Grâce à ses parents,
David Ravet a baigné depuis son plus jeune âge dans la musique, la littérature et les arts. Il a soutenu en 2008 une thèse dont le titre exact mérite d'être cité, car on y retrouve en résumé le parcours professionnel et les aspirations personnelles de l'auteur : Didactique du texte de voyage au XXème siècle : dans une perspective interculturelle et transartistique pour des classes de Français Langue Etrangère de niveau supérieur.
David Ravet a enseigné en France, en Hongrie, Chine et Russie. Il écrit des
poèmes et des nouvelles ; un roman est en cours. Il est également peintre.
Le Château des regards, son deuxième recueil de nouvelles édité, comporte douze textes truffés de références littéraires, artistiques, musicales, "à la poursuite de l'Art total". "Atteindre la métaphysique des sons, des lumières musicales, créer un univers où tous les arts se rejoindraient en une synesthésie inégalable." Il s'agit bien là d'un "voyage initiatique" où la musique joue un rôle privilégié : "La musique devenait le palais merveilleux des sens, le lieu magique de toutes les intensités, l'ultime arche tissant les liens des Arts. C'était l'entrée dans
le château des regards (…)" ("Le Virtuose", p. 61). Chaque nouvelle apporte une pierre à ce bel édifice. Les personnages sont souvent des artistes réels ou imaginaires, des spectateurs ou des auditeurs. Parfois, ce sont des objets qui prennent vie et se mettent à parler ("Les Samovars"). L'artiste, comme l'écrivain, cherche à donner à son oeuvre "tout l'éclat de la vie" ("
Le Portrait d'Amadéo", p. 47). le narrateur se met aussi en scène et participe ainsi directement au récit ; il visite des musées, des maisons de compositeur (maison de Scriabine dans "Maestro"). Toutes les nouvelles sont placées sous le signe de la métamorphose, la "lente métamorphose du regard" ("Le Virtuose", p. 64). Sous la plume passionnée de
David Ravet, les tableaux se mettent à vivre et à s'animer comme par magie, dans une vision intemporelle et un "élan démiurgique", tandis que certains personnages s'effacent et disparaissent mystérieusement ou se transforment à leur tour en objets ("La partition"). le lecteur est tenu en haleine grâce aux changements rapides de tempi, de couleurs, d'intensités, d'atmosphères, qui le surprennent et l'entraînent dans un "tourbillon", surtout quand le récit bascule soudain vers une chute inattendue, faisant appel au surnaturel. Ainsi,
le Château des regards se rapproche-t-il du genre de la nouvelle fantastique héritée des grands auteurs du XIXe siècle, Gautier,
Maupassant,
Gogol,
Poe... et bien sûr
Pouchkine et sa Dame de Pique qui a servi de base à l'opéra de Tchaïkovski (cf. "Opéra"dans
le Château des regards). Mais
David Ravet y ajoute une large touche de contemporanéité et une plongée dans l'histoire de la Russie, assortie d'une critique sociale et politique impossible à passer sous
silence ("Les Matriochkas", "Les Samovars").
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