En se basant sur des études réalisées en Suisse, mais en prenant également en compte d'autres études effectuées dans divers pays d'Europe et aux Etats-Unis,
Francesca Sacco et
Alain Golay posent cette affirmation : les populations occidentales modernes n'aiment pas le sport. Ce titre est une accroche inexacte et les auteurs le savent puisqu'on pourra lire, entre les pages de leur document, que l'OMS donne pour définition exacte du sport : un regroupement « d'activités revêtant la forme d'exercices et ou de compétitions facilitées par des organisations sportives ». Ce n'est pas exactement de ceci dont veulent parler
Francesca Sacco et
Alain Golay, mais plutôt d'exercice physique (selon le programme PAPRICA, « il s'agit d'un sous-ensemble de l'activité physique défini comme un mouvement corporel planifié, structuré et répétitif, accompli pour améliorer ou entretenir une ou plusieurs composantes de la condition physique ») et plus généralement encore d'activité physique (selon l'OMS : « toute forme de mouvement corporel produit par la contraction des muscles squelettiques et résultant en une augmentation de la dépense énergétique au-dessus du métabolisme de repos »). Et sur ces fondements, de nous rappeler que, comme Mr Jourdain faisait de la prose sans le savoir, nous faisons souvent de l'activité physique sans nous en rendre compte –mais tout de même pas assez souvent, nous font remarquer les auteurs.
Est-ce à cause du format de ce livre ? à cause des nombreux graphiques et tableaux qui égaient ces pages ? du titre faussement ironique ? je pensais que Pourquoi nous n'aimons pas le sport se présenterait comme une parodie d'un de ces indénombrables manuels de coach. En fait, mieux que cela, ce livre s'engaillardit à coacher de futurs coachs ! –je voulais en fait parler de médecins.
Francesca Sacco et
Alain Golay fournissent les arguments que leurs doctorants de lecteurs pourront utiliser pour convaincre d'éventuels patients réticents au sport de se convertir aux joies de la marche active, du jardinage voire, pour les plus ambitieux, de la course à pieds. On retrouve ce que l'on savait déjà, à savoir que la pratique régulière et modérée d'une activité physique entretient un organisme en meilleur santé qui vivra mieux plus longtemps, mais on apprend également que l'activité physique peut avoir de meilleurs résultats que la prescription d'antidépresseurs sur le moral de ses pratiquants. Une fois les faits établis et rappelés à la mémoire des plus cancres des docteurs,
Francesca Sacco et
Alain Golay exposent quelques-uns des arguments utilisés par les non-pratiquants du culte sportif pour justifier leur athéisme. Manque de temps, manque d'énergie, ou aveu franc d'une aversion, toutes ces explications ne devront devenir que de vilaines excuses, et les auteurs expliquent aux médecins de quelle manière ils devront persuader leurs patients de l'inexactitude de leurs considérations. En tant que patient éventuel, ces pages pourront également nous apprendre de quelle façon nous risquons d'être manipulés par la parole en cabinet, et de prévoir à l'avance quelques répliques bien senties.
Intéressant et curieux, mais pas non plus source mirobolante d'informations sur le thème du délaissement de l'activité physique au profit d'activités plus lucratives telles que télé/métro/journaux, Pourquoi nous n'aimons pas le sport est avant tout destiné à un lectorat de médecins, sponsorisés par Adadas et la Sécu.
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