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J'ai récemment évoqué, dans un de mes billets, le "Fusil de Tchekhov", principe dramaturgique selon lequel chaque détail mémorable d'un récit de fiction doit être nécessaire et irremplaçable. Si, au début d'un récit, vous évoquez de manière insistante un fusil, vous êtes ainsi tenu de lui faire jouer, à un moment, un rôle significatif.

Lorsque, dans une des scènes du "Déclin de l'empire Whiting", l'une des héroïnes dissimule un cutter dans son sac de classe, j'y ai aussitôt repensé. Richard Russo allait-il respecter le principe de Tchékov ?

Avant de le savoir, il vous faudra être patient. Car ce cutter, comme l'épisode qui le met en scène pour la première fois et les personnages qui y sont associés, ne sont que quelques éléments parmi beaucoup d'autres de ce roman suffisamment foisonnant pour vous le faire oublier jusqu'à son éventuelle réapparition...

Depuis que ses florissantes usines de textile ont fermé, laissant les résidus de leurs solvants teinter les berges de la rivière Knox, Empire Falls semble vouée à une irrémédiable déréliction. Ses commerces végètent, quand ils n'ont pas baissé le rideau, ses jeunes s'exilent dès qu'ils sont en âge de le faire. Même l'équipe de football de son lycée a depuis longtemps fait le deuil de son heure de gloire.

La famille Whiting elle-même, propriétaire des usines défuntes, mais aussi d'une bonne partie de la ville, est dorénavant réduite à son strict minimum, représentée par Francine, veuve depuis le suicide du dernier mâle de la lignée, sa fille Cindy, une quadragénaire invalide, et Timmy, leur chatte psychopathe. Drôle de dynastie que ces Whiting, dont les hommes semblaient vouer à une malédiction les condamnant à épouser des femmes insupportables au point de vouloir les trucider, certains ayant même franchi le pas d'une tentative ratée. Pour l'heure, et malgré la progressive extinction de son clan, la cynique et imperturbable Francine Whiting continue d'exercer sur Empire Falls le pouvoir que lui confère sa richesse, et l'autorité que lui vaut son caractère bien trempé.

Miles Roby pourrait en témoigner. Ce natif d'Empire Falls a laissé deux décennies plus tôt ses études en plan pour accourir au chevet de sa mère gravement malade, qui lui en a voulu jusqu'à sa mort, prétendant que c'est ce retour qui la tuait, elle dont le principal but dans l'existence était d'éloigner définitivement son fils aîné de leur bourgade natale où il était condamné à une vie médiocre. Miles avait alors conclu un arrangement secret avec Mrs Whiting, reprenant l'Empire Grill, restaurant dont Francine est la propriétaire, qu'elle a promis de lui léguer à sa mort. Les craintes de Grace Roby étaient visiblement justifiées : son fils vivote, végète, n'ayant pour lui que sa réputation d'individu le plus gentil d'Empire Falls, d'homme soigneux et réfléchi mais triste et sans ambition, qui semble se laisser porter par les événements. Il vient de se séparer de sa femme Janine, lassée de cet homme morne et passif. Un bellâtre un peu plus âgé qu'elle, entretenant son apparence en pratiquant la musculation à outrance lui a fait découvrir l'orgasme, l'a convertie au culte d'une minceur dont elle n'avait jamais osé rêver, et la fait se sentir jeune, ce qu'elle n'a jamais réussi à faire quand elle l'était vraiment. Elle a décidé de jouir de l'existence, de penser enfin à elle ; son mariage avec Walt -le bellâtre en question- est déjà planifié, et même si l'idée l'effleure parfois qu'épouser un homme qui se fait appeler THE SILVER FOX n'est pas forcément un choix judicieux, elle est décidée à l'assumer jusqu'au bout. Ce qui n'est pas du goût de Tick, la fille de seize ans qu'elle a eue avec Miles, une maigrichonne intelligente et sensible, pétrie d'angoisses irrationnelles, avec laquelle les rapports sont devenus particulièrement conflictuels.

Autour de ce trio orbitent de nombreux autres personnages, touchants ou détestables, désenchantés ou truculents, chacun trouvant naturellement sa place au coeur de cette chronique, et contribuant ainsi à sa densité. On retiendra notamment Max, père de Miles, parasite notoire, parangon de mauvaise foi et de roublardise à l'hygiène douteuse, infatigable et enthousiaste... son fils cadet David, frère de Miles donc, aussi énergique et nerveux que ce dernier est calme et réfléchi... Minty, le policier louche et collant, hâbleur et misogyne... le jeune John Voss, souffre-douleur du lycée, affichant une asociabilité inquiétante...

