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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une émotion littéraire. Un roman sur l'âme, la musique du coeur dans la froide, froide et pluvieuse Genève. Un roman psychologique, un thriller, un jeu d'émotions intimes.

Une mise en scène extraordinaire
- A gauche : Haendel, Bach, Mendelssohn, Mozart, Schumann,
- À droite : Wagner, Liszt, Beethoven, Chopin, Berlioz,
- Et au centre l'Opus 77 de Chostakovitch, symbole de la résistance à l'oppression, de l'opposition du fils au père, de David à Classens.

Lien : http://www.quidhodieagisti.c..
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✒️Le Pitch
Les Claessens sont une famille de grands musiciens classiques installés en Suisse : le père chef d'orchestre, la fille grande pianiste, la mère soprano à la retraite et le grand frère, violoniste de talent. C'est Ariane, la narratrice qui cherche à expliquer l'histoire de sa famille aux obsèques de son père. En creux, l'absence de la mère et une confrontation père/fils dont on apprendra les détails qu'à la fin.

👍Les plus
Ça va être rapide : j'ai été subjuguée. Comment l'auteur nous fait marquer le tempo d'une musique qui nous est inconnue, ce fameux opus 77 de Chostakovitch ?
Un sans faute pour moi !
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Le chef d'orchestre Claessens est mort, la basilique Notre Dame à Genève est pleine pour un dernier hommage. Sa fille, Ariane, pianiste de renommée internationale, seule représentante de la famille s'apprête à jouer l'Opus 77, composé par Chostakovich. Assise à son piano, ses doigts effleurent les touches et elle entame au gré des notes un chassé-croisé temporel où les souvenirs s'éveillent, affluent attirés par cette partition indissociable de cette famille hors norme, toute au service de la musique classique et de la figure tutélaire du père. le romancier nous happe et nous jette dans une symphonie familiale tragique où les excès de la passion artistique au service de l'excellence de l'interprétation musicale brisent et blessent des âmes fragiles aux atouts de génies. Chacun se perdra dans l'exigence et dans des silences infranchissables. Une plume élégante, musicale rythme avec justesse et force le parcours torturé du frère aîné, David, violoniste d'exception, toujours près du gouffre émotionnel dans son jeu musical où pointent ses conflits et contradictions face à un père trop charismatique et peu affectueux. Avec la précision d'un métronome, Ariane jette au vent ses réminiscences, sans artifices et ni pudeurs. Comme dans un refrain, elle s'épanche sur l'amour absolu qui la liait à son frère, David. Une relation entre parenthèses depuis le drame d'une compétition en Belgique où tout a été remis en question. Flamboyante jeune femme, elle s'arme et travaille sans relâche ses gammes sous des apparences de beauté froide et glaciale. Une armure, qu'elle revêt face à une célébrité étouffante, un monde aux accords trop élitistes, aux concerts et aux rivalités furieuses. Contre toute attente, la jeune femme s'impose comme la gardienne de l'histoire de sa famille qu'elle égrène à coups d'accords et d'octaves. Quant à son frère, il baisse les armes, incapable de s'assumer, il choisira la fuite et une vie de silences et de reclus. A chacun ses excès. Yaël, la mère, prodigieuse cantatrice s'oublie dans le chant et peu à peu se laisse sombrer dans une silencieuse démence. Claessens, virtuose du piano, dirigera d'une main de maître un orchestre et il cachera ses fêlures sous un masque narcissique et despote. Krikorian enseigne le violon à David et libère quelques arpèges d'un génie torturé et introverti. L'esprit créatif du compositeur Chostakovitch n'est jamais bien loin et survole ces moments de grâce et de douleurs.
Une partition fictionnelle très forte, révélatrice d'un chaos émotionnel familial où s'exacerbent les sentiments, les peurs sans la possibilité de communication, de gestes tendres qui pourraient réchauffer les coeurs ou soulager les peines. Seule, la musique enchaîne, irrite, blesse dans un huis clos infernal. Les émotions vibrent, les silences assourdissent. Chaque mouvement de l'Opus 77 en raconte un peu plus ou nous jette dans l'incertitude.
Aucune fausse note, à écouter et à lire comme à une première à l'opéra …
Longtemps après la dernière page tournée, ce concerto à fleur de peau nous hantera comme la petite sonate de Vinteuil de Proust
Sélection mars - Prix des lecteurs 2021 - le Livre de Poche.

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Ni musicienne ni vraiment mélomane, j'ai pourtant beaucoup aimé ce roman où l'opus 77 de Chostakovitch tient un rôle essentiel.
Le roman commence avec la messe funèbre de Claessens, le chef d'orchestre reconnu internationalement (ancien pianiste virtuose mais dont les mains se sont dégradées); c'est sa fille, pianiste de renommée mondiale) qui joue l'opus 77 au lieu de Funérailles de Liszt; elle met en avant l'absence de son violoniste de frère...et toute l'histoire remonte...sa mère virtuose Yaël, perd sa voix et s'enferme dans le mutisme, la gloire d'Ariane au piano et les failles incroyables de David, grand violoniste: il va se terrer dans un blockhaus aménager où il vivra en ermite...
Une amitié intense lie Ariane à son frère depuis l'enfance...
Un livre très agréable à lire même pour les non-amateurs de musique classique; David est un être bien mystérieux, Ariane se bat contre vents et marées; il y a aussi les dessous de la musique: la jalousie notamment.
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Basilique de Genève: l'Orchestre de Suisse romande, et tout qui compte dans le cercle de la musique classique, s'apprête à enterrer le chef Claessens, musicien à la réputation internationale.

