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Stéphane Carn (Traducteur)
EAN : 9782709629119
454 pages
J.-C. Lattès (23/01/2008)
3.31/5   18 notes
Résumé :
Le jour où un suspect lui a brisé la colonne vertébrale, l'inspecteur Alisha Barba a dû renoncer à ses rêves de carrière. Bien qu'elle soit à présent complètement rétablie, elle est consciente du vide de son existence. Jusqu'à ce qu'elle reçoive un appel au secours de Cate, une amie d'enfance perdue de vue. Le soir même de leurs retrouvailles, Cate, enceinte de huit mois, est fauchée sous ses yeux par un chauffard, et son mari tué sur le coup. Tandis que les ambulan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Née dans une famille sikh aimante, élevée par une mère tendrement envahissante – qui pense que les gens aux yeux verts descendent des fées - et gardienne des traditions indiennes à Londres -, Alisha, après avoir été très grièvement blessée en intervention, n'a pas retrouvé sa place au sein de la police. Elle fait pourtant tout ce qu'elle peut pour être plus rapide, plus futée et plus efficace que n'importe lequel de ses collègues masculins mais ce n'est pas suffisant.

Dans ce contexte encore convalescent, lorsque Cate, sa meilleure amie perdue de vue depuis des années pour une broutille l'appelle à son secours, Alisha n'hésite pas une seconde ; elle sollicite son ex-chef Vincent Ruiz, (acolyte de Joe O'Loughlin dans d'autres romans de Michael Robotham) qui accepte d'épauler la jeune femme dans son enquête. Vincent, désormais retraité ne cultive pas la nostalgie du bon vieux temps, mais regrette quand même l'époque où la différence était plus évidente entre flics et délinquants, où la population respectait les hommes et femmes chargés de sa sécurité. Il y a du Charlie Resnick chez cet homme-là... A moins que ça ne soit du Joe Faraday, va savoir.

Vincent et Alisha, à partir de bribes infinitésimales trouvées post-mortem dans la vie de Cate, vont reconstituer une histoire éparpillée en lambeaux sur plusieurs pays, l'Afghanistan, les Pays-Bas, et enfin la Grande-Bretagne où échouent par camions ou bateaux entiers, hommes, femmes, enfants chassés de leurs pays par la guerre, la famine, la misère, et plus si affinités.... Prêts à tout pour échapper à leur funeste condition puisque n'ayant plus rien à perdre, ils sont les proies idéales de trafiquants et exploiteurs de tous poils.

La clandestine raconte la douloureuse trajectoire de Samira, une jeune afghane et de son petit frère, évadés d'Afghanistan lorsque les femmes y ont été empaquetées dans des grands sacs noirs grillagés. Michael Robotham excelle à dresser le tableau émouvant d'un lumineux pays plongé brusquement dans les ténèbres. Il parle d'une afghane, mais il pourrait s'agir de n'importe quelle autre personne, de n'importe quelle nationalité, obligée de trancher ses racines pour ne pas périr, Ritale ou Polak, africaine ou asiatique. Avec quelles humanité et pudeur il décrit leurs combats quotidiens juste pour rester en vie. Alisha et Vincent retrouvent la trace de Samira à Amsterdam, capitale européenne des sabots de bois, des drogues et de la prostitution légalisées, et découvrent en vitrines des femmes lessivées par les passes, loin de l'image flatteuse, scintillante et aseptisée véhiculée par Pretty Woman ou American Gigolo. Rien à voir avec Julia Roberts ! Pour celles qui ne se prostituent pas, il existe la maternité forcée et v(i)olée pour alimenter le trafic juteux de bébés vendus pour satisfaire les frustrations de parents stériles, ou encore le travail illégal. Bref, les débouchés sont nombreux pour les damnés de la terre.

