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EAN : 9782262043551
608 pages
Perrin (12/09/2013)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Un livre essentiel nourri aux meilleurs sources avec des archives inédites par l'un des meilleurs spécialistes actuels du Moyen Orient. Il permet de comprendre non seulement ce qui s'est joué à l'aube des années 80 au Moyen Orient mais aussi les enjeux géopolitiques actuels.La guerre Iran-Irak aura marqué un tournant dans l'histoire du Moyen-Orient. On ne peut pas comprendre la situation qui prévaut aujourd'hui dans le Golfe, le dossier nucléaire iranien ou les cris... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
En voie d'oubli rapide sous nos latitudes, la guerre Iran-Irak fut pourtant un conflit atypique et déterminant à plus d'un titre. D'abord, ce fut l'un des rares conflits de l'époque de la guerre froide où ni les Etats-Unis ni l'URSS n'étaient impliqués, et qui les embarrassait autant l'un que l'autre. En second lieu, c'est l'un des encore plus rares conflits modernes non asymétriques, opposant deux puissances de niveaux à peu près équivalent, toutes deux équipées d'armes dernier cri : missiles, chars lourds, jets de combats… Enfin ce fut une guerre totale, où toutes les tactiques furent utilisées, y compris les moins reluisantes : tranchées, gaz de combat, enfants soldats… Toutes sauf une : l'arme atomique.

Ce fut une guerre longue de dix ans, totalement inutile puisqu'elle aboutit au statu quo ante bellum. Elle engloutit des dizaines de milliers de vies humaines, et des milliards de dollars - qui auraient été plus utiles à moderniser leurs pays respectifs. Née de la mégalomanie de Saddam Hussein, poursuivie à cause de l'intransigeance fanatique des mollahs, elle opposa deux puissances secondaires se battant pour le leadership local. Toutes deux essayèrent de la superposer à deux très anciens conflits remontant aux débuts de l'Islam : la lutte sunnite-chiite, et l'opposition arabes-perses.

Autre particularité, elle opposa deux pays tirant la majorité de leurs revenus du pétrole. Inévitablement, tous les pays qui avaient quelque chose à leur fourguer le firent – au prix fort. L'URSS et la Chine en tête évidemment, mais la France se classa honorablement (eh oui, la prospérité des trente glorieuses ne s'est pas bâtie sur la vente de téléviseurs), et même des états comme l'Ethiopie ou le Portugal raclèrent leurs entrepôts pour faire rentrer un peu de devises.

Ce conflit atypique, qui fit peu de pertes civiles, façonna durablement le Moyen-Orient, et ses effets se font encore sentir de nos jours. Un livre clair et complet pour en expliquer le déroulement et les conséquences.
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« La guerre Iran Irak, première guerre du Golfe 1980-1988 » est un ouvrage passionnant m'ayant permis de tout comprendre ou presque de ce conflit contemporain terriblement meurtrier qui aura causé la mort de 680 000 personnes dont 500 000 Iraniens.

On est frappé de l'ampleur des combats, de la terrible ingéniosité des militaires et des ingénieurs, qui rivalisèrent de trouvailles pour utiliser leurs armements et le relief du terrain pour arriver à leurs fins.

Guerre d'usure ou le fanatisme religieux des Iraniens compensa la supériorité technologique et stratégique des Irakiens, la guerre entre l'Iran et l'Irak se distingua par son extrême violence, la puissance de son armement aérien, terrestre et à un degré moindre maritime, par le sacrifice des soldats et l'emploi d'armes chimiques.

Difficile également de ne pas être écoeuré devant le cynisme des autres pays qui tout en condamnant le conflit et en s'emmêlant dans des organisations incapables d'actions (ONU, Ligue arabe ..) a profité du conflit pour faire tourner à plein régime son industrie d'armement et énergétique nucléaire et pétrolière.

Enfin, tout en nous rappelant que l'Iran bel et bien commandité des attentats à Paris et dans des TGV dans les années 80, ce magnifique ouvrage montre de manière éclatante l'antagonisme profond entre les Perses repliés dans un chiisme radical et les Arabes sunnites plus prosaïques comme l'Irak ou l'Arabie saoudite, antagoniste qui se vérifie encore aujourd'hui à la lumière des tristes conflits récent en Irak et en Syrie.