Pour l'occasion, Ariane sa fille, pianiste de renom s'apprête à jouer pour l'assistance et l'Opus 77, un morceau fortement chargé émotionnellement pour la famille Claessens.

Tout en jouant, elle revient sur l'histoire familiale depuis la rencontre de ses parents, à Tel-Aviv, à la faveur d'une visite de l'Académie de musique.

Le récit suit les cinq temps du concerto, dévoilant des liens très forts et autant de secrets, d'émotions, suivant comme fil rouge la participation du fils David au Concours Reine Elisabeth.

Rythmé par la musique classique, le texte est d'une grande sensibilité, d'une tension extrême également: il ne cache rien des non-dits de la famille Claessens et de cette imposante figure de père. Un roman très touchant, passionnant à suivre.


Lien : https://nahe-lit.blogspot.co..
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Le livre commence au décès de Claessens, un célèbre chef d'orchestre. C'est sa fille Ariane qui joue au piano, pendant l'enterrement. Elle déroule ses souvenirs, au rythme des cinq mouvements de l'Opus 77 de Chostakovitch. Mais pour quelle raison a-t-elle choisi ce morceau à la place de la marche funèbre ? L'assistance est déroutée.


Ariane raconte l'histoire familiale. Elle s'adresse à son frère David, un être torturé, à qui elle tend la main. Celui-ci vit dans un bunker, au sens propre et au sens figuré. La jeune femme décrypte le fonctionnement de sa famille, dont le noyau est la musique. La mère est une cantatrice qui se tait, Ariane est pianiste, comme son père avant qu'il ne devienne chef d'orchestre et le fils, David est violoniste, comme un défi lancé à l'autorité paternelle. La musique les rapproche, mais c'est aussi elle qui provoque des éloignements déchirants.


Un parallèle entre la vie de Chostakovitch et la cellule familiale des Claessens peut être fait. le compositeur était le jouet de Staline : alternativement, adulé et menacé par le régime autoritaire.


Ce livre m'a apprivoisée. Au départ, le texte m'a semblé exigeant. Mon intérêt est monté crescendo. le récit est intimiste, mais parfois violent par les blessures profondes que les membres de la famille Claessens ressentent dans leur âme. Ariane analyse la manière dont son frère et elle se sont construits. Leur relation est très forte et s'exprime à travers leurs instruments. La rousse flamboyante décortique les raisons qui les ont amenés à une des scènes finales.


Ah ! Cette scène, elle est grandiose ! L'auteur a utilisé la musicalité de l'Opus 77 pour la retranscrire. En finale d'un des concours les plus prestigieux au monde, le Concours Reine Elizabeth, David joue sous la direction de son père et tous les sentiments, les rancoeurs, les manquements, les non-dits, l'amour et la haine sont dans cette partition. Les émotions montent, le suspense grandit, puis… le silence. Cette scène est l'apothéose du roman, du morceau. Tout ce qui la précède est une préparation à la recevoir, à la lire, à la vivre et à la ressentir. J'ai été tendue, essoufflée et la descente a été douloureuse. Cette partie du récit est majestueuse et magnifique.


L'écriture d'Alexis Ragougneau est puissante et vibrante, flamboyante et écorchée. Chaque mot exprime une souffrance, une tension ou de l'exaltation. L'auteur décrit l'intériorité d'un soliste. Ce n'est pas un roman sur la musique, mais sur ceux qui vivent pour elle et par elle.


Bien sûr, je me suis empressée d'écouter l'Opus 77, que je ne connaissais pas.


