La révolution plus que jamais nécessaire ne sera plus ce qu’elle était. (…) il faut repenser et rebâtir le mouvement large, pluriel, multifonctionnel (social, politique, culturel), qui seul peut donner à ces forces le statut d’acteurs historiques, capables de peser majoritairement sur le cours des choses.
Le PCF aurait pu interpréter le scrutin de 1984 comme l’indice qu’il était arrivé au bout d’une longue phase historique, que le temps était venu d’adaptations radicales et non plus d’aménagements partiels, ou d’oscillations permanentes entre l’affirmation identitaire frileuse et l’union avec le PS.
Il n’était pas écrit d’avance que le PCF se figerait et se marginaliserait. En refusant la "refondation", la direction communiste a enfermé le communisme politique dans l’impasse d’un tête-à-tête entre conservation et abandon, entre ossification et reniement du communisme.
En 1984, c’est le cœur de l’appareil qui est touché par la critique, le Comité central, le Bureau politique, le corps des permanents. Tout se passe comme si une digue s’était rompue, emportant la belle homogénéité dont le parti s’enorgueillissait depuis longtemps.