C’est un désert de cendres froides, le néant à perte de vue. Nul vent ne soupire en ces lieux, mais la poussière se soulève sous un souffle maudit, dansante et hypnotique. L’inconnu, le défunt, devra marcher longtemps dans ce décor dénué de repères, sous un ciel sans couleur, gris fer, pour enfin quitter la mer de poussière et entrevoir le seuil d’un royaume plus accueillant. La cendre cède alors la place à un sable auburn, brillant d’éclats de gypse et de cristal. Des senteurs sucrées et vanillées éveillent les sens, des carillons métalliques se font entendre. La tiédeur ambiante, l’absence de brise et la lumière aux consonances cuivrées s’accordent pour rassurer le visiteur et le surprendre à la fois.
Extrait de « L'Enfer a son prix » de Dean Venetza