Jean-Paul Rosart, l'auteur de cette pièce, imagine une situation où Charlotte Corday et
Charlotte Robespierre, « les deux Charlotte », se seraient rencontrées, la veille de l'assassinat de Marat par la première.
Deux personnages opposés ?
Le contexte est celui de la période de la Révolution où les Girondins, jugés « trop tièdes et modérés » envers la Révolution, sont décrétés hors la loi depuis un mois et sont « éliminés » (en prison, en attendant d'être jugés, pour une grande partie d'entre eux), en tant « qu'ennemis de la Révolution ».
Charlotte Corday, partie de Caen, se rend à Paris dans l'intention bien ferme d'assassiner un homme, Marat, « pour en sauver cent mille », l'aboutissement d'une courte vie destinée à prendre fin bien jeune, pour cette descendante de
Corneille, sans doute imprégnée de l'esprit de certains des personnages de son aïeul.
L'occasion, à travers ce dialogue, d'apprendre sur la vie respective des deux femmes (on se référera, à ce sujet, et en ce qui concerne la première, à l'excellent ouvrage d'
Hélène Maurice-Kerymer « le roman de Charlotte Corday », déjà présenté ici). Elles ont en commun, notamment, d'avoir perdu leur mère très jeune, ainsi qu'une petite soeur (entre autres).
Pour le reste, tout les oppose, a priori. L'une veut abattre la tyrannie et exècre la dictature ; l'autre juge cette dernière nécessaire, la « fermeté » seule, plutôt que les discours, étant compatible avec l'esprit de la révolution.
Du moins à première vue, car l'auteur entend justement imaginer ce qui aurait pu, d'une certaine manière les rapprocher, dans leurs itinéraires de femmes de l'époque.
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