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sur 128 notes
Il est des romans dont j'ai du mal à parler, tellement ils m'ont touchée, tellement ils sont bien écrits, que j'ai peur de casser la magie en rédigeant une chronique. Moi, Peter Pan en fait partie. Comme dit dans le résumé, c'est un roman contemplatif d'une poésie saisissante, et c'est vrai ! Michael Roch a su me captiver et m'émerveiller tout comme l'avait fait James M. Barry dans la version que nous connaissons tous. Et même, je dirais que cette version a eu un ressenti plus fort sur moi, peut-être parce que je suis adulte, et qu'à travers ce personnage, beaucoup de messages forts sont retranscrits. le dernier roman qui m'a tellement marquée, et ça fait pourtant bien longtemps que je l'ai lu, c'est le Petit Prince. Et pourtant, ce n'est pas du tout la même chose, mais il y a des phrases, des questionnements sur la vie qui font réfléchir tout autant !
Peter Pan a vieilli, comme nous (!), maintenant, il s'appelle Peter ou Pan, Wendy est partie, tout en laissant des traces de son passage au Pays Imaginaire. Peter vit toujours avec les enfants aux têtes remplies de poux et aux ventres qui gargouillent de bestioles. Ils parlent comme ils pensent avec leurs mots d'enfants, et posent beaucoup de questions à Peter, qui essaient de leur répondre du mieux qu'il peut et qui s'en posent tout autant ! On retrouve tous ceux qu'on connait, les indiens, Lili, le crocodile, le capitaine Crochet mais aussi Clo, l'ombre, les fées. Et avec chacun d'entre eux, d'autres interrogations sur la vie, la mort, le présent, le passé, le futur, les souvenirs...les réponses relèvent souvent de la philosophie et font énormément réfléchir. On se rend compte à quel point Peter a mûri, est devenu une sorte de petit adulte qui voudrait retrouver le temps d'avant, il a ses fragilités, ses faiblesses, mais il est fort également de ses expériences. Nous sommes comme lui, nous réfléchissons je pense sur les mêmes sujets que lui, et c'est pour cela que ce roman est si marquant. Autant enfant, j'ai rêvé comme Wendy de retrouver un Peter Pan dans un monde imaginaire sans parents, où tout était possible. Autant adulte, je réfléchis et pense aux mêmes sujets que Peter et ce dernier va tellement loin dans son cheminement que c'en est parfois troublant !
Je pourrais vous en parler encore bien longtemps, et pourtant ce n'est pas un gros livre, il est même assez court, mais d'une telle densité ! Je l'ai lu plusieurs fois, pas par incompréhension, mais parce que j'avais envie de retourner dans ce monde, comme lorsqu'on fait un rêve et qu'on se rendort très vite pour s'y replonger. Là, il en est de même, à une différence près, c'est qu'on est sûre de se retrouver au bon endroit en reprenant le livre ! Et à chaque lecture, je me rends compte d'un point qui m'avait échappé la fois d'avant. Cela faisait vraiment très longtemps qu'un roman ne m'avait fait cet effet là, celui-ci va rester gravé un bon moment dans mes pensées. Il est également d'une construction particulière, il n'y a pas vraiment de fil conducteur ou de continuité, chaque chapitre représente un tableau, une scène sur l'île, où Peter rencontre différentes personnes à chaque fois, et à chaque chapitre, son souvenir ou réflexion. Ce n'est pas dérangeant du tout à la lecture, bien au contraire, cela nous plonge encore plus dans la tête du héros..
Je n'ai jamais pu remercier Saint-Ex, James Barry ou Disney, mais là, je peux remercier l'auteur, Michael Roch, pour ce roman, le féliciter pour son style si imagé, sa poésie des mots, et leur force aussi. Vraiment, un grand merci, j'ai passé un moment de lecture incroyable en votre compagnie et celle de Pan. Et je tiens à remercier également sa maison d'édition, le Peuple de Mü, qui sait trouver les perles rares, leur donner une chance de vivre. Une mention spéciale à l'illustratrice, Fanny Liabeuf, sa couverture, qui pourrait vous sembler sombre avec ces nuances de noir, mais non, elle reflète Peter dans l'ombre avec son regard perçant, comme si on pénétrait dans ses pensées à travers lui...
Pour conclure, lisez ce roman, entrez dans cette magie que peut encore dégager Peter Pan de nos jours, oubliez Disney, et plongez dans la magie de Michael Roch..
Une des nombreuses citations qui m'ont marquée :

« Être libre, ce n'est pas avoir la possibilité d'hésiter,
mais c'est de pouvoir accomplir ce que l'on a choisi. »
Lien : http://marienel-lit.over-blo..
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Certains livres sont des fulgurances qui traversent la vie et nous avec, et, indépendamment de leurs qualités intrinsèques, ils constituent autant de chambres de résonance pour nos sentiments du moment.