On s'installe, aux côtés de toutes ces figures dont l'auteur orchestre avec maîtrise les interactions, dans une routine jamais ennuyeuse, l'anecdotique et le quotidien se mêlant à l'analyse sans complaisance -bien que parfois empreinte d'une certaine tendresse- des manquements, des lâchetés, et des limites des personnages, et ce regard pénétrant porté sur ses héros contribue en grande partie à leur tangibilité, et à créer une réelle proximité avec le lecteur. On est ne même temps porté par la mélancolie qui émane de ces destins plombés de tragédies ordinaires et conscient d'une certaine tension qui laisse soupçonner que le basculement vers le drame n'est jamais vraiment loin. Enfin, et ce n'est pas la moindre des qualités de ce texte, la langue de Richard Russo est drôle et féroce, mise au service de dialogues vifs et ironiques, exprimant avec dérision et intelligence à la fois ce qui freine et ce qui fait avancer ses personnages : les espoirs envolés, la culpabilité, le découragement, mais aussi l'amour et la générosité, la résilience et le pardon.

Aussi, malgré une fin à mon avis un peu bâclée, car expéditive et trop providentielle, j'ai vraiment été emballée par cette lecture, par sa richesse narrative et son ton, juste équilibre entre énergie et profondeur.
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Dans la dynastie Whiting, les femmes sont des viragos assumées qui terrorisent leurs maris qui ne pensent qu'à les occire comme le grand-père de Charles Beaumont (C. B.) Whiting, l'héritier malgré lui du groupe textile, qui tenta de tuer son épouse à coups de pelles...
Dans « Le déclin de l'Empire Whiting », Prix Pulitzer 2002, Richard Russo, construit une histoire dont la chronologie est décalée : en italique, les retours dans le passé qui expliquent la situation actuelle ; en police romaine, le présent.
Miles Roby est le gérant d'un grill d'Empire Falls (sic), une petite ville du Maine qui a connu la prospérité grâce à son industrie. L'opulence n'est plus qu'un lointain souvenir. Il ne reste de cet âge d'or que la terrible Francine Whiting, veuve de C.B ., qui manipule le pauvre Miles en lui faisant miroiter de lui céder le restaurant. Miles se considère comme un raté. Au lieu de poursuivre ses études, il a dû travailler, sa mère, malade, ne pouvant plus les financer. Pour lui, c'est une forme de trahison. Pour se racheter, « l'individu le plus gentil et le plus triste de tout Empire Falls » essaie, comme sa génitrice tant aimée l'a fait avant lui, de faire le bien autour de lui. Une attitude qu'il tente de transmettre à son ado de fille qui prend sans enthousiasme sous son aile un certain John Voss, un gamin psychopathe...
Miles a bien du courage car il n'est vraiment pas servi par son entourage. Janine, sa femme stupide, qu'il n'a jamais aimée (il est secrètement amoureux de Charlène, sa serveuse), l'a quitté pour un patron de club de gym. Elle découvre enfin l'orgasme. A 40 ans, il était temps ! Max, son père, « coupe-faim sur deux pattes » est tellement égocentrique et cynique qu'on le trouve attachant.
Avec ses dialogues et ses personnages épatants, Richard Russo fait le portrait plein d'humanité et de lucidité d'une communauté en perte de vitesse qui a perdu ses illusions. Il ne se passe pas grand chose dans « Le déclin de l'Empire Whiting ». Tout passe par l'analyse psychologique des protagonistes et des sentiments. L'auteur a l'art de saisir les individus ordinaires dans leur vie quotidienne et d'en faire des moments de grâce. du grand art !

EXTRAITS
- Les hommes de la famille Whiting, tous nés apparemment avec un solide sens des affaires, avaient invariablement gravité, comme des papillons vers la lumière, vers la seule et unique femme au monde qui épouserait avec eux la noble mission de leur pourrir la vie.
- Pourquoi le monde était-il tombé dans les mains de vieilles femmes folles de pouvoir ?
- Après tout, le monde entier était-il autre chose que l'endroit où les gens brûlent de répondre aux souhaits impossibles, où leurs désirs se terrent au défi de toute logique, de toute vraisemblance, même du passage du temps, aussi éternels qu'un marbre poli ?
- Si Janine avait eu un cerveau, elle aurait pu comprendre pourquoi il aimait tant faire l'amour avec elle. Parce que ça ne lui coûtait rien.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Prix Pulitzer 2002.

Richard Russo est un des auteurs américains majeurs de ses trente dernières années et, s'il ne fallait qu'un exemple pour le démontrer, c'est certainement avec ce merveilleux roman, son chef d'oeuvre, qu'il faudrait le faire. Voilà, je n'ai rien d'autre à ajouter. Lisez le. Non, cela ne vous suffit pas ? Vous ne me faites pas confiance ? Quel dommage... me voilà donc obligé de m'employer à vous en convaincre !

