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3,68

sur 815 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Brillant. Ce roman est brillant. Il secoue les neurones, les projette dans tous les sens, les fige, et les secoue de nouveau.
Les premiers chapitres m'ont emportée. Pourtant, la suite de la lecture n'a pas été aussi facile. le fait est que le personnage principal, qui est également notre narrateur, devient rapidement difficile à appréhender compte tenu de son évolution. Il s'éloigne de lui-même, et bien qu'ayant conscience que c'était là le but même de son expérience, je ne m'en suis pas moins sentie un peu perdue par moments. Je me suis parfois ennuyée. A la fin, je dois avouer que je me fichais de ce qu'il pouvait advenir de Luke. Toutefois, si je devais faire un seul vrai reproche à toute cette histoire, c'est l'overdose de sexe. Loufoque, qui plus est. Je suis pourtant ouverte d'esprit. Je m'agace souvent des auteurs qui tournent autour du pot en utilisant des mots qui ressemblent vaguement à ceux qu'ils ont peur d'utiliser ; chose que George Cockroft semble rechigner à faire. Mais là, c'était trop. Je peux comprendre que Luke soit un tantinet pervers. Seulement dans le cas présent, si j'oubliais l'intrigue, j'aurais pu croire tenir un roman érotique entre les mains.
Malgré cela, ce roman n'en reste pas moins captivant. Sa structure, ses réflexions, son intrigue, l'évolution du personnage laissent à penser, et c'est ce en quoi il remplit pleinement son rôle.
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Luke Rhinehart est l'homme d'un seul livre, mais quel livre !

Écrit en 1971, L'homme-dé est le livre d'une seule idée, une idée révolutionnaire qu'il exploite, qu'il explore, qu'il éprouve jusqu'à ses extrêmes limites. Jusqu'au point de non-retour, là où ira Luke.

L'histoire : Luke Rhinehart (à la fois auteur et personnage principal de l'ouvrage) est psychiatre à New York. A l'aube de la quarantaine il subit de plein fouet la mid-term life crisis chère à Woody Allen, bien avant que celui ne la donne à voir sur grand écran.
Hanté par la vacuité de son existence, par le détachement qu'il éprouve à l'égard des choses de la vie, des sentiments et de ses propres émotions, Luke, par une illumination quasi-paulinienne, réalise la contin- gence absolue qui semble régir le moindre des aspects de son existence. Si ses actes et émotions sont détachés de ce qu'est Luke, alors qu'est-il ? qui est-il ?
Finalement ce qu'on appelle "la personnalité" n'est-elle pas une fiction, socialement organisée, un gardien que chacun se crée et entretient pour mieux se brider ? Réalisant alors l'ahurissante liberté qui s'ouvre à lui mais qu'il faut défendre contre les tentations unificatrices de ce dictateur intérieur qu'est la personnalité, Luke remet la guidance de ses actes au hasard, au dé, pour mieux expérimenter cette liberté. Liberté d'explorer des rôles, des actes, des émotions, libre de ne pas être stable, congruent avec l'idée que l'on se fait de soi, ni de celle des autres. Libre d'explorer des territoires intérieurs insoupçonnés.
Mais c'est sans compter la résistance du monde qui l'environne. Comment expliquer à son jeune enfant les retournements de caractères d'un père ultra- sévère puis laxiste puis compréhensif ? Quel modèle éducatif donner etc.
Luke remet toutes les décisions de sa vie entre les mains du dé, qu'il jure de servir et d'obéir atteignant une liberté absolue à travers une règle absolue librement choisie.

Un grand livre de l'absurde, un livre libéré de l'idée de Dieu, un livre qui questionne le sens de l'existence, mais aussi les abîmes de la personnalité ou de ce qui en tient lieu (Rhinehart explore en ce sens les conséquences de la théorie de Palo Alto). Un livre profondément déstabilisant qui creuse le sillon d'une évidence les mieux partagées de l'occident, l'assignation à une personnalité et une seule, et la privation de liberté dont nous sommes tous victimes. Rhinehart remet en cause les axiomes les mieux établis depuis Aristote, à savoir le principe de non-contradiction.

Nous avons le droit de nous contredire avec nous-même, c'est même un devoir clame Luke. Je est un autre...

