AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,52

sur 45 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"C'est autre chose qui la rend belle. Une expression."
Qu'est ce que la beauté ?
John et Jasmine possèdent la beauté....extérieure.
Lors d'une croisière méditative, le bateau est un huis clos, et plusieurs personnes sont amenées à se dévoiler, à se connaitre.
Jasmine, belle maghrébine qui a le soucis du paraître ; John, beau garçon incertain ; Elizabeth, simple, vraie, cash, naturelle, sans filtre ; Grégor, gentil bras cassé pas sûr de lui ; Mary, petite fille intrépide, nièce de John, qui s'attache au vieux car son père lui manque ; le vieux, devenu clochard sur le bateau, car il a perdu sa fille.
Les personnages sont attachants, et par une fine analyse psychologique, Juliette Robert nous permet de suivre l'évolution et les inter actions de ceux-ci.
Je ne peux m'empêcher de m'identifier, par certains détails similaires, à la fois aux trois personnages masculins du livre...
.
Dans le temps, je me suis marié avec une Jasmine magnifique ! Mais, comme le révèle le roman, je crois, la beauté extérieure n'est rien, si le coeur n'est pas là !
Commenter  J’apprécie          465
Rencontre de hasard avec le premier roman de Juliette Robert. le titre m'a tout de suite fait penser à la chanson de Gainsbourg, La beauté cachée des laids se voit sans délai…allez savoir pourquoi.
À la fin de la lecture, je me dis que cette association d'idées n'est pas sans fondement.
Juliette Robert nous propose une analyse des relations entre les individus, homme/femme, parents/enfants, qui ne laisse pas indifférent.
En choisissant de mettre ses personnages en situation dans un huis clos dont ils ne peuvent s'échapper, une croisière sur le Lusitania, une reproduction motorisée d'un galion espagnol ou portugais construit « sur des plans datant du XVIe siècle. Un bateau magnifique, tout de bois vêtu. », elle offre au lecteur une plongée dans les eaux profondes de chacune des personnalités. le voyage au sens propre et au figuré vaut le détour.
Le contexte :
John, le personnage principal, rend visite à sa soeur Linda (au 3ème étage de l'immeuble sis au 24 rue de Vaugirard à Paris) et assiste un peu effaré à une scène entre Linda et sa fille de 7 ans, Mary.
John est le portrait du séducteur :
Il « est perdu dans ses pensées. Ce matin, il est allé à la messe. John est beau, divinement beau. Ses cheveux sont bouclés, et chacune de ses boucles d'or, à l'arrondi parfait, semble avoir été travaillée au fer.  »
Autrement dit, John se résigne à être dragué, « J'en ai marre de compter à cause de mon apparence. » affirme-il.
Sa gentillesse le perd. Il comprend qu'il devra se substituer à sa soeur qui élève seule sa fille, pour accompagner cette dernière dans une croisière méditative sur le Lusitania affrété par un milliardaire ayant pris sa retraite en France et répondant au nom de Richard.
Le voyage les emmènera du Havre vers les Amériques, comme autrefois.
La première partie du roman, nous apprend à connaître John, Linda et Mary. On y retrouve l'esprit de la Comtesse de Ségur, de Pagnol, d'Hector Malot et de David Foenkinos, à savoir une simplicité assumée dans la façon d'exprimer les sentiments et de décrire les personnages.
Une maîtrise parfaite de l'écriture !
Au cours de la croisière des personnages nouveaux interviennent :
« (…) Gregor est écrivain. (…) il parle de son livre comme si ce n'était pas lui qui l'avait écrit. » ; il est « de ces êtres dont la grandeur provient d'un regard porté sur l'autre, un regard amoureux. »
Jasmine, une passagère du Lusitania, « est si parfaite qu'elle ne semble pas humaine, même le soleil lui fait des avances.  »
Elizabeth, la serveuse du«  Bistro des Cochons », salon bar-restaurant du Lusitania. (…) s'aimait, alors même qu'elle se savait façonnée par son père, par son application à la détruire. »
Marin, un vieux passager fait la croisière, mais dort sur le pont, pour oublier l'indicible acte qu'il a commis et qui l'a conduit en prison. « — On vit avec les souvenirs (.) … Et le manque. » précise-t-il lorsque John l'interroge.
Les interactions et les chassés croisés entre les personnages sont rendus possibles par le huis clos improbable qui apparait comme une chance de connaître ceux que l'on ignore habituellement :
« On ne peut voir nulle part ailleurs une petite fille, un assassin, une princesse, une vermine et des amoureux assis ensemble. »
Faux semblants, échanges amoureux convenus mais mal vécus, mensonges de la séduction, demi-vérités, chacun se recherche, (mais se trouve-t-il pour autant), dans sa réplique, son alter ego ou sa contrepartie ; y va de son impression pleine de doutes sur les autres et sur lui-même.
Peut-on aimer l'autre sans s'aimer soi-même semble se demander l'auteure.
Chaque personnage vit « Le désespoir de n'être rien de précis. », se résigne à « Accepter une vie à la hauteur de ce qu'on est devenu, pas à la hauteur de ce qu'on aurait aimé devenir », s'interroge sur « L'arrogance bourgeoise (qui) ne l'intimide pas, (et) la soumission des timides (qui) ne lui inspire aucune arrogance. », se justifie de sa conduite et « (…) croit ne pouvoir compenser son statut social qu'en procurant des émotions vives. »
Théâtre d'ombres, illuminé par la lumière du soleil et de la mer, la croisière sur le Lusitania met à nu ce que nous prenons pour de l'empathie voulue et volontaire, de l'amour d'autrui, « Ils peuplent nos journées, ces échanges menés dans un souci du paraître, (…) guidés par une curiosité que l'on se surprend (…) à avoir eu pour des gens que l'on ne connait pas. »

