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EAN : 9782351204412
197 pages
Complicités (25/03/2022)
4.2/5   5 notes
Résumé :
Un héritage d'amour de Myette Ronday

À quelle rencontre de hasard, passade ou passion, voire à quel coup de foudre qui vous laisse le cœur en cendres, devons-nous notre venue en ce monde ?
Au printemps de 1996, en même temps qu'Agnès hérite de sa mère des pâturages de L’Estive, on y trouve le squelette d'un homme ayant, selon les premières analyses, trouvé la mort dans les années quarante, sans qu'on puisse encore trancher s'il s'agissai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La prose envoûtante de Myette Ronday est tout au long de ce récit poignant et fidèle une gageure. On ressent une auteure face à une fenêtre, la plume crissant sur le papier dévoré d'interpellations, de voix.
C'est une histoire plausible résolument touchante et sensible. On est en balance entre 1996 et les années 40. Une dualité crescendo et un alliage maîtrisé à l'extrême.
L'Estive pour toile de fond. Nous ne sommes pas dans un roman régionaliste, mais dans le passage du gué des existences, traces encore vives. Ce récit vif et tendre est celui d'une passion. L'Héritage pour Agnès sera celui de son initiation à la vie et ce en 1996. Elle revient sur les pas de son enfance. Chavirée, le coeur meurtri, l'abîme est révélateur. Les pâturages hérités, la maison de poupées et tout le symbole d'un passé. Agnès est en plongée entre le rappel pavlovien d'elle murmurant à voix basse le manque de son père Leni, allemand, amoureux fou de sa mère, Mathilde qu'il a abandonné après la naissance d'Heide son premier prénom qui ne doit plus être prononcé. Heide petite fille née cachée dans un antre dans les collines complices. Mathilde veillant sur cette fillette, jusqu'au jour où elle refuse pour elle le même chemin de labeur, celui de mercière.
Heine-Agnès grandit dans un espace de tendresse et d'amitié dans un institut chez les Soeurs. Elle reçoit un enseignement de droiture et l'éducation bercée de compassion.
Ce récit grave, beau et contemporain est un pavé dans la mare des conformités. Mathilde la fautive, aimant un allemand dans le creuset d'un temps où d'aucuns étaient les faux-frères, les regards en coin et le mépris ourlé par les mensonges. Myette Ronday dresse un tableau de maître. Ici, vous êtes dans un huis-clos époustouflant et mémoriel. C'est un livre vivant et historique. Un drame qui sera le coucher du soleil un jour certain. Ce livre à valeur cinématographique serait un phénomène sur grand écran. Ici, le livre devient notre allié. On ne peut quitter Agnès, Mathilde, Leni et ses yeux bleus océan. La maison de poupées devient un filigrane devenue chef-d'oeuvre.
« Un héritage d'amour » est méritant. Il y a des livres rédempteurs, celui-ci en plus est un envol de papillon en pleine lumière. On ressent un corps à corps de Myette Ronday avec ses personnages. Elle enlace l'histoire. En cela ce roman est un hommage de droiture, l'humanité-Estive, un élan d'affection. Que dire de Saint-Céré lieu emblématique pour qui connaît cette belle région.
Une révélation ! Publié par les Éditions Complicités.
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Bonjour amis lecteurs,
Je remercie chaleureusement Myette Ronday pour l'envoi de son livre: « Un héritage d'amour». C'est une belle découverte que ce roman qui nous conte l'histoire émouvante et dramatique des origines d'Agnès dans les pâturages de l'Estive. Une correspondance épistolaire fait remonter à la surface l'amour passionnel de sa mère avec l'occupant allemand. L'histoire d'amour est bouleversante et l'Histoire lui donne un relief tout particulier. J'ai été très touchée par le personnage principal et son amour inconditionnel. L'auteure use d'une belle écriture, délicate sensible, empreinte de poésie et j'ai lu ce livre sans pouvoir m'arrêter avant le mot Fin. Un très bon moment de lecture.
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Avis : INTENSE
Il y a des titres qui résument bien et rapidement toute une histoire, c'est le cas avec Un héritage d'amour, un roman qui marie passé et présent d'une femme en quête de son identité.
Nous sommes en 1943 et Mathilde est amoureuse de Leni, un occupant allemand. Nous sommes aussi en 1996 quand Agnés ou Heide décide d'aller à Céret inventorier la succession de Mathilde, décédée trois ans plus tôt, qui comporte une mercerie et des terrains d'estive. Mais des promeneurs y ont retrouvé un squelette. Quel lien entre ces années et la montagne ? Les lettres de sa mère lui donneront des explications qu'elle avait renoncé à vouloir obtenir : lui apporteront-elles la paix ?
Un peu perturbée au départ par les chapitres courts posant l'histoire, j'ai ensuite été accrochée par l'intensité du récit et par l'émotion que les lettres de Mathilde insufflaient en profondeur. L'amour inconditionnel envers le père et la fille éclaire ce roman, bien campé sur des vérités de l'Histoire.
Une touche onirique colore les pages autour de la maison de poupée et avive l'écriture classique et élégante de l'auteure. La guerre est présente en filigrane mais c'est l'histoire de la filiation qui prend le dessus, fruit de l'exceptionnelle passion d'une femme durant ces temps horriblement tragiques et tout au long de sa vie.
L'écriture italique réservée aux lettres de Mathilde les met en valeur et leur donne une force magnifique, symbole de l'affrontement intérieur de la mère et de l'amoureuse. C'est une aventure qui nous est offerte, celle des relations humaines, familiales, secrètes quand la parole est difficile et ne semble pas pouvoir libérer.
La différence de traitement des chapitres suivant leur objet est significative, on ne traite pas l'interrogatoire d'un témoin dans une affaire de meurtre comme la rencontre avec un père ou avec un ange ; c'est à ces détails que l'on reconnaît un roman bien construit. Et ici, tout est pur : les paysages, les sentiments, les souvenirs comme pour faire contrepoids aux atrocités vécues.
Je remercie Myette Ronday et les Editions Complicités pour leur confiance en ce service de presse.

