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EAN : 9782915036787
Editions Osmondes (09/10/2005)
4.67/5   3 notes
Résumé :
Avec le "fado pour seul bagage" Altina Ribeiro raconte le Portugal de son enfance, pauvre et joyeux, difficile et fort. Un récit qui éclaire une époque, celle de Salazar, une immigration, celle des Portugais en France.
Au travers de son voyage, de la découverte de la France, c'est aussi l'histoire de la rencontre de deux mondes différents qui, souvent,s'opposent : l'école, le Paris de ses amis français, et sa famille.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« Tiens, lis-ça, c'est un beau livre » m'a dit la fille, 16 ans, d'une amie en me prêtant ce livre. En voyant la couverture, je me suis dit « Ah, une femme ordinaire raconte sa vie. C'est sûr, passer d'une vie rurale dans le Portugal des années 60 au Paris des années 70, c'est pas rien, mais bon... Ça a pas l'air passionnant ». Effectivement, le style est un peu simplet : j'ai pensé au travail d'un collégien, peut-être brillant, mais quand même un collégien ; ou bien à la catégorie "roman jeunesse". Je n'ai pas l'habitude de lire des trucs comme ça. Et tout en lisant ce qui souvent me fait l'effet d'un assemblage de banalités, je suis forcé de constater que ça fonctionne. Ça me touche, ça m'intéresse. Qui m'intéresse? Cette petite fille et ce village d'un autre temps, ou bien cette femme dont je pressens la sensibilité à travers le texte? Cette femme qui ne me semble pas être une vraie écrivain. de toute manière, elle l'a écrit, ce livre, donc il n'y a pas de doute : c'est une écrivain. Et puis c'est l'arrivée à Paris, les difficultés pour apprendre la langue et s'acclimater à des conditions de vie très différentes. Les parents pensaient pouvoir adapter l'ancien mode de vie au nouveau lieu, mais les enfants, devenues adolescentes, ne peuvent que vivre comme les autres, comme on vit en France. Et je suis convaincu : c'est un beau livre. Pourtant, rien de bien original, rien que le titre et la couverture ne laissent présager ; beaucoup d'optimisme, de la candeur, qui relèvent, pour une part au moins, d'une certaine pudeur. L'essentiel étant que quand on parvient à mettre beaucoup de coeur et d'intelligence dans un livre, ça vaut le coup.
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C'est effectivement plutôt intéressant pour ceux qui proviennent de cette immigration. La dernière phrase de la quatrième de couverture correspond bien à ce qu'il en est : des Français au Portugal et des Portugais en France.
Je connais cette affluence en juillet mais surtout en août de ces Français dans le Nordeste transmontano.
Ils ne passent pas inaperçus. Les commerçants en profitent pour augmenter les prix.
Quant à l'histoire de Altina Ribeiro, elle ressemble, en effet à celle de beaucoup de portugais ayant quitté la misère. Ceux qui avaient quelques lopins de terre donnaient du travail à ceux qui n'avaient rien. Parfois, pour une soupe avec du lard.
Mais c'est vrai aussi que les portugais avaient bonne réputation en Belgique aussi. Travailleurs dans les mines. Et travailleuses "femmes de ménage" comme on disait alors.
C'est surtout comme un témoignage qu'il faut lire ce livre et pas comme une oeuvre littéraire. Ce n'est pas la plume d'un Maxime Gorki, pourtant écrivain auto-didacte. Mais agréable à lire.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
(...) A l’aube du 3 avril 1963, ce fut le départ. Mon père nous embrassa toutes les trois et s’éloigna très vite, retrouvant Artur à quelques mètres de là. Un peu plus loin, ils retrouvèrent trois hommes d’un village voisin et, ensemble, ils partirent pour la grande aventure. Sur leur chemin, d’autres candidats les rejoignirent. Tous avaient rendez-vous avec le passeur.
On était au mois d’avril. Il faisait encore froid et les conditions de passage au travers des montagnes étaient terribles. Chaque jour qui passait apportait son lot de souffrances. Les réserves de nourriture n’étaient pas suffisantes. La pluie, la neige rendaient leur chemin encore plus pénible. Les hommes étaient épuisés. Ils tombaient, avaient peine à se relever. Ils étaient conduits par des passeurs qui, tantôt les faisaient monter dans des camions au milieu des animaux pour les cacher, tantôt les faisaient reprendre le chemin à pied.
C’est ainsi qu’ils franchirent la frontière entre l’Espagne et la France. Ils avançaient la nuit. Le jour, ils se cachaient dans des bergeries. Jamais ils n’ont traversé de villages. Les rivières, les sommets, les pentes se succédaient au fil des heures, au fil des jours. La nuit profonde rendait toute avancée difficile, d’autant que les hommes s’enlisaient dans la neige, s’embourbaient dans les terres moins hautes. Les heures et les jours passaient sans qu’ils sachent où ils étaient. Certains trouvaient le temps long, la fatigue insoutenable et ils demandaient, nerveux :
- Où sommes-nous ?
- Vous n’avez pas besoin de le savoir pour l’instant. L’essentiel pour vous est d’arriver à bon port.
Et ils continuèrent à marcher, à devoir se cacher, toujours dans des endroits abandonnés, sans rencontrer âme qui vive. Ils dormaient à la belle étoile dans un vent glacial ou à l’abri d’une bergerie ou d’une étable. Les passeurs se succédaient, laissant parfois les clandestins livrés à eux-mêmes :
- Surtout, ne bougez pas ! Un de mes collègues passera vous chercher.
Et ils attendaient toute une journée. Il leur arrivait même de rester près de deux jours sans voir personne, installés dans une étable avec un saucisson pour cinq. Pas de pain, pas d’eau et la peur au ventre car ils n’avaient aucune certitude de ce qui allait leur arriver dans les prochaines heures. Les réserves de nourriture s’épuisaient. Ils avalaient de la neige pour se désaltérer. L’un d’eux malade, fut abandonné dans une bergerie avec un autre compagnon, chargés d’attendre un nouveau passeur.
Le froid, la faim, la peur envahissaient les hommes et les passeurs les maltraitaient, les insultaient, les frappaient même. Ils avaient pleins pouvoirs sur ces clandestins qui étaient à leur merci. Pour les passeurs, les clandestins représentaient un moyen de gagner leur vie. Ils ne les considéraient plus comme des hommes, à peine comme des animaux.
Il y avait ceux qui souffraient, ceux qui perdaient espoir et ceux qui commençaient à regretter ce voyage. A l’angoisse de l’heure qui passe, à la peur de ne rien savoir de ce qui allait arriver, s’ajoutait la crainte, au détour d’un chemin, de rencontrer les policiers. Alors, que pouvaient-ils faire ? Renoncer, faire demi-tour et avoir fait tout cela pour rien ? Devraient-ils rentrer au village et rembourser l’argent emprunté ? La meilleure des hypothèses ! Mais il pouvait leur arriver pire encore : être reconduits à la frontière portugaise et remis entre les mains de la police. Là, des heures de torture les attendraient. On voudrait obtenir d’eux des informations pour démanteler les réseaux clandestins de passeurs. Mon père y pensait et redoutait un tel évènement (...)
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