Voilà un roman bavard (à l'américaine, oserais-je dire). le thème de cet homme qui décide de jouer toutes ces décisions aux dés le laisse pas indifférent.
J'ai aimé le début et cette façon de planter le décor en nous faisant partager la vie de ce psychiatre
Luke Rhinehart et de ses collègues.
En revanche, j'ai décroché complètement vers la page 150, quand ce cher Luke lance une étude avec une collègue psychiatre et saisit cette occasion pour faire une suite d'expériences presque 100% « centro-centré sur le sexe (une centaine de pages : c'est long). Là j'ai vraiment perdu le fil de l'histoire et avec un peu de recul, je ne vois même pas ce que vient faire ceci dans ce roman. J'ai vu que nombre de lecteurs ont interrompu leur lecture et je les comprends. J'ai tenu bon, pour avec plaisir raccrocher les wagons quand Luke se recentre sur son histoire.
Chaque chapitre reste ponctué d'une partie de jambes en l'air qui vire parfois au porno. C'est un peu lourd à la fin car on se demande parfois pourquoi tout retombe systématiquement sur le sexe, sauf si cette histoire n'était en fait qu'un prétexte à décrire des scénarios divers et variés.
Mais ce serait réduire ce roman qui pose de vraies questions sur notre façon de vivre.
Par exemple : peut-on considérer que le modèle actuel basé sur, soi-disant, le respect, l'éducation, etc… fonctionne alors qu'il y a la guerre de partout, de la violence ?
Une question intéressante où l'on a envie de répondre « non » bien évidement : notre modèle ne fonctionne pas correctement. Reste que la solution de Luke de déconstruire ce Moi qui nous contraint trop, et de laisser l'homme se libérer (et devenir imprévisible) est discutable. Et on imagine tout de suite les dérives associées à ce type de fonctionnement. Luke nous en fait d'ailleurs partager quelques aspects durant ces 521 pages.
J'ai apprécié que le héros aille au bout de son expérimentation et aussi toutes les questions qu'il soulève sur le bien-fondé des religions, l'hypocrisie de « l'Homme ».
J'ai aimé les réflexions sur la normalité, les religions (incapables déjà de se tolérer entres-elles quand on leur donne la parole).
Les chapitres sont parsemés de pointent d'humour qui m'ont fait sourire (c'est rare dans un livre pour ma part).
Et je suis donc parvenu au bout de cet Homme-Dé et j'en garderai un très bon souvenir.
Ceci étant écrit, je comprends que l'on puisse mettre une étoile à ce roman, ou cinq.