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4,13

sur 1371 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
On m'a dit "Tu es malade de lire ce livre en période de confinement" !
Oui je le suis ! Malade de lecture, malade à l'idée de rester sans lire.
Il ne fallait pas être grand clerc pour prévoir que nous serions confinés du fait de cette épidémie de Coronavirus.
Alors j'ai cherché des livres qui avaient évoqué de telles pandémies, et je les ai trouvés quelques heures avant la fermeture de la médiathèque.....
Un homme est au volant de sa voiture, il attend à un feu rouge. le feu passe au vert, il ne démarre pas, tout le monde s'énerve derrière lui...il voit tout en blanc, "je suis entré une mer de lait" dit-il : il est devenu subitement aveugle
Un gentil passant prend les choses en main, déplace sa voiture et le raccompagne chez lui. Notre homme consulte un ophtalmo...Qui lui aussi devient aveugle, comme le chauffeur qui a l'a aidé à déplacer sa voiture et l'a raccompagné chez lui, avant de lui voler sa voiture....
Et d'autres encore...des dizaines, des centaines d'autres. Toute la ville est touchée.
La seule solution prise par les pouvoir publics est de confiner, de mettre ces malades en quarantaine, dans des bâtiments désaffectés et de les abandonner à leur triste sort, de leur laisser de la nourriture et de les barricader en postant l'armée pour empêcher toute idée de prendre le large et toute propagation. Malgré tout le nombre des aveugles croît.
Premières pages presque en miroir de notre actualité !
Dans ces bâtiments désaffectés vite devenus sordides et repoussants de crasse et de merde, un petit monde s'installe, des chefs apparaissent, des clans se forment, la violence s'installe. Les plus violents trouvent ou bien se créent des armes, exploitent les plus faibles et les femmes ..la nature humaine se révèle : bons d'un coté, méchants de l'autre, violence exactions contre les faibles, viols, abus sexuels.
Les ravitaillements, presque jetés par les soldats qui se tiennent éloignés de tout risque de contagion, sont sources de trafics, de vols, de stocks au détriment des autres...ça ne vous rappelle rien ?
Les soldats en arrivent à tirer pour protéger le monde des hommes sains. Un monde qui se réduit comme peau de chagrin.
Manger devient pour certains une préoccupation permanente. Manger et donc accumuler, le devient pour d'autres, au risque de voir périr leurs stocks, au risque de rien laisser aux autres. Plus, toujours plus !
Les malades sont écartés, les morts sont enterrés puis, plus tard, jetés dehors. Heureusement, la femme d'un médecin lui aussi aveugle cache à tous qu'elle n'est pas contaminée. Elle sera utile à tous.
Le réalisme des scènes est violent et perturbant, il faut l'admettre, surtout parce que ce livre fut lut en période d'épidémie de coronavirus et de confinement. Faisant écho à cette actualité et aux violences dans les grandes surfaces, il n'en est que plus fort.
Saramago sait nous remuer en dépeignant la nature humaine, ses bons et pires côtés!
Chacun de nous n'est-il pas parfois, aveugle face à notre monde, aveugle face aux exactions, à la violence, à la pauvreté, aux inégalités, aux différences.
Cette épidémie du chacun pour soi, de l'accumulation, de l'aveuglement aux autres dans lequel nous vivons, dans laquelle nous nous complaisons souvent, n'est-elle pas un risque pour notre société, ne risque-t-elle pas de tuer notre monde et l'humanisme dont chacun devrait faire preuve....
Ne devrions nous pas écouter, ceux qui ont conservé une part de clairvoyance?
C'est la lecture que je fis de cette parabole dérangeante et donc source d'interrogation et de remise en cause.
Une lecture qui peut toutefois perturber le lecteur du fait de la mise en forme propre à José Saramago, qui n'utilise pas de guillemet pour les conversations, ni les points d'exclamation ou d'interrogation. Toutes les phrases se suivent, toutes identiques dans la forme.Mais c'est un écueil auquel on s'habitue en quelques pages, et qu'on surmonte du fait de l'intensité des propos.
Un coup de poing salutaire! Indispensable !
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Un jour, un homme au volant de sa voiture devient aveugle de manière inexpliquée. Ainsi va se répandre une épidémie qui va rendre aveugle l'ensemble de la population. le gouvernement pour empêcher une propagation vont mettre en quarantaine les aveugles. Un groupe d'aveugles, avec l'aide d'une femme qui n'a pas été touchée par l'épidémie, tente de survivre en quarantaine puis dans la ville dévastée.
Saramago livre un roman dense, il n'y a pas de paragraphes, pas de dialogues matérialisés, ceux-ci débutent par une virgule puis une majuscule, les propos du personnage suivant sont introduits par une virgule et ainsi de suite.

