Écrire l’histoire de Rubens est une entreprise attrayante et effrayante à la fois.
Il est placé si haut et son génie a tant de faces diverses, qu’il peut paraître téméraire de vouloir s’élever jusqu’à son altitude et le suivre dans tout le vaste domaine sur lequel il a régné. Sa soif de création était si inextinguible, sa puissance créatrice si inépuisable, que ce serait une entreprise désespérée de prétendre parler de tout ce qu’il a produit et que, même en se bornant à ce qu’il a fait de plus important, on risque encore de fatiguer le lecteur. Ajoutez à cela qu’il s’est trouvé mêlé aux événements les plus considérables de son temps, et qu’on ne peut raconter sa vie, sans retracer l’histoire de la moitié de l’Europe pendant une période très agitée.