AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,11

sur 1114 notes
Basé sur l'histoire véridique du tueur en série Andrei Tchikatilo, ce premier livre de Tom Rob Smith offre une image saisissante de la société soviétique à la fin du règne de Staline.
Terrible !
le fonctionnement et l'absurdité de cet Etat totalitaire sont parfaitement décrits.

Commenter  J’apprécie          80
J'ai une tendresse particulière pour les polars russes. Et le Child 44 de Tom Rob Smith n'a pas échappé à ma curiosité polarusse.

Leo Demidov est un agent du ministère de la sécurité d'État, une de ses sympathiques officines qui font dans la dénonciation, la déportation et la rééducation. Leo croit en l'URSS, en ses dogmes, en ses valeurs. C'est un bon petit soldat qui ne rechigne pas à mettre sa vie privée de côté pour faire son travail de chien de garde. C'est justement cet entêtement à vivre selon les croyances communistes qui vont faire en sorte que Leo va mettre du temps à s'intéresser à une histoire de meurtres très étranges. Et c'est en acceptant à contrecoeur de mettre le groin dans la boue qu'il va progressivement voir ses idéaux politiques voler en éclats à mesure qu'il va prendre conscience de l'énormité des crimes.

Bon, on passera sur l'énormité idéologique qui veut que l'auteur dépeigne un agent moutonnier qui va découvrir l'horreur d'un système politique dégueulasse : l'URSS ne peut pas gagner, puisque c'est le Mal. Alors on suit l'évolution morale du héros qui s'occidentalise peu à peu dans sa pensée. Ce revirement idéologique est bien dommage, car un héros enfermé dans son système de valeurs serait mille fois plus intéressant que ces personnages qui comprennent l'absurdité du système russe et qui rejoignent le côté lumineux de la Force.

Mais l'auteur dresse un portrait réaliste de la Russie, avec un décor hostile, des personnages odieux, une atmosphère délétère, des relations humaines sordides. L'âme du roman noir est bien là. Par contre, l'artifice scénaristique qui sert de révélation finale (spoiler : le méchant est le frère oublié du gentil) est affligeant. Reste toutefois une intrigue classique (la chasse au serial killer) dans un paysage slave intéressant et dans des conditions politiques contradictoires (puisque le communisme ne peut pas engendrer un tel monstre, c'est idéologiquement impensable).

Ça fonctionne d'autant plus que le tueur en série sur lequel le livre repose a réellement existé. Et les histoires vraies sont souvent bien plus féroces que la fiction. Surtout en Russie.

Un dernier point : tous les dialogues du livre sont en italique. C'est horrible à lire, on a l'impression que les protagonistes pensent tout le temps. le responsable de cette mise en page devrait être lapidé à coup de figues molles sur la Place rouge.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
Commenter  J’apprécie          80
« Enfant 44 » de Tom Rob Smith se déroule en 1953 en Russie soviétique, année qui verra la mort de Staline. Leo Stepanovitch Demidov, brillant officier du MGB (police secrète qui précéda le KGB) mène et assume sa mission dans l'intérêt de son pays et de la révolution.
Le livre raconte comment sa vie bascule le jour où il enquête sur la mort atroce d'un enfant à l'évidence victime d'un serial killer…
Léo se heurte au dogme d'état soviétique : le crime n'est pas concevable dans le parfait état socialiste et il doit composer avec les règles et les lois du pouvoir en place, il doit obéir docilement et jongler habilement avec sa conscience et son instinct de survie.
On y découvre le quotidien de gens ordinaires sous la coupe du régime: leur lutte pour rester en vie sans attirer le regard du parti qui laisse peu de place à la présomption d'innocence…
Je n'avais pas imaginé de telles conséquences sur le quotidien des russes.
Vraiment, j'ai lu ici un texte oppressant, évoluant entre paranoïa et atmosphère de suspicion.
Il semble que le livre soit largement inspiré de l'affaire Andreï Chikatilo, dit "le boucher de Rostov", serial killer resté longtemps impuni en URSS.

La fin est ingénieuse avec un rebondissement que je n'avais pas vu venir mais sincèrement, rien d'un thriller haletant.