Je remercie sincèrement Babelio les Éditions Viviane Hamy pour cette masse critique privilégiée.
Lien : https://valmyvoyoulit.com/
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Chef d'oeuvre.
Voici ce qu'est ce livre.
Un chef-d'oeuvre.
Ouvrez-le, fermez les yeux (oui je sais lire les yeux fermés c'est difficile) et laissez-vous emporter par sa musique.
C'est à l'occasion des obsèques de son père qu'Ariane Claessens nous livre l'histoire de sa famille.
Et dans la famille Claessens qu'y trouve-t-on ? Des virtuoses.
Il y a le père, Claessens (dont au passage on ignore le prénom puisque sa fille ne l'appelle que Claessens) pianiste virtuose devenu chef d'orchestre à la tête de l'OSR (Orchestre de la Suisse romande)
Il y a la mère, Yaël, une artiste lyrique, que son mari de 20 ans son ainé, a modelé à sa façon
Il y a le fils, David, enfant mutique et jeune violoniste au talent exceptionnel
Il y a la fille Ariane, pianiste, star internationale qui se produit sur toutes les plus grandes scènes du monde.
Oui fermez les yeux, pour écouter l'Opus 77 de Chostakovitch joué de manière grandiose par le fils, joué par la fille aux obsèques de son père auxquelles ni son épouse ni son fils ne sont présents.
Fermez les yeux, pour ne pas voir la famille Claessens brisée par un père tyrannique, pour ne pas voir Yaël réduite au silence par son mari, pour ne pas voir la vengeance de David fils prodige humiliant son père en public, pour ne pas voir Ariane dérouler peu à peu son fil de souvenirs si terribles.
Fermez les yeux et écoutez l'Opus 77.
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Lu dans le cadre du Prix des Lecteurs Poche.
Roman noir qui est le premier roman d'A. RAGOUGNEAU, c'est une réussite. Je ne connaissais pas l'opus 77 et en refermant ce bouquin, j'ai eu une furieuse envie de l'écouter, ce que j'ai d'ailleurs fait.
Une grande soliste de piano internationalement connue vient jouer lors de l'inhumation de son père, illustre chef d'orchestre. Ce qu'elle interprète devant l'assemblée venue se recueillir, ce n'est pas que l'opus 77, concerto pour violon de Chostakovitch, c'est aussi la partition de sa vie, de celle de son père et de son frère. Je ne suis pas du tout connaisseuse du monde de la musique classique mais j'ai suivi l'amour, la haine et la passion au rythme des mouvements imposés par le compositeur et par A. RAGOUGNEAU, qui a découpé le roman en 5 parties correspondant à celles du concerto. Cela en prenant soin de nous décrire la mélodie de Chostakovitch et en mêlant la vie du compositeur à celle du frère de la narratrice. Il y a dans ce livre une vraie intelligence de l'écriture, la vie de cette famille a pour épicentre la musique et plus encore l'opus 77, les émotions de chaque personne qui la compose ne savent s'exprimer que par les sons. le texte mélange intimement l'oeuvre de Chostakovitch à cette façon d'exprimer et de ressentir les choses.
L'auteur dépeint également l'envers du décor de la vie des artistes de musique classique, ses exigences, comment sont faites et défaites les carrières, sur fond de concours Reine Elisabeth.
Belle découverte.
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"La main est un drôle d'animal. Elle prend, touche, pince, caresse ou frappe.
Elle ausculte, elle apaise. C'est elle aussi qui serre la main de l'autre, perçoit sa chaleur ou sa nervosité. Une porte vers le monde extérieur, voilà ce qu'est la main. C'est elle encore qui vient se poser sur l'être aimé , l'homme, la femme, l'enfant. La solitude absolue est celle du toucher. Vous aurez beau jouir d'une vie sociale et professionnelle frénétique, si vous ne touchez jamais personne alors vous serez plus seul qu'une pierre."
Cette citation du livre admirable d'Alexis Ragougneau est un hymne au "toucher" et à la main du musicien ,plus particulièrement du pianiste ou violoniste qui résonne de manière particulièrement exceptionnelle en temps de distanciation physique où le "toucher" nous a cruellement manqué.
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"Opus 77 " d'Alexis Ragougneau (242P)
Ed; Vivina Hamy
Bonjour les fous de lectures....
Voici une lecture qui s'écoute !
Coup de coeur !!!!
Le grand chef d'orchestre Claessens est mort.
Le jour de ses funérailles, c'est sa fille Ariane, pianiste de renommée international, qui lui rend hommage dans une basilique genevoise.
Contre toute attente, ce n'est pas une marche funebre traditionnelle qu'elle interprète mais l'Opus 77 de Chostakovitch.
Ce fameux Opus 77 responsable de la gloire et de la déchéance de cette famille.
Pendant qu'elle joue, Ariane se remémore: son enfance, son frère prodige du violon, la descente aux enfer de sa mère, le père , ce Maestro redouté, exigeant.
Elle nous parle de la peur et de la griserie face au succès.
Ariane réussira à gérer sa carrière comme une automate, froide, inaccessible.
Son frère David, trop parfait, trop sensible s'enlisera, se sabordera. La fuite sera sa survie.
Le livre se décompose en 5 parties comme la construction du fameux Opus de Chostakovitch, auteur tellement maltraité sous le régime de Staline.
Narration faite à bâtons rompus avec de nombreux bons dans le temps qui peuvent être perturbants au démarrage.
Le rythme s'impose peu à peu en allant crescendo.
Aucune fausse note.
C'est juste, c'est beau, cela se lit comme une partition.
Nul besoin d'être mélomane pour se plonger dans cet excellent livre qui m'a donné envie de découvrir l'Opus 77 qui a partagé ma lecture.
En lien, l'interprétation merveilleuse d'Hilary Hahn (21 ans):
https://youtu.be/8HZVQyD9rsY:
00:40 I. Nocturne: Moderato
13:29 II. Scherzo: Allegro non troppo
19:36 III. Passacaglia: Andante
28:58 Cadenza
34:07 IV. Burlesca: Allegro con brio
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