[...] Moi, Peter Pan fait partie d'une catégorie différente : la catégorie des romans qui n'ont pas besoin de résonner puisqu'ils sont purement et simplement nous. Oui, amis lecteurs, ce livre est à lire, aussi sûrement que le soleil se lèvera demain. Et je vais avoir bien du mal à vous expliquer pourquoi.

Et vous savez quoi ? Pour une fois, je ne vais presque rien résumer. D'abord, parce que tout doit se découvrir, mais également parce que, indépendamment de cet argument bien pratique, cette revisite ne dénature pas le personnage de Peter Pan créé par Barrie et dont Disney nous a livré une version relativement fidèle qui suffira à votre information.

Le principal changement, point de rupture suggéré de ce roman, est le départ de Wendy. Tout le reste est comme dans vos souvenirs. Et si vous n'avez pas de souvenirs, Michael Roch se charge de les créer pour vous dans ce qui constitue la première qualité majeure du titre : une sensorialité de la plume présente à tous les niveaux.

Dans un style tantôt littéraire tantôt gouailleur, Peter ou Pan ou… (ouais OK, j'arrête) nous guide avec sa principale arme : ses mots. Il n'est pas anodin que les rares fois où le personnage échappe à la mort, il le doive d'abord à sa verve plutôt qu'à son épée, comme un reflet de l'auteur affrontant ses propres démons.

Le style est comme son personnage : vivant, agréable, rebondissant. Il touche juste et, phénomène rare, s'entend autant qu'il se lit.

[...] le développement du roman par métaphores et allégories successives est à la fois un ressort scénaristique, sorte de deus ex machina opportune, et un exercice réussi de poésie. Il occupe, selon moi, une troisième fonction, celle d'abriter l'auteur, mais j'y reviendrai.

Au final, si je suis si dithyrambique sur l'écriture de Michael Roch, c'est qu'il le mérite. le texte est parfaitement ciselé et chaque saillie verbale de Peter Pan est une image jetée à la face du lecteur, parfois sans pincettes.

[...] Moi, Peter Pan est un récit anti-initiatique, un anti-Petit Prince, une brique jetée sur le premier naïf qui osera demander à ce qu'on lui dessine un mouton. Loin d'être une critique, c'est à mon sens la seconde qualité essentielle de ce roman : porter le lecteur à douter.

Parce que oui, lecteur, je vais maintenant sortir un peu des sentiers battus pour orienter ma chronique dans les noirs recoins de la conjoncture et de l'hypothèse. A mon sens (et, j'insiste, exclusivement à celui-ci), Moi, Peter Pan essaie certes de nous faire porter un regard neuf sur le monde, mais ce n'est pas celui que l'on croie.

Si le personnage de Peter est prompt à dispenser des conseils, que le lecteur pourrait être tenté de prendre comme des leçons de vie, il doute. Il doute, et le lecteur le sait puisqu'il est plongé dans les méandres de son esprit tortueux d'adulte qui refuse de se l'avouer. Quel sens donner alors à des conseils si peu suivis par leur prescripteur ? C'est l'une des questions fondamentales que nous sommes amenés à nous poser à la lecture de cette fresque.

Ma réponse : aucun. Peter Pan ne nous amène pas à retrouver notre regard d'enfant, il nous invite juste à perdre celui de l'adulte. Un personnage incarne à la perfection cet égarement dans la désillusion : Wendy. Sans rentrer dans le détail, ce personnage porte, pour moi, l'une des deux clés de lecture du roman. La seconde clé se révèle, elle, lors du dernier chapitre, porteur d'un sens plus nuancé que l'on pourrait penser.

Le personnage de Pan connaît une révolution au sens strict, et cela m'amène à conclure que ce récit anti-initiatique a été voulu ainsi, offrant deux degrés de lecture à celui qui désire s'attarder plus avant sur les méandres des mots et sur le poids qui pèse sur chacun d'eux.

[...] L'identité, le langage, l'amour et la mort se côtoient dans une construction subtile en miroirs et échos successifs. Il est impossible de considérer le roman comme autre chose… qu'un roman justement.

[...] Chaque chapitre poursuit la question sous-jacente du précédent, et quels que soient les thèmes abordés, Michael Roch fait preuve d'une grande délicatesse. Il choque sans heurter et parvient à hisser son personnage au panthéon des héros trop vrais pour être honnêtes.

Que dire, à part que c'est merveilleusement fait ?

