui qui crée de la valeur. Ainsi, un salaire vaut bien plus qu'une activité qui, concrètement, ne prend que du temps sans rendre de l'argent. C'est pour cela que s'installe la logique peu démocratique du "plus gros salaire l'emporte" : l'argent vaut plus que la valeur collatérale. Il est plus concret, plus lisible, plus reconnu.
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Comme il est pratique, cet argument tout libéral du choix. Le choix brandi pour se défendre d'être une victime. J'ai été stupéfaite de voir à quel point le seul fait d'évoquer les écarts de dépenses de la charge esthétique provoquait une levée de boucliers auprès de la grande majorité de mes interlocutrices. "Une crème, ça ne coûte pas cher", "Les hommes aussi font de la chirurgie", "moi, je mets juste un peu de mascara", "si on ne veut pas, on n'a qu'à pas le faire".
Le choix tout-puissant tente de discréditer toute conversation sur un conditionnement, un mot que beaucoup croient obsolète aujourd'hui dans notre société de surinformation. Le conditionnement existe bien. La majorité des femmes continueraient-elles de s'épiler et de se maquiller en vivant seules sur une île déserte ? N'avons-nous pas été conditionnées à nous plaire et ainsi nous sentir bien quand nous plaisons aux autres ? Pourquoi nous sentons-nous au meilleur de nous-mêmes quand nous sommes assurées de notre pouvoir de séduction ? Par quelles normes notre bien-être a-t-il été conditionné ?
(...)
Avoir le choix de ne pas réaliser la charge esthétique, c'est se donner les pleins pouvoirs, ne donner de crédit qu'à sa seule validation, se passer de l'approbation des autres. Et les femmes n'ont pas été éduquées ainsi.
"La peur de ne pas plaire, de ne pas correspondre aux attentes, la soumission aux jugements extérieurs, la certitude de ne pas être assez bien pour mériter l'amour et l'attention des autres traduisent et amplifient tout à la fois une insécurité psychique et une autodévalorisation qui étendent leurs effets à tous les domaines de la la vie des femmes", rappelle Mona Chollet dans Beauté fatale. Pourquoi certaines femmes sont-elles anxieuses quand elle sortent en public avec des boutons ou des poils sous les bras ? Comment choisir quand l'image de leur silhouette imparfaite dans un miroir renvoie immédiatement nombre de femmes à un sentiment d'échec ? Quelle est cette illusion hypocrite au choix qui veut nous faire croire qu'à la force de notre seule volonté, nous pourrions surpasser les forces environnantes, l'éducation, la culture, les publicités, le monde qui nous entourent ?
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Hommes et femmes n'ont pas été éduqués et socialisés de la même façon vis-à-vis de l'argent. Pour les premiers, il est un attribut de pouvoir viril, un pré carré masculin. c'est un outil de puissance, qui fortifie l'ego. L'imagerie de l'argent est constituée de hautes tours grises, d'hommes en cravate, de traders et politiciens sérieux. Longtemps, le salaire des femmes a été versé à leur mari ou leur famille. Elles n'ont plus ouvrir leur propre compte en banque qu'en 1965. Et n'ont été autorisées à pénétrer dans l'enceinte de la bourse de Paris qu'en 1967. En miroir, il est pour les femmes un terrain interdit. Celles qui parlent argent, pensent argent et en gagnent beaucoup sont un peu des mantes religieuses. Vénales, calculatrices, avares, suspectes, dangereuses. Elles fragilisent les hommes en mettant un pied dans leur domaine réservé. La notion d'appétit monétaire, comme sexuel ou alimentaire d'ailleurs leur est défendu. Car elles donnent la vie et sont censés ne jamais s'arrêter de donner. Clé de voûte de la cellule familiale, l'ordre social repose sur leur dévotion. Les femmes ne peuvent être égoïstes, penser à leur argent, donc à leur intérêt ou leur plaisir : c'est « anti-féminin ». Prendre, réclamer, négocier, demander plus, c'est vilain venant d'elles. Elles apprennent à se brader, à ne pas s'y intéresser. Elles restent à leur place, discrètes, patientes, attendant l'amour des autres plus que la reconnaissance de leur travail ou de leur mérite. Car l'amour, ça, c'est important.
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Les femmes ont en moyenne 500 cycles menstruels au cours de leur vie. Soit autant de "chances" potentielles de tomber enceinte ou au moins de le redouter. Il n'y a que ceux qui peuvent confortablement rester dans l'ignorance de tout ceci pour affirmer que les femmes qui ont avorté sont des étourdies qui auraient pu "faire attention tout de même". Sans compter que la majorité des IVG concernent des femmes qui étaient sous contraceptifs (72%, IGAS 2009)
(...)
On me disait : "C'est bon, le pilule, ça coûte deux euros". Mais toutes les pilules ne coûtent pas deux euros. Toutes ne sont pas remboursées. Et quand elles le sont, c'est à hauteur de 65%. Il faut également compter le coût engendré par les consultations médicales ou gynécologiques pour obtenir les prescriptions nécessaires. Soit une certaines somme quand on sait que les deux tiers des gynécologues n'appliquent pas les tarifs de la sécurité sociale, selon une enquête du Monde (2017)
(...)
Qui paie les consultations supplémentaires chez le gynéco, les échographies de contrôle, les transmets, les congés sans solde pour consulter ? Qui paie les tests de grossesse répétitifs réalisés dans l'angoisse, les préservatifs que l'on prévoit au cas où, les pilules du lendemain que l'on gobe pleine d'appréhension (qui coûtent entre 3 et 17 euros et peuvent être remboursées à 65% si vous avez la prescription médicale que vous n'avez évidemment pas, vu que vous êtes pressé) ? Qui paie les consultations médicales et médicaments afférents aux problèmes de santé qui découlent de certaines formes de contraceptions (dépression, problèmes hormonaux, thrombose, AVC, céphalées...), sachant que 36% des femmes sous contraception déclarent des effets secondaires ? Qui paie les consultations chez le psy ou le sexologue à cause d'une lettre de libido due aux hormones ? Les protections hygiéniques dues aux règles abondantes et plus fréquentes que peut provoquer l'implant contraceptif ? Qui pense aux IST ?
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Ainsi l'on a oublié "la maison à côté de l'usine", cette autre "chaîne de montage" du travailleur tout comme l'on a oublié que la classe travailleuse était aussi composé des non salariés. Gratuitement, les femmes entretiennent et reproduisent le vivier de travailleurs qui fait marcher le système économique dont elles sont exclues.