Commenter  J’apprécie          80
Une écriture efficace m'entraîne irrésistiblement en 1953 dans la Russie communiste de Staline. Les principaux personnages Leo Demidov, membre de la police secrète, Raïssa, sa femme et Vassili, son collègue envieux et ennemi personnel sont entraînés dans une suite d'évènements aux multiples causes mêlées et entremêlées voyant du passé enfoui profondément surgir un présent effrayant.
De ces amours contrariées, ces haines familiales entretenues par delà les décennies, Ponson du Terrail en a tiré un cycle : Les Drames de Paris, la France, un adjectif : rocambolesque.

La qualité de ce premier livre livré au public par Tom Rob Smith est l'équilibre trouvé entre trois types de ressorts :
• le polar : une enquête policière sur un meurtrier en série,
• le thriller : la haine de Vassili et la présomption de culpabilité du régime communiste,
• le roman historique : une forte présence de références historiques avec les conséquences au quotidien des règles de vie sous le communisme en 1953.

Pourquoi ai-je aimé ce roman ?
Une énième dénonciation des régimes communistes ne fait pas de mal. La lecture des auteurs russes de la liberté tels Viktor Kravtchenko, J'ai choisi la liberté, Soljenitsyne, l'Archipel du goulag, ou Vassili Grossman, Tout passe, permet d'être informé par un regard russe contemporain des faits. Ces ouvrages, pour aussi merveilleux soient-ils, sont illisibles ou incompréhensibles en profondeur pour un Français du XXème siècle sinon pourquoi verrions-nous des types se promenant avec un tee-shirt à l'effigie de Che Guevara, tortionnaire patenté !

Tom Rob Smith joue magnifiquement des ressorts psychologiques de la société du doute issus de la présomption de culpabilité et de la dénonciation suivie obligatoirement d'effet puisqu'il n'y a pas d'innocents.

Grâce à un excellent travail préparatoire, Tom Rob Smith utilise les prolongements de ces principes influant tant l'enquête elle-même que les vies personnelles et professionnelles. Partout s'insinue la suspicion légitime que ce soit à Moscou au sein du futur KGB, dans les kolkhozes ou en province à Rostov chez les cosaques du Don, près de la mer d'Azov à deux pas de la Crimée et de Smiféropol mais à 1 000 km de Moscou !


Les limites de ce roman
un scénario avant d'être un roman.
Le style personnel s'efface au profit d'une technique d'écriture irréprochable. J'aime assez les auteurs britanniques pour le regretter.
La multiplication de situations et de personnages convient à une lecture attentive, rythmée et inférieure à trois jours.
L'enquête commence page 200, le coupable est connu page 300, le mystère des identités croisées mis au jour page 400 et reste 100 pages de course-poursuite avec une fin en queue de poisson sur 20 pages avec un happy-end hollywoodien et une introduction pour la suite, Kolyma.


Quid du prochain livre de Tom Rob Smith ?
Ce roman est convaincant mais il résulte d'un fragile équilibre.
La suite des aventures de Léo dans Kolyma est déjà parue, trop vite peut-être…
Peter May avec son excellent Meurtres à Pékin avait proposé pareillement un polar ambiance chinoise post révolution culturel pour occidentaux. La suite n'avait pas convaincu.


Rappelons pour nous Français qu'à cette même époque :

• La UNE de l'Humanité le 14 Juillet 1954 titrait "La liberté de critique est pleine et entière en URSS ". Conclusion offerte par Jean-Paul Sartre au retour de sa visite en URSS post stalinienne.
Raymond Aron sera presque le seul à s'insurger contre sa partialité. En 1955, il écrit L'Opium des intellectuels, fortement critiqué par l'intelligentsia germanopratine.
• En 1957, Jean Paul Sartre arrivera en tête d'un sondage réalisé par L'Express auprès des jeunes de moins de 30 ans.
• En 1974, dans Le Nouvel Observateur puis Situation X, Sartre révisera son jugement : "Après ma première visite en URSS, en 1954, j'ai menti. Enfin, 'menti' est peut-être un bien grand mot : j'ai fait un article (…) où j'ai dit des choses aimables sur l'URSS que je ne pensais pas. (…) Je ne savais pas qu'ils [Les camps] existaient encore après la mort de Staline, ni surtout ce qu'était le Goulag".