Ce très long roman (plus de six cents pages serrées) est la lente chronique d'une ville américaine déclinante vue sous le prisme de Miles Roby, un homme apparemment sans grande importance.

Miles Roby est un raté pensent certains, mais il joue un rôle central - dans la vie quotidienne de chacun - en tant que gérant d'un modeste bar restaurant où toute la ville passe à un moment où à un autre.

Miles Roby est un personnage complexe, comme tous ceux que décrit avec un talent fou Richard Russo, aussi complexe que les gens dans la "vraie" vie.

Pas génial, pas stupide, très, très moyennement courageux, sauf pour affronter les multiples problèmes du quotidien.

Bourré de regrets, de remords et d'envies et d' aspirations, c'est un être... humain, comme vous et moi. Il est le pivot du récit mais autour de lui, les personnages sont nombreux, aussi crédibles que lui.

Lire la suite de ma critique sur le site le Tourne Page
Lien : http://www.letournepage.com/..
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Encore un sacré bon bouquin de R. Russo (après la belle découverte il y a quelques mois de "Quatre saisons à Mohawk") qui, avec une lucidité admirable, raconte la décrépitude d'une ville industrielle des Etats-Unis. Les 633 pages du format poche s'avalent sans indigestion car le talent de l'auteur est grand. Talent d'écrivain d'abord: les mots sonnent juste, les phrases sont à la fois belles et efficaces. Talent de conteur ensuite: on s'immerge sans peine dans la médiocrité de la vie des habitants d'Empire Falls dont on suit avec délectation les relations - souvent pathétiques - et dont on partage avec émotion les états d'âmes. Talent de "dépeceur d'âme" enfin tant l'analyse psychologique des personnages est fine: Miles, Tick, Max, Charlene, Bea, Janine et les autres sont suffisamment denses et complexes pour qu'on les visualise encore avec nostalgie après avoir tourné la dernière page.
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LE DÉCLIN DE L' EMPIRE WHITING de RICHARD RUSSO
C'est par l'intermédiaire de Miles Roby, gérant du grill d' Empire Falls que l'on va découvrir l'histoire de cette ville qui fut dominée par la famille Whiting, magnat du textile avant que la concurrence sauvage asiatique et autres ne change la donne. Miles, pour sa part tente de survivre entre Jeanine sa presque ex femme, Francine Whiting la dernière héritière (dont la fille,handicapée suite à un accident de voiture, est amoureuse de Miles) ,sa propre fille Tick, adolescente difficile à gèrer et Charlène, la serveuse dont Il est amoureux. J'oublie son père, Max, parasite sans vergogne, qui profite honteusement de lui. Parallèlement au récit contemporain et à l'évolution des relations humaines, on suit l'enfance de Miles, jusqu'à sa présence dans ce grill au bord de la faillite et l'on se dit qu'on n'est pas au bout des surprises, car décidément, Francine Whiting s'intéresse beaucoup trop à Miles. Progressivement le voile se lèvera et révélera une vérité étonnante.
Très beau roman de Richard Russo ( qui sera honoré du Pulitzer 2002) qui, tout en restant dans une sorte de banalité du quotidien, va nous faire vivre une reconstitution passionnante de l'histoire de cette ville du Maine et de ses habitants englués dans des problématiques qui leur échappent et les empêchent de prendre les décisions qui s'imposent. Magistral.
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Miles Roby gère à bout de bras le grill de la petite ville d'Empire Falls, dans le Maine, en déliquescence depuis la fermeture des usines Whiting. Entre son divorce avec Janine, qui l'a trompé avec son prof de gym, Walt, lequel tente de se faire pardonner en venant régulièrement boire des verres au bar, le passage à l'adolescence de sa fille Tick, qui semble s'éloigner de lui, ses rêves de posséder son affaire, que lui fait régulièrement miroiter la propriétaire des lieux, Francine Whiting, et son père, Max, roublard et profiteur, il essaie de garder la tête hors de l'eau et de résister à la culpabilité catholique dans laquelle il a baigné toute son enfance.
Le personnage de Miles, un vrai gentil, intègre, gère comme il peut ses sentiments, observe son entourage et même si les digressions sont parfois nombreuses, on se prend au jeu de l'ambiance de cette petite ville, car Richard Russo a un vrai talent pour planter des ambiances et créer des personnages cabossés.
J'ai beaucoup aimé les sauts dans le passé, qui permettent de petit à petit comprendre les liens actuels entre tous, même si j'ai assez vite deviné le secret de famille, et me suis totalement immergée dans cette petite ville sinistrée et le quotidien de ses habitants. Cette chronique douce-amère peut déplaire par sa lenteur, mais la fin du roman,qui est complètement inattendue, dynamise le récit et prend complètement par surprise...moi j'ai été totalement conquise!
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Ce type de littérature me met toujours mal à l'aise.
Psychologie des personnages fouillée mais pas de personnalités solaires.
Quotidien mélancolique
Avenir bouché
Népotisme malveillant
-pfffff- difficile de rentrer du travail et de trouver la motivation pour se plonger dans cet univers un peu glauque.
Pourtant, il doit y avoir de la magie dans ce livre, parce que je m'y suis accrochée.
Je me suis interrogée sur cet intérêt :
y avait-il un personnage en particulier qui m'aurait ému à l'insu de mon plein gré ?
Non, au contraire, certains sont pathétiques, mais pour la majorité d'entre eux mon 1er réflexe serait un grand coup de pied aux fesses pour les mettre dans le sens de la marche.
La période n'est pas non plus source d'inspiration, ni le lieu géographique.
rien , de rien, de rien - reste - la qualité et l'intelligence du texte ! et ça change tout !
Je vais poursuivre avec un autre texte de Richard Russo (pour l'instant , titre indéterminé) afin de me forger une opinion plus aboutie sur cet auteur
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Empire Falls dans le Maine. Grandeur et décadence de la riche et puissante famille Whiting et du même coup de leur fief … Les hommes y subissent une terrible destinée : ils se marient systématiquement avec une femme qui ne leur convient pas du tout. Charles Beaumont Whiting (CB pour les intimes) n'y échappera pas, tout comme Honus son père et Elijah, son grand-père …
Miles Roby, gérant de l'Empire Grill, appartenant à Francine Whiting (qui a promis de le lui léguer à sa mort) tente de garder la tête hors de l'eau. Janine, sa “future ex femme” l'a quitté il y a moins d'un an pour le propriétaire de la salle de sport, Walt, qui vient régulièrement le narguer au grill et que déteste également Tick, leur fille adolescente. Max, le père de Miles, est un voyou, manipulateur égoïste et sans scrupules.
Régulièrement, Miles voit son passé revenir lui sauter à la face (notamment les fameuses vacances à Martha's Vineyard avec sa mère, lorsqu'il avait neuf ans, la jolie Grace sur qui tous les hommes se retournaient … et cette idylle impossible avec un certain Charlie pendant que son père purgeait une peine de prison …)
Richard Russo est passé maitre dans l'analyse pointue de la nature humaine - c'est incontestable - et son écriture est indéniablement sublime (ce roman a obtenu le prix Pulitzer 2002) Toutefois, la longueur de certains passages m'a - je dois bien le reconnaitre - un peu lassée …
Avis relativement mitigé, donc, en ce qui concerne mon intérêt pour l'intrigue à proprement parler, ce qui ne m'empêche nullement d'admirer le talent de ce grand écrivain !
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Ce sont des personnages de la vie de tous les jours et c'est passionnant d'en partager les tourments. Un tour de force de rendre captivant l'ordinaire.
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J'ai lu ce livre parce que c'est un prix pulitzer (2002) et que j'ai choisi de lire la majorité des prix pulitzer parus depuis 2000.