A recommander donc pour tous les passionnés d'Histoire et ceux qui comme moi voulaient comprendre ce qui était arrivé aux Iraniens de retour dans leur pays dans les années 80...
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Quand Saddam vous regardait droit dans les yeux, c'était comme s'il pouvait lire à l'intérieur de vous. Ce qui était effrayant avec lui, c'est que vous ne saviez jamais ce qu'il avait en tête. Il avait une personnalité complexe, alternant les moments de sympathie réelle et de cruauté impitoyable. Il pouvait se montrer généreux, ou bien extrêmement mesquin. Il avait un bon esprit de synthèse, mais il pensait de manière tribale et envisageait chaque problème sous un angle politique, pas sous un angle stratégique. Sur le plan tactique, c'était un remarquable manœuvrier. Sur le plan stratégique, 99 % de ses concepts se révélèrent erronés.
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La guerre Iran-Irak résulte d’abord et avant tout de la volonté d’affrontement de deux hommes aux ambitions contradictoires, Saddam Hussein et l’ayatollah Ruhollah Khomeiny, pour qui la survie du régime qu’ils ont chacun forgé passe par la destruction, ou du moins l’affaiblissement de l’autre. Mais l’affrontement impitoyable entre ces deux tyrans n’aurait jamais dégénéré en une guerre totale si, de part et d’autre, Irakiens et Iraniens n’avaient été persuadés qu’ils combattaient pour leur bon droit, au nom d’une rivalité ancestrale. Arabes et Persans se sont en effet longtemps disputé le croissant fertile du Moyen-Orient, jadis connu sous son appellation de Mésopotamie, et qui recouvre aujourd’hui l’essentiel du territoire irakien et une p
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Saddam Hussein est convaincu qu’il faut désormais faire preuve de la plus grande fermeté vis-à-vis du nouveau régime iranien. Il estime le général Al-Bakr incapable de faire preuve de la détermination nécessaire pour dissuader les dirigeants iraniens de mettre à exécution leur stratégie de déstabilisation du régime irakien. Il considère surtout que son mentor vieillissant a fait son temps. A 42 ans, piaffant d’impatience, il se sent désormais suffisamment fort pour assumer ouvertement la direction du pays qu’il exerce en pratique depuis de longues années. Le 16 juillet 1979, Saddam Hussein dépose son ancien mentor et prend le pouvoir à Bagdad, avec l’appui des membres de son clan. Le général Al-Bakr est discrètement assigné à résidence. Il est officiellement démissionnaire pour raisons de santé. Usé, il renonce à l’affrontement avec Saddam et négocie avec lui une retraite dorée dans une villa somptueuse de la banlieue chic de la capitale, en échange d’un renoncement définitif à toute activité politique.
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Saddam Hussein est convaincu qu’il faut désormais faire preuve de la plus grande fermeté vis-à-vis du nouveau régime iranien. Il estime le général Al-Bakr incapable de faire preuve de la détermination nécessaire pour dissuader les dirigeants iraniens de mettre à exécution leur stratégie de déstabilisation du régime irakien. Il considère surtout que son mentor vieillissant a fait son temps. A 42 ans, piaffant d’impatience, il se sent désormais suffisamment fort pour assumer ouvertement la direction du pays qu’il exerce en pratique depuis de longues années. Le 16 juillet 1979, Saddam Hussein dépose son ancien mentor et prend le pouvoir à Bagdad, avec l’appui des membres de son clan. Le général Al-Bakr est discrètement assigné à résidence. Il est officiellement démissionnaire pour raisons de santé. Usé, il renonce à l’affrontement avec Saddam et négocie avec lui une retraite dorée dans une villa somptueuse de la banlieue chic de la capitale, en échange d’un renoncement définitif à toute activité politique.
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Le 28 septembre 1980, Saddam Hussein comprend que le rythme de progression de son armée est plus lent que prévu et qu’il est peut-être préférable d’arrêter l’offensive, si les Iraniens acceptent de négocier. Il estime avoir fait suffisamment la démonstration de sa force pour proposer un cessez-le-feu qui lui permette d’envisager des négociations sur une base très favorable. Serein, il déclare à la presse internationale que « l’Irak est disposé à négocier directement avec la partie iranienne, ou à travers une tierce partie ou toute organisation internationale, une solution juste et honorable qui garantisse nos droits ».
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