Un roman étrange mais attachant porté par une écriture maîtrisée dans laquelle j'ai retenu des formules qui m'ont joliment enchantées :
«  (…) le temps que met un réveille-matin à faire des lambeaux d'un rêve. »
« C'est l'heure du dîner, le ciel se déshabille pour se changer en nuit »
« Son sourire amusé, celui qui ne tire qu'un coin de sa bouche. »
« Les cuisiniers ne sont pas plus frais que leurs poissons et se déplacent avec des mouvements de cosmonautes. »
« Il s'assied au bar, sur un tabouret, avec les gestes précis d'un collecteur d'impôt qui se sait dans son bon droit, et s'installe face au débiteur. »
« — Un cognac, s'il vous plaît Mademoiselle, pour faire fuir le sommeil. »
« Un filet d'eau s'extirpe du pommeau dans un hoquet, et rampe sur son dos comme les mains d'une vieille femme lubrique.  »
« — Le boulot est une drôle de chaussette. »
« Les premières lueurs ont pignoché le pont de touches tendres, mais dans la cabine de John et Mary, il fait aussi noir que dans une caverne.  »
« La nuit est le temps des décisions qu'on regrette au lendemain. »
« Si tu m'aimais, tu commencerais par me laisser dormir. »
« Des nuages bleus, pomponeux. Luminifères de l'intérieur, avec des frou-frous grandiloques des nuages comme au cinémou. »
Commenter  J’apprécie          340
Une belle écriture, une croisière méditative et romantique…

Une femme confie sa fille de sept ans à son frère qui amènera sa nièce faire une croisière vers l'Amérique. Lui, c'est un homme beau, mais qui se dit lui-même vide, il n'a jamais eu à faire d'efforts, il n'y a rien derrière sa jolie façade. La fille est une enfant délurée et particulièrement adulte pour son âge.