Un sacré bouquin, je vous dis...
Lien : http://leslecturesdecyril.bl..
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Voilà un livre très original.
J'avais été séduit par le thème qui me semblait prometteur.
Je ne suis pas aussi convaincu par la réalisation. Un peu trop long à mon goût, et beaucoup de digressions que (j'avoue) avoir lues en diagonale. Elles me sembleraient plus adaptées à un journal de psychiatrie qu'à un roman. L'auteur laisse planer le doute, peut-être est-il réellement psychiatre d'ailleurs ? (pas du tout) La mise en abyme est assez vertigineuse, puisque l'auteur du livre (pseudonyme) porte le même nom que le personnage principal, qui écrit lui-même sa biographie.
J'ai aimé les délires assez lointains dans lequel part l'auteur. Par exemple, certains chapitres ne comportent qu'une phrase.
Ce livre ressemble à une oeuvre exhaustive cherchant à couvrir le sujet dans son intégralité, un ouvrage de référence, une thèse. Il a été écrit à la fin des années 60, et même si le texte est très actuel, certaines phrases trahissent l'époque. Exemple : "Nous nous intéressons à l'étude des rapports sociaux et sexuels entre hommes normaux et homosexuels."...
Pour moi, les meilleurs chapitres sont ceux où il explore les aspects sexuels de son délire. le chapitre 28 avec la jeune et innocente Terry, parallèle entre sexe et religion, est jubilatoire, de même qu'à partir du chapitre 78, joute entre Gina "la belle voix" et Osterflood "le poète".
J'ai donc passé un bon moment, même si pour moi le livre fait 150 pages de trop.
A noter que les paroles de la chanson Such a Shame du groupe Talk Talk, sortie en 1984, sont grandement inspirées de ce livre.
PS : petite typo (je pense) page 60 :
"Elle revint quelques minutes plus tard, ayant perdu tout intérêt pour le poser. Elle proclama qu'elle se sentait frigide et insomniaque quand elle perdait et partit se coucher."
"poser" devrait être "poker".
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.. Bible de l'anticonformisme, L'Homme dé dissout dans un éclat de rire corrosif et contagieux les fondements moraux de la civilisation. Les premières pages décrivent pourtant un modèle de réussite, celle d'un psychiatre new-yorkais répondant à tous les critères socioculturels d'intégration. Seulement, ouvrant un jour les yeux sur le vide sidéral de sa vie, Luke Rhinehart (pseudonyme) décide de confier chacune de ses décisions aux dés, attribuant au résultat possible de chaque jet une option que le hasard - le Hasard - choisira. La porte s'ouvre alors sur un joyeux chaos générant des aventures d'un rocambolesque non-sens, peu au goût du FBI et des institutions américaines de la fin des années soixante et dépeintes avec un enthousiasme subversif et communicatif. Cette farce anarchiste transforme en effet son lecteur en disciple d'un "Livre du Dé" imaginaire. Et le Hasard se fit chair (et nous avons adoré sa gloire, sa gloire de fils unique du Père Capricieux tout puissant), et il demeura parmi nous, tout-chaotique, tout-faux et tout-fantaisiste. Zélateur du n'importe quoi et d'une insidieuse cohérence, L'Homme dé se lit comme on boirait un élixir de jouvence euphorisant.
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Le dé contre le déterminisme (notamment le déterminisme inconscient de la psychanalyse). le dé contre Dieu, contre les dieux. Et si notre vie n'était que le fruit d'un hasard que nous avons le pouvoir de provoquer ? Commencée comme un jeu, l'aventure du professeur Rhinehart se termine en religion, en manière d'envisager l'existence. L'homme dé-cide, l'homme devient dé-icide. Il n'admet plus que le cours de sa vie soit orienté par les conventions sociales, le pouvoir d'autres hommes et bien-sûr les facéties d'un dieu dont l'existence reste à prouver. La religion de Rhinehart repose sur un principe simple et puissant : la ludicité. Son mode de vie est ludique, excitant, fascinant. le je devient jeu. Dé-finir plusieurs options, laisser faire le dé, avec une contrainte, tout de même, ne pas prendre des options qui soient toutes agréables et favorables. Il faut une part d'objectivité.
Au-delà de la théorie et du mode dé-bri-dé, jouissif, illimité dont l'auteur nous la raconte, cette histoire de dé touche un point très important qui a une résonance contemporaine : la difficulté de se conformer à une identité unique. Ne sommes-nous pas tous polymorphes, schizophrènes à un degré plus ou moins avancé ? Ce petit paragraphe, en page 305, résumé assez bien la question : "dans les société stables, cohérentes, l'étroitesse de la personnalité avait une valeur. On pouvait se réaliser avec un seul moi. ce n'est plus vrai aujourd'hui. Dans une société multivalente, seule une personnalité multiple peut faire l'affaire. Nous avons chacun une centaine de moi réprimés; nous avons bon fouler à toute force le sentier étroit de notre personnalité, nous ne parvenons jamais à oublier que notre plus profond désir est d'être multiple, de jouer plusieurs rôles différents".
Il est rare de tomber sur un livre dont on se dit : "dans trente ans, je m'en souviendrai encore". Je place ce livre au rang de ces livres qu'on oublie jamais, comme "le choix de Sophie" de William Styron, "le tambour" de Günter Grass ou "la conjuration des imbéciles" de Kennedy O'Toole.
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Livre de fou. Grosse masse d'éléments, de couches, allant dans le sens d'une thèse, d'un personnage, d'une pensée, d'actions et conséquences sur plein de plan, donc on a un truc massif, mastoc.
J'ai adoré les 80 premières pages, ce regard critique voire cynique sur la profession de psychanalyste, sur la psychiatrie. Tout bonnement excellent !
Ensuite vient l'idée du dé. Une idée intéressante qui pour moi s'essouffle, en tout cas je n'avais plus le souffle. Trop de pages, trop de situations, trop de personnages... Et en même temps tout ça est justifié dans le sens où l'auteur veut en faire une démonstration des plus complètes.
Mais je me suis de moins en moins amusé. Certaines descriptions sont juste pénibles pour moi et n'apportent plus rien. Même les scènes de sexe, car il y en a beaucoup.
Lâcher les chiens et vous verrez où ils partent, lâchez les fous et vous verrez où ils vont.
Le dé, certes décide, mais l'humain choisit les options. Dès lors... Toutefois le processus de dé-personnalisation viendrait lentement, progressivement à son but, même si au départ les options à prendre sont modestes et trop respectueuses du moi.