Michael Robotham est un romancier australien dont j'apprécie beaucoup le travail, qui ne bénéficie pas en France, à mon avis, d'une notoriété à la hauteur de son talent. Il situe le plus souvent ses intrigues en Grande-Bretagne, soigne particulièrement sa recherche documentaire ; son style est classique, plaisant, riche sans être ampoulé ; ses dialogues sont intelligents et surtout, ses personnages sont faits de chair et de sang, il prend tout le temps nécessaire pour raconter leur histoire, les rend touchants sans actionner les boutons « ultra-violence ». Dans La clandestine, je retiens particulièrement l'évocation de l'Afghanistan ainsi que le récit de la vie quotidienne d'une famille sikh à Londres, traitée de manière humoristique mais sans aucun doute réaliste. Pour conclure, les romans de Michael Robotham ne s'adressent pas, me semble-t-il, aux lecteurs pressés, adeptes de chapitres courts, de dialogues en rafales, et de twists en quelques lignes. Quel bonheur de prendre son temps, merci à l'auteur et à son traducteur.
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Bon thriller, un peu long pour arriver à la fin.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Pendant près d'un an, Cate et moi, nous nous sommes à peine adressé la parole. Elle était la reine. La plus jolie, la plus admirée, la plus branchée de toute l'école. Pourtant, sa beauté avait quelque chose de paradoxal – un côté spontané, et presque non désiré. Tous les autres lui tournaient autour, en quête de son approbation, sans qu'elle s'en rende vraiment compte.
Elle parlait avec ce mélange de désinvolture, d'effronterie et de gouaille savamment dosées qu'affichent les personnages des films pour ados. Je sais bien que tous les jeunes sont censés parler comme ça, mais personnellement, Cate est la seule que j'aie rencontrée qui le fasse vraiment et presque en permanence. C'était la seule personne de ma connaissance qui fût capable de distiller ses émotions en gouttelettes de pur amour, de pure colère, de peur ou de ravissement absolu.
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Je n'ai jamais su en imposer à l'adversaire, ni instaurer un rapport de force. Je ne m'exprime pas à coups de clichés sportifs, je ne me rebiffe pas, je n'ai pas ce truc qui pend entre les jambes. Et malheureusement, je ne peux pas non plus me rabattre sur ces armes typiquement féminines (et potentiellement dévastatrices), que sont un décolleté foudroyant ou un postérieur aérodynamique, à la Jennifer Lopez. La seule qualité dont je puisse me prévaloir, outre ma conscience professionnelle, c'est d'être une femme, avec la crédibilité que me confèrent mes origines ethniques. Et c'est tout ce qu'on attend de moi, dans la police londonienne.
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Tout ce qui se dit, concernant la silidarité et l'esprit de corps entre policiers, est malheureusement très surfait.Je n'ai pas le sentinent que mes collègues, dans leur grande majorité,soient particulièrement serviables ou dévoués.Mais ils sont pour la plupart honnêtes ,et certains sont même de vrais amis.
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Le jour où on me chargera de réorganiser le calendrier, je me promets d'enlever une semaine à janvier et à février, au profit d'octobre, qui mériterait de compter quarante jours, sinon davantage.
J'ai toujours eu un faible pour cette période. Les touristes sont partis. Les enfants sont à l'école. Les programmes télé ne sont pas envahis par les rediffusions. On peut à nouveau dormir sous la couette. Ce que je préfère, c'est cette petite pointe de fraîcheur que l'on sent dans l'air matinal et l'absence totale de pollens. Je peux enfin ouvrir grand mes poumons et courir tout mon soûl.
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Ce qu'il y a de bizarre avec les vrais amis, c'est que les années d'absence n'annulent pas les années passées ensemble. Elles ne les effacent pas, sur l'échelle invisible du temps. Quelques heures vécues en compagnie de quelqu'un suffisent parfois à infléchir le cours d'une existence – alors que des décennies passées auprès de tel autre peuvent glisser sur nous sans laisser de trace, comme de l'eau sur un canard.
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