Pendant ces dix jours de voyage, d'un côté, il y aura une petite fille en deuil qui s'interroge sur la vie et fait la rencontre d'un passager qui se comporte en ermite. de l'autre gravitera un quatuor amoureux, « — je t'aime, — moi non plus ». Des gens trop beaux, d'autres que leurs imperfections rendent sympathiques. Et tout n'est pas toujours bien qui finit bien…

Ce huis clos sera aussi prétexte à se poser des questions. Qu'est-ce que l'amour? du coup de foudre, désir ou passion romantique… Et qu'est-ce que la beauté ? Un atout, qui peut devenir un poids ? C'est d'ailleurs là l'aspect méditatif d'une croisière, on peut profiter de son temps pour réfléchir…

Une lecture agréable, avec une plume recherchée. Tout n'est pas parfaitement crédible dans ce premier roman, mais c'est le cas de bien des livres classés « romance », où le romanesque l'emporte parfois sur le réalisme.
Commenter  J’apprécie          310
Voici mon retour de lecture sur La beauté des gens de Juliette Robert.
John mène une vie vide de sens. Mary, sa nièce de sept ans, l'entraîne à bord d'une croisière méditative de dix jours.
Le duo improbable, à la relation quelque peu conflictuelle, se lance dans une excursion riche en rencontres.
Gregor, à la timidité maladive.
Elizabeth, au sourire mystérieux.
Jasmine, princesse sans pitié.
Et le vieux, installé sur le pont du bateau, qui cache un terrible secret..
La beauté des gens est un premier roman qui nous fait voyager en nous emmenant sur la mer, sur un galion à l'ancienne. Bateau sur lequel j'irais bien faire un tour, j'avoue :)
J'ai aimé cette idée de huit clos sur la mer avec des personnages différents les uns des autres.
L'idée de croisière méditative aurait toutefois pu être un peu plus creusée. Ils sont sur la mer, c'est un joli voyage mais j'aurais aimé en apprendre plus sur le programme de la croisière, les activités.. En fait, ils sont là pour prier, se recentrer sans que rien ne sois vraiment prévu. Cela m'a étonnée, je m'attendait à découvrir un vrai programme, là en fait ils font ce qu'ils veulent.
J'ai eu du mal à apprécier les différents personnages, à commencer par John et Mary.
John est beau, certes.. et ?? Il est surtout vide, inintéressant et se prend pour ce qu'il n'est pas. du moins, c'est que qu'on pense au premier abord mais très rapidement j'ai compris que cet homme en avait marre d'être beau. Il aimerait être considéré pour lui, pas pour ce qu'il dégage.
J'ai détesté ce personnage dans les premières pages. Sa façon de mal considérer un des personnages au début m'a énervé, pour qui se prend t-il ? Ok il est beau, et ?? on m'a toujours dit que la beauté ne se mangeait pas en salade ! Qu'est ce qu'il a pu m'agacer par moment !
Ensuite, au fur et à mesure que les pages se tournent, j'avoue avoir un peu changé d'avis sur lui.
John accepte d'emmener sa nièce sur une croisière méditative. Mary a 7 ans et elle veut faire ce genre de croisière ? J'ai eu un peu de mal à y croire ! Cette enfant a certes perdu son papa dans un accident de la route deux ans auparavant ; cela l'a fait grandir plus vite, ce que je comprends, mais.. elle n'a que 7 ans ! Et des façons de réagir d'une enfant beaucoup plus âgée. Et ce dès le début car quand elle répond à sa maman, on dirait une ado, pas une petite fille. Elle a tout au long de ce voyage des façons de faire et de parler qui ne sont pas crédibles, elle n'est pas assez enfant. C'est dommage.
Je ne comprends pas que la maman de Mary accepte de faire partir sa fille avec John qui est un oncle totalement immature ! Il ne fait pas attention à l'enfant, oublie de la faire manger, ne s'étonne pas qu'elle ne soit pas dans la chambre le matin quand il se réveille. Elle a 7 ans ! OK ils sont sur un bateau, en théorie il n'est pas censé lui arriver quelque chose de grave toutefois elle reste bien jeune pour parler comme une adulte et n'en faire qu'à sa tête.
C'est mon souci avec ce roman : j'ai eu du mal à croire aux personnages, leur façon d'être, de voir les choses.
Les autres ne m'ont pas plus convaincue que ça. Je ne peux pas dire que je me sois réellement attaché à Elizabeth, Jasmine ou Grégor.
Le gros point positif de ce premier roman est l'écriture. Celle-ci est fluide, maîtrisée, on sent que l'autrice sait où elle va et les pages se tournent facilement.
Dans l'ensemble j'ai apprécié ma lecture bien que mon avis soit un peu mitigé car je n'ai pas réussi à apprécier les personnages à leur juste valeur.
Après, il faut rappeler que je lis vraiment beaucoup ; je deviens donc peut-être un peu plus difficile qu'auparavant ;)
La beauté des gens est un premier roman qui a quelques faiblesses toutefois l'écriture est prometteuse.
Le cadre est enchanteur et promet quelques heures de dépaysement, ce qui est bien vu la conjoncture actuelle !
Ma note : un encourageant trois étoiles et demie.
Commenter  J’apprécie          241
La Beauté des gens n'est pas forcément le genre de roman que j'ai l'habitude de lire, mais cette expérience littéraire a été très agréable !

