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EAN : SIE285115_469
Flammarion (30/11/-1)
3.9/5   5 notes
Résumé :
Ce premier livre de l' auteur est un récit romancé, sobre, réaliste et anti-guerre . Il décrit bien les horreurs et la monotonie de la guerre, et la deshumanisation que subissent les soldats. Renn a écrit son roman en utilisant les notes qu'il avait prises pendant la guerre. Ce n'est qu'après la publication de son texte par la Frankfurter Zeitung en 34 feuilletons que Renn a pu trouver un éditeur, en 1928. Le succès de ce livre a été énorme.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ludwig Renn est à peu près inconnu en France. Il a pourtant eu un destin étonnant et vécu au plus près les grands évènements de la première moitié du XXème siècle. Né Arnold Vieth von Golssenau, il est officier pendant la première guerre mondiale qu'il effectue sur le front français. Jeté en prison dès 1933 par le régime nazi, il rejoint l'Espagne à sa libération pour prendre part à la guerre où il s'illustre en occupant d'importantes fonctions dans la hiérarchie militaire républicaine. Il est ensuite contraint de s'exiler en France, en Angleterre puis au Mexique avant de se fixer en RDA jusqu'à sa mort. Cette installation derrière le rideau de fer explique sans doute que son roman ne soit aujourd'hui pas aussi connu que ceux de Remarque ou Jünger. On peut le regretter car il constitue un témoignage de premier ordre sur la première guerre mondiale vue du côté allemand.
Ses qualités sont en effet nombreuses. Tout d'abord il a le mérite de couvrir l'intégralité du conflit. D'août 1914 à novembre 1918, nous vivons avec le soldat Renn la plupart des grands moments de la guerre : le départ d'Allemagne la fleur au fusil, les premiers accrochages, la marche en avant des armées du Reich jusqu'à la bataille de la Marne puis la guerre de position et ses grands affrontements, l'Aisne, la Somme... et enfin le retour au pays pour les survivants. Outre une vision globale du conflit, cela permet de rendre compte de l'évolution des mentalités au sein de l'armée impériale. le patriotisme et la confiance des débuts cèdent lentement la place aux doutes et à la lassitude. Les soldats ont de plus en plus le sentiment de n'être que des pions sur un échiquier géant et l'instinct de survie finit par l'emporter sur toute autre considération.
Ludwig Renn exprime tout cela dans une langue extrêmement simple. Pas de recherche stylistique particulière. Juste une retranscription exacte et sans fioritures des faits tels qu'ils ont été vécus. Cela donne un récit qui tient davantage du journal que du roman. Il en a en tout cas la précision journalière et vaguement répétitive. Une précision qui permet de prendre la mesure de l'horreur quotidienne vécue dans les tranchées et d'apprendre énormément sur l'organisation des troupes allemandes sur le front, les rapports hiérarchiques, les patrouilles, les relèves, l'évacuation des blessés, l'acheminement de la nourriture…
On regrettera par contre que l'auteur ait fait le choix d'un héros aussi désincarné. On ne saura en effet pas grand-chose de lui si ce n'est qu'il lui reste une mère, un frère, des neveux et qu'il était sans doute menuisier dans la vie civile. Aucun indice en revanche sur sa personnalité, ses amours ou ses opinions politiques. Il se livre peu et c'est à peine si l'on a connaissance de ses sentiments ou de ses réflexions. Tout juste se permet-il quelques commentaires sur ses compagnons et certains de ses supérieurs. Pour le reste, il demeure du début à la fin le sous-officier allemand modèle, doits dans ses bottes, fidèle et consciencieux.

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Aride et ardu, je remercie les explications de la préface pour toute la mise en lumière du contexte d'écriture et l'identité de l'auteur. Ce roman peut sembler au final très lent, abscons parfois, avec une écriture très administrative et je trouve que c'est ce qui donne au final un côté très réaliste à l'histoire. Il traite de beaucoup de sujets d'une façon très neutre, comme s'il retraçait un rapport à une hiérarchie éloignée un peu du quotidien. le traitement du stress post-traumatique, de l'héroïsme, de l'amitié est également un gros point du roman – tout en restant dans la lignée très sujet-verbe-complément de l'écriture. Publié en 1928, il fait partie des premiers romans à réellement traiter de l'horreur de la première guerre mondiale – là où en France, on était encore à raconter la beauté et le courage des soldats sur le champ de bataille.

Je remercie les éditions le Temps des Cerises et Babelio.
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