C'est un pastiche des Guêpes d'
Aristophane, avec un rythme de vaudeville dans l'échange des répliques.
Les gens se coupent, s'interrompent, se reprennent et désespèrent de pouvoir parler enfin
DANDIN
Vos qualités ?
LA COMTESSE
Je suis comtesse
L'INTIME
Huissier
CHICANNEAU
Bourgeois
Messieurs…
DANDIN
Parlez toujours, je vous entends tous trois.
CHICANNEAU
Monsieur….
L'INTIME
Bon, le voilà qui fausse compagnie
LA COMTESSE
Hélas !
CHICANNEAU
Hé quoi ! Déjà l'audience est finie?
Je n'ai pas eu le temps de lui dire deux mots.
Il y a certes une satire de la justice et de ses travers, comme
Molière pouvait faire des médecins et
Aristophane des juges, mais c'est surtout la loufoquerie des répliques que les personnages intercalent comme ils peuvent dans l'ambiance démente qui fait le comique. Dans ce faux procès, chacun joue son rôle de faux avocat, faux procureur, vrai souffleur, fausse audience, vrai coupable, etc. avec tout le sérieux nécessaire ; et c'est ainsi que le chien finit aux galères…
Voilà une fantaisie débridée que l'on n'attendait pas chez le très sérieux Racine mais j'y ai pourtant bien ri. Il dit lui-même dans sa préface qu'il pencherait plus du côté de Térence et Ménandre que d'
Aristophane mais il a su en tirer la substantifique moëlle. Je recommande ;)