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EAN : 9782915727661
120 pages
Les Bons Caractères (27/06/2019)
4.25/5   6 notes
Résumé :
Ce livre a été publié pour la première fois en 1962. C’est l'histoire de la lutte d'une communauté noire du sud des États-Unis pour s'armer et pour se défendre, contre le Ku Klux Klan et d'autres groupes racistes.
Indignée par la violence tolérée ou encouragée par les autorités locales contre les Noirs, la petite communauté de Monroe, en Caroline du Nord, a placé la question de la défense armée au premier plan du mouvement des droits civiques. Sous la direct... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Negroes with guns c'est l'histoire d'une ville, Monroe, en Caroline du Nord où les noirs ne pouvaient aller à la piscine et où des gamins sont morts noyés dans des cours d'eau pourris. C'est l'histoire d'une ville où les Noirs américains de retour de la guerre savent utiliser une arme et sont déterminés à ne plus tendre la joue, à ne plus laisser leur maison être brûlée, à défendre la vie de leurs femmes et leurs enfants contre les racistes.

Negroes with guns c'est le texte d'un homme, Robert F. Williams, qui a lutté pour une juste reconnaissance des droits de la communauté noire aux États-Unis, qui a mis toute sa détermination pour que cesse la ségrégation et la violence continuelle faite à sa communauté. Il émaille son texte d'exemples de terribles injustices subies, de brutalités innommables, et pourtant si communes à l'époque, exemples qui renforcent son propos et sa détermination. Il dénonce la passivité de la justice face aux abus qu'il leur dénonçait et l'action illégale de la police. À la lecture, j'ai bien compris également les dissensions qui existaient au sein même de la communauté noire, entre les adeptes de la non-violence et ce nouveau mouvement qu'il fédère : le droit à l'autodéfense.

Negroes with guns c'est un texte fondateur publié en 1962. Il influencera profondément les Black Panthers.

Je remercie énormément Babélio et les Éditions Les bons caractères pour l'envoi de ce texte que j'ai adoré découvrir (et un spécial merci à Marc Zajac pour le petit mot, la lecture a effectivement été très bonne, excellente même !)
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Robert Franklin Williams organisa l'autodéfense de la population noire de Monroe, en Caroline du Nord, pour répondre à la violence par la violence, et livre ici un précieux témoignage. Édifiant

Compte-rendu de lecture complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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J'ai beaucoup aimé ce court récit qui met en avant le courage, la volonté, la combativité de cette communauté afro américaine de Monroe face à la toute-puissante idéologie du Klan si présente dans les états du Sud et au coeur de l'Amérique profonde. Il leur en a fallu du courage pour se dresser contre la communauté blanche, la police assujettie au Klan, les autorités fédérales et dire haut et fort "on a des droits, on est des citoyens américains et la loi est censée être la même pour tous". Il faut se replacer dans le contexte de l'époque pour comprendre la portée de cette rébellion de Monroe et réaliser à quel point ces hommes et ces femmes ont été le courage incarné et ont eu une influence majeure sur la lutte pour les droits civiques qui suivit. Il ne faisait pas bon se dresser contre le Klan, encore moins mettre ses droits en avant quand on était noir, au risque de finir au bout d'une corde ou battu à mort pour tout et n'importe quoi. Ce que nous montre avant tout ce livre ce sont les humiliations, le déni de justice, la constance de l'insécurité, un système mis en place pour contrer au quotidien toute velléité d'évoluer et de vouloir le meilleur pour soi et ses enfants. Ces vexations quotidiennes permettaient d'ancrer un système dans la conscience collective des communautés.

Le récit s'appuie sur des exemples concrets, des cas précis, des lieux, des dates, des noms qui permettent de prendre encore plus conscience de la réalité des faits, du quotidien de ces hommes et de ces femmes, du combat incroyable qu'ils ont dû mener pour faire respecter un tant soit peu de justice au sein de leur ville. Certains, comme l'auteur, ont dû s'exiler, d'autres ont perdu leur liberté, voire la vie pour faire valoir leurs droits de citoyen et ils ne se sont pas battus pour rien car ils ont été les précurseurs, les leviers d'une prise de conscience pour la justice et la libération face à l'oppression. le fait de décrire un quotidien avec des faits concrets plonge le lecteur dans une réalité, dans une vérité, contrairement à un roman de fiction. le langage est direct, précis, factuel et va à l'essentiel. Cela peut sembler répétitif par moment mais cette répétition est utile, elle nous fait prendre conscience que l'on est dans un système qui trouve sa source dans le quotidien et conforte le raciste dans ses convictions. Quand depuis l'enfance, tout est mis en place, dans les faits, dans les actes policiers ou judiciaires pour vous faire comprendre que vous pouvez agir en toute impunité contre une partie de la population, où sont vos limites ?

