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EAN : 9782100710331
180 pages
Dunod (02/04/2014)
3.5/5   4 notes
Résumé :
Ce livre raconte douze controverses qui ont accompagné quelques grandes découvertes scientifiques. Certaines ont opposé des individus à des institutions ou des groupes sociaux : c’est le cas de celle qui entoure l’inoculation de la variole au XVIIIe siècle ou de celle sur les changements climatiques actuels. D’autres ont pris la forme de duels intellectuels entre hommes de science : tels Newton et Leibniz sur la paternité du calcul différentiel ou Pasteur et Pouchet... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Les théories scientifiques devraient décrire le monde tel qu'il est, tel qu'il fonctionne en suivant des lois reproductibles prouvées par l'observation et l'expérience. Rien n'a l'air plus simple en apparence que d'énoncer cette idée. Pourtant, certaines théories, valables à une époque donnée, ne résistent pas au temps. Les scientifiques eux-mêmes savent que leurs idées ne sont pas gravées dans le marbre, et prudents, énoncent des hypothèses de travail qui cadrent leur domaine de validité. Bien souvent, ce sont ces hypothèses qui sont amenées à être révisées, à l'éclairage de nouvelles découvertes. Mais parfois, une théorie scientifique peut s'avérer être fausse suite à des leurres, à des erreurs d'interprétation, voire à des manipulations aux mobiles plus ou moins douteux (économiques ou idéologiques).

Lorsque deux théories concurrentes s'affrontent au moment de leur conception, bien malin qui peut prédire la théorie qui finira par l'emporter. Encore aujourd'hui, les chercheurs iconoclastes peinent à faire valoir leurs idées trop révolutionnaires face aux dogmes officiels communément admis. Par ailleurs, quelque soit l'époque, des contingences sociologiques, politiques ou économiques ont toujours été de nature à écarter ou à faire progresser le développement de certaines idées scientifiques. Galilée est toujours d'actualité.

Lorsque deux théories s'opposent frontalement et mettent en jeu des arguments équilibrés entre camps adverses, on parle de « controverses scientifiques ». Cet essai sous la plume d'une vingtaine de journalistes et d'historiens des sciences a pour objet de faire le point sur quelques-unes de ces controverses, survenues entre le XVIe siècle et aujourd'hui. L'ouvrage décrit douze controverses représentatives de leur époque, chaque dossier est complété d'une série d'encarts qui évoquent en quelques lignes d'autres polémiques apparues à la même période, tout aussi édifiantes mais développées de façon minimaliste. Enfin, le dernier chapitre sobrement intitulé « Affaires à suivre » présente les controverses actuelles portant sur des dossiers non définitivement clôturés (OGM, cellules souches, mortalité des abeilles, nanotechnologies, gaz de schistes, etc.)

Cet essai reprend, sous la forme d'un livre, une compilation d'articles parus dans un numéro spécial d'août 2013 du magazine le Recherche « 500 ans de controverses scientifiques ». Il n'est rien d'autre que cela. En conséquence, il faut s'attendre à ce que le style journalistique des exposés privilégie le sensationnel et l'anecdotique à l'analyse scientifique et aux démonstrations. le choix des sujets est lui-même discutable. Je n'ai trouvé qu'un seul thème illustrant réellement un changement de paradigme scientifique (la mémoire de l'eau). Les autres sujets relèvent surtout de querelles de personnes portant sur la paternité d'une découverte (l'invention du calcul différentiel par Newton et Leibniz), le choix d'une méthode (le calcul de l'âge de la Terre par Darwin et Kelvin), l'acceptation d'une idée (la génération spontanée de Pouchet, la tectonique des plaques de Wegener, le réchauffement climatique, la quête de la conscience) ou le décalage culturel (l'homme de Kennewick), et non de débats scientifiques mettant en présence des thèses concurrentes, débats que je m'attendais à trouver dans un tel ouvrage.

Les controverses plus actuelles qui clôturent l'essai sont à peine esquissées et laissent le lecteur sur sa faim. On aurait aimé trouver les arguments pour ou contre permettant d'éclairer les points de vue des partisans et des détracteurs. Et, ici également, les sujets sont moins scientifiques que politiques ou sociétaux, et relèvent des dangers des retombées et des applications de la recherche scientifique plutôt que de la pertinence ou des fourvoiements des théories sous-jacentes.

