"Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir."
C'est bien au drapeau noir de
Baudelaire que le titre de ce tome 14 fait allusion. Nous sommes en 1914 et l'assassinat de Sarajevo va donner un prétexte aux Empires centraux pour déclencher des hostilités qui couvaient depuis si longtemps...
C'est Jallez qui, en revenant de Londres où il a passé des journées à déambuler dans ses rues de long en large pour les besoins d'un article, est saisi par une vision noire et désespérée alors qu'il est sur le ferry.
Jerphanion ressent lui aussi une fatigue générale en France, prête à céder à tous les dangers. Il est pourtant marié depuis peu, installé dans un modeste appartement parisien (alors qu'il enseigne à Orléans). le couple est heureux.
Gurau est député mais plus ministre. Lui qui avait intrigué pour obtenir un poste aux Affaires étrangères dans un gouverment précédent, a lâché prise. Sa volonté de tout faire pour éviter un conflit a été émoussée. Devant l'inéluctablité de la guerre il ressent une sorte de soulagement à la pensée de ne pas être en poste.
Dans un chapitre choral tout à fait éblouissant, "Tourbillon de feuilles avant l'orage",
Jules Romains fait un panoramique sur beaucoup de personnages qui nous avions perdu de vue. J'enchaîne avec le tome 15, "Prélude à Verdun".