Lien : https://www.facebook.com/Lya..
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Un livre, témoin du passé, qui nous démontre les conséquences quelquefois désastreuses que des amours passionnés mais interdits ont pu donner. Un coup de foudre, une naissance et des coeurs brisés et l'enfant dans tout ça ?

L'auteure nous transporte de chapitre en chapitre entre présent 1996-1997 et passé pendant et après-guerre.

Lorsque Agnès revient dans sa région natale pour vendre maison et terres, dont elle n'a que faire, de sa mère décédée, la découverte d'un squelette d'homme sur les terres de l'Estive et d'une maison de poupée rangée dans le grenier contrecarrent ses projets.

C'est à travers cette maison de poupée qui fait remonter à la surface des bribes très floues de sa petite enfance et qui cache sous son toit un paquet de lettres écrites par Mathilde, sa mère, que l'histoire nous est contée. Toutefois des lettres jamais envoyées, des réflexions couchées sur le papier, façon de se dire que l'homme qu'elle a tellement aimé a vraiment existé, que ce n'était pas un rêve et que ses agissements d'après ont mûrement été réfléchis avec un seul but, protéger sa fille.

Un véritable puzzle pour reconstituer cette belle histoire d'amour et une passion incommensurable qui a donné naissance à une enfant, une petite fille dont les premières années furent heureuses, chérie entre père et mère et tout à coup interrompues. Heide c'est le prénom de cette enfant de l'Amour.

Pourquoi Agnès ressent un malaise à cette lecture, que s'est-il passé, où est Heide et que vient faire ce squelette d'homme non identifié qui vient d'être retrouvé ?

Agnès est troublée aussi après lecture de tous ces aveux, elle décide de monter à l'Estive, là où tout s'est joué, peut-être en saura-t-elle plus en visitant cette cabane de berger qui abrita, un temps, le jeune couple aux lendemains de la guerre.

Elle y rencontre un vieux monsieur, nommé Christian, il l'attendait, ce dernier a promis à Mathilde de tout lui raconter, ce complément qui manquait dans les lettres. Agnès comprend enfin l'attitude de sa mère, son sacrifice et l'amour qu'elle lui a voué.

Un livre passionnant qui vous entraîne entre réflexion et enquête et vous révèle jusqu'où l'amour pour un enfant peut aller.

Merci à Myette Ronday et aussi aux Éditions Complicités et à Olivier Petot en particulier pour son envoi en SP.
Lien : http://jose-lire-et-le-dire...
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La couverture du roman est très belle et intrigante, elle donne vraiment envie de se plonger dans ce mystère qu'elle nous laisse apercevoir...

L'histoire se déroule en 1996, avec des flash-back de l'époque de la Seconde Guerre mondiale. Agnès perd sa maman et se retrouve plongée dans ses souvenirs et le passé après un retour aux sources. En se réappropriant les lieux où sa mère a fini sa vie, elle va tomber sur des lettres relatant l'histoire d'amour entre sa mère et un soldat allemand. Elle n'était au courant de rien, elle découvre tout ça et voit sa vie bouleversée quand elle se rend compte que cette histoire d'amour interdite a donné naissance à une petite fille prénommée Heide... Mais qu'est-elle devenue ? Agnès est troublée. C'est avec elle et les lettres retrouvée que le lecteur plonge dans le passé, dans une histoire d'amour interdite...

Pendant ce temps, une enquête est en cours, suite à la découverte d'un squelette d'un homme mort plusieurs années auparavant...

