La variante chilienne

Une plume fluide et savoureuse, pour un roman à tiroirs réjouissant autour de trois personnages qui se dévoilent au fil des histoires sur fond de petits cailloux-souvenirs. Tour à tour comique, rocambolesque, émouvant, le style truculent de l'auteur et son vrai talent de conteur donnent envie de lire ses précédents ouvrages. Ce livre se prêterait tout à fait à une adaptation cinématographique, sous forme de "feel good movie". Une jolie découverte, un plaisir de lecture.

Tout commence de façon étrange, et presque inquiétante : un quinquagénaire en voiture se fait arrêter par la gendarmerie. Une adolescente est cachée à l'arrière du véhicule.
Mais tout va bien. Margaux, dix-sept ans, vit un peu recluse depuis le décès accidentel de sa mère, dont elle se sent responsable. Son père ne s'occupe pratiquement pas d'elle, et elle blesse un homme qui voulait l'agresser. Persuadée qu'il va porter plainte, elle part en vacances l'été avec Pascal, son professeur, et la bénédiction de son père.
N'ayez crainte, aucun signe de liaison amoureuse entre les deux.
Le professeur a loué une maison isolée, avec pour seul voisin un retraité un peu bougon. Contre toute attente, le professeur va faire connaissance avec son voisin, et ce dernier va lui raconter sa drôle d'histoire.
Il a eu très jeune un accident et est tombé dans le coma. Il s'en est bien sorti, mais a perdu tout sens émotif. Il ne ressent rien : ni chagrin, ni amour, ni joie. Et il a aussi perdu la mémoire des évènements qui vont avec. Pour s'en rappeler, il doit les rattacher à un objet : c'est la raison pour laquelle il collectionne des cailloux dans des bocaux. Chaque caillou se réfère à un moment de sa vie, et c'est ce qu'il va raconter à ses voisins.

Voici donc des histoires vécues par les trois protagonistes, des histoires originales, agréables à lire. Un vrai régal de lecture.
« La variante chilienne » est un jeu de cartes auquel je n'ai pas tout compris.

C'est l'histoire de trois personnes qui se rencontrent par hasard dans un coin perdu de campagne. Pascal, professeur de philosophie a loué une maison pour l'été. Il est arrivé en douce avec Margaux, adolescente qui semble se cacher. Pascal va faire rapidement connaissance avec Florin, curieux voisin dans la soixantaine, fumeur de pipes et collectionneur de cailloux.

Florin a eu un accident à treize ans qui l'a plongé dans le coma. Il en est sorti, par contre il y a laissé ses émotions, il n'en éprouve plus et sa mémoire a disparu elle aussi, hormis ses treize premières années. de quoi se forger une vie pas banale et expérimenter ce que bien d'autres ne pourraient pas se permettre.

Ce serait dommage de vous en dire plus, c'est un roman dans lequel il faut plonger sans se poser trop de questions. Sachez seulement que si Florin collectionne les cailloux, c'est que chacun d'entre eux représente un souvenir et lui permet de retrouver les évènements qu'il a vécus. Au fil des jours, il raconte ses péripéties à Pascal et à Margot et c'est un formidable conteur.

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Après avoir été séduite par l'écriture et l'imaginaire de Pierre Raufast et sa Fractale des Raviolis, j'ai plongé avec délice dans la Variante chilienne. Je n'avais même pas lu le résumé, histoire de me laisser entraîner complètement dans l'(les) histoire(s).

Nous suivons l'histoire de Pascal, prof en vacances qui a emmené avec lui Margaux, lycéenne fan de poésie et qui rencontrent le vieux Florin. Personnage complètement original, Florin est atteint d'un trouble rarissime. Incapable de garder des souvenirs en mémoire comme la plupart des gens, il est obligé de les conserver physiquement via des cailloux stockés dans des bocaux. Ainsi, en touchant les cailloux, Florin est capable de nous raconter les histoires enfermées.

Avec grand plaisir et en nous captivant, nous suivons les différents souvenirs de Florin, l'amitié naissante entre les trois personnages atypiques. Alternant histoires drôles, histoires tristes, émouvantes, jamais une redite, jamais une impression de déjà vue. Pierre Raufast réussit à nouveau à nous entraîner où il le souhaite, nous faisant tourner les pages avec impatience à la découverte d'une nouvelle nouvelle.