J'y pense. Ce livre est quand même hyper masculin, c'est un monde autour d'une personne mâle qui est bâti, le regard reste masculin, quand bien même le personnage joue aussi à être femme. Une femme pourrait-elle écrire un livre pareil ? Y-a-il des auteures qui parlent comme ça ? Vraiment, je m'interroge. D'ailleurs, c'est dans des lectures pareilles qu'on voit à quel point les hommes ont quand même encore vraiment une mainmise sur tout... Asphyxiant...

J'ai lu le livre en français, ou il est hyper simple de faire tout un tas de jeu de mots à partir du dé. Puisque c'est le dé- qui enlève... le dé-faillant, le dé-fini, la déduction, multipliez ça à l'infini. Dice en anglais me semble moins propice à... Donc, je m'interroge sur l'intelligence du texte anglais.
Parce que, faut le dire, les réflexions sont brillantes, l'humour est de mise, la construction est là, les idées fourmillent...

C'est pour ça que même si j'ai peiné par un peu d'ennui, je ne peux que m'incliner devant une somme pareille, et un maelstrom tel... et donc quatre étoiles sont évidentes.
Un peu comme pour un Habitus, de James Flint, un Watership Down, de Richard Adams, un Karoo de Steve Tesich, un Vivant, où est ta victoire de Steve Toltz, pour ceux dont j'ai mémoire : une vraie construction puissante et folle d'un univers particulier, unique, qui mérite un chapeau bas.
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Voilà de quoi réchauffer les coeurs tristes et les dépressifs !
C'est assurément un des romans les plus déjantés que j'ai eu le plaisir de lire... Voilà un pur roman jouissif, jubilatoire... et totalement barré !
Le héros, Luke Rhinehart himself, est psychiatre/psychanalyste et s'ennuie à mourir... Mais mourir, il n'en a visiblement pas l'idée donc la seconde option reste de changer de vie, changer sa vie.
Pour ce faire, Luke a une idée surprenante : jouer chaque décision de sa vie sur un coup de dé. Il s'offre différentes options et le Dé choisira parmi elles.
Luke espère ainsi anéantir, exploser, totalement son Moi officiel et faire apparaître tous ses Moi, les plus petits et les plus muets. Vu de loin, cela ressemble à une création artificielle de la schizophrénie. Vu de près et selon les arguments de Luke, à la différence de la schizophrénie, le sujet ne se laisse pas envahir et dépasser par ses différents Moi : il va consciencieusement les chercher et leur permettre de s'exprimer.