Il est déroutant de voir que Saramago ne donne pas de noms à ses personnages. Il les désigne par ce qui les caractérise dans leur vie : le médecin, la femme du médecin, la fille aux lunettes teintées... Mais cela est fait pour montrer qu'il suffit de pas grand chose pour que l'humain devienne rapidement un anonyme quelconque voire un animal. Mais l'animalité n'émane pas seulement des aveugles, elle provient aussi des autorités qui n'hésitent pas à enfermer des gens dans des conditions déplorables, conditions qui rappellent les camps de concentration.

Car la perte d'un sens transforme rapidement l'homme en animal. Celui-ci n'est plus capable de se débrouiller pour ses besoins les plus simples. Ou bien adopte des comportements abjects comme subordonner l'octroi de nourriture à des viols collectifs des femmes lors de la quarantaine.

La présence de la femme du médecin qui voit encore permet au groupe de garder une certaine dignité, elle est celle qui permet à l'humain de garder une part d'humanité et de ne pas tomber dans l'animalité.
L'aveuglement est un roman dur et sombre, servant d'allégorie à notre société aveugle aux valeurs humaines.
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Une terrible épidémie se répand dans le monde : les gens deviennent aveugles brutalement, sans cause évidente, se contaminant les uns les autres à une vitesse fulgurante. Les quelques dirigeants qui ne sont pas encore touchés prennent rapidement les choses en main, instaurant une dictature implacable et mettent en place un univers concentrationnaire destiné aux malades dans l'espoir vain de contenir l'épidémie. le monde bascule assez rapidement dans l'horreur, les hommes révélant très vite l'abjection dont ils peuvent être capables lorsque la peur les saisit.
Seule lueur d'espoir : une femme, une seule, a conservé la vue. Au coeur de cette nuit, elle devient le guide de quelques hommes et femmes qui tentent ensemble de survivre et de rester humains.
Livre très fort, très dense qui questionne sur la nature humaine, les horreurs et les beautés qu'elle recèle
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J'ai entendu parler de ce livre, qui est totalement hors de ma zone de confort : une dystopie, une épidémie qui rend tout le monde aveugle. du coup, toutes les petites choses du quotidien sont bouleversées, deviennent difficiles, s'habiller, aller aux toilettes, etc.
L'écriture est magnifique,à la fois légère et profonde (oui, ce n'est pas facile, lol, c'est très bien dosé), l'auteur ne donne aucun prénom à ces personnages, c'est à la fois captivant, angoissant, psychologiquement intrigant. Bref, une très belle découverte et une très bonne lecture.
Lien : https://leslecturesdemarie.h..
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Bien délicat de donner son opinion sur ce livre sans au minimum en dévoiler la trame . Pour une fois la 4 eme de couverture est assez explicite pour que je me passe de résumer l'histoire ( ce que je n'aime pas faire ) . Bien des similitudes dans ce livre avec " La peste " de Camus : une soudaine épidémie , non de peste mais de cécité qui lève le voile sur le vernis d'humanité des êtres humains , le docteur Rieux de Camus est chez Saramago ophtalmologue , ce qui serait adéquat pour guérir les aveugles sauf qu'il est lui aussi atteint de cécité et donc inapte à soulager quiconque .
Signalons aussi que Saramago tout autant que Camus fut récompensé de ses écrits par un prix Nobel de littérature .
