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3,83

sur 327 notes
Ce livre, sans mon groupe de lecture commune, je ne l'aurais probablement pas ouvert... Je serai passé à côté de la grande peur dans la montagne de Charles Ferdinand Ramuz!

Or ce fut une belle découverte pour moi à plus d'un niveau! Merci Jérome Charvenet 🙏❤!

Pourtant mon début avec le livre et l'histoire avait tout pour que je l'abandonne assez vite. En effet! Je me suis sentie court-circuité par la préface rédigé par Jacques Chessex. Pour moi, celle ci aurait du être une postface tant Jacques Chessex y a partagé sa grille de lecture sur le fond, au point dans divulguer toute la trame... Cela m'a fait le même effet que si vous me spoliez le final d'un thriller...😡

Or très vite entre la vision de Chessex et le mienne, un fossé s'est creusé et heureusement parce que c'est ce qui m'a permis de rentrer dans les mots de Charles Fernand Ramuz, de découvrir sa plume et surtout de conjuguer nos deux mondes qui ont trouvé de quoi raisonner ensemble, surtout avec le contexte actuel...

C'est l'histoire d'une aire de pâturage délaissé depuis vingt ans par un village. A l'origine un fait qui en a impacté les habitants de celui - ci par la perte d'êtres chers... Seulement avec les années le village c'est appauvri et l'herbe sur cette aire est une des meilleures... Se repose dès lors, la question de réoccuper les lieux. Et là, les anciens, garants de la mémoire et surtout les témoins des anciens souvenirs, vont se heurter à la jeune génération libre de ce passé et poussé par l'énergie de la vie à réinvestir les lieux...

Cette histoire est d'une profondeur que je ne soupçonnais pas avec la maîtrise d'un sujet traité en psychologie, ici avec finesse. Que ce passe - t - il quand des faits à un instant T, ont nourri les chemins des croyances pour mener à des agir des actes inconscients qui peuvent créer une sorte d'autoprophétie?

C'est pour moi, ici la question centrale qui est ici posée... Une question qui m'a beaucoup interpellée et rappelée que pas seul l'être humain se conjugue avec un inconscient, mais qu'il existe aussi un inconscient collectif qui agit et peut nous impacter à un moment ou un autre, qu'il peut s'activer avec l'apparition d'un fait... D'où l'importance de garder un regard critique sur les événements pour moi, et démêler les différents éléments d'une situation... Quels sont les parts liés au fait et quelles sont les parts qui se nourrissent de nos grilles de lectures?

Un livre à lire, à découvrir sans conteste!... Mais en passant la préface 😉!
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Voilà 20 ans que le pâturage de Sasseneire n'a pas été utilisé par les villageois mais cette année 5 hommes et un troupeau vont monter passer l'été à l'alpage. Les anciens du village ne voient pas cette décision d'un bon oeil, il faut dire que quelque chose a eu lieu la dernière fois que des hommes ont utilisé ce coin de montagne et depuis cette histoire hante le village…

Charles-Ferdinand Ramuz (1878 - 1947) est un des plus grands écrivains de Suisse Romande et à presque 40 ans il était temps que je lise ce grand classique. Publié en 1925, ce texte est pourtant très actuel car il évoque la peur face à une maladie, la vie dans la montagne face au climat…

Ramuz sait très bien décrire cette belle montagne, ce village et ces habitants. On ressent la force de la nature et la vie rude dans ces coins reculés. J'ai trouvé certains passages pas très accessibles : le style, les tournures font sentir que le texte a près d'un siècle…ou alors c'est que je suis toujours un peu fâchée avec les classiques (pas merci à l'école et aux lectures obligatoires).