Ce roman pour moi est en trois temps.
Le premier temps nous fait découvrir le cadre où cela se déroule et les protagonistes. Ce fut une partie inspirante parce que cela me faisait penser à nombre de petites villes moyennes en France, qui ont eu leurs heures de gloires et où aujourd'hui il y a des friches industrielles et de nombreux laissés pour compte, qui n'ont pas pu ou voulu quitter ces lieux. Pendant ce temps, une, deux ou trois familles historiques continuent de régner sur la ville. C'est un grave problème de désertification ou d'évolution des votes électoraux vers les extrêmes, le gens ayant l'impression (et très souvent ce n'est pas qu'une impression) d'être laissés au bord de la route.
Le deuxième temps nous montre la mécanique au quotidien de cet ensemble et comment vivent les protagonistes. par moment des flashbacks (en italiques) nous donnent des racines des situations.
Le troisième temps (disons les 150 dernières pages ou la quatrième partie) se traduit par une accélération de l'histoire avec tout un ensemble d'évènements qui, additionnés les uns aux autres, vont bouleverser l'équilibre. de l'ensemble.
J'ai bien aimé la première (pour les raisons évoquées-dessus), la seconde mais moins la troisième que je trouve un peu cousu de fil blanc et qui me donne le sentiment que l'auteur ne savait pas comment s'en sortir.
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