J'attends le prochain roman de Tom Rob Smith avec attention en espérant qu'il saura, en conservant sa technique, laisser venir son âme au bout de sa plume.

Visitez un site d'auteur très moderne www.tomrobsmith.com

Lectori Salutem, Pikkendorff

Lien : http://quidhodieagisti.kazeo..
Commenter  J’apprécie          80
A la fin de cette lecture, je ressors avec un sentiment assez mitigé. C'est bien écrit, l'enquête est prenante, on ne s'ennuie pas.

Mais, et oui pour moi il y a un mais, j'ai eu du mal à apprécier ma lecture et rechignait même à ouvrir ce livre. En cause ? le sujet assez noir : les meurtres d'enfants très sordides.
Et cette ambiance. On est ici dans la Russie stalinienne d'après guerre. La délation et l'espionnage sont à tous les coins de rue, on ne peut faire confiance à personne et se retrouver au goulag en moins de deux. Cette ambiance très noire m'a pas mal rebuté. L'auteur a très bien su retranscrire ce côté malsain et oppressant.

Bref, il en faut pour tous les goûts. Je suis contente d'avoir fini ce livre qui m'a pris aux tripes et m'a fait entrapercevoir l'horreur de ce régime de la terreur. Mais je ne pense pas lire la suite des aventures de Leo car je trouve cela trop noir pour moi.
Commenter  J’apprécie          70
1953. Moscou. Leo Demidov est un agent du MGB, la police secrète de Moscou.Il découvre le cadavre d'un enfant et décide ensuite d'enquêter sur une série de meurtres d'enfants. Muté, en disgrâce, une histoire difficile et une vie qui ne l'est pas moins, une recherche de la vérité sous Staline.
Commenter  J’apprécie          70
Roman d'espionnage sur fond de quête policière, Enfant 44 a tout du thriller de genre, alternant entre situations de tension et enquête minutieuse. Une écriture plutôt convenue pour une histoire en revanche travaillée et une reconstitution de l'ère soviétique réussie. L'ensemble peine cependant à convaincre totalement et n'empêche pas quelques longueurs ou effets attendus.
Les personnages parfois simplifiés, apparaissent assez vite caricaturaux et leurs attitudes parfois incompréhensibles. Une petite déception pour ce roman aux thèmes prometteurs et à l'atmosphère soignée qui ne parvient cependant jamais à faire de ses personnages des êtres nuancés et de son histoire un moment inoubliable. Dommage.
Lien : https://leblogdeyuko.wordpre..
Commenter  J’apprécie          70
Dans les années cinquante, à Moscou, un enfant est retrouvé mort près d'une voie ferrée, son corps déchiqueté par un train, la bouche remplie de terre. Les circonstances de sa mort semblent floues. En effet des témoins disent qu'il a été retrouvé nu et que peu avant sa mort, il était en présence d'un homme. Or, tous ces témoins se rétractent... Malentendu ou l'affaire a-t-elle été étouffée ? Leo Demidov, agent du contre-espionnage (le MGB), a pour mission de classer l'affaire rapidement. Toutefois quelques mois plus tard, il va être amené à faire face à d'autres cadavres avec une mise en scène étrangement semblable.

Ce roman est un peu spécial dans le sens où on n'est pas sur un policier classique. On devine assez rapidement qui est le tueur. Mais ça ne pose pas problème. Ce qui compte ici ce n'est pas de trouver l'identité de l'assassin, du moins pour nous lecteur, mais plutôt de faire le lien entre certains personnages, qu'on est très très loin d'imaginer, et de découvrir comment le coupable va être stoppé.
En effet, ce livre relève à la fois du policier historique et de l'aventure. Je ne parle pas d'une aventure à la Indiana Jones mais plutôt d'un chemin semé d'embûches pour Leo et sa femme Raïssa pour parvenir à faire la lumière sur cette affaire. Pour cause, la police fait en sorte de trouver rapidement un coupable pour chaque crime de façon à faire taire les mauvaises langues au plus vite. Si bien que si Leo veut enquêter et arrêter le meurtrier, il va devoir agir contre l'état et devenir ainsi, lui et sa femme qui va l'aider, un ennemi de l'état s'il se fait prendre.