Malgré ça, cela reste un beau roman, très puissant, avec une atmosphère pesante. La montagne est un personnage à part entière, oppressante, dangereuse. J'ai beaucoup aimé le final qui réserve une claque ! Je ne regarderai plus la montagne de la même manière…

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Je remercie Babelio et les éditions Thélème de m'avoir offert l'occasion de découvrir cet auteur, qui plus est sous un format original : un livre audio.
Je ne connaissais pas du tout Ferdinand Ramuz et j'ai apprécié découvrir son univers sous cette forme.
L'histoire tout d'abord qui nous transporte au début du siècle dernier dans un petit village de montagne en Suisse.
La trame : un pâturage abandonné vingt ans plus tôt, à cause d'une série de malheurs qui ont frappé les bergers. le pâturage est maudit, d'après les anciens du village. Or, les plus jeunes, eux, ne croient plus à « ces histoires » et décident d'aller l'exploiter à nouveau.

Ici la montagne n'est pas pittoresque mais bien minérale, venteuse, rude comme peuvent l'être les montagnards. A cet environnement abrupt viennent s'ajouter les vieilles croyances, les peurs ancestrales, les traditions très ancrées dans les vallées.
Et progressivement, le mystère puis la peur qui s'installent pour se terminer par une chute tragique.

C'est un livre que je conseille à tous ceux qui veulent découvrir Ramuz et sa prose si particulière. J'avoue que le format audio m'a quelque peut déconcertée, mais c'est surtout du fait que je ne suis pas une habituée de ce type de lecture.
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Je n'ai pas eu la version audio mais la version papier.

Lors d'une réunion municipale, les "jeunes" décident de retourner mettre en pâture les vaches sur une montagne "abandonnée" depuis 20 ans, suite à des événements mystérieux. Décision est prise, cette année, les vaches iront paitre là-haut. Un groupe est constitué et c'est le départ. Va-t-il se passer des choses étranges ?

L'écriture est assez austère et j'ai parfois eu du mal à rester concentrée. Mais, parfois, des descriptions sublimes arrivent et toute ma concentration revenait. La vie montagnarde, le folklore, tout ça est bien décrit par l'auteur.
J'ai finalement aimé cette histoire malgré l'écriture qui m'a parfois un peu rebuté.
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Charles Ferdinand Ramuz, dans La grande peur dans la montagne, développe une ambiance très inquiétante. La montagne est sombre, les personnages sont isolés et livrés a eux-même ; la mort frappe de nouveau comme elle avait frappé bien des année avant. Alors les vieilles légendes resurgissent et la peur s'abat sur le village de montagne ... Une sorte de "conte" à l'atmosphère extraordinaire qui flirte parfois avec les romans fantastiques ou d'épouvante...
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Qui aime Giono, aime Ramuz. La langue musclée, charnelle, est un monde à elle seule, qui parle à l'âme, au coeur et à la culotte, directement. La Provence de Giono n'est pas La Provence comme la Suisse de Ramuz n'est pas La Suisse, ni même un endroit sur une carte. C'est un personnage protéiforme autour duquel les protagonistes se frottent par amour, par fascination... La montagne ici sert de miroir aux habitants de ce petit village pris dans leur croyances; elle leur révèle le courage ou la peur. C'est un conte initiatique qu'il faut lire avec les mêmes yeux que Moby Dick, ou Un roi sans divertissement.
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Charles-Fredinand Ramuz est un écrivain suisse très réputé, puisqu'il figure même sur un billet de banque. Dans ce court roman, paru en 1926, il raconte une succession d'évènements fatidiques. le thème est intéressant. Par contre, je n'ai pas aimé le style.
L'auteur dépeint la crainte des paysans face à la montagne, telle qu'elle était perçue, avant les expéditions du XIXème siècle "par les personnes pas du pays". Une grande peur religieuse, déiste, devant l'inconnu, l'inexploré et l'imprévisible Nature.
Ramuz parvient à traduire les sensations visuelles et sonores, les ombres qui avalent les lumières, les voix des torrents et des pierres qui roulent et couvrent les voix des hommes qui, d'ailleurs, évitent de se parler.
Mais l'auteur a choisi une écriture subjective désagréable, un style "parlé paysan" avec sa syntaxe et ses lourdeurs, de multiples répétitions, de longues phrases avec des changements de temps et de sujet.
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Le récit est une sorte de film roman d'horreur : un pâturage dans lequel il y a une vingtaine d'années des terribles événements ont eu lieu et évité depuis, un ambitieux Président pourvu d'un cousin cupide, des petits jeunes qui ont élu le Président et qui ne croient pas aux histoires racontées par les Vieux. Et voilà le village décidé à occuper de nouveau le Pâturage maudit. L'expédition part et nous savons par avance que cela va aller mal pour tout ce petit monde.