Moi, Peter Pan touche à l'universel et, par ricochet, à tout ce qui se trouve au milieu. Nous y compris. Je sais que tout cela paraît lyrique, et imprécis au possible, mais je crois qu'il faut accepter, parfois, que tout ne se contrôle pas, nos réactions pas plus que nos peurs.

Honnêtement, à ce stade, ais-je encore besoin de développer ? [...]

Lien : http://whataboutadragon.com/..
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Moi, Peter Pan ! Où la poésie se colore de nostalgie

Une couverture presque monochrome induirait un monde monochrome ? Que nenni !
Moi, Peter Pan est un mélange des douces couleurs de la nostalgie, des couleurs folles de l'espoir et du futur, de celles en demi-teintes des questions et des regrets... Bref, Moi, Peter Pan est un véritable tableau aux mille et une nuances de la vie.

Michael Roch utilise les mots tel un peintre ses couleurs, ajoutant une touche de jaune par là, tandis qu'un bleu outremer s'entremêle à un vert profond. C'est ainsi que je ressens Moi, Peter Pan, un roman onirique tissé de poésie. Un roman qui, lorsqu'on le referme, nous oblige à fermer les yeux, à rêver et... A nous souvenir. Pas de quelque chose en particulier ! Non. Mais de sentiments, de sensations. Souvent des moments heureux, mais qu'on le regarde maintenant avec tendresse et une pointe de tristesse.

On est bien loin du Peter Pan de James Matthew Barrie ou de la version de Disney. Ici, tout est plus nuancé. Au Pays Imaginaire, les gamins aux têtes pleines de poux et aux ventres gargouillant de bestioles qui grattouillent, vivent sous la houlette de Peter Pan, qui lui même a bien changé depuis le départ de Wendy. le temps est passé, inéxorable.
L'auteur aborde des thèmes qui touche tout un chacun, évoquant nos peurs profondes : l'abandon, la solitude, l'oubli, la peur de la vie, la peur de ce qu'elle nous réserve et bien sûr, celle de mourrir. Michael Roch a rendu Peter Pan plus mâture, plus abîmé, mais aussi plus conscient du monde et du temps, le rendant ainsi beaucoup plus proche des "dangers" contre lesquels il a toujours lutté.
On se retrouve à avoir envie de le protéger, de lui dire que tout va bien et surtout de le serrer fort contre soi pour le rassurer. La cocabane n'étant qu'un rempart bien mince pour s'abriter. Pourtant, il y a toujours de la magie au Pays Imaginaire !

"A peine tirés de leur sommeil, les garnements de misère me présentent leurs coiffes, papillons éphémères qui ne dureront pas plus d'une journée. Je contrôle la présence de poux, j'étudie la forme de leurs rêves, je tâte la texture de leurs souhaits. Je demande poliment d'abord, puis je rajuste la barbe à papa qui leur sert de cheveux en détachant avec délicatesse le surplus filandreux qui leur servira de petit déjeuner.
Une fois coiffés et repus par leurs propres idées, je les envoie inventer leurs jeux ailleurs, partout et tout autour, car, au Pays Imaginaire, on a toujours le temps de créer quelque chose de neuf, ou de beau, et de croire en la magie des commencements. Surtout le matin." Moi, Peter Pan

Une magie intrinsèque, une magie qui fait rêver et qui construit des lendemain teintés de joie, d'espoir et d'idées folles !

Vous l'aurez compris, Moi, Peter Pan est un roman plein de rêves et de poésie. (Où un rêve plein de roman ?)
C'est beau et poignant. Ça scintille comme le soleil jouant à travers des gouttes d'eau, un sentiment triste et heureux à la fois. Moi, Peter Pan, c'est tout ça !

Ce superbe récit est proposé dans le très joli écrin de son illustration par Fanny Liabeuf. Noir et lègèrement brillant tel un galet que les vagues de la Baie des Sirènes se feraient un plaisir de lécher de leurs remous.
Lien : http://lecomptoirdelecureuil..
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Au Pays Imaginaire, les gamins aux têtes pleines de poux et aux ventres gargouillant de bestioles qui grattouillent, vivent sous la houlette de Peter ou Pan, ancien Peter Pan, personnage ayant profondément changé depuis l'ouvrage original de James M. BARRY. le temps a filé, Wendy aussi, et des traces indélébiles ont profondément marqués Cocabanes et le clan des gamins pouilleux, orphelins, démunis aux réflexions qui agitent les neurones et surexcitent leur poux ou aux angoisses qui vrillent l'estomac et réveillent les petits morsures irritantes et démangeantes de petites bêtes vicieuses. le décor est posé.

