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297 pages
Didier, Perrin et Cie (01/01/1890)
5/5   1 notes
Résumé :
Trois Coeurs contient une très importante préface sur les anciens rapports de Rod au Naturalisme d'Émile Zola et les voies nouvelles qui s'offrent à la littérature, préfigurant la réponse qu'il fera à l'enquête de Jules Huret sur l'évolution littéraire en 1891, où le journaliste le classe avec Anatole France, Jules Lemaître, Maurice Barrès, Camille de Sainte-Croix et Paul Hervieu dans le courant des "psychologues", et non plus avec les naturalistes. Rod développe da... >Voir plus
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« Il y a pourtant, se disait-elle, des femmes qui divorcent, qui plaident, avec le courage de leur bon droit; il y en a aussi qui, simplement, s'en vont : elles se sont détachées ; les liens d'autrefois sont brisés ; de pâles souvenirs sont impuissants à les arrêter, et, prenant leur enfant par la main, elles partent sans retourner la tête... Moi, je ne peux pas ! Je n'ai pas le courage ! Et je reste sur ce bûcher où je me consomme devant le spectacle de mon malheur, sans force, sans résolution, à me dévorer le cœur... Je pourrais me refaire une nouvelle vie : il y a l'oubli, qui emporterait ces nuages ; il y a l'inconnu du lendemain, les affections qui peuvent germer sur les cendres des affections mortes... Mais non... Je reste, comme si mon deuil était une chaîne, je reste pour pleurer... »

Chapitre IV
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Je l'aime comme je peux, tant que je peux; n'est-ce pas assez ? Il me suffirait, à moi, d'être aimée comme j'aime, en pleine loyauté de cœur, sans pensées étrangères qui se jettent à la traversée, sans aspirations à d'inconnus bonheurs interdits, sans regrets de chimères qu'a emportées leur vol malfaisant... S'il lui faut davantage, c'est qu'il est de ces malheureux qui se dévorent eux-mêmes, et moi, je souffre de son malheur, de ne pas le comprendre, de ne pas le partager, d'être impuissante à le soulager... Nous sommes mari et femme, une même chair, un même sang; nous semblons très unis, très intimes; jamais de dissonance entre nous ; en cinq ans de vie commune, nous ne nous ne sommes jamais gravement froissés l'un l'autre ; nous n'avons aucun reproche à nous adresser ; pour réchauffer notre affection, nous avons cette enfant qui est un soleil d'amour, une source de joie. Et il y a un abîme entre nous, un abîme que je ne puis combler!... Le temps passe, les années avancent, je le vois s'éloigner de moi...L'âge viendra : qu'aurons-nous fait de notre jeunesse ? Il y a quelque chose de froid qui s'avance entre nous...

Chapitre Il
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Plus tard, une autre enfant leur est née : une petite fille encore, à laquelle ils ont rendu le nom de Jeanne. Mais elle ne ressemble guère à la morte : ses yeux ont moins d'éclat, ses gaietés sont rares, elle se développe lentement, chétive et pâle. Et, souvent inquiets sur elle, ils la regardent grandir, symbole de ce qu'est maintenant leur vie : chère et gentille et triste comme une fleur d'automne, comme une de ces fleurs presque décolorées qui poussent dans l'herbe basse, sous des ciels d'estompes, pleurant l'été qui ne reviendra pas et l'hiver qui s'approche.

Chapitre VIII
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N'étaient-ce pas eux, les livres, qui, peu à peu, avaient créé à Richard sa seconde nature, la mauvaise, l'ennemie ? Autrefois, il était affectueux, tendre et simple, d'esprit très droit, de jugement très sain. (...) Malheureusement, un autre homme perçait peu à peu sous ce premier homme, — l'homme artificiel, celui qui avait trop vu, trop lu, trop réfléchi, trop rêvé. Des idées des étrangers se glissaient en lui, et, au lieu qu'il se les assimilât, elles firent sa conquête. Il disparaissait sous cette couche mauvaise, et les heures où il se retrouvait lui-même devenaient rares de plus en plus. Ce n'était plus lui qu'Hélène voyait, qui l'aimait plus faiblement, qui parlait un autre langage : c'étaient des penseurs et des poètes, des étrangers et des rivaux. Ils le conseillaient mal. Ils troublaient le cours régulier de ses pensées. De même que de médiocres romans pervertissent des lecteurs vulgaires, ces grands esprits des siècles morts, en faisant passer sur Richard leur éternel remuement d'idées, le roulant dans les tempêtes des sentiments qu'ils ont trop bien compris et trop bien expliqués, détruisaient ses qualités simples, compliquaient son âme, lui imposaient des doutes corrosifs, d'inquiétudes curiosités, la méfiance et le mécontentement de soi. Hélène, avec sa pénétration de femme, et de femme qui aime, devinait à ses résultats ce sourd travail intérieur, dont les phases lui échappaient.

Chapitre Il
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C'était fini: le temps allait passer, blanchir leurs cheveux, les rouler vers la mort, jamais il ne ramènerait ce rien qu'il venait d'emporter, ce rien qui avait été leur amour. . . C'était fini : (...).

Chapitre V
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