L'histoire donc : le conducteur d'une voiture lors d'un arrêt à un feu de circulation devient subitement aveugle , celui qui le raccompagne à son domicile le devient aussi ainsi que le médecin consulté . Par contagion sans doute l'épidémie progresse de jour en jour et finit par n'épargner personne sauf de manière incompréhensible la femme du docteur qui se révélera la bonne âme secourable de cette mésaventure . Tout le monde étant devenu aveugle , plus rien ne fonctionne , réseaux d'eau courante , électricité , commerces etc ... , donc plus de sources de nourriture , plus d'assistance d'aucune sorte , même plus de gouvernement . Déjà vilipendé par l'église après la parution de son livre " l'évangile selon Jésus-Christ " , par le pouvoir , à cause de son appartenance au parti communiste , il devint avec ce titre et " La lucidité " la bête noire du pouvoir conservateur portugais . L'histoire est écrite à la manière d'une chronique journalistique , parsemée de réflexions philosophiques et de constats sur le monde dans lequel nous vivons . Bien sur , Saramago n'est pas tendre envers le pouvoir qui dans cette fiction s'avère incompétent , bassement calculateur et même décidé au début à liquider les aveugles pour éviter que le mal ne progresse mais en est quelque peu empêché car l'épidémie touche indifféremment même l'armée et les policiers tout autant que les politiciens ( tous à la même enseigne , privés de leurs yeux , donc totalement inefficaces . Certaines scènes sont insoutenables de par la bassesse de certains aveugles , dits " scélérats " , mais que les âmes sensibles ne prennent pas peur , elles sont brèves et l'on s'en remet avec d'autres plus réconfortantes . On peut trouver par ci par là le temps long à certains passages mais cela s'avère nécessaire à la mise en place de la fiction et au fil des pages l'on ne peut plus quitter le livre tant on a le désir de savoir comment cela peut finir ..... bien ou mal ? lisez-le pour le savoir .
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Une claque. Une baffe, non, un coup de boule. Et bien placé. du genre à être sonné pendant et longtemps après.
Je ne m'attendais pas du tout à ça, et il faut dire que je ne m'attendais pas à grand chose car de Saramago je ne savais presque rien, on me l'avait conseillé, fortement recommandé même mais on sait tous que parfois on a l'esprit réfractaire au goût de l'autre, non pas parce qu'on ne veut pas de sa littérature à lui, à elle, mais parce qu'on pense pouvoir toujours choisir ce que l'on veut, que l'on est le seul maître à bord et surtout le seul digne d'intérêt.
Mais un jour, dans une librairie, l'autre vous dit à nouveau "Saramago c'est vraiment bien", et elle insiste sur ce "vraiment", et tout y est, tout un condensé de plaisir de lecture qui en un mot se superpose à toutes vos envies et vous fait dire "Oui, je vais le lire, et j'ai envie que ça soit vraiment bien".
La lecture, donc. Troublante au premier abord avec ce style si maladroitement pastiché ci-dessus, comme un flot de narration ininterrompu et donc un discours indirect libre total, sans bornes. Je ne sais pas si c'est toujours comme ça chez Saramago mais cela colle tellement bien au récit : on a l'impression de n'être plus en train de lire un texte structuré et compréhensible de par sa ponctuation, ses normes visuelles, mais bien par une parole continue, puissante et parfois assourdissante.
Je n'aime pas résumer les livres, d'autres le font mieux que moi. Disons qu'il s'agit d'un pandémie (sic) qui rend tout le monde aveugle... Ou presque. Et c'est un point de départ génial, ce pitch incroyable mais auquel on a jamais pensé digne des meilleurs livres d'anticipation/SF. Et l'oeuvre est à la hauteur de son point de départ ; la société, aveugle, ne se reconnaît plus et nous montre ce qu'il y a de pire en nous. Il y a de ces livres que l'on peut dire physiques tant ils peuvent nous pousser dans nos retranchements au point d'influer sur notre corps. Certains passages sont d'une dureté implacable, et on en arrive à tanguer mais sans jamais totalement sombrer : le talent de Saramago semble là, nous accompagner dans ce que nous ne voulons pas voir et y fait ressortir comme une lumière, une lumière constellée d'impuretés mais qui dans ses profondeurs reste salvatrice.
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C'est en découvrant une liste sur les livres bouleversants que je suis tombé sur ce livre de Saramango que j'ai lu il y a bien longtemps dans une autre langue ("cecità"), impitoyable dans son atmosphère, merveilleux dans son écriture!