« le tiraillement est fulgurant. Je revis tous mes jeux, mes courses, mes peurs, mes ennuis, mes tracas, mes erreurs, mes amoures, mes pertes, mes victoires, mes orgueils, mes attentes, mes désespoirs, mes échecs. Je suis en apnée, étouffé par toutes ces dents qui me percent la bedaine. » p.82

A l'appui d'expressions familières sortant de la bouche des enfants morveux, des descriptions crues et très imagées qui viennent très vite vous attraper pour ne plus vous lâcher, le tout magnifié par une écriture sublime, intelligente et poétique, riche et subjuguante, une composition littéraire digne d'un virtuose des mots, l'auteur aborde des thèmes qui parleront à tous et surtout, parle de nos peurs profondes : l'abandon, la solitude, la peur de la vie, la peur de ce qu'elle nous réserve, nous a pris, nous prendra.

« La nuit, il y a des ombres pleines de ténèbres qui apparaissent, se déplacent, s'étendent,et recouvrent tout comme une grande gueule, gourmande et lente. Les oiseaux sauvages cessent de battre leurs ailes, les grenouilles nocturnes se taisent parfois avec effroi, même les bêtes féroces grognent différemment. « On ne se sent plus du tout invincible », disait toujours Wendy. » p.43

Avec des mots d'enfants pour évoquer des thèmes complexes ou difficiles, et a contrario une richesse de vocabulaire incroyable pour parler simplement de certaines autres choses, l'auteur arrive, par exemple, à vous parler d'âme soeur lors d'une discussion entre Peter Pan et un crabe évoquant le cas d'un bâton. Un exemple parmi tant d'autre où l'auteur parle à l'enfant qui est en nous. La qualité d'écriture et le style surtout est superbe, le contraste entre le langage familier des personnages et l'écriture très belle, très riche et poétique de la narration est saisissant et bien dosé.

« Il couine et chiale en même temps, mugissant qu'il regrette, qu'il regrette tellement, qu'il ne voulait pas, qu'il fera tout autrement la prochaine fois, mais qu'il est déjà trop tard, qu'il devrait l'insulter, moi et ma gouaille, moi et mon sabre, moi et ma tignasse crade de poux et mon nez plein de morve. » p.96

Michaël Roch est un écrivain talentueux, joueur de mots, riche d'un nuancier de vocabulaire fou, poète moderne aux métaphores fines, ça scintille, ça brille, comme la poudre magique de la fée clochette, elle nous permet de voler vers des réflexions et un pays imaginaire où les mots ricochent, foisonnent, balancent, et viennent s'harmoniser dans une composition poétique. Tout est que l'auteur use avec beaucoup de grâce et de subtilités de l'univers de James M. Barry qu'il a vieilli, rendu plus mâture aussi, plus abîmé, plus conscient de certains aléas de la vie, offrant une évolution d'un personnage tout en nuance et valeurs humaines.

Le roman se compose de plusieurs chapitres, qui ne sont pas forcément en lien étroit les uns avec les autres, il ne faut pas y chercher une intrigue, plutôt une quête de soi par étapes à travers le personnage de Peter Pan qui évolue au gré de ces expériences, de ses multiples rencontres aux Pays Imaginaires entre ses bonheurs, l'amour de Lili par exemple, ses blessures, le départ de Wendy entre autre qui a entraîné une chute non négligeable du personnage et ses nombreuses interrogations, un « roman contemplatif » dit on dans la quatrième, un roman qui vient par petite touche vous faire réfléchir, limite philosophique, c'est aussi très intemporel, le temps s'arrête et le lecteur plane dans ce merveilleux univers onirique. le seul défaut ? Mais pourquoi c'est aussi court !

Quand a l'objet, l'éditeur a fait un très bon choix en faisant de nouveau appel au talent de Naïky (Fanny Liaboeuf) qui signe une illustration très sombre avec un Peter en surbrillance sur fond mat et surtout un regard inquisiteur et introspectif, simple et efficace pour parfaitement refléter le contenu.

Pour la route et avant de clore cet avis qui s'enraille un peu trop dans les paillettes d'une certaine fée (à se demander si elle ne traîne pas au dessus de mon épaule…), une dernière citation issue du roman qui montre l'amour de l'auteur pour les livres.

« Ce sont les livres, je pense, qui se marquent le plus facilement – l'empreinte du temps, l'empreinte des autres, l'empreinte de soi-même. Elle est là, l'essence même de l'âme d'un objet. » p.60

En bref, il ne vous reste plus qu'à suivre le bon chemin, « vers la deuxième étoile à droite avant de filer tout droit jusqu'au matin » pour rejoindre Peter et les siens, et certainement plus encore l'enfant qui sommeille encore en vous.

Je remercie encore Davy et sa superbe maison d'éditions pour son très beau cadeau.
Lien : https://songesdunewalkyrie.w..
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