Une fois clairement posées et acceptées les limites de l'exercice (le style journalistique dû à la parution initiale des articles en magazine et l'absence de développements compte tenu de ce format d'édition), cet ouvrage mérite néanmoins que l'on s'y arrête, une partie des polémiques présentées étant peu connues du grand public.
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Le sujet de ce dossier, rédigé sous la direction d'Aline Richard (directrice du mensuel "La Recherche") et paru en 2014, me semble stimulant. Il détaille, sous une forme accessible, une douzaine de controverses scientifiques, concernant pour la plupart le domaine des sciences physiques - mais pas que... Certaines affaires sont restées dans les mémoires. Par exemple: la polémique entre Leibnitz et Newton, ou plus près de nous tout le tapage sur la "mémoire de l'eau". D'autres sont moins célèbres; l'analyse de l'opposition entre Pasteur et son contradicteur A. Pouchet (peu connue) m'a semblé intéressante.
A ces sujets principaux, les auteurs en ajoutent d'autres qui sont traités beaucoup plus rapidement. Tout à la fin du recueil, on aborde brièvement des "affaires à suivre": OGM, hypersensibilité électromagnétique, nanotechnologies, etc... Ces sujets d'actualité méritent d'être développés d'un manière précise et objective; mais ce n'est pas l'objet de cet ouvrage. Je recommande la lecture de ce petit livre, qui a le mérite d'être original et surtout concis.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
« Enfant, avant-guerre, on me donnait à boire une eau dont la publicité vantait la teneur en radium et thorium radioactifs. Elle était considérée comme un stimulant. » Ce souvenir du cancérologue et radiobiologiste Edmond Malaise, aujourd'hui retraité, résume l'insouciance qui prévalait dans les décennies qui ont suivi la découverte des rayons X par le physicien allemand Wilhelm Röntgen, en 1895, et de la radioactivité, un an plus tard, par Henri Becquerel, physicien français. « Et pourtant, la première victime d'irradiation remonte au début des années 1900, raconte le radiobiologiste Nicolas Foray, de l'Inserm, à Lyon. Clarence Dally travaillait avec Thomas Edison, qui espérait industrialiser la radiologie et mettre au point des lampadaires à fluorescence grâce à une source à rayons X ! »
L'assistant y laisse cheveux et moustache, son visage s'orne de brûlures, et il sera amputé d'un bras en 1901 après un cancer de la peau. Dans son édition du 3 août 1903 le New York Times annonce que Thomas Edison jette l'éponge : « Ne me parlez plus de rayon X, dit l'inventeur de l'ampoule à filament. Ils me font peur. J'ai cessé depuis deux ans de les utiliser, quand j'ai failli perdre la vue et quand mon assistant a pratiquement perdu l'usage de ses deux bras. J'ai peur aussi du radium et du polonium et je ne veux plus y toucher. »
A l'époque, les rayonnements auxquels sont exposés les manipulateurs de rayons X et de substances radioactives sont intenses. Malgré cela, le radium se pare de multiples vertus aux yeux d'industriels, de commerçants et du public. On en trouve dans des crèmes de beauté ou amincissantes, dans l'eau de boisson ou dans les produits contre les coups de soleil. Et dans les années 1920, des milliers d'ouvrières, les « radium girls », sont contaminées : elles peignent au radium les aiguilles de montres et de réveils pour les rendre photoluminescentes, affinant la pointe du pinceau entre leurs lèvres. Nombreux seront aussi les chercheurs et médecins victimes des rayonnements ionisants, à commencer par Marie Curie, qui avait découvert le radium.
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Videos de La Recherche (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de La Recherche
Après une thèse en probabilités, Roger Mansuy a choisi d'enseigner en classes préparatoires scientifiques. En dehors de son activité d'enseignant aux lycées Louis-le-Grand et Saint-Louis, il est connu pour son action dans la diffusion de la culture mathématique ; il a déjà publié une dizaine d'ouvrages universitaires et a écrit des chroniques mensuelles dans le magazine La Recherche.
Conférence : Règle, compas et au-delà: que permettent de construire les outils géométriques ? 29 juin 2022, 16h45 - 17h30 — Amphi 34A
Les trois problèmes grecs (quadrature du cercle, duplication du cube et trisection de l'angle) ont motivé de nombreuses recherches géométriques et algébriques sur les tracés à la règle et au compas... jusqu'au XIXe siècle ainsi que les théorèmes d'impossibilité qui affirment que ces seuls outils ne permettent d'obtenir ces constructions. On peut toutefois se demander quelles figures deviennent accessibles si l'on ajoute à ces deux outils "historiques" d'autres moyens de construction.
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