Les personnages sont émouvants, ils ont tous un petit quelque chose qui les rend attachants. Par les histoires, par leurs échanges, on en apprend davantage sur leur histoire, sur ce qui les mène ici. On découvre une jeune fille de 17 ans qui a déjà pas mal de boulets aux pieds, qui est forte, qui est faible, mais surtout la relation qu'elle a avec Pascal est vraiment touchante. Au début du roman, quand on comprend que Pascal a une élève cachée dans sa voiture, on se dit « mince, un nouveau Lolita ? » et au contraire, nous sommes heureux de voir une relation comme ça, même si elle reste originale. Pascal est un pillier dans sa vie, un homme à qui elle peut se confier et on peut confirmer qu'elle en a besoin. Florin quant à lui, est un homme qui a eu une sacrée vie pas franchement facile. Il est vraiment attendrissant, plus on découvre les histoires qui lui sont arrivées, plus on a envie de l'entendre mais aussi de le protéger même si c'est trop tard évidemment (bon et que c'est un personnage de fiction c'est vrai).

Grâce à ce roman, vous passerez par une multitude d'émotions. Allant des larmes aux yeux au grand rire, étant ému par un personnage à agacer par un autre. Découvrant des histoires toujours plus originales mais surtout, surtout, appréciant le merveilleux style de Pierre Raufast. Ya pas à dire, désormais, je scrute ses prochaines parutions !

Merci aux Matchs PriceMinister de la Rentrée littéraire pour leur envoi ! #MRL15

Pierre Raufast nous avait régalé avec La fractale des raviolis, son deuxième roman nous enchante les papilles tout autant.
Au début on se croirait dans Lolita de Nabokov, ça tombe bien, Pascal aussi. Il roule en effet en rase campagne avec sur la banquette arrière sous une couverture, une jeune fille consentante de 17 ans.
Sa voiture est arrêtée par un gendarme avec qui Pascal, en bon homme de lettre, évoque la littérature et repart sans encombres : ouf !
On comprend vite que nos deux personnages ne sont pas amants mais bien en cavale. Margaux vient de vivre un événement difficile, son professeur de français et ami de sa famille l'emmène avec lui dans un gîte pour les vacances.
Les voilà donc pour un été à la campagne dans une maison reculée de toutes habitations à part celle d'un voisin qu'on dit solitaire et taciturne.
Et c'est justement ce voisin, qu'on va rencontrer avec eux, qui est sans nul doute le personnage de l'histoire qui tient tout le roman. Parce que Florin il a une caractéristique particulière : depuis un accident du haut de ses treize ans, il a perdu toutes émotions. Qui dit perte d'émotion, dit perte de mémoire. En effet, si l'on ne ressent pas, si l'on ne peut pas coller un sentiment à un vécu, celui-ci ne s'imprime pas dans la mémoire. Alors Florin il a trouvé la parade ! Il réunit dans des bocaux par année, comme le bon vin dans sa cave, des petits cailloux dont il connaît toutes les nervures, bosses et aspérités. À chaque caillou, son souvenir. Et Florin il a une deuxième caractéristique particulière, celle d'être un très bon raconteur d'histoires. Nos trois compères vont alors enchaîner les soirées d'été sur la terrasse de Florin à écouter ses nombreuses histoires rocambolesque : où le célèbre Jorge Luis Borges rate son avion occupé qu'il est dans une maison close, où des truands gagnent leur vie sur le dos des morts, où un village connaît la pluie pendant des décennies... Plein d'histoires en une donc, racontées pipe au bec, verre de grand cru à la main, des histoires qui nous racontent l'humanité et l'inhumanité du monde.

Louise
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Franchement, je ne connaissais pas Pierre RAUFAST quand une libraire m'a vanté les qualités de la variante chilienne et m'en a fortement conseillé la lecture. Force est de constater qu'elle avait raison, ou tout au moins que je partage totalement son avis.
Nous y côtoyons trois personnages, trois personnalités riches et peu communes. Pascal, professeur de philosophie, qui voit la vie à travers les livres, Margaux, l'une de ses élèves, 17 ans, bac en poche, également affamée de lecture, douée d'un fort potentiel en écriture et Florin. Florin est un homme particulier. Un coma de quelques jours l'a privé de mémoire. Depuis, il classe ses souvenirs sous forme de cailloux rangés dans des bocaux.
Au fil de ses rencontres avec Pascal et Margaux, devenus ses voisins le temps d'un été, Florin ressort ses cailloux et leur raconte ses histoires. On passe alors d'une partie de cartes à des croque-morts ripoux, d'un village où la pluie tomba sans discontinuer pendant plus de dix ans à un diamant brûlé… C'est un véritable conteur et en me plongeant dans ses récits, j'ai retrouvé mon enfance, quand mon père me prenait sur ses genoux pour me lire des albums féeriques.
L'écriture est élégante, tranquille, limpide… comme une berceuse. le roman est charmant, un peu fou mais apaisant. Il pose aussi de belles questions sur la vie, les souvenirs dont il faut parfois accepter de se séparer pour mieux vivre l'instant présent. C'est heureux, joyeux, rieur, on y boit du bon vin en partageant un lapin aux olives, on y fume la pipe, on parle de livres, de poètes. Car oui, c'est poétique attachant, reposant : un véritable remède contre la morosité ambiante. Bref ! une très belle réussite à consommer sans modération.