Les détails de l'histoire se sont effacés désormais, mais l'empreinte du livre est indélébile, une marque de réalisme dans un univers de folie, voilà un tatouage que l'on aime garder pour la vie.
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En me penchant sur les grands romans portugais, ou réputés tels, à la faveur d'un séjour à Lisbonne, j'ai découvert le seul récipiendaire lusitanien du Nobel, José Saramago, en lisant L'aveuglement. Et je n'ai pas seulement comblé une lacune, j'ai lu un monument, un édifice littéraire de tout premier ordre.
Le récit démarre par une étrange épidémie : des individus ordinaires deviennent aveugles en une fraction de secondes, et semblent contaminer leur entourage et les personnes qu'ils rencontrent furtivement. Très rapidement, l'angoisse gagne le pays car l'origine du mal reste mystérieuse, et aucun traitement n'existe. Les pouvoirs publics prennent des dispositions dont on devine aisément la principale motivation : rassurer la population, préserver l'opinion publique. Ainsi, une quarantaine stricte est imposée et les premiers contaminés sont emprisonnés dans une sorte de camp où les aveugles sont parqués dans des dortoirs. La colonie est entourée de grillages et de miradors, et l'armée se contente de livrer les repas dans des caisses. Aucun contact avec l'extérieur n'est admis, et les règles martiales prévalent afin d'éviter toute propagation au dehors : si les aveugles s'approchent trop du grillage, l'armée a l'autorisation de tirer, avec ou sans sommation.
A l'intérieur du camp, la vie s'organise tant bien que mal, autour de quelques personnages (dont aucun n'a de nom), et notamment un ophtalmo aveugle (!!!) et sa femme qui a gardé la vue et qui échappe étrangement à la pandémie de cécité. La précarité, la promiscuité, puis la cruauté et la peur règnent dans le camp, tandis que la colonie d'aveugles ne sait à peu près rien de ce qui se trame dehors…
Ce roman manie le symbolisme sans jamais s'enfermer dans des exégèses fumeuses. Si le scénario dystopique nous propulse dans un monde proche du notre, la résonnance avec la crise du COVID est parfois sidérante. Tout y est : les atermoiements des pouvoirs publics, la gestion de l'opinion publique, l'Etat d'urgence justifiant de suspendre les libertés, l'efficacité toute relative du confinement, les angoisses primitives qui rejaillissent, la raison et le sang froid qui s'effacent…
L'écriture de Saramago est tourbillonnante. La narration extérieure (3ème personne) s'entremêle avec le discours direct, de sorte qu'une forme de discernement s'évanouit, la frontière entre intérieur et extérieur disparait en même temps que la ponctuation est à peu près abolie, ou réduite au strict minimum. le récit narratif, le propos de tel ou tel personnage, la voie intérieure, l'imagination de l'auteur : tout cela est fusionné. le style de Saramago trouve – en un sens comme Céline, mais différemment de lui – le rythme de la parole dite plutôt que celle que l'on écrit.
L'aveuglement est une superbe parabole de la déshumanisation qui survient lorsque l'homme est contraint de lutter pour sa propre survie. L'abandon des formes élémentaires de solidarité, la perte de dignité, la prévalence des appétits agissent sur le lecteur comme une mise en garde dépourvue de discours théorique. le pessimisme de Saramago nous est renvoyé en pleine gueule : toute la fange, nos réflexes les plus abjectes, nos manières avilissantes et dégradantes, la laideur et l'abomination ne sont jamais loin sous le vernis de la civilisation.
L'aveuglement est le roman des ténèbres et de la confusion dont le lecteur ne sort pas indemne. Une expérience de lecture qui secoue, et dure longtemps après avoir refermé le livre.
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Comment parler convenablement d'un tel livre ?

