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EAN : 9782729114329
125 pages
Editions de La Différence (02/10/2002)
4.33/5   3 notes
Résumé :
je suis née sur les bords
de la mer du soleil couchant
la grande mer la très vert
la mer des Philistins
celle qui baigna Carthage
la mer blanche intérieure des Arabes
dont les chevaux déferlèrent sur les rives

algue j’ai grandi vague poisson
étoile aux multiples branches
la première lettre de l’alphabet
incrustée sur le front

à sept ans je nageais sur les eaux noires
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Soleil à son lever


chaque jour tu rattrapais la lune

qui fuyait



chaque jour tu approchais de mon silence

pour y mêler le tien



je me voyais poser la main sur une ombre

moi-même j’étais une ombre

sans paupières



nous étions notre propre désert

pierre au vif des sables

et source dans l’amour du monde



nous étions l’oiseau blanc

qui porte le nuage entre ses ailes

nous étions le vol et l’oiseau

fendant le ciel du regard

quand s’abolit la distance

et que renaît le feu



soleil à son lever

chaque jour tu rattrapais la lune

qui fuyait



nous étions la lune et le soleil

et la couleur qui soutient le ciel

et son commencement



nous étions lumière et ténèbres

nous étions la roue

qui assemble le jour et la nuit



nous étions l’homme la femme

et l’enfant que je voyais en toi



chaque jour tu approchais de mon silence

pour y mêler le tien



nous étions la totalité

des voyelles et des consonnes

que scellaient nos bouches de chair



nous étions le feu vif et la cendre

et nos propres décombres



nous étions tout ce qui n’eut pas lieu

et qui dure
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l’élan le souffle le silence
le rêve de l’âme l’instant d’éternité
l’ombre transfigurée de ma mort
ce qui en moi vainement te cherche
tout commence et meurt avec les racines
calcinées du soleil sur le monde
car de toi me vient une part de lumière
mirage d'île sur l'écume de la mer

ainsi je ne dis pas, je chante
je brise la lumière pour que de toi elle se multiplie
je peins mes paupières aux couleurs de la terre
mes yeux se ferment sur une idée de la beauté
que tu portes comme une pudeur intime
je sème les pierres blanches de ma mort
je vole une minute de vie
à la courbe légère du temps
car de toi me vient une part de lumière
mirage d'île sur l'écume de la mer

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toujours dans le poème
  
  
  
  
toujours dans le poème
j’entendrai le silence
avant le mot
m’abreuverai à sa bouche même

alors naissent les choses
les mots le monde

je dis : toujours dans le poème
j’entendrai le silence avant les mots

et tu réponds : s’il existe un dieu
c’est là qu’il habite

je découvre l’exact versant
de l’ombre et de la lumière
où il finit où il commence

et le silence palpite telle la mer
en son ventre de sel
palpite comme l’aile d’un oiseau
apprivoisant lentement le ciel
comme le vent la terre la vie

et s’il existe un dieu oui
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Extrait 2
 
 
l’élan le souffle le silence (…)
je suis au monde comme un fruit
triste et heureux de la bouche qui l’embrasse
la voix de l'aube se mêle à la tienne
ainsi je ne dis pas, je chante
ce qui en moi vainement te cherche
depuis le jour où mes ombres
s'éparpillèrent autour de moi
crépuscule ébloui de la face d'un dieu barbare
le jour où une théorie d’oiseaux innocents
survola le mirage de mon île
rêve pur incisé dans la chair du temps
ainsi libre captive je m’achève et renais
avec la nuit ses miracles lumineux

                  *

apparu disparu avec l’impétuosité du printemps
comme un corps nu dans la lumière éteinte
une étoile lyrique dans la nuit ensorcelée
tu me gratifias d'une esquisse de sourire
depuis je célèbre le tumulte intérieur
ma folie de femme lentement détruite
puis reconstruite le profil d’un sourire
qui s’étend sur le silence de mon poème
femme de peu de mots qui écrit
qui écrit comme si elle savait comment

mon histoire a la tristesse à fleur de corps
l’aérienne innocence des ténèbres
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Sentier de lumière


(...)
j'ai fait mes premiers pas dans le limon des fleuves
on m'a ensablée vive sous un amas de dunes
on a obstrué la caverne ‒ que mon sommeil s'éternise
on a exilé mon corps à l'intérieur de mon corps
on a effacé mon nom de tous les registres
jusqu'aux épousailles des deux rives
j'ai porté en moi le vide comme la bouche d'un noyé
décembre a disparu derrière l'horizon
j'ai appelé ‒ seul le silence était attentif
j'ai vu les siècles s'égarer jusqu'à nous
le grenadier refleurissait entre les stèles
ma ville changeait de maîtres comme de parure
ma terre : un nuage en marge du levant
pourquoi chercher un lieu quand nous sommes le lieu
mon ombre a gravi un long chemin jusqu'à moi
un jour je suis entrée dans la maison de la langue
j'ai niché deux oiseaux à la place du cœur
j'ai traversé le miroir du poème et il m'a traversée
je me suis fiée à l'éclair de la parole
j'ai déposé un amour insoumis dans le printemps des arbres
et délivré mes mains pour que s'envolent les colombes
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Videos de Amina Said (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Amina Said
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Martine Broda 0:32 - Sylvie Fabre G 1:57 - Maximine Lagier-Durand 2:33 - Amina Saïd 3:53 - Béatrice Bonhomme 4:17 - Hélène Dorion 5:15 - Alicia Gallienne
6:50 - Générique
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Références bibliographiques : Couleurs femmes, poèmes de 57 femmes, Paris, co-édition le Castor Astral/Le Nouvel Athanor, 2010. La poésie à plusieurs voix, rencontres avec trente poètes d'aujourd'hui, sous la direction de Serge Martin, Paris, Armand Colin, 2010. Françoise Chandernagor, Quand les femmes parlent d'amour, Paris, Cherche midi, 2016. Alicia Gallienne, L'autre moitié du songe m'appartient, Paris, Gallimard, 2019.
Images d'illustration : Martine Broda : https://www.babelio.com/auteur/Martine-Broda/183879 Sylvie Fabre G : https://www.editionsunes.fr/catalogue/sylvie-fabre-g/ Maximine Lagier-Durand : http://editionsws.cluster011.ovh.net/wp-content/uploads/2011/04/Maximine.jpg Amina Saïd : https://fr.wikipedia.org/wiki/Amina_Saïd#/media/Fichier:Amina-Saïd_Hazam_(21e_Maghreb_des_Livres,_Paris,_7_et_8_février_2015).jpg Béatrice Bonhomme : https://www.southeastreview.org/single-post/poetry-by-béatrice-bonhomme-translated-by-emelie-griffin Hélène Dorion : https://www.lesoleil.com/2020/10/15/entretien-public-avec-helene-dorion-pour-donner-vie-aux-mots-4119980a99b2ea22baac03f17396a0e7 Alicia Gallienne : https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/01/31/alicia-gallienne-etoile-filante-de-la-poesie_6027964_
+ Lire la suite
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