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EAN : 9782811113094
272 pages
Karthala (01/12/2014)
3.67/5   3 notes
Résumé :


Ce livre tient à la fois du témoignage et du manifeste. Il est le témoignage d'une volonté de vivre que les catastrophes d'origine naturelle ou humaine, en particulier celle du 12 janvier 2010, n ont jamais ébranlée.

Haïti est vivant, sous les ruines, dans les campagnes en partie ravagées par l'exploitation désordonnée des sols et des cultures, au fond des plaines rizicoles de l'Artibonite ou dans les Mornes, où se nichent les plantat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Tout d'abord, je souhaite grandement remercier Babelio et l'Édition Karthala pour cet ouvrage reçu dans le cadre de l'opération Masse critique.

J'ai eu beaucoup de chance de recevoir "Haïti par lui-même: La reconquête de l'indépendance volée", d'autant plus que le domaine de l'humanitaire m'intéresse beaucoup. C'est pourquoi, avant la lecture de ce livre, j'avais déjà pris connaissance de la catastrophe humanitaire qui avait eu lieu là-bas après le séisme du 12 janvier 2010.
De plus, la première de couverture remplie de couleurs, grâce à un montage de plusieurs photographies, met grandement le lecteur à disposition pour commencer ce voyage à Haiti. Je me suis donc fait une grande joie d'ouvrir ce livre.

Ce livre, comme le dit la dernière de couverture, tient à la fois du témoignage et du manifeste.

Les diverses personnes qui ont contribué à l'écriture, car il s'agit bien d'un livre collectif, évoquent le présent de Haiti par rapport à la catastrophe naturelle de 2010 et donc, entre autre, ce qu'il en est réellement des actions des ONG sur place. En effet, un néophyte, dans un autre contexte, pourrait ignorer les nombreux cotés sombres de l'aide humanitaire. En Haïti, les ONG n'agissent pas de manière coordonnée, la population haïtienne est très peu consultée au moment de prendre des décisions sur les dites actions et le pays est devenu le fond de commerce de beaucoup d'ONG.

Cependant, ce livre retrace bien plus que la catastrophe humanitaire dont Haiti est le théâtre. Il retrace l'avant tremblement de terre et donne les clefs aux lecteurs pour comprendre vraiment pourquoi et comment cette catastrophe aurait pu être amoindrie si le passé de Haiti n'avait pas déjà été autant affecté par la communauté internationale.

Enfin, ce qui est encore plus appréciable dans ce livre c'est que Haïti n'est pas résumé à cette catastrophe. Les auteurs nous montrent que les Haïtiens sont des personnes pleines de ressources, que le pays a du potentiel et qu'il mérite d'être connu autrement que pour sa situation précaire.
J'aime d'ailleurs beaucoup cette phrase dans la post-face qui résume si bien le livre:

"Ainsi, ce livre dresse d'Haïti un portrait à contre-courant. Il refuse de s'en tenir au registre des calamités qui s'abattent sur l'île, sans pour autant en nier l'existence. Il procède à la manière du peintre qui représente tout à la fois la face cachée et la face visible de son objet : il rassemble ainsi tous les traits qui en constituent la vérité profonde".

Je souhaite également dire que même si je trouve le thème de ce livre très intéressant, j'ai plus ou moins accroché à certains moments, ce qui est dû, je crois, à la manière d'écrire de chacun des auteurs. Effectivement, le livre a été écrit par plusieurs personnes et, en toute franchise, les passages écrit par Adriana Santiago et Benedito Teixeira m'ont davantage enthousiasmée. Les passages remplis de chiffres monétaires et de pourcentages, si incontournables pour s'ancrer dans la réalité d'Haiti, ont été pour moi plus indigestes.


Après avoir parlé des bons côtés de ce livre, je me dois d'être honnête et donc d'y ajouter une critique négative.

Les premiers instants de joie au moment de commencer le livre, notamment grâce à la belle couverture, ont très vite fait place à un désenchantement. J'ouvre la première de couverture, je commence la préface et là, horreur ! Il y a des fautes de français tellement grosses qu'au début du livre, à plusieurs reprises, j'ai pris de la distance vis-à-vis du texte et parfois même refermé l'ouvrage, mon envie de lecture ayant complément disparue. Je parle bien de fautes de syntaxe de français et pas seulement de fautes de frappe, ce qui aurait été plus pardonnable.

J'ai relevé quelques-unes de ces fautes, les voici:

- Deuxième page de couverture, dans "Projet Haïti par lui-même", à "traduction" : "Desir Alland : introduction e chapitre".
Le "e" tout seul n'existe pas en français. C'est ce qu'on appellerait en traduction un "refus de traduction", le "e" étant le "et" en portugais. Un comble de trouver du portugais non traduit dans la rubrique nommant les traducteurs...

- Page 7 : "Représente le pays avec le plus haut indice...". En français, contrairement au portugais, les pronoms sont obligatoires ! Il n'est pas possible de balancer comme ça un verbe en début de phrase sans sujet, à moins que ce soit de l'impératif, ce qui n'est clairement pas le cas ici.

- Page 68 : "C'est pourquoi certaines personnes étaient ont dû partir parce qu'elles sont exposées à la violence". "Étaient ont dû"? Sans commentaire...