A lire sur le blog :
Lien : http://bidules16.canalblog.c..
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Negroes with guns
Robert F WILLIAMS

Reçu par la masse critique.
Monroe, Caroline du Nord en 1961.
La ségrégation bat son plein.
Les états du Sud ne veulent pas que les noirs obtiennent des droits.
Robert Williams en a marre de devoir faire profil bas, de lutter pacifiquement comme le demande le révérend King.
Il prend les armes et exhorte ses frères de couleur à en faire autant.
Avec un certain succès puisque la violence des blancs est moindre quand il y des ripostes à armes égales en face.
Mais avec une défaite considérable : la famille Williams est obligée de s'exiler au Canada puis à Cuba.

Voici le témoignage de ces années de lutte...
Un témoignage assez fort et incroyable car 1961 est assez proche dans l'histoire.
Reçu par la masse critique Babelio.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Prologue

Pourquoi est-ce que je vous parle depuis l'exil ? Parce qu'une communauté noire du Sud a pris les armes contre la violence raciste et les a utilisées. Je suis tenu pour responsable de cette action : pour la première fois dans l'histoire, des Noirs américains se sont armés en tant que groupe pour défendre leurs foyers, leurs femmes, leurs enfants, dans une situation où la loi et l'ordre s'étaient effondrés et où les autorités ne pouvaient pas, ou plutôt ne voulaient pas faire leur devoir pour protéger des Américains d'une foule sans foi ni loi. J'assume cette responsabilité et j'en suis fier. J'affirme que les Noirs ont le droit de faire face à la violence du Ku Klux Klan par l'autodéfense armée, et j'ai agi en ce sens. Il a toujours été admis comme un droit des Américains, l'histoire de nos Etats de l'Ouest le prouve, que là où la loi est impuissante, ou refuse de garantir l'ordre, les citoyens peuvent, et doivent avoir recours à l'autodéfense contre la violence illégale. Je crois que ce droit est tout aussi valable pour les Américains noirs que pour les Américains blancs.
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Nous sommes les opprimés, il est tout à fait normal d'exposer nos griefs chez nous et à l'étranger. Cette lutte raciale aux États-Unis n'est pas une lutte qui doit être menée uniquement par des Américains, pas plus que la lutte pour la libération des Noirs ne doit être conduite que par des gens de couleur. Toute lutte pour la liberté dans le monde d'aujourd'hui affecté la stabilité de la société humaine tout entière.
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La désobéissance civile de masse est une arme puissante dans des conditions civilisées, là où la loi garantit aux citoyens le droit de manifester pacifiquement. Dans une société civilisée, la loi sert à dissuader les forces illégales qui voudraient détruire le processus démocratique. Mais lorsque la loi est violée, le citoyen individuel a le droit de protéger sa personne, sa famille, son foyer et sa propriété. A mes yeux, c'est si simple et si juste que c'est l'évidence même.
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A la suite du procès, j'étais plus que jamais convaincu que l'un de nos besoins les plus grands, les plus immédiats, c’était une meilleure communication entre les gens de notre race. La lutte réelle des Afro-Américains était à peine un réseau disjoint de poches de résistance, et le pus honteux là-dedans c'était que les Noirs s'en remettaient aux reportages inexacts des Blancs comme source d'information sur ces luttes isolées. Je suis rentré chez moi et j'ai concentré tous mes efforts pour mettre au point un bulletin d'information qui pourrait, en termes précis et sans équivoque, informer à la fois les Noirs et les Blancs sur les luttes de libération des Afro-Américains aux États-Unis, et en particulier sur la lutte que nous menions constamment à Monroe. Le premier numéro de The Crusader est sorti de la machine à ronéotyper le 26 juin 1959.
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La désobéissance civile de masse est une arme puissante dans des conditions civilisées, là où la loi garantit aux citoyens le droit de manifester pacifiquement. Dans une société civilisée, la loi sert à dissuader les forces illégales qui voudraient détruire le processus démocratique. Mais lorsque la loi est violée, le citoyen individuel a le droit de protéger sa personne, sa famille, son foyer et sa propriété. 
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