Doc Savage est un personnage créé en 1933, comme Superman. C'est un aventurier, riche américain, Il y a un peu de Superman, mais je dirais plutôt du Batman, puisque son physique est particulièrement performant en grande partie grâce à l'entretien et à l'entraînement et ses super-pouvoirs sont purement techniques et scientifiques. Enfin, quant à l'histoire, elle ferait plutôt penser à Bob Morane : Doc Savage agit avec son équipe, et l'aventure les entraîne dans la jungle, à la rencontre de peuples anciens, de sociétés secrètes. Ses coéquipiers ont tous les cinq de sérieuses connaissances dans leur domaines respectifs, chimie, électronique, archéologie, ingénieur, avocat, et sont tous d'anciens combattants aguerris, aux compétences physiques de haut niveau, c'est un véritable commando d'élite.
Dans cette aventure, on va avoir à faire avec les Mayas, dans une petite république imaginaire d'Amérique centrale, coincée quelque part entre Belize, le Guatemala et le Mexique.
J'ai trouvé de roman pulp plutôt bien écrit, il y a du rythme, de l'action, l'incipit nous met tout de suite en haleine : “La mort rôdait dans l'obscurité.” de la tension dès les premières lignes, et quand apparaît le héros, on devine tout de suite que ça va chauffer et qu'il vaut mieux être dans son camp. Mise en scène théâtrale, cinématographique, et ça chauffe bien dans les bastons, avec de la grosse artillerie. La violence est bien présente, mais Doc Savage et sa bande ne meurent jamais, bien entendu, les dommages sont unilatéraux. C'est de l'héroïsme un peu désuet, teinté de virilité, au fond bien belliqueux, de l'aventure à tendance militaire. Doc Savage redresse les torts et punit les méchants, c'est simple, primaire, mais ça marche, le récit accroche, le rythme est soutenu, et on a envie de le lire d'une traite.
À noter que Doc Savage séduit, mais il repousse la prétendante, une très belle princesse pourtant, parce l'aventure l'accapare entièrement, il y a un petit côté puritain, c'est l'époque où les femmes entrent dans le romans d'action, avec les années trente, c'est avènement du cinéma Hollywoodien, la séduction entre en jeu, mais ça reste encore très sage.
Comparé à d'autres créations populaires de l'entre deux guerres, on sent un souci de cohérence, et la figure emblématique du personnage en impose tout de suite, le Héros avec un grand H avec tout le kitsch que cela comporte, c'est la grande époque des “pulp heroes”.
J'ai dévoré ce roman, j'ai apprécié le pulp désuet, et j'ai été happé par l'action, il n'a d'ailleurs pas d'autres prétentions, contrat rempli pour l'auteur.
Kenneth Robeson est un nom générique, il s'agit en réalité ici de
Lester Dent, mais le personnage étant la propriété de la maison d'édition, cela permettra plus tard de continuer avec la plume d'un autre auteur et toujours le même nom d'auteur.