Ce genre de fautes, et je n'ai pas tout relevé, aurait dû sauter aux yeux de la personne qui devait relire le livre avant impression mais de toute évidence ce travail a été bâclé, ce qui, ne le cachons pas, fait du tort à cet ouvrage. Comme je l'ai dit précédemment, un peu plus et je refermais définitivement le livre, ne prenant pas la peine de le terminer. Heureusement, ça n'a pas été le cas durant tout le livre. Néanmoins je propose à l'édition Karthala de prendre la place du relecteur...

Enfin pour ne pas terminer ma chronique sur cette mauvaise note, je souhaite conclure en disant qu'en dépit des fautes de français, je ne regrette pas du tout cette lecture.
J'ai fini ce livre grandie. Je connais davantage le passé d'Haiti, comme le "cas des cochons créoles", mais également et surtout l'identité du pays et de ses habitants.
Je conseille d'ailleurs ce livre à toute personne s'intéressant à l'aide humanitaire, notamment celles dont la formation (D.U, Master etc) vise à côtoyer ce milieu.


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J'ai reçu le livre Haiti par lui-même dans le cadre de l'opération Masse Critique, et je remercie encore Babelio et la maison d'éditions Karthala de m'avoir offert l'opportunité de découvrir un Haïti que je ne connaissais que de très loin.
Ce livre est en réalité un recueil d'articles rédigés par un collectif d'auteurs, témoins de la situation en Haïti, en particulier à la suite du séisme de janvier 2010. C'est la manière dont le peuple haïtien faisait face à une catastrophe d'une telle ampleur qui m'avait attirée vers ce livre. Mais dès les premières pages, on se rend compte que ce livre relate davantage la situation de crise à laquelle faisait face Haïti déjà bien avant le séisme, et les auteurs expliquent pourquoi ce séisme de magnitude 7 sur l'échelle de Richter a eu des répercussions beaucoup plus importantes et durables en Haïti qu'il n'en aurait eu dans d'autres pays, précisément en raison de circonstances historiques, politiques et culturelles qui rendent ce pays tout à fait particulier.
Ce livre, qui ouvre nos yeux sur une réalité peu médiatisée et qui montre Haïti vu de l'intérieur, est très instructif. Néanmoins, le fait qu'il soit une succession d'articles d'un collectif d'auteurs le rend très répétitif. Tous les auteurs font le même constat. Ils épinglent par exemple le fait que les ONG présentes dans le pays pour aider à la reconstruction songent davantage à s'aider elles-mêmes pour pouvoir continuer à exister, plutôt qu'à aider durablement Haïti et ses habitants, ou encore, les auteurs incriminent les Etats-Unis qui exploitent davantage Haïti qu'ils ne l'aident à se relever. Ces analyses sont intéressantes, mais trop répétitives au fil des pages. Différentes initiatives citoyennes, véritables signes d'espoir, sont évoquées, mais à nouveau, de manière répétitive, et on finit par trouver que ce livre n'en finit pas… Fort heureusement, la fin de l'ouvrage est davantage consacrée à la culture haïtienne, peu évoquée auparavant, ce qui apporte une parenthèse bienvenue.
En résumé, Haïti par lui-même est un livre très instructif, très bien illustré, mais qui souffre de trop nombreuses répétitions. Il aurait également dû faire l'objet d'une relecture plus soignée, car à plusieurs reprises on cherche en vain la signification de phrases à la syntaxe très approximative…
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Haïti par lui-même : la reconquête de l'indépendance volée est comme sa présentation le montre un ouvrage sur Haïti par ceux qui la connaisse le mieux, ses habitants.
Cet ouvrage est un reportage extrêmement complet su l'état actuel de la société haïtienne dans tous les secteurs, que ce soit politique, culturel ou encore religieux. le propos est argumentés, très bien étayé sans pour autant être trop dense. Les logiques avancées sont tout à fait compréhensible quel que soit le type de lecteur qui aura cet ouvrage entre les mains. On sent au fi des pages l'amour des habitants pour leur culture si particulière et unique, cela mène à quelques reprises au cours de l'écrit à un propos bien plus virulent que ce à quoi on s'attend sur un ouvrage de ce type. Mais en aucun cas les informations données, bien que virulentes, ne sont injustifiés. C'est même une preuve de plus que l'ouvrage a bien été écrit par des haïtiens. Comment faire comprendre aux gens ce qu'est la vie là-bas si l'on n'inclut pas les états d'âmes que traversent les populations.

Vous avez ici un ouvrage extrêmement instructif, particulièrement intéressant et captivant. Je vous le conseille ardemment.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La situation sociale chaotique en Haïti est aussi un reflet de l'aide humanitaire qui a transformé le pays en l'une des principales sources de revenus pour des milliers d'ONG qui travaillent en Haïti depuis des décennies mais qui n'ont en fait pas produit de résultats qui réussissent à améliorer la vie des gens de manière durable. De nombreuses ONG, en majorité étrangères, travaillent sans aucune coordination entre elles, l'argent est mal utilisé, les actions sont d'assistanat et il n'y a aucune forme de participation de la population haïtienne, ou même de l'Etat, dans l'utilisation des ressources.
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La contre-histoire lutte contre la négation de l'histoire, pour sauver la mémoire et ainsi l'avenir. Un peuple qui n'est pas conscient de son passé ne peut pas construire son futur.
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En Haïti, nous envoyons des "missions de paix", des troupes d'intervention, de l'aide humanitaire ; jamais de projets de développement durable.
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