Rhapsody in blue

Ce titre est une réédition de la nouvelle "De bleu et de rouille" paru précédemment dans le receuil "Douleurs miroir".

Greg est obsédé par les couleurs et le sexe. Certains pourraient dire que c'est un "un homme de petite vertu" (c'est pour être polie hein) mais c'est au delà de ça encore. Nuit après nuit, heure après heure il est capable de se laisser utiliser.
Lui ce qu'il voit c'est le plaisir qu'il prend avec les orgasmes, ça le rend vivant, maitre de son corps et son subconscient lui fait voir les couleurs qu'il aime temps quand il a de la chance. Et quand ça arrive, c'est l'apothéose pour lui mieux que les drogues bien que ça aussi il en soit friand....
Les hommes passent, certains le marque. Ceux fait de rouille par exemple qui lui donneront l'impression d'une routine et puis il y a le noir... Ce noir suie c'est ce qu'il voit en regardant Seb, jusqu'au jour où le voile ce lève et que ce noir devienne bleu...

Bon je ne vous le cache pas, ce livre est poignant enfin moi il m'a juste plombé sur le canapé pour finir par verser des larmes sans que je m'y attende.
Soyons honnête, ce livre n'est pas pour les âmes sensibles, il est malaisant, un peu glauque sur les bords, sombre voir même un peu trash en gros je pense que c'est le genre de livre, soit tu aimes soit tu n'aimes pas, à mon avis y'a pas d'entre deux. Les mots sont crus, sans fioritures et ça rend la lecture intense je trouve. On a à peine le temps de reprendre son souffle.
Greg est poignant dans sa douleur dépressive, il a perdu l'estime de lui et ses phases d'autodestruction sont quotidienne. Se punir est devenu sa façon d'être.
Si le dessin est un exutoire (comme le sexe), les couleurs sont sa raison de vivre et Seb c'est sa rédemption je dirais.

Je fais partie de ceux qui aime ce livre, alors oui les thèmes sont forts et dérangeants mais il est bouleversant dans sa dureté. Les mots et les maux se succèdent donnant l'impression de malaise voir d'oppression. Charly a su jouer avec les mots pour que l'on prenne une bonne claque tout du long et qu'on reprenne notre souffle au mot "Fin".

Charly nous offre ensuite un petite nouvelle toute aussi forte, toute aussi dure mais dans un autre genre. Je crois que j'ai pas réussi à me contenir beaucoup lors de sa lecture, certains thèmes même abordés que rapidement m'ont particulièrement parlé.

J'espère avoir réussi à trouver les mots pour faire honneur aux textes de Charly.

Deux nouvelles, une rééditée et l'autre inédite. Mais deux histoires terriblement percutantes, comme des coups de poings au coeur et à l'âme. Car ici, il n'est pas question de romance (ou si peu) et on n'y trouve pas de faux semblants et encore moins des licornes et des paillettes. de toute façon, elles feraient taches au milieu de tout ce gris ! Non, ce recueil fait l'effet d'un train lancé à pleine vitesse. Ce sont des frissons à n'en plus finir. le froid qui s'installe durablement. Puis le noir. Celui du désespoir et de la mort sous toutes ses formes. La mort du corps et la mort de l'âme. Heureusement, au delà de ce vide, il y a le bleu de l'espoir distillé par petites touches, celles de l'artiste procédant avec prudence, alors qu'autour de lui, il peine à voir autre chose qu'un tableau morne et gris. le tableau de la vie. Sa vie.
Les mots sont cashs, les paroles incisives, les comportements violents et parfois désespérés mais cela sonne toujours juste. C'est la réalité. Leur réalité dans ce qu'elle a de plus cru et de plus sincère. Et parfois, malheureusement, cette réalité est moche et cruelle. Injuste aussi. Alors l'un se noie dans ses addictions et consomme à outrance sexe et alcool, comme pour en finir au plus vite. Difficile d'en ressortir indemne, pour lui comme pour nous. Mais l'auteur nous montre avec talent qu'on finit toujours par se relever car il y a cette petite lueur qui nous fait croire que... peut-être... ? Une étincelle qui relance le coeur quand tout le reste n'est plus que déchirement. Des bras réconfortants. Une oreille attentive. Une flamme rouille. Puis bleue. Des couleurs ou de la chaleur pour faire reculer les ténèbres. Mais encore faut-il les accepter...