Totalement camouflé sous le personnage de Luke Rhinehart, on découvre George Cockcroft !
Docteur en psychologie, il a un beau jour émis l'idée de vivre selon "la loi du Dé" lors des cours qu'il dispensait à l'université. Les réactions consécutives à cette idée donnèrent naissance à l'idée d'un livre qui deviendra "L'Homme-dé" ou in english "the Dice man".

George Cockroft alias Luke Rhinehart, auteur pour le moins consciencieux, s'est mis à expérimenter la Dice Life, La vie selon le Dé, avant de s'attaquer à son livre.
Évidement le Dé ne choisissant pas toujours comme option à exécuter le fait de s'atteler à l'écriture du livre, la progression de ce dernier fut très lente !
De choix en choix et de dé en dé, George Cockroft se retrouve professeur d'anglais pour hippies à Majorque en Espagne.
En 1971, son livre est publié et Luke Rhinehart se retrouve "leader du culte du Dé" ; il décide de créer un "Centre du Dé" à New-York, centre où serait appliquée la thérapie du Dé, alternative à toutes les autres thérapies existantes en psychologie.

Au départ, Rhinehart était purement et simplement à la recherche du "sens de la vie" et c'est en lui donnant un sens aléatoire, qu'il s'est trouvé.
Seulement, on ne peut s'empêcher de penser que derrière une idée très formelle et très claire sur le fonctionnement de sa méthode, Rhinehart ou Cockroft est passablement givré.
Car passer d'une liberté de choix aliénée par les normes de la société à une liberté de choix aliénée par le hasard du roulement d'un Dé, on en revient à la même chose : le choix a besoin d'un maître.
Que ce maître soit une masse d'individus ou que ce maître ressemble à Newton avec F = ma (F la force agissant sur un objet, m sa masse et a son accélération), il n'en demeure pas moins que le Dé est soumis à son poids, son volume (pour la friction) et à la force de la poussée qui lui est infligée. Bref même le Dé ne peut agir sans règles définies. Il s'agit donc en quelque sorte de brûler une idole pour en ériger une autre...


Quant au livre... Et bien j'ai passé un très bon moment ! En dehors du côté timbré et absurde des péripéties de Luke, en dehors de quelques scènes érotico-pornographiques (je ne sais plus très bien si à ce stade des descriptions nous sommes encore dans de l'érotisme), en dehors de scènes franchement sado-masochistes, j'ai trouvé ce livre très... frais et drôle !
D'abord parce que ce que cela dépasse l'imagination. C'est juste énorme ! Si je ne vous avais pas dit que Luke Rhinehart avait mis en pratique ce qu'il a écrit vous n'auriez tout simplement pas pu l'imaginer.
Dans ce cas précis, il est possible que la fiction ait clairement dépassé la réalité car j'ai un peu de mal à croire que Luke Rhinehart a réellement vécu TOUT ce qu'il a écrit.
Si oui, je le plains même s'il aborde les situations les plus critiques avec une résignation qui force l'admiration (je pense notamment à une scène où Luke s'essaie à la sodomie laissant au Dé le choix de le rendre actif ou passif... c'est franchement drôle... et douloureux !).

Au niveau de l'écriture nous sommes au coeur de l'écriture américaine moderne donc nette et sans bavure. Je trouve l'oscillation, très fréquente, de la 1ère à la 3ème personne particulièrement bien réussie. Cette alternance entre la focalisation interne et externe est judicieuse et aère le récit.

A tous ceux qui voudraient échapper le temps d'une lecture à notre société bien pensante et remarquablement cadenassée dans des clichés et dogmes anciens, je recommande vivement un passage entre les mains de Luke même si au sortir de la Vie selon le Dé, on se prend à réaliser que les dogmes et les règles sociétales représentent finalement une protection que nous n'aurions pas imaginée.
Bien que tentée d'essayer juste une fois, j'ai renoncé au Dé, préférant mes douillettes habitudes et mon pseudo libre arbitre.