J'ai aimé cette histoire d'amour interdite semée d'embuches. L'auteure a su mettre de l'intensité dans les lettres qu'Agnès lit, elles nous permettent de vivre des moments forts, des images se mettent en place et le lecteur ne peut que continuer sa lecture pour comprendre toute l'histoire. Et le mystère reste entier du début à la fin, le puzzle se fait petit à petit, les souvenirs et les découvertes permettent de remonter le temps et d'assembler les pièces une à une.

Je me suis attachée à Mathilde, la maman d'Agnès, une jeune femme courageuse et sensible (et très amoureuse !). L'auteure, par sa plume délicate et poétique, a su m'emporter vers cette période sombre de l'Histoire, tout en me séduisant avec un amour compliqué mais tellement beau. Un vrai roman d'amour, mais pas forcément celui que vous pensez, l'amour d'une femme, l'amour d'une mère...

Et que vient faire cette histoire de squelette, me direz-vous ! Eh bien, c'est à vous de le découvrir en lisant ce magnifique roman !
Lien : http://leslecturesdemaryline..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
«C’est un adultère d’un nouveau genre que d’être infidèle à soi-même, se confie-t-elle dans des lettres plus émouvantes les unes que les autres. Situation dans laquelle je me glisse les trois quarts du temps pour ma sauvegarde personnelle. Et quand je dis personnelle, ce n’est pas tout à fait exact. Car il s’agit avant tout de la sauvegarde d’Agnès qui est réellement tout pour moi et dont le bien-être et le bonheur autant présents que futurs sont ma priorité. Cette enfant est la preuve vivante que je ne t’ai pas rêvé ainsi que j’en arrive parfois à l’imaginer. Tu as bien existé dans ma vie et nous nous sommes vraiment aimés. Mais afin que le poids de mon amertume ne pèse pas sur elle, je m’exerce à penser à moi comme à quelqu’un d’autre. Une femme qui n’a aucun lien avec la Mathilde qui t’aime encore. Laquelle, ainsi que me l’a dit ma tante, serait en quelque sorte plus amoureuse de la passion qu’elle continue à te vouer que de toi. J’en viens parfois à me demander si ma tante n’aurait pas raison quand je n’ai pour nourrir cet amour que les liens que je me crée en écrivant ainsi des lettres que je ne t’enverrais jamais. Ces phrases parfois hâtivement jetées sur le papier quand mes pensées débordent trop vers toi, m’offrent brièvement l’illusion que je te parle et que tu vas me répondre. »
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«Fouettée par le vent, la brume tourbillonnante, évanescente ou condensée en bouillons d’écume, voilait, dévoilait de grands pans de paysage. Chargée de pruine, elle glissait le long d’une pente abrupte et clairsemée de pins, atteignait une pâture de montagne, et déjà entourait la cabane de l’estive adossée à un rocher.
Blottie derrière l’unique fenêtre, Mathilde se demandait si elle existait encore dans les moments où ce refuge haut perché était, lui aussi, englouti sous la brume ?
Lèvres arrondies, elle embuait la vitre de son souffle pour éviter d’y percevoir son reflet. Visage d’hier, d’aujourd’hui ou encore d’un autre temps ? Quelle était son apparence et son âge ? Ce n’était pas que sa mémoire se fût effilochée, mais Mathilde se pressentait d’ici et d’ailleurs. De maintenant et d’avant. D’ensuite, peut-être ? Supposition prudemment contournée.»
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La luminosité intense, réverbérée par tout ce qu’elle effleurait, importunait la fière et sage Mathilde. Cette belle jeunesse aux cheveux d’un blond vénitien torsadés en un épais chignon arrondi sur la nuque, était aussi dotée de grands yeux verts qui, malheureusement en cet instant, larmoyaient. La vue brouillée, Mathilde s’accrochait au bras de son amie Arlette dont les iris noirs n’étaient en rien affectés par cette débauche piquante de lumière. — Je ne vois plus rien ! geignait Mathilde. — Même pas les deux grands blonds accoudés au pont ? — Des occupants en ombre chinoise, tu penses si cela m’intéresse. Il y avait plusieurs jours que Mathilde croisait trop fréquemment ces deux jeunes soldats allemands et subissait, malgré elle, l’attrait des yeux d’un bleu intense du plus grand des deux. À l’idée de passer devant lui, elle devenait la proie d’un tremblement intérieur semblable à celui d’un fragile pétale de coquelicot sous une douce ondée.
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Quand on a gâché sa propre vie, je pense qu’il faut éviter de donner des conseils qui ne peuvent qu’être sourdement entachés d’amertume.
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Afin de ne pas intervenir, ni chercher à l’influencer malgré moi, je me tiens en retrait, je voudrais même effacer les traits de mon visage afin qu’elle ne se sente jamais indisposée de voir les siens, tant il paraît qu’elle me ressemble.
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