Katiba

Roman aux allures d'histoire vraie dans le milieu du djihadisme et des services de lutte anti-terroriste. Rufin imagine des personnages crédibles et marquants, séduisants ou non, c'est selon, et il le fait avec une facilité déconcertante. On est vraiment sous le charme notamment du personnage de Jasmine, c'est quand il le décide !

On peut saluer le respect qu'il a pour chaque pays, chaque culture, chaque opinion, rien n'est caricatural, outré ou ridiculisé. Pour ça, Rufin est toujours aussi bon, humain et intelligent, un exemple à suivre. Encore un Rufin qui rend “les gens bons et pas andouilles”.

L'intrigue ne laisse pas indifférent, on imaginerait mal abandonner avant de savoir la fin. Toutefois la multiplicité des personnages m'a un peu submergé. Ai-je consacré trop peu de temps à la lecture de ce livre riche mais touffu, ce qui m'aurait fait oublier certains noms ou aurais-je dû me constituer une liste des personnages en guise d'aide-mémoire ? Méthode très efficace mais qui ne me tente pas plus que ça (je ne l'ai fait que pour le Mahabharata et je défie qui veut de se retrouver dans celui-là sans liste aide-mémoire !).

La postface dans laquelle l'auteur explique ce qui l'a inspiré et notamment les règles déontologiques à respecter pour un ancien diplomate sont un modèle du genre. Cela montre l'authenticité de ses valeurs morales en tant qu'écrivain.

En bref, un roman d'espionnage contemporain ancré dans l'actualité.

Le lecteur plonge directement au coeur du sujet grâce à une scène qui ressemble fortement à un dramatique fait divers où quatre touristes ont trouvé la mort dans un attentat en Mauritanie. le fait que l'auteur ait pu évoluer dans la sphère de la politique internationale en étant notamment ambassadeur ajoute encore une touche de crédibilité qui ne peut que donner plus de poids à son histoire. Jean-Christophe Rufin précise bien qu'il ne s'est pas servi de sa propre expérience, mais l'inspiration est là. [...]
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Jean-Christophe Rufin sait de quoi il parle.
Médecin de formation, il a beaucoup travaillé dans l'humanitaire et fait carrière dans la diplomatie, notamment en Afrique, tout en poursuivant avec brio une carrière d'écrivain qui lui ouvre les portes de l'Académie française. Profondément marqué par le tragique assassinat de touristes français en Mauritanie en 2008, il en a tiré le début de ce roman d'aventures que l'on peut rattacher au genre « espionnage ».
L'action se déroule après l'élection de Barack Obama – que l'auteur ne semble pas porter dans son coeur – mais avant l'élimination de Ben Laden – dans l'immensité du désert saharien qui s'étend de la Mauritanie à la pointe du Tchad, à travers le Mali et le sud algérien, cet espace du Sahel sans frontières matérielles sillonné par les caravanes, les trafiquants de drogue et d'armes, les cellules terroristes plus ou moins autonomes ou qui font allégeance à AQMI et se financent par les prises d'otages, les services secrets publics et privés qui combattent ces « katibas » islamistes …
On y retrouve le travail des agences de renseignements – telle « Providence » déjà mise en scène dans « le Parfum d'Adam » - et l'action d'un jeune couple de diplomates lancés dans la création d'un consulat de France à Nouadhibou, pratiquement sans aucun moyen (je me souviens à ce propos des récits de ma marraine, épouse de l'ambassadeur de France à N'Djamena à la fin des années 60 et de ses prouesses d'organisation dans ce secteur éloigné de tout …).
Les héros sont séduisants : la belle franco-algérienne Jasmine tiraillée entre deux mondes, le jeune médecin formé aux techniques des services secrets, le canado-ukrainien Dimitri, Kader, le jeune chef de troupe algérien rebelle et mystérieux. L'intrigue s'avère naturellement très embrouillée, les manipulations à géographie variable, et, incontournable, l'idylle un peu superflue. Cependant, elle prend place dans la construction du récit, et c'est sans doute la loi du genre. On est loin, cependant, du style SAS comme « Panique à Bamako » qui se plaçait dans le même contexte politique, mais qui m'avait aussi beaucoup appris sur le sujet.
Ce qui accroche et fait tout l'intérêt du roman – mais pas autant que l'émotion éprouvée lors de la lecture du « Collier rouge » - c'est le style particulièrement fluide de l'auteur et l'étincelance de ses descriptions. La dernière scène qui se passe dans le salon de l'horloge du Ministère des Affaires Etrangères est époustouflante de réalisme. Et on ne peut que constater que, près de sept ans après l'écriture de cet ouvrage, la situation politique est toujours d'une aussi brûlante actualité : prises d'otages, groupes de combattants islamistes fanatisés, attentats suicides … l'histoire contée ici est prémonitoire, hélas.
Cette lecture très romanesque fournit quelques petites clés pour comprendre ce qui se passe de nos jours dans cette partie charnière de l'Afrique.

