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EAN : 9782600026871
Droz (01/01/1992)
4/5   1 notes
Résumé :
Dramaturge habile aux succès incontestables (Bellérophon), Quinault fut également connu et apprécié pour ses nombreux livrets d'opéra, écrits essentiellement pour Lulli. Atys est considéré comme l'un de ses chefs-d'oeuvre.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Quinault est un auteur dramatique reconnu, membre de l'Académie Française, avec plusieurs grands succès à son palmarès, lorsqu'il se lance en 1672 dans l'écriture d'oeuvres accompagnées de musique. Après une pastorale, il va entamer une collaboration fructueuse avec Lully, le duo va produire une oeuvre par an environ jusqu'en 1686. Ces oeuvres s'appelleront d'abord tout simplement tragédies, puis tragédies en musique, même si à notre époque on leur accole le terme d'opéra. Mais au moment de leur création, l'ambition était de retrouver l'esprit du théâtre grec antique, qui lui aussi était accompagné de musique, qui comportait un choeur etc.

Les textes de Quinault étaient publiés (avant que ne le soient les partitions de Lully) en tant que telles, et lues comme les pièces de théâtre. Certaines d'entre elles ont été utilisées par d'autres compositeurs que Lully, ce qui leur a permis de survivre, alors que Lully passait de mode.

Une des spécificités de la tragédies lyriques était l'importance des récitatifs. Dans Andromède, pièce accompagnée de musique et en partie chantée, Corneille avait posé comme principe de ne pas faire chanter les parties du texte nécessaires à la compréhension de l'action. D'une certaine façon, Quinault et Lully respectent cette prescription : les airs sont décoratifs, où ils évoquent des sentiments, alors que les récitatifs racontent, disent. Il y a une articulation des uns et des autres qui fait la spécificité de la tragédies en musique française de l'époque, avec l'omniprésence des ballets, très goûtés par la cour.

Créée en 1676, d'abord à la cour, puis au théâtre de Palais Royal, que Lully s'était approprié après la mort de Molière pour son Académie de Musique, c'est peut être l'oeuvre la plus emblématique du genre de la tragédie en musique. Sa renaissance grâce au tandem Christie-Villégier dans les années 80 du siècle dernier a marqué une étape de la remise en lumière de cet art si particulier. A l'époque de sa création, il s'agissait d'une oeuvre fastueuse : 150 interprètes ont participé à sa création à la cour, avec les costumes, décors, machineries que l'on imagine. C'était une sorte de spectacle total : texte, musique, danse, mais aussi l'aspect visuel s'associaient.

Après un prologue tout à la gloire de Louis XIV, nous entrons dans le vif du sujet. Nous sommes en Phrygie, Atys est un noble personnage qui s'est toujours vanté d'être insensible à l'amour, mais son ami Idas le soupçonne d'avoir succombé. Il est en effet amoureux de la belle Sangaride qui doit épouser le roi Celaenus. Cette dernière aime également Atys, et les deux jeunes gens s'avouent leur amour. La déesse Cybèle descend dans son temple, elle doit choisir un grand sacrificateur parmi ses sujets.

Dans le deuxième acte, Cybèle fait le choix d'Atys dont elle est amoureuse, mais qui souffre de ce que Sangaride doive épouser le roi.

Dans le troisième acte, Cybèle avoue son amour à Atys, qui en retour lui exprime ses respects. Il empêche Sangaride d'avouer leur amour à la déesse, mais néanmoins cette dernière autorise Sangaride à ne pas épouser Calanenus qu'elle n'aime pas. Sangaride prend ombrage du silence d'Atys sur leurs sentiments, ignorant l'amour de la déesse, qui commence à se méfier de ce qu'elle devine entre les deux jeunes gens.

Dans le quatrième acte, Celaenus ne comprend pas pourquoi il ne peut plus épouser Sangaride, qui finit par s'expliquer avec Atys. Ignorant qu'ils sont surveillés par Cybèle, Atys enlève Sangaride.

Au cinquième acte, Cybèle, accompagnée de Celaenus, rejoint des deux amants qui se croyaient tirés d'affaire. Elle provoque la folie chez Atys, qui tue Sangaride. Rendu à la raison, il se suicide, provoquant le désespoir de Cybèle, qui le transforme en arbre.

C'est vraiment un beau texte, très sobre et dépouillé, l'association avec la musique nécessitant quelque chose de ramassé et de simple. L'histoire est une vraie tragédie, s'acheminant de façon impitoyable vers le dénouement fatal, qui rien ne viendra adoucir. Cette nécessaire sobriété fait donner à Quinault le meilleur de lui-même, dans une langue élégante et raffinée.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Garde-toi d'offenser un amour glorieux,
C'est pour toi que Cybèle abandonne les cieux
Ne trahis point son espérance.
Il n'est point pour les dieux de mépris innocent,
Ils sont jaloux des coeurs, ils aiment la vengeance,
Il est dangereux qu'on offense
Un amour tout-puissant
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L'amour fait trop verser de pleurs ;
Souvent ses douceurs sont mortelles :
Il ne faut regarder les belles
Que comme on voit d'aimables fleurs.
J'aime les roses nouvelles,
J'aime à les voir s'embellir,
Sans leurs épines cruelles,
J'aimerais à les cueillir.
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