Ce livre est un premier ouvrage consacré à un conflit vieux de 30 mais qui marque encore l'actualité tant par ses enjeux que par des personnalités toujours au pouvoir en Iran.
Souvent les lecteurs ne connaissent que quelques clichés sur cette guerre : les enfants soldats, les kurdes gazés, la guerre des pétroliers. L'auteur aborde tous les sujets : les combats, avec l'aide de nombreuses cartes, l'économie, la diplomatie, la politique intérieure, la propagande vers les masses...
Il montre quelques constantes : Saddam Hussein ne sachant sortir d'un conflit qu'il a déclenché; les luttes politiques, souvent sanglantes, parmi les mollahs et politiciens iraniens, qui empêche la fin de la guerre; les divisions des Kurdes; l'intérêt des pays occidentaux ou autres à vendre leurs armes, quitte à subir quelques pressions (otages au Liban, attentat à Paris) de la part d'un Iran qui s'estime maltraité. Et la montée en puissance parallèle de la Turquie et de l'Arabie Saoudite.
Se basant sur les enregistrements des réunions avec ses généraux que Saddam effectuait, et récupérées par les Américains,le livre apporte un contenu sérieux et quelques anecdotes savoureuses, comme la nostalgie des généraux irakiens pour les Mercedes que leur offrait Saddam.
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Passionnant ! Se lit comme un roman mais avec des informations très documentées.
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La particularité de ce livre repose sur l'exploitation de sources irakiennes inédites, récupérées par les forces américaines après la campagne de 2003.
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C'est donc peut-être aussi pour éviter de voir se répéter l'histoire que Téhéran cherche à se doter de l'arme nucléaire ou, du moins, d'une "capacité nucléaire", malgré ses dénégations répétées. Car le pouvoir iranien est convaincu qu'il doit tout mettre en oeuvre pour éviter qu'une tragédie telle que la guerre avec l'Irak ne se reproduise. C'est la raison pour laquelle le développement du programme nucléaire est l'un des rares sujets consensuels au sein de la classe politique iranienne, pourtant très divisée.
Si la bombe atomique avait été inventée après la Première Guerre Mondiale, il y a fort à parier que les États européens qui avaient le plus souffert s'en seraient immédiatement dotés.
Henry Kissinger, qui conseillera la nouvelle administration américaine, comprendra pour sa part rapidement que cette guerre est intéressante, puisqu'elle neutralise deux des plus farouches adversaires d'Israel qui peut de ce fait lutter plus efficacement contre la Syrie, alliée des Soviétiques. Il n'hésitera pas a déclarer : "Quel dommage qu'il ne puisse y avoir qu'un seul perdant !"
La 9e division se désagrège et compte tenu de ses piètres performances, elle disparaît totalement de l'ordre de bataille irakien. Trois jours plus tôt, Saddam est intervenu pour sauver son commandement, le général Talal Duri, l'un de ses protégés dont il apprécie la fidélité et le courage, en lui confiant un autre commandement. Il le remplace au pied levé par le général Kamel Latif qu'il n'apprécie pas. C'est ce général qui assumera la responsabilité de la défaite et sera exécuté.
Cette anecdote illustre l'état d'esprit régnant au sein de l'état-major et explique la pusillanimité de certains généraux.