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Dans Jean Christophe Rufin j'aime tout, enfin si je peux dire. Je trouve que l'homme est hyper intéressant, j'aime ce qu'il a à raconter et j'aime son style d'écriture
Lorsque je lis un policier ou un thriller, ce qui n'est pas mon style favori, je n'ai pas la démarche de chercher la trame de l'histoire, au contraire je me laisse porter par l'aventure. Je me suis donc laissée porter par Katiba, entre le désert et le Quai d'Orsay.
Pas de déception pour ce bouquin que je vais conserver dans ma bibliothèque parmi les autres romans de l'auteur.

Sahara, al Qaida au Mahgreb Islamique, Services secrets de renseignements... Tous les ingrédients our un simple livre d'espionnage. Et pourtant... Il y a tellement plus dans ce livre... Une profonde description des gens du désert et du fondamentalisme religieux fait qu'on ne sort pas indemne de la lecture de ce livre.

J'aime bien J.C. RUFIN. Katiba nous plonge dans les problèmes actuelles sur le terrorisme islamiste. L'action se déroule dans le Maghreb (Sahara, Mauritanie.....) lorsque Ben Laden était encore vivant. 4 touristes sont assassinés dans le Sahara et cela déclenche une mise en alerte des services de renseignements (Washington, Alger, Paris...) Nous allons vivre l'enquête des deux bords...Facile et agréable à lire. Juste une légère déception sur la fin mais certainement à cause de mon coté fleur bleue.
Mireine

Un bon polar qui parle de terrorisme, de motivation à faire partie d'un complot… Un roman qui pose également la question de l'engagement de l'état versus des compagnies privées…
Un bon scénario avec quelques rebondissements bien placés, quelques longueurs mais au final un bon moment de lecture…