***
Luke Rhinehart est toujours en vie et vous pourrez peut-être le rencontrer sur son site ou au moins lui faire part de votre opinion via son email : lukec@taconic.net

Le Dice Man a également son Myspace où on retrouve entre autres amis prestigieux : David Lynch, Marianne Faithful, The Cure et Emmylou Harris.
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Le héros décide pour permettre à tous ses « moi » de s'exprimer de jouer chacune de ses décisions aux dés. Cela donne lieu à des situations incroyables puisque, les idées folles, fugaces ou habituellement réprimées, peuvent désormais exister.
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Ce livre ne laissera personne indifférent : le psychanalyste Luke Rhinehart a décidé un jour de déprime de confier le déroulement de son existence au hasard en jetant les dés à tout moment pour les laisser prendre à sa place toutes les décisions de son existence, futiles ou importantes. Sa théorie du Hasard se répand très vite autour de lui, et dans tout le pays, entraînant avec lui nombre d'adeptes, proches ou non, avec son cortège de catastrophes de tous ordres.
de nombreux passages franchement pornographiques sont gênants, même si je comprends que c'est un des points cruciaux de la Théorie que de libérer tous les autres "moi" des adeptes, la sexualité étant a priori le premier d'entre eux. C'est intéressant du point de vue de la capacité sans limite des hommes à s'auto détruire, c'est captivant de comprendre jusqu'où peut aller un homme quand la décision ne lui appartient pas (meurtre, viol,...), c'est dérangeant (et rassurant) de constater à quel point nos pulsions sont contenues par notre organisation humaine, c'est passionnant en un mot.
Mais ça ne semble pas être un roman, l'auteur parle de lui-même, est-ce un livre subversif comme on le dit, puisqu'il était quasi clandestin à sa sorite ?
C'est une lecture qui interpelle, mais à surtout ne pas lire trop jeune, car les pages sur le sexe sont particulièrement crues.
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Luke Rhinehart se veut nouveau prophète, Père d'une foi aveugle en l'objet des Dés, dont le culte serait la dé-vie (ou déviance ?), et l'issue... un mystère. Comme toute nouvelle religion, elle est basée sur quelque chose de douteux, de non démontrable, d'invisible, d'impénétrable, et attire presque plus de farouches opposants que de partisans.

Le message est simple : la vie ennuie la plupart des gens. Parce qu'ils ont leurs habitudes, leurs routines, toujours les mêmes besoins, les mêmes envies, les mêmes pulsions, les mêmes interdictions, etc... Peu d'entre eux s'autorisent des écarts, et quand ils le font parfois, cela les dissuade d'en faire d'autres. A cause de la responsabilité ou de son contraire, à cause parfois des pertes que cela engrange, à cause de l'absurdité, de la peur, du regard des autres.

Comment y remédier ? Mettre ses actes sur le compte d'une entité divine, qui vous ordonne de faire des choses, que vous lui aurez au préalable suggéré, et que vous ne devrez refuser de faire, sous aucun prétexte. Car c'est blasphème, c'est profane, ça vous radierait de la liste des fervants adorateurs, et vous remettrait dans les rangs. Ne pas s'y plier reviendrait à faire le contraire de ce à quoi vous aspirez.

Donc : vous vous laissez aller à vos folies, ou à vos fadeurs. Vous cassez votre personnalité et votre crédibilité, vous devenez autre, vous faites jaillir le doute, la confusion, parfois l'idôlatrie ou bien l'horreur, le sceptiscisme en tout cas, et vous risquez de vous attirer des ennuis. Oui mais la vie sera plus drôle et plus imprévisible.

Une Bible incohérente, un nouvel éloge de la folie, un manifeste un peu voyou, complètement subversif, sujet à multiple controverses, mais tellement... libérateur ? Luke Rhinehart fait sont livre comme il l'entend, à son image, parfois un peu lassant, parfois complètement génial, mais en tout cas, c'est sûr, on en ressort comme d'une montagne russe. Difficile à dire de quel côté les bons arguments se trouvent, et même si c'est parfois un peu gros pour être vrai, on a plutôt tendance à se dire : Oui mais pourquoi pas ?

Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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