Nous avons oublié la valeur du travail domestique, y compris les économistes dans le regard a été biaisé. "Les cadres conceptuels classiques n'ont pas été pensées pour répondre à la question féministe, car les économistes qui les ont conçus percevaient les inégalités entre les sexes comme naturelles et souhaitables, en ce qu'elle garantissait un ordre social et politique, celui du patriarcat, et un ordre économique, celui d'une économie de marché fondée sur la division sexuée du travail", écrit Hélène Perivier dans l'économie féministe.

C'est l'ère de la "survaleur relative" . D'une part, le travailleur est pacifié, il est exploité, mais il a une domestique à disposition, ce qui permet de conquérir la paix sociale ; d'autre part, le travailleur est plus productif explique Fédérici. En renvoyant les femmes au foyer, le capital a pu écarter la menace d'une insurrection de la classe ouvrière et créer un nouveau type de travailleurs : plus fort, plus discipliné, plus résistant, plus à même de considérer comme siens les objectifs du système.

Mieux nourri, soigné, logé, entouré, accueilli, il trouve chez lui le confort qui le fera encore mieux travailler demain. Un travailleur marié avec une femme à la maison qui l'attend, c'est toujours un travailleur plus en forme, plus enthousiaste (du moins plus résigné) et plus précieux, encore aujourd'hui.

P174/175
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Video de Lucile Quillet (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lucile Quillet
C'est l'un des mots de la langue française qui a le plus de synonymes dans le langage courant. Et pourtant, c'est bien souvent un sujet tabou dans notre société, dans la vie publique mais aussi dans la sphère privée.
Notre invitée du jour a pris le sujet de l'argent à bras-le-corps, en l'étudiant sous le prisme des inégalités hommes-femmes. Dans son ouvrage "Le Couple et l'Argent", en partant du constat que les hommes sont plus riches que les femmes, Titiou Lecoq montre que cela commence dès l'enfance et que le couple accentue encore les inégalités. Au fil de son enquête, elle démonte les mécanismes qui font que l'argent n'est pas neutre, et propose des solutions concrètes pour tout changer.
Elle nous en parle au fil d'un entretien où il sera question, entre autres, de son parcours, du féminisme, d'Honoré de Balzac et de quelques propositions de réformes. Et à l'issue de ce dialogue, nos libraires du rayon Sciences Humaines nous livreront quelques suggestions de lectures complémentaires.
Bibliographie :
- le Couple et l'Argent, de Titiou Lecoq (éd. L'Iconoclaste) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21394690-le-couple-et-l-argent-pourquoi-les-hommes-sont--titiou-lecoq-l-iconoclaste
- Les Morues, de Titiou Lecoq (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/4060997-les-morues-titiou-lecoq-le-livre-de-poche
- Honoré et moi, de Titiou Lecoq (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18464064-honore-et-moi-parce-qu-il-a-reussi-sa-vie-en-p--titiou-lecoq-le-livre-de-poche
- Les Grandes Oubliées, de Titiou Lecoq (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18955203-les-grandes-oubliees-pourquoi-l-histoire-a-eff--titiou-lecoq-l-iconoclaste
- Crossroads, de Jonathan Franzen (éd. L'Olivier) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20911355-crossroads-jonathan-franzen-editions-de-l-olivier
- le Genre du capital, de Céline Bessière et Sibylle Gollac (éd. La Découverte) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20926495-le-genre-du-capital-comment-la-famille-reprod--sibylle-gollac-celine-bessiere-la-decouverte
- le Coût de la virilité, de Lucie Peytavin (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18362655-le-cout-de-la-virilite-ce-que-la-france-econom--lucile-peytavin-anne-carriere
- le Prix à payer , de Lucile Quillet (éd. Les Liens qui libèrent) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20915509-le-prix-a-payer-ce-que-le-couple-heterosexuel--lucile-quillet-editions-les-liens-qui-liberent
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