Les 196 pages de cet ouvrage nous permettent de faire la connaissance, au cours d'une croisière méditative, de 6 personnages aux personnalités et aspirations variées : John, un homme d'une incroyable beauté qui n'a aucun but dans la vie ; Mary, sa nièce de 7 ans, vive, sensible, mais colérique depuis la mort de son père ; Elizabeth, la serveuse du bateau « le Lusitania », mystérieuse sous son sourire d'une incroyable gentillesse ; Gregor, timide, peu confiant en lui, en son physique et en ses capacités ; Jasmine, qui fait tourner toutes les têtes mais qui n'est pas aussi « princesse » que son physique le laisse paraitre ; enfin, Marin « le vieux » qui occupe -jour et nuit- la même place sur le bateau et cache un effroyable secret… Ces 6 êtres vont se croiser, s'apprécier (ou se détester), se comprendre, s'apprivoiser, s'aimer.

Tout d'abord, je suis profondément admirative du talent de l'auteure, dont l'écriture a été plaisante tout au long de ma lecture ; les jeux de mots réfléchis côtoient les descriptions, dialogues et citations de qualité et constituent le point de fort de ce roman ! de même, si l'ensemble de l'histoire est assez contemplative, la psychologie des personnages y est analysée avec justesse et réalisme.

La Beauté des gens a donc été une parenthèse bienvenue (au même titre que la croisière dont il est question), une plongée au coeur des mystères du genre humain, de ses émotions, ses sentiments, ses interactions, ses désirs, ses désillusions, mais aussi ses renaissances.

A lire !
Commenter  J’apprécie          200
Qu'est-ce que la beauté humaine ? Selon le grammairien et le lexicographe français, Gabriel Meurier « Beauté ne vaut rien sans bonté. » . La beauté des gens, le premier roman de Juliette Robert publié chez Librinova, nous invite à un voyage initiatique, une sorte de leçon de vie sur les vrais aspects de la beauté.
Certaines habitudes prennent parfois une tournure imprévisible. C'est le cas de John qui se rend souvent chez sa soeur pour dîner. A sa grande surprise, sa petite nièce Mary, de 7 ans, est perchée sur ses convictions. Sur un ton qui décourage à la discussion, elle affirme vouloir partir pour une croisière de dix jours. Ce voyage s'adresse à toute personne désireuse de pratiquer la méditation intérieure pour résoudre les conflits qu'elle traverse.
Depuis la mort soudaine de son père, Mary s'efforce de comprendre certaines choses encore inexplicables dans son âme d'enfant. de son côté, John, un homme aussi beau qu'un Dieu, cherche des éclaircissements à son manque de dynamisme et de perspicacité dans la vie. Proclamé par la gent féminine uniquement pour sa beauté, chose qui l'intéresse peu. Les deux personnages décident de tenter l'aventure ensemble.
Lorsqu'un bateau largue les amarres et prend le large, la possibilité de revenir sur sa décision est impossible. John et Mary se rendent compte que leur cohabitation sera difficile. Pourtant, les rencontres imprévisibles ne se tarissent pas et promettent des rapprochements plus ou moins amicaux et sentimentaux.
Milliardaire américain, le fondateur de ce bateau de croisière particulier a pour démarche de réconcilier les gens avec eux-mêmes et avec les autres. le navire Lusitania vous offre un séjour agréable. le personnel se mêle aux passagers, tisse des échanges utiles, des questionnements et des découvertes surprenantes sur eux-mêmes, une prise de conscience. Chacun porte le poids de ses expériences et de ses blessures passées dans ses valises. Juliette Robert nous montre les difficultés qu'ils rencontrent pour communiquer entre eux et nous révèle de nombreuses défaillances.
John, Elizabeth, Gregor, Jasmine, Mary et un personnage mystérieux… J'ai pu découvrir divers protagonistes avec des attraits et des valeurs différents. Malgré les divergences, chacun fournit des informations utiles à l'autre. Bien que certaines personnes soient arrogantes dans le cas de John et Jasmine, nous sympathisons, car le mal-être est perceptible.
Juliette Robert nous emmène dans une histoire réflexive sur le vrai sens de notre existence et la définition de la beauté chez une personne. Elle fait ressortir l'essence de l'émotion humaine profonde à travers un dialogue ludique, mais doit révéler les intentions de chacun, et nous percevons ainsi la beauté de l'âme . Des situations parfois insolites ou violentes s'alternent pour les dévoiler.
Un roman plein de fraîcheur et d'humour, et une merveilleuse leçon de vie. Je vous conseille vraiment de lire ce livre.

