Voici le dernier volet des aventures d'Edgard Destoits, un volet tout aussi sombre que les précédents.
Ici, il est question des bas-fonds de la ville, et de la guerre que se livrent les différents gangs. Gare à ceux qui tomberaient entre leurs mains ! Ce ne sont pas seulement leurs biens qu'ils y laisseront, mais le plus souvent leur vie. Il faut bien s'amuser un peu. En attendant, le chef suprême de ses charmantes organisations vient de décéder, et une trêve a lieu, le temps d'organiser ses funérailles, et de trouver son indigne successeur.
Edgar, lui, est victime d'un accident, en participant aux expériences de son meilleur ami, un scientifique gentil mais déjanté. Les conséquences auraient pu être dramatiques, mais Edgar s'en sort plutôt bien, grâce à son courage. Certes, il se passerait bien des horribles hallucinations qu'il a dû subir, mais c'est toujours mieux que d'être mort. Ne précise-t-il pas : J'ai entendu des gens s'exclamer qu'ils préféreraient être morts - des lavandières épuisées travaillant de nuit dans des sous-sols humides, des mendiants déguenillés près du palais de justice, d'élégantes demoiselles repoussées lors d'un bal de la haute société... Mais s'ils avaient vu ce que j'ai vu par cette froide nuit brumeuse, ils auraient vite compris la sottise de leur parole.
Edgar lui, devra lutter, comme toujours, pour apporter des solutions à des erreurs qui n'étaient pas les siennes. Après les bas-fonds de la société, les écoles, ce volume nous parle de la guerre qui a emporté les hommes, au loin, en réveillant leurs pires instincts. Là encore, le roman n'est pas sans rappeler la guerre de Crimée, et les anges venues porter secours aux malheureux soldats blessés, les infirmières de Florence Nightingale. Et si tous les soldats n'étaient pas des monstres de cruauté, se vouant au carnage, certains résistent mal à la tentation de s'enrichir, et tant pis pour les conséquences, si elles ne sont pas immédiates.
S'il faut vraiment chercher un thème dans ce dernier volume, ce serait l'apaisement. Chacun a le droit de trouver la paix, quoi qu'il ait fait dans sa vie. Chacun a le droit à l'apaisement, et Edgar le trouvera peut-être à la fin de cette trilogie.
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J'ai entendu des gens s'exclamer qu'ils préféreraient être morts - des lavandières épuisées travaillant de nuit dans des sous-sols humides, des mendiants déguenillés près du palais de justice, d'élégantes demoiselles repoussées lors d'un bal de la haute société... Mais s'ils avaient vu ce que j'ai vu par cette froide nuit brumeuse, ils auraient vite compris la sottise de leur parole.
La meilleure conduite à tenir sur les quais de la Mitraille, c'est d'arriver et de repartir aussi vite qu'un furet qui file entre les jambes d'un gros fermier.