La plume fluide de l'auteur nous plonge en union soviétique à une époque où la terreur règne sur tous les habitants. Il nous décrit très bien cette ambiance et cette nécessité de ne faire confiance à personne à part soi-même. le moindre faux pas peut coûter très cher. À titre d'exemple, l'homosexualité est sanctionnée d'emprisonnement. Les troubles psychiatriques quels qu'ils soient sont passibles de peine de mort.

Ainsi on peut dire que les personnages de Leo et Raïssa sont particulièrement courageux quand on sait ce qu'ils risquent s'ils se font prendre, et ce qu'ils vont traverser. Les sentiments entre eux sont loin d'être clairs. Si, au départ, on pense qu'ils nagent dans le bonheur, on va vite s'apercevoir que les apparences sont trompeuses et parfois, à cette époque particulièrement torturée, nécessité fait loi. On est bien loin du cliché du couple parfait, aussi j'ai particulièrement aimé assister à l'évolution des sentiments entre eux, qui sont très fluctuants, tout au long du livre.

L'intrigue, au-delà de l'identité du coupable, m'a bluffée. de plus le rythme est vraiment haletant. On est sans cesse sur le qui-vive, dans l'angoisse que Leo et Raïssa se fassent attraper. On passe également beaucoup de temps à se poser des questions sur tous les personnages. Je le disais plus tôt, il ne faut faire confiance à personne. Ainsi, pour le lecteur, il est très difficile de se faire une opinion sur les différents personnages qui vont croiser la route de Leo.

Ce livre a donc été une excellente lecture que je recommande vivement. Je compte bien découvrir les livres suivants de l'auteur.
Lien : http://chroniquesdunedevoreu..
Commenter  J’apprécie          71
L'histoire commence en hiver 1933 et puis dans le 2ème chapitre on se retrouve 20 ans plus tard. On est dans la période juste avant la mort de Staline. C'est le régime socialiste totalitaire, personne ne peut faire confiance à personne.
Le corps d'un petit garçon nu est trouvé sur la voie ferrée. La famille de ce garçonnet croit à une meurtre. Leo, agent du MGB, fidèle à Staline, chargé de cette affaire est obligé de considérer ce crime comme accident parce que le crime "n'existe pas" sous le régime Staline.
Soupçonnés de trahison Leo et sa femme Raïssa sont contraints de partir dans un petit village dans l'Oural où les conditions de vie sont très rudes.
Là-bas Leo est de nouveau confronté à un nouveau meurtre d'un enfant, très semblable à celui considéré comme un accident...
Leo perd sa foi au régime et avec Raïssa, mettant en danger leur vie, il part à la recherche du meurtrier...

Je dois avouer que si je n'avais pas lu les critiques de certaines lecteurs ici, j'aurai abandonné cette lecture. Pendant les 200 premières pages j'étais noyée par trop d'information, je ne voyais pas où l'auteur voulait m'emmener. Mais l'histoire m'a pris au moment où Leo devait enquêter sur sa femme. Les événements s'enchaînent et au fur et à mesure on comprend et on veut savoir comment l'histoire se termine. On comprend aussi pourquoi ce saut de 20 ans au début.
Certains passages étaient un peu trop cruels à mon goût, mais l'histoire est bien faite et reflète à mon avis bien la situation de cette époque en Russie.
Je ne sais pas encore si je vais lire la suite, mais je suis intriguée :-)



Commenter  J’apprécie          70
Excellente intrigue et on sent bien la patte du scénariste (Hollywood ne s'y est pas trompé). le style est efficace, le contexte parfaitement rendu. Après, les amateurs de poésie passez votre chemin, j'ai d'ailleurs eu le malheur de passer du "procès" de Kafka à "enfant 44". le choc !!! Mais il est parfois bon de bouleverser ses habitudes et, dans cette perspective, me voilà avec un Murakami dans les mains. En bref, c'est un excellent polar, avec une atmosphère oppressante, une psychologie des personnages plutôt fine et, ce qui ne gâte rien, un dénouement crédible et non capillotracté. Je conseille.
Commenter  J’apprécie          71




Lecteurs (2244) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2879 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}