Lien : http://chroniqueuse6.canalbl..
Commenter  J’apprécie          130
Mary, sept ans, part en croisière avec son oncle John. Une croisière qui leur apportera à l'un comme à l'autre beaucoup plus que prévu.

Deux histoires se déroulent en parallèle : celle de Mary qui fait la connaissance d'un curieux homme solitaire, et celle de John qui va se retrouver dans un carré amoureux.

Ce roman est une réflexion sur l'amour et les manières dont on peut le percevoir, l'envisager et le ressentir.

Chacun des personnages en a une vision différente et c'est cette richesse dans ces manières de penser et de vivre qui donne à la trame du récit la justesse qui m'a tant marquée.

J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir dans la psychologie des personnages la clé pour comprendre leurs comportements relationnels, les amants qu'ils sont. Les quatre personnages sont très touchants lorsque leur coeur est mis à nu et leurs failles révélées.


Les profils des deux femmes dont John va faire la connaissance, Elizabeth et Jasmine, m'ont respectivement fait penser à Amelia et Rebecca, personnages de la foire aux vanités de Makepeace Thackeray. La première pour sa douceur et sa candeur et la seconde pour son caractère bien trempé et son côté dominateur.


L'amour, ne revêtant pas qu'un aspect charnel, se retrouve aussi dans les aventures entre Mary et Marin, vieux monsieur solitaire, brut et boudeur, qu'elle réussira à sauver du terrible secret qui pèse sur sa conscience. Leur relation improbable nous rappelle qu'il ne faut pas se fier aux apparences, et la tendresse qui va se nouer entre eux confère à leur altruisme un pouvoir réparateur qui manque cruellement à ce monde.


Sur un plan moins positif, je regrette le manque de description complète des personnages, particulièrement celle de John qui est le personnage principal. Nous ne savons pas grand chose de son passé et sa personnalité reste un peu fade. Il manque encore un peu de construction.

Ses interactions avec sa nièce sont quasi inexistantes. Il ne s'inquiète pas de la laisser seule faire sa vie sur le bateau alors qu'elle n'a que sept ans.

Quant à celle-ci, elle a un sacré vocabulaire et un bagou incroyable pour une petite fille de cet âge. Je n'ai jamais entendu une jeune fille dire : “C'est une raclure de bidet” mais ce fut amusant à lire !

Enfin, certaines phrases sont en décalage avec le ton global du texte et certaines scènes manquent de réalisme, ce que l'auteure admet en partie en écrivant qu'il n'y a que sur un bateau que ce genre de choses peut arriver.


