Je ne sais pas oublier. Je ne sais pas oublier tes yeux ton parfum les morsures de ta bouche. Je ne sais pas oublier ta peau tes seins ni ton ventre blessé. Je ne sais pas. Je n'oublie pas ton sexe ton rire ton sommeil au mien tressé. Tu dors entre mes bras parmi les joncs du souvenir ô mon enfant des hautes marées. Mourir est un long silence ébloui. Je meurs de toi. Ma vie se dénoue chemin d'exil exilé de mon étoile originelle et je t'aime je t'aime. J'aime tout de toi jusqu'à l'odeur de ma mort entre tes cuisses. Tout de toi. Je t'entends gémir dans mon ventre. Amour amour je ne veux pas que tu meures. Je parle de toi chaque jour même aux oiseaux. Je te parle sans cesse ô mon infini ma tempête mon orage.
Comment fixer à tout jamais la longue romance de vivre. La permanence des sanglots sous le rire. Le grand orchestre des saisons. Comment fixer à tout jamais les nuits d'exil et le décompte des heures. Le temps que ça nous a pris. Que ça nous a pris. Le coeur y crie sa croisade. C'est une valse. Un lit défait toujours à refaire toujours défait. Le mensonge y noue son linge aux ongles de la vérité.
Ta solitude est silencieuse. Mais faut qu'tu cries et si tu cries pas tu crèves. Dans ton silence et dans celui des autres. Faut que tu cries. Que tu démembres le silence qui t'envahit. Faut que tu cries que tu te brises pour ne rien briser autre que toi-même. Ou que tu écrives. Écrire c'est éjaculer la mort.
Les roses ont-elles un secret. Pour quelle douloureuse errance danse la mémoire des mains. Qui nous dira le chant majeur de l'amour martyrisé. Le temps que ça nous a pris. Les oiseaux du silence ont des ailes de murmure.
L'amour et la folie ont la même lumière je connais des soleils trahis qui ressemblent au nôtre à s'y méprendre.