Les fouilles de la peur

« Les fouilles de la peur » (« Relics » 1986) est le numéro 71 de la collection Gore et le dernier des six romans de Shaun Hutson publiés dans cette collection.

Sur le chantier archéologique de Longfield, un des archéologues meurt empalé dans une fissure profonde de plus de quarante mètres. Au fond, les scientifiques découvrent une grande quantité de squelettes d'enfants décapités. Il s'agit d'un puits de sacrifices creusé par une tribu celtique il y a des milliers d'années. Les archéologues découvrent aussi des tablettes et des inscriptions plus anciennes dans une grotte au fond du puits.

Dans la forêt proche, du bétail décapité et éventré est trouvé suspendu dans les arbres, les viscères éparpillés sur le sol. Il semble que quelqu'un organise des rituels impies en ce lieu.

Le plus proche habitant, Dexter, défend farouchement ses terres qui sont celles de sa famille. Pourtant la municipalité y a autorisé le site archéologique et y prévoit la construction de logements sociaux (suite à un procès les terres appartiendraient à la commune).

Bientôt, des morts violentes se succèdent tant chez les archéologues que du côté des architectes travaillant sur le projet de construction. Les victimes sont massacrées (vidées de leurs entrailles, les yeux arrachés et écorchées vives) par quelque chose d'inhumain. Tous sont morts d'une crise cardiaque provoquée par une peur intense. Des jeunes enfants ont également disparu sans que l'on retrouve leur trace. L'inspecteur Wallace enquête.

La fin, très pessimiste, nous réserve une surprise de taille concernant l'entité responsable des massacres. Les derniers chapitres tiennent le lecteur en haleine. L'inspecteur Wallace est confronté à un dilemme terrifiant : sacrifier ou non, les enfants enlevés, pour sauver le monde (rien de moins !).

Ce roman rappelle « le crâne infernal » du même auteur. Sexe et sang sont au menu comme dans tous les livres de Shaun Hutson. C'est un Gore d'un bon niveau mais pas le meilleur de l'auteur.

Shaun Hutson poursuit dans sa veine Gore apocalyptique typique de l'école anglaise, celle qui débute vraiment avec John Wyndham et se poursuit avec James Herbert. Les chapitres sont donc très (trop ?) courts, souvent limités à deux ou trois pages, et vont à l'essentiel, à savoir de l'horreur sanglante entrecoupées de quelques passages « érotiques » typiques de l'époque. Tout ça n'est pas franchement original mais l'auteur multiplie cependant les sous-intrigues afin d'épaissir le scénario, ce qui donne au roman un côté puzzle parfois confus. Là encore l'influence de James Herbert est très palpable dans cette manière de présenter des personnages brossés en deux ou trois lignes pour les tuer de manière horribles trois pages plus loin.
Le scénario reste simple : des découvertes archéologiques maléfiques entrainent une série d'événements brutaux dans un coin perdu d'Angleterre. Corps éviscérés, enfants disparus, réveil d'une entité toute puissante,…Ce n'est pas franchement novateur mais ça avance vite (et par conséquent ça se lit tout aussi vite), sans guère se soucier de psychologie, de background ou de personnages développés. Avec Shaun Hutson on est dans le côté outrancier et rentre-dedans de l'horreur, du carnage pur et dur qui doit davantage aux films gore des années '80 qu'à l'épouvante feutrée. Si nous ne franchissons pas encore les limites par la suite défoncée par le courant splatterpunk / splatterporn LES FOUILLES DE LA PEUR marque cependant un pas dans cette direction de l'horreur extrême.
Comme beaucoup de bouquins de la collection, le livre a cependant souffert de la traduction, passant de 257 pages à seulement 158. Cela donne parfois l'impression que certains passages sont expédiés à la manière d'un résumé afin que toute l'intrigue puisse tenir dans un roman aussi court. Un peu dommage.
Si l'horreur reste contenue durant une bonne partie du roman, avec des passages gore et des meurtres horribles, elle prend son ampleur lors du final qui vire au fantastique cosmique dans une ambiance lovecraftienne de bon aloi.
Un bon cru d'un auteur généralement efficace dans les limites de ses ambitions.

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Livre rapide à lire, style fluide. J'ai bien accroché et je trouve qu'il y a plus d'idées ou d'action que dans des livres d'auteurs célèbres, stephen king pour ne pas le nommer. L'écriture y est plus dynamique, donc forcément il y a moins de psychologie. Un bon numéro de la collection Gore avec la tronconneuse de l'horreur, le bois des ténèbres !!!!