Dans l'ensemble, cette croisière fut agréable et n'annonce qu'une suite prometteuse à Juliette Robert.
Commenter  J’apprécie          80
Homme libre, toujours tu choisiras l'amer

En 1915, le navire Lusitania était torpillé par les allemands, provoquant la mort de 2 000 personnes et poussant les États-Unis à se départir de leur neutralité du moment.

Ce passé tragique n'a pourtant pas découragé un milliardaire américain (nommé …Richard) de baptiser ainsi son navire. le nouveau Lusitania est la réplique modernisée d'un Galion du XVIème siècle, aménagé pour accueillir confortablement des passagers désireux de participer à des croisières méditatives de 8 jours, entre Le Havre et New-York.

Il est donc à peine paradoxal qu'on trouve à l'occasion d'une de ses traversées, à son bord, des personnages proches de la noyade.

Il y a tout d'abord John et Mary (au choix, viendront s'imposer dans votre esprit, un vieux film ou un clip de Robert Palmer).
John, jeune homme divinement beau devant qui s'ouvre trop facilement et en permanence la Mer Rouge féminine, est au bord de la déprime.
Sa nièce Mary est à l'instigation de ce voyage. Sorte de Zazie dans le bateau, elle a 7 ans et veut vivre son rêve : retrouver, face à l'océan, le rituel de la prière qu'elle pratiquait avec son père, brusquement décédé dans un accident de voiture.
Au salon-bar officie Elizabeth aux yeux vert d'eau, une jeune femme que rien ne semble pouvoir atteindre. A la proue se trouve Marin, un clochard qui a choisi de vivre sur le pont de ce bateau pour expier des actes irrémédiables qui l'ont jadis conduit en prison. On croise également un écrivain nommé Gregor, maladroit et insignifiant, et une femme de rêve, Jasmine, au port de princesse orientale.

Cette croisière va servir à chacun de révélateur.



Roman étonnant qui propose une sorte de pièce de boulevard sentimentale avec ces couples qui se font et se défont, mais qui se quittent en se trouvant, parfois pour le pire.

A dire vrai, je ne suis pas entré totalement dans cette histoire qui est à la fois simple et alambiquée. Elle est bien conduite, mais flotte entre deux eaux, touchant parfois les rives de l'humour, parfois celles du drame, sans que l'ensemble trouve véritablement un cap commun. Autre écueil : le caractère un peu trop typé des personnages, les prive parfois de profondeur, freine l'empathie et la tension dramatique.
Mais...

Mais ce qui fait le prix de ce livre en revanche, c'est l'incroyable maturité du style, en particulier pour un premier roman. Si j'ai des réserves quant à l'histoire, j'ai pris un véritable plaisir à suivre un récit aussi maîtrisé et avec une écriture aussi fluide.

Autre source de plaisir : l'analyse au scalpel, des sentiments. Juliette Robert fouille au tréfonds des personnages, les dissèque, exhumant parfois un organe secret, parfois l'enfouissant, avant de recoudre.

En résumé, c'est original, l'écriture est magistralement tenue et on ressort frustré mais intrigué et surtout, impatient de suivre cet auteur plein de promesses.

* Ma seule réserve. J'ai un peu grincé des dents en lisant une phrase telle que « L'océan, sous l'autorité du soleil, a passé son habit de cérémonie, et brille dans sa robe dorée de l'éclat d'un archevêque ».

NB . Juliette Robert dédie ce livre à Bonne-Maman. Idéal sans doute pour garantir à son Lusitania, une belle mer. (désolé ;-))
Commenter  J’apprécie          72
C'est le résumé qui m'a attirée dès le départ, avec une promesse de voyage, de dépaysement. J'avais très envie de savoir ce qu'était la beauté des gens. En plus, c'est un premier roman pour Juliette Robert et j'avais très envie de découvrir une nouvelle plume.

 

Je n'ai pas été déçue par le style de l'autrice, par sa narration très poétique.