Je ne suis pas vraiment réticente au style de Ramuz. Ces répétitions, lenteurs, s'accordent finalement très bien au contexte de son roman. On les voit ces paysans au pas lourd, ces bêtes tirant leurs charges dans la terre un peu collante, le rythme du sentier de montagne, ces montées que l'on doit prendre à une vitesse raisonnable. L'écriture nous ramène à ce paysage et à ces hommes et finalement c'est ce que j'ai trouvé le plus intéressant dans le livre.

Parce que l'histoire, elle n'a pas vraiment d'intérêt. Cela ne fait même pas peur. On sait à l'avance que cela va mal se finir, Ramuz nous dit d'ailleurs qu'il ne reste plus qu'un jour à un moment donné. Et comme on ne peut pas non plus dire qu'il approfondi les personnages, il n'y a pas vraiment de points d'accroches dans le récit. le personnage satanique de Clou, à priori intéressant, et bien je trouve que l'auteur n'en fait rien. Et tout le reste est à l'avenant, approximatif.

Du coup je ne sais pas si j'ai envie d'aller plus loin avec l'auteur.
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Une légende sur un pâturage maudit, par le diable, par la montagne elle même, on ne sait pas, on ne saura pas.
L'ambiance est mise en place de manière intéressante, l'action se déroule rapidement de manière cohérente. Enfin, au début.
Par la suite, s'ajoutent à une écriture lourdingue, redondante, pénible même, des incohrenece d'histoire, même dans le cadre d'une histoire fantastique.
A partir de là j'ai du m'accrocher pour terminer. Dommage car ça partait plutôt bien. La fin est complètement emberlificotée, on passe du coq à l'âne, tout perd son sens, les personnage perdent le sens commun aussi et on tombe dans une catastrophe nationale.
Globalement pas terrible !!
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Autant le dire tout de suite, ce petit livre est plutôt difficile d'accès. Je me souviens l'avoir lu il y a quelques années ; j'avais dû lire passivement puisque j'ai eu le sentiment de découvrir totalement l'histoire, et lorsque je vois le niveau d'exigence de cette lecture, je pardonne bien volontiers au plus jeune moi.

Je ne sais pas ce qui relève du parler suisse ou du style de l'auteur, mais l'écriture est vraiment très particulière, étoffée de points-virgules, de répétitions en variant les temps, de passages du coq à l'âne entre deux actions parallèles (dans une même phrase bien sûr), de pronoms peu explicites, d'ellipses, de points de vue ambiguës et imbriqués, de choix de verbes surprenants ... Il y a des images et des procédés d'une grande beauté, et l'on ne peut qu'être sensible à la finesse des observations de l'auteur, apte à conférer un intérêt esthétique aux détails les plus communs du quotidien (le jeu de la lumière sur le sol pendant l'ouverture d'une porte, par exemple). Ce talent figuratif permet d'atténuer, sans pour autant trahir, les scènes les plus terribles d'une histoire où l'on ne fait que progresser péniblement à travers une dense atmosphère de tristesse et d'âpre fatalité. En représentant, dans un récit dont le réalisme manque à chaque page de basculer dans le surnaturel, une montagne personnifiée qui fait payer comptant à l'homme ses transgressions même bien intentionnées, Ramuz opère un renversement du rapport de forces qui n'est pas inintéressant au regard des préoccupations actuelles.

Cela étant dit, je ne suis pas parvenu à apprécier pleinement cette écriture trop manifestement à la recherche de la performance, qui veut trop se démarquer du naturel. Par ailleurs, je n'ai pas ressenti cette forme d'angoisse qui fait si singulièrement et si plaisamment accélérer le rythme de votre coeur, que promettait pourtant un titre suggestif. Au bout du compte, ce sont quelques dizaines de pages, certes très belles, dont vous sortez accablé, assombri, convaincu de votre insignifiance.
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