Au Sahara, l'assassinat de quatre touristes occidentaux par al-Qaida met en alerte les services de renseignement de Washington aux Emirats, d'Alger à Paris. Leur intérêt se porte bientôt sur une femme : Jasmine, une fonctionnaire apparemment sans histoire du Quai d'Orsay, qui semble être au coeur d'une opération de grande envergure.
Avec Katiba, Rufin nous entraîne sur les terres africaines. Cette Afrique qui nous fascine, ce continent le plus peuplé du monde, le plus jeune aussi ! Avec Katiba on voit comment l'Afrique du Nord déborde grandement sur l'Afrique Noire. Comment ici les clans dirigent la vie quotidienne, Comment les religions, la religion divisent plus qu'elles ne rapprochent les peuples.
Une Katiba c'est un camp de combattants islamistes installé dans le Sahara. C'est à la fois une cache (souvent des armes et des vivres) et un relais, un lieu où l'on prie, où l'on négocie et tue. Ce repère invisible en avion ou par satellite est le plus souvent enterré.
La katiba correspondant généralement à un bataillon ou à une compagnie) est le nom utilisé en français pour une unité ou un camp de combattants lors de différents conflits en Afrique du Nord ou dans le Sahel.
Wikipédia nous apprend que pendant la guerre d'Algérie, il s'agit d'une unité de base de l'ALN (branche armée du FLN), équivalent d'une compagnie légère, qui peut atteindre cent hommes, ou la section, d'une trentaine d'hommes. L'action offensive exige de la katiba qu'elle se déplace clandestinement, et rapidement, d'un point à un autre, aussi éloignés que possible. L'unité de l'ALN pratique l'effet de surprise. Les marches se font, pour une bonne part, de nuit.
Le terme a depuis été repris par les mouvements insurrectionnels maghrébins, notamment islamistes, durant la guerre civile algérienne, en Libye (katiba de Tripoli) et ensuite dans le Sahel par AQMI.
Avec Katiba Jean-Christophe Rufin nous entraîne dans un monde aux prises avec les nouvelles dérives totalitaires du XXIe siècle.
Bien avant tout le monde Rufin nous parlait d'AQMI. Des ravages que cette organisation terroriste islamique faisait subir aux populations locales. Mais aussi sur leurs intentions de porter préjudice à tout ce qui touche de près ou de loin aux intérêts occidentaux en Afrique.
Katiba la réalité qui remonte à la surface, c'est la réalité qui vous saute à la gueule, la réalité qui rattrape la fiction.
Mais attention Katiba n'ai pas un essai sur AQMi, non c'est belle est bien un grand roman d'espionnage, un roman d'aventure. Et l'on retrouve dans les personnages de Rufin tout le souffle romanesque qu'on lui connait. C'est aussi un texte plein d'émotions.
Lien : https://collectifpolar.com/

L'histoire commence par l'assassinat de quatre touristes, l'attentat est revendiqué par al Qaïda au Maghreb islamique. A partir de là, l'auteur va suivre l'histoire de Jasmine et d'une katiba (corps de combattants islamiques) en Mauritanie.
Le livre présente des points positifs et négatifs, il est très dynamique et l'immersion dans le monde de ces groupes terroristes est incroyable. Cependant les nombreux changements de lieux perdent le lecteur. de plus, la quantité impressionnantes des personnages ne les rend pas attachants pour le lecteur. Pourtant deux personnages se détachent de l'oeuvre : Jasmine et Dimitri car ce sont les seuls personnages qui sont mis en valeur. Nous conseillons ce livre car l'histoire est très originale et intéressante.

Après avoir sombré sous le poids des mots de « Rouge Brésil », c'est avec une certaine appréhension que j'ouvris « Katiba » de Monsieur Rufin. Et là, ô surprise, je constate la virtuosité de cet académicien, capable de virevolter d'un style à un autre, de sacrifier sa plume pour améliorer sa narration, d'abandonner sa verve pour approfondir son intrigue. Ici, l'auteur s'engage dans la voie de l'espionnage, en racontant la montée en puissance d'une cellule terroriste saharienne affiliée à AQMI dont la finalité demeure un coup d'éclat sur le territoire français. de Washington à Bruxelles, de Paris à Bologne, et du Cap à Nouakchott, Monsieur Rufin s'amuse à tisser une intrigue de haut vol ou agences d'espionnage et institutions supranationales défendent leurs ambitions.

Lorsqu'on connait la vie de l'auteur, ambassadeur à Dakar et éminent globe-trotter servant les intérêts de multiples ONG à travers la planète, on ne peut s'empêcher de croire que son vécu inspira, à divers degrés, son roman. C'est d'ailleurs grâce à ses connaissances géopolitiques que Katiba est couronné de succès, autant bouquin documentaire sur les conflits terroristes qu'étude sociale et culturelle des mouvements extrémistes, il fait preuve d'un réalisme saisissant. Sans jamais tombé dans le pathos, ou pire encore, les clichés, il nous conte une aventure effrayante, mais d'actualité. A côté, les Ken Follet (dans « Triangle » ) ou Terry Hayes (dans « PIlgrim ») font pâle figure, ces oeuvres apparaissant comme des fictions abracadabrantes et rocambolesques.
C'est ce que nous pouvons appeler un véritable roman d'espionnage, sans vulgarité ni excès, où le fil rouge comme l'issue frappent par leur réalisme. Une réussite pour les amateurs du genre.