J'ai donc fait la connaissance, en premier lieu de John et de sa nièce Mary. La mère de Mary demande s'il accepte d'emmener Mary en croisière sur un bateau qui part aux États-Unis. Cette croisière est particulière, puisqu'il s'agit d'une croisière méditative. John n'a pas une vie très réjouissante, il est beau, se sait beau, en joue avec les femmes. Voilà donc l'oncle et la nièce partis tous deux sur ce bateau, où ils vont y faire des rencontres très intéressantes pour eux. John va rencontrer Jasmine et Élisabeth, qu'il va séduire, Gregor est le second homme de l'histoire. Mary, elle, va se lier avec un personnage particulier. Ils apprendront tous deux que la beauté chez les gens n'est pas seulement extérieure…

 

Je n'en dirais pas plus. Je vous laisse découvrir la suite. J'ai bien aimé faire ce voyage en compagnie des personnages. Je m'attendais à avoir plus d'activités, vu qu'ils sont sur une croisière méditative. J'aurais bien aimé connaître le programme de leurs activités, des séances de méditation, etc. On suit bien l'évolution des personnages entre le début et la fin de la croisière. On voit que cela porte ses fruits, ils font plus attention à l'autre, sont moins dans le jugement. J'aurais juste aimé en apprendre plus justement sur ce qui les a fait réfléchir. Mais ceci est un avis tout à fait personnel, et le but de l'histoire n'était pas là non plus. le principal est de voir les personnages changer, leurs caractères se modifier, s'adoucir et faire plus attention à l'autre.

 

Je me suis attachée aux personnages, mais pas forcément à ceux que je pensais en commençant le livre. Je n'ai pas apprécié plus que cela John, il m'a un peu énervée au début du livre, je le trouvais un peu imbu de sa personne. Je suis donc partie sur un mauvais pas dès le départ et cela ne m'a pas quittée. Je me suis beaucoup plus attachée à Mary, et surtout au vieux monsieur et à sa relation avec la petite fille. D'ailleurs, au sujet de Mary, elle est présentée comme une petite fille de 7 ans, mais pour moi, elle est beaucoup plus âgée. Par son comportement et sa manière de s'exprimer, je lui aurais plutôt donné une dizaine d'années, elle parle comme une jeune adolescente. J'ai retrouvé chez elle beaucoup de phrases de ma petite-fille qui a dix ans. Je comprends que son histoire personnelle, elle a perdu son papa très jeune, fait qu'elle a dû surement mûrir plus vite que les autres enfants de son âge, mais y a certaines réflexions ou façons d'être qui ne collent pas vraiment. Si on oublie l'âge de Mary, on s'attache facilement à elle, elle est déjà remplie de sagesse, comme cela peut souvent être le cas avec les enfants, qui savent porter un oeil neuf et plus sage que les adultes. J'ai aimé aussi les personnages féminins. Jasmine et Élisabeth amènent des valeurs importantes, elles ne se laissent pas faire, elles veulent rester fortes même si on sent en elle une grande sensibilité. En personnage masculin, j'ai aussi beaucoup aimé Gregor, sa fragilité, sa sensibilité. En tout cas, j'ai trouvé tous ces personnages bien travaillés dans ce qu'ils peuvent avoir de positif comme de négatif.

 

À travers de tous ses personnages, Juliette Robert transmet de belles valeurs et de beaux messages sur la vie, l'amour, l'amitié, sur les sentiments que l'on peut ressentir, sur la souffrance, et sur cette résilience dont beaucoup parlent. Ils vont tous puiser chez les autres la force pour continuer leurs chemins ou pour changer complètement.

Le choix narratif de l'autrice à la troisième personne du singulier permet de garder une certaine distance avec les personnages. Peut-être aurais-je préféré une narration à la première personne, car elle me permet d'être au plus près des personnages et de mieux ressentir leurs sentiments. Mais cela ne m'a pas dérangé plus que cela. L'autrice décrit bien les émotions, ses personnages, la vie sur le bateau. Elle a une plume sensible et délicate, très fluide, ça se lit tout seul, sans heurts, sans difficultés.