Autant sur la forme que le fond, c'est un ouvrage qu'il faudrait lire au moins une fois dans sa vie.
BAM c'est posé ! ça rentre dans la pile des « WOW » tout en haut de l'étagère. Ceux que tu prêtes pas, ceux annotés, ceux que tu pourrais relire (ok tu ne le feras sûrement pas) et y comprendre d'autres choses encore.

Bref. Ce livre s'est retrouvé entre mes mains car je voulais cocher le pays Portugal dans LivreAddict… Comme quoi, les raisons sont parfois très limites…

Je l'ai choisi parce qu'on me l'a bien vendu et parce que Saramago, il a eu le prix Nobel de littérature (rien que ça). Je ne sais pas si le traducteur, lui, a eu un prix, mais chapeau à lui aussi.
Des phrases d'une beauté !

Le pitch ? C'est un livre qui ne se situe dans aucune temporalité, dans aucun lieu précis. C'est bien pour cela que ce livre pourra traverser les époques et les cultures. Donc il y a la vie, un jour lambda, et un homme devient soudainement aveugle. Pris de panique, il consulte un professionnel. Et en l'espace de peu de temps, de plus en plus de personnes deviennent aveugles sans explication. On pense à une épidémie. Et comment ralentir le phénomène ? Par le confinement. (Nous le savons bien). Toute l'histoire se concentre sur l'humain, comment se comporte-t-il ? Comment (sur)vivre ? Ses réactions, ses besoins, sa gestion du stress, de l'inconnue, son comportement avec ses semblables.

Ce livre est d'une telle intensité qu'il est impossible de ne pas se mettre à la place des personnages. Personnages qui ne seront jamais nommé d'ailleurs. « Parce qu'un aveugle n'a pas besoin de nom ».
Perdre un sens c'est perdre ses repères. Comment s'orienter, se nourrir, savoir que l'on est bien chez soi ou être certain que l'on est en sécurité ?
Et si tout le monde est aveugle, quel avenir pour la société ?

Voici un récit dense et surtout très noir. Il faut prendre le temps. le digérer. Nous découvrons une société où l'humain va rapidement revenir à l'état animal. Parce que la nourriture devient rare et parce qu'après tout, sans la vue, personne ne voit le manque de civisme.
Nous l'apprenons bien vite, une seule personne voit !

Un livre qui remue, dont on se souvient. Qui fait réfléchir, qui fait peur, qui choque. Jusqu'au dernier instant, alors que l'on pense que tout est perdu, que le monde court à sa perte, l'impensable arrive et nous fait refermer le livre sur une belle philosophie.

Saramago est très certainement une valeur sûre pour sa plume, sa pensée, la beauté de sa prose et son franc-parlé. Ce livre en tout cas, en est une pour la claque qu'il nous donne.
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L'écriture en continu de Jose Saramago sert à merveille cette dystopie, métaphore de tant de sujets intemporels, sur la norme en société (peu de parallèles à faire cependant avec le Rhinocéros de Ionesco, si ce n'est le malaise de la différence), sur la réaction d'une société, d'un gouvernement, d'un groupe face à une épidémie inconnue et incontrôlable (suivez mon regard dans le passé récent - ça aurait pu être pire !), sur la bestialité et les pires instincts qui reviennent dans des comportements de meute...
On suit donc de près un petit groupe de personnes, constituées par hasard, jamais décrites par leurs noms, mais par leurs particularités qui les ont introduites dans l'histoire (médecin, femme du médecin, jeune fille, petit garçon, vieil homme, ...) dans cette aventure terrible qui nous fait passer, quasiment en apnée, par tant d'états émotionnels.
C'est pour moi un livre passionnant, que j'ai relu, mais qui me met toujours dans un certain état de malaise tant les descriptions des réactions et comportements sont plausibles et désespérants dans l'ensemble ...
Ne perdons pas de vue notre humanité ... ce me semble être le message principal de ce roman.
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