Sur son blog, Skydancer poste : « Une mort qui prouve quelque chose », message auquel un titre de critique fait allusion (O moarte care nu dovedeşte nimic [Une mort qui ne prouve rien]). Il pourrait s'agir d'intertextualité : dans le roman du même nom d'
Anton Holban (1931), la morte se prénomme Irina. le sort de Miruna Tomescu, attachante à bien des égards, relève toutefois, en ce qui me concerne, de cette monotonie du déjà-vu. Que le burnout soit un problème social pouvant s'avérer préoccupant devient prétexte à de nombreuses interrogations existentielles qui enflamment démesurément les blogueurs : pourquoi pas ? Appartenant apparemment, à peu près à la même génération que la romancière, je me retrouve davantage dans le message (d'aucuns diraient cliché) de la Fontaine dans le Laboureur et ses enfants : « D'argent, point de caché. Mais le Père fut sage /De leur montrer avant sa mort/Que le travail est un trésor ». Inutile, dès lors, de courir la chimère de l'île turquoise sous les tropiques ? Tonton Zaim me semble plus près du laboureur que de l'intrépide jeunesse glamour, people, addicted aux deadlines. Au risque de paraître rabat-joie, je déplore toutefois, d'une part, l'absence d'éclaircissement sur les termes anglais qui ne vont pas toujours de soi pour le lecteur français, et d'autre part, l'inconstance de l'utilisation des diacritiques dans les noms propres ou termes roumains. La traductrice mérite toute notre indulgence, mais l'entreprise éditoriale se doit, surtout lorsqu'il faut, en vertu de l'adage « tout travail mérite salaire », débourser l'équivalent de trois salaires minimum horaires nets pour accéder aux joies de la lecture, de tendre vers une qualité exemplaire.