 

J'ai passé un bon moment avec ces personnages. J'ai vite oublié les petits défauts et apprécié ma lecture. C'est un premier roman et c'est réussi. Et on fait surtout un beau voyage, et ça fait énormément de bien en ce moment de voyager et se dépayser grâce à nos lectures. Enfin pour moi en tout cas. J'ai voyagé, rencontré des personnes intéressantes et passé un moment distrayant. C'est le principal pour un roman. Je suis contente de ma découverte et je vais suivre Juliette Robert de près, pour lire son second roman.

 

Je ne peux que vous conseiller la beauté des gens, découvrir la plume de Juliette Robert et faire un voyage en bateau inspirant.

Commenter  J’apprécie          40
Un premier roman qui ma foi possède pas mal de qualités. L'écriture tout d'abord qui montre qu'on a affaire à une auteure qui a beaucoup lu avant de se lancer, qui a effectué un réel travail, opéré un choix de mots précis, qui possède une jolie maîtrise de la langue française (restant plutôt de facture classique. Même si par quelques moments l'auteure se lâche un peu dans du freestyle que pour ma part j'apprécie.)

Juliette Robert ne s'est pas facilité la vie en plaçant son histoire dans huis-clos, ou alors au contraire a préféré et eu besoin de se mettre des balises, pour justement tenter de ne pas se perdre dans l'espace ou le temps. le huis-clos évidemment exacerbant les rencontres et la tension entre les protagonistes.
Ces personnages, parlons-en un brin, sont forcément un peu clichés. Parce qu'il le faut, a minima, pour que chaque lecteur puisse se projeter plus ou moins sur eux. Parangons de beauté physique pure pour les uns, des personnages plus moyens pour d'autres, une enfant (un peu trop) "intelligente" pour son âge, un "vieux" qui n'est pas vieux... Toute cette faune coincée sur un navire voguant vers New-York pendant une huitaine de jours, en croisière méditative.
Et ça réfléchit, et ça interagit, et ça évolue, et ça se perd, se trouve.
Juliette Robert cisèle ses mots et tente, c'est vraiment une gageure, de visiter à sa façon les sentiments humains les plus basiques et les plus écrits et réfléchis au monde. Et elle s'en sort - je me répète - parce qu'elle a travaillé, parce qu'elle maîtrise bien la langue. Et probablement que les personnages ne sont que des facettes d'elle-même et de sa vie. (Ne me faites pas croire qu'un premier roman n'est pas puissamment autobiographique.)

Attention, contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre du livre et sa couverture, ce n'est pas un livre à l'eau de rose. Et il n'est pas "facile" à lire. Il faut s'accrocher et être attentif à la nuance, aux nuances, que propose l'auteure.
Et c'est pourquoi je m'interroge sur le potentiel lectorat, la visée ou l'idée que Juliette Robert se fait des lecteurs qu'elle peut atteindre.
Ce livre n'est pas un essai sur la beauté, l'amour, les relations humaines : il n'est pas assez creusé et n'est pas assez sourcé etc.
Ce livre n'est certainement pas un roman (de gare) (ou de marine) à l'eau de rose. Il est bien plus subtil et bien mieux écrit.
Il se situe dans un entre-deux. Un peu comme si Marguerite Duras se confondait avec Barbara Cartland. Je n'aime pas plus l'une que l'autre, cela dit.
Un peu comme si les éditions de Minuit rencontraient Arlequin.

Je pense aussi que ceci est une première donne, une première salve. On pourrait imaginer une série ou une déclinaison de ce roman, si pas à l'infini, au moins sur plusieurs tomes, qui constituerait alors une somme assez géniale et mémorable. J'ignore les intentions de Juliette Robert. S'il s'agissait de clore un chapitre personnel en le pliant dans un court roman, ou s'il pourrait s'agir des prémisses d'un développement tout à fait singulier et qui s'enrichirait en strates, en surcouches.

En tout cas, voilà un premier morceau, plutôt réussi, à mon goût, qui ne démérite certainement pas par rapport à une foule de produits nettement moins qualitatifs et qui inondent de leur médiocrité le monde des livres.
(3 étoiles et demi pour ma part, c'est une fort bonne note.)
Commenter  J’apprécie          40


Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Autres livres de Juliette Robert (1) Voir plus

Lecteurs (55) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5270 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}