J'ai lu La variante chilienne dans le cadre des Matchs de la Rentrée Littéraire organisé par Priceminister. Je ne connaissais pas du tout l'auteur, pourtant célèbre pour son roman La fractale de ravioli, j'étais donc enthousiaste de lire enfin un roman de Pierre Raufast!

Dans ce roman, on retrouve Margaux, une adolescente dont le passé n'est pas tout rose, qui se réfugie dans un village isolé pour lire et écrire, en compagnie de son professeur de littérature Pascal. Margaux est un personnage très attachant, on sait qu'elle fuit quelque chose, mais on ignore quoi. Son histoire m'a beaucoup ému.

Dans ce village reculé du monde, Pascal et Margaux vont faire la connaissance de Florin. J'ai trouvé l'amitié entre Florin et Pascal un peu trop rapide pour être véritablement crédible. Néanmoins, j'ai apprécié ce trio que l'on apprend à découvrir au fil des pages.

Florin est un personnage atypique et fascinant : incapable d'avoir des émotions suite à un accident, il a très vite dû, durant son enfance, apprendre à les simuler. Mais les souvenirs se nourrissant des émotions, Florin a aussi perdu tous ses souvenirs. Il va alors rattacher ses souvenirs à différents cailloux afin de ne pas les oublier. J'adore cette idée de caillou/souvenir, et j'avoue que c'est ce qui m'a séduit dans ce roman!

4000 souvenirs que Florin garde précieusement.
4000 cailloux qui contiennent chacun une histoire propre.
Florin va alors nous conter certains de ses souvenirs les plus marquants et les plus fascinants! J'ai beaucoup apprécié cette immersion dans le passé, pour le moins atypique, de Florin.

Le talent de conteur de Pierre Raufast est indéniable, et pourtant... je n'ai pas apprécié son style d'écriture beaucoup trop concis. Je m'attendais à quelque chose de beaucoup plus poétique, je dois dire. Je m'attendais à une certaine sensibilité dans l'écriture, mais l'auteur se contente d'énoncer des faits. J'ai l'impression que l'auteur s'est contenté d'aligner les phrases sans les relier. Ce point négatif conséquent m'a empêché d'apprécier l'histoire à sa juste valeur... Néanmoins, il y a une certaine fluidité et additivité dans sa plume, bien que j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans le récit, par la suite je n'ai pas pu lâcher le roman!
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- Avec tout ça, le choix devient impossible, non ?
Florin me regarda, placide.
-Le choix ! Vivre, c'est choisir.

La vie est une question de choix.
Une histoire prend le sens que nous voulons bien lui donner, en fonction des choix qu'il nous faut faire pour ne pas devenir l'apôtre des regrets.

Pascal, professeur de philosophie, loue pour les vacances d'été une maison perdue dans la vallée de Chantebrie. Seulement cinq maisons, c'est cette raison qui le pousse à choisir ce lieu isolé pour s'enfuir avec Margaux, son élève de terminale, amoureuse des mots et de poésie.
Détournement de mineure me direz-vous ? Vous n'y êtes pas du tout ! Simplement la fuite de deux êtres aux rêves déchus, à la recherche d'un sens à leur vie, dans la plénitude, loin de toute terre habitée.

Les jours paisibles s'écoulent au rythme du soleil quand Pascal va croiser le chemin de Florin, un homme ténébreux et solitaire. Une rencontre qui bouleversera le cours de leur vie.

Margaux porte une trop lourde culpabilité sur ses frêles épaules et fuit le regard de son père. Pascal préfère la philosophie aux femmes et se réfugie dans les questions existentielles d'Aristote et Platon tandis que Florin ne ressent plus aucune émotion. Il reste seul et sans attache désormais, incapable de nouer une quelconque relation avec ses semblables.
Des écorchés vifs avec des parcours de vie et des choix qu'ils traînent comme une croix. Mais un jour, vient le moment de déposer les armes, de laisser couler les larmes et d'affronter le chemin devant soi.

Pascal, attiré par cet homme étrange découvre un personnage curieux mais d'une grande intensité.
Florin referme dans des bocaux plus de quatre mille cailloux, qu'il a choisi et ramassé tout au long de son existence. Ces pierres précieuses sont comme des garde-fous, des fragments de sa mémoire. Il les reconnait dans les moindres détails. Chacune de ces pierres protège les secrets de son âme, mais il en délivrera les maux au creux de sa main, sous le regard impatient de Margaux, de Pascal mais aussi le mien.

« Il plongea ses doigts et en sortit un caillou. Pensif, il joua avec en le faisant rouler lentement entre son pouce et son index comme l'on tourne le prénom d'une femme sans sa tête avant de s'endormir. Puis il posa sur la table ce nouveau fragment de mémoire. »

Au fil des cailloux, les liens se tissent, les âmes s'apprivoisent et les boucliers tombent. Chacun apporte une petite pierre à son édifice, puis deux, puis trois et ainsi peu à peu les brèches du coeur se pansent. Ils passeront les vacances bercés par la mémoire des uns, des autres et par la bienveillance de la douce chaleur de l'été.

Pierre Rausfat fait de magnifiques ricochets dans l'immensité de mon coeur, un très beau lapsus que le prénom de l'auteur. Ses mots font écho en moi et les jolis petits cailloux qu'il sème au fil des pages nous guident pas à pas vers notre chemin intérieur. Les personnages s'abandonnent et nous font prendre conscience que parfois un lâché prise est salvateur. Pierre est comme ce minéral précieux que l'on ramasse au bord de la rivière, un galet unique, rond, plat, blanc et soyeux que l'on caresse du bout des doigts pour en saisir l'essence et les vertus apaisantes, tout comme ce roman délicat au mille et une couleur de l'amour et de ses variantes.

« En mars 1998, j'ai joué la plus longue partie de cartes de toute ma vie. C'était une partie de capateros – un jeu que j'avais appris au Chili. Elle débuta le vendredi soir après le repas et se termina le dimanche en fin d'après-midi, juste avant le départ de l'autocar de 17h03 pour les Ratanelles. »

Capateros et sa variante chilienne, quand une vie se joue sur une simple partie de carte …
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Pascal, prof de littérature, va passer ses deux mois d'été dans un hameau perdu et sans âmes qui vivent. Il est accompagné par la fille à un de ses collègue, Margaux, qui vient de décrocher le bac et qui adore comme Pascal les livres.
Ils se croyaient seuls au monde durant ces vacances et se doutaient pas qu'ils auraient un voisin.
Ce voisin, c'est Florin, dépourvu d'émotions, ils utilisent des cailloux pour se souvenir. Florin et Pascal, tous deux amoureux de bons vins, de pipes et de littérature se lient très vite d'amitié. Se rejoindra à eux, Margaux.
Margaux et Pascal se délecteront des histoires de Florin - le village de son enfance où il plu durant de longues années en continu, ses parties de cartes avec des êtres étranges, des récits de ces êtres saugrenus, la rencontre avec sa femme, ...
Des histoires qui nourrira les soirs d'été de ces trois compères.
Pierre Raufast a un véritable talent pour raconter des fragments de vie et ce roman est hypnotisant, très touchant et très agréable à lire. On se délecte des histoires de Florin et l'on en redemande.
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J'avais été plus que séduite par la Fractale des raviolis, son histoire en forme de poupées russes, son côté mordant (on sentait le plaisir pris par l'auteur à décrire ses personnages les moins recommandables). Mais cette fois, c'est la déception qui l'a emporté. Non seulement l'auteur a décalqué son procédé d'histoires dans l'histoire sans en soigner le liant (c'est comme si les briques étaient venues avant le ciment, comme si le fil rouge n'était qu'un prétexte au collage de ses nouvelles), mais encore le côté mordant s'est trop effacé à mon goût (il a même cédé la place à une certaine naïveté : le personnage de la jeune fille est trop cliché pour moi, et je ne parle même pas de son journal intime...) Déçue, donc, mais je ne cesserai pas de suivre cet auteur